La glace et moi ça fait deux
Edriss & Chelsey

Edriss jugea finalement que Chelsey était une personne irritante. Parce qu’elle était encore là. Le sorcier ne comprenait pas comment elle avait fait pour tenir aussi longtemps assis sans rien faire. Lui-même savait qu’il n’en aurait pas été capable. La patience n’avait jamais été son dada. Sûrement aussi pour cette raison, qu’il perdit patience à cet instant, vis-à-vis de ce qu’elle lui assénait. Bien, elle voulait se moquer de lui Même s’il était vrai qu’Edriss était sûrement plus vieux qu’elle, à ses yeux, sa phrase était exacerbant. Alors, Edriss lui fit un grand sourire. Ca n’annonçait rien de bon : « Oh non, je pourrais continuer de patiner pendant toute la journée. Mais je laisse la piste aux autres. » Il concentra son regard sur Chelsey, et se concentra pour lui glacer le sang, ou au moins le refroidir. Il n’avait encore jamais essayé, mais ça valait le coup de faire un test. Il ne le fit qu’aux niveaux qui n’étaient pas vitaux et ne coupaient pas réellement la circulation du sang jusqu’au bout, même s’il mourrait d’envie de le faire. « C’est mieux que de rester assis à rien faire sur un pauvre banc. » Et il se permit d’y rajouter un petit pique. Enfin, Edriss relâcha son pouvoir, et se dirigea vers un des bancs pour enlever ses propres patins.

La glace et moi ça fait deux
Edriss & Chelsey

Edriss ne prit pas en compte la remarque de Chelsey sur le fait qu’il pouvait passer tout son temps sur la patinoire. C’était une faible réplique, alors pour lui, ça ne comptait pas. De toute façon, elle pensait pouvoir lui faire perdre patience, mais elle n’y arrivait pas. Bon d’accord, si, un peu, voir carrément parfois. Mais pas là. Pas avec cette phrase. Si elle restait exécrâble, il partirait. Ou il la viderait un peu de son sang. Ou il lui jetterait un sort. Ou il se vengerait plus tard. Il s’arrangerait sûrement pour qu’elle boive un magnifique poison de sa concoction. Un poison du genre léger, qui vous laisse des maux de ventre toute la journée. Quand elle lui annonça qu’elle faisait quelque chose, il la regarda d’un air sceptique : « Ah oui ? Tu fais quelque chose ? A part jouer du ton téléphone ou te tourner les pouces à te plaindre du froid et de la glace ? » Edriss souriait aussi de façon narquoise. Comme s’il allait la laisser s’en sortir comme ça. « Enfin je suppose que tu as juste dit ça pour te chercher une excuse. »

La glace et moi ça fait deux
Edriss & Chelsey

Edriss n’était pas ce que l’on appelait quelqu’un de patient. Ni de particulièrement pondéré. Alors, quand il craquait, il craquait. Bien sûr, qu’il avait un égo démesuré, bien sûr que ça se voyait sans problème. Mais qu’est ce qu’il détestait quand on lui faisait remarquer. Alors, Edriss fusilla du regard Chelsey. Mais cela aurait été trop facile s’il était arrêté là, bien sûr. Il regretta de ne pas avoir de potions amusantes sur lui. Il regretta de ne pas connaître de sorts persécuteur et bien original. Alors, il dût se contenter de son pouvoir de manipulation du sang. Il serra le poing, très fort, fixant Chelsey, voulant la vider, d’une partie. Pas trop, mais suffisamment pour qu’elle se sente mal. Suffisamment mal pour qu’elle songe peut-être à cesser de faire la maligne.

Sauf qu’il se passa quelque chose d’imprévu : Edriss maîtrisait parfaitement son pouvoir, mais sur le coup, il perdit un peu son contrôle. Deux ou trois élèves présents sur la piste, tombèrent à terre, touché par son pouvoir. Pourtant il ne les avait pas forcément regarder, mais cela pouvait arriver, que son pouvoir se fasse plus puissant, mais moins contrôlé. Edriss se sentit tout de suite légèrement mal aussi. Et il se retourna vers les cris d’affolement. Un élève très jeune, était tombé, et s’était fait mal, un autre en avait rencontré un qui avait perdu du sang et qui s’était arrêté. C’était la discorde sur la piste de glace. Edriss s’en rendit compte. Il n’essaya même pas de voir si Chelsey avait été touché par son pouvoir ou non : « Oh, on dirait que tu as du travail sur la planche, dis-donc. Cela sera toujours mieux que de rester planté devant ton téléphone ». Et non, Edriss ne comptait pas l’aider. Jamais. Tant pis s’il passait pour la saleté de service : il l’était. A la place, il se dirigea vers la sortie, patins en mains, prêt à partir. « Bon courage ! » ajouta-t-il avec sarcasme.

La glace et moi ça fait deux
Edriss & Chelsey

Edriss entendit Chelsey lui préciser qu’il devait aider les élèves, et il haussa les élèves. Allons, elle saurait très bien se débrouiller toute seule non ? Il l’entendit l’insulter, mais haussa à nouveau les épaules, un sourire en coin sur le visage : « Allez, à la prochaine ! » Même s’il comptait bien éviter Chelsey dans les couloirs et dans la salle des professeurs. Quelle personne insupportable cette fille…Il lui fit un vague signe de la main, et s’en alla, sifflotant, ravi de cette merveilleuse conclusion qu’il avait provoqué.