Sujet: Дым до теряют причину † Lydia Mer 3 Fév 2016 - 20:15
Aleksei Dimitriev
«Дым до теряют причину »
La lune apparaissait à peine dans le lointain. Comme un fantôme parcourant la Terre, tout en transparence, presque invisible pour un oeil non attentif. Une cigarette au coin de la lèvre, je l'observais avec insistance alors qu'elle s'affirmait au fil des secondes.
Je ne saurais dire combien de fois j'ai observé cette lune dans ma vie, mais tout ce que je sais, c'est qu'elle et moi avions une histoire. Cette même lune m'avait guidé dans la montagne alors que le froid me transperçait de toute part. Elle m'avait guidé vers la civilisation humaine, et m'avait empli d'espoir pendant le long chemin que j'avais traversé. Elle m'avait donné espoir les nuits où je n'avais pas d'autres toits qu'une ruelle sombre, priant pour que la pluie ne s'abatte pas sur moi afin de me laisser emmené dans la mort en choppant la crève dans mes jeunes années. La lune m'avait réconforté les nuits de solitudes où j'appelais mon père dans mes pensées, et que ma mère pleurait sur sa tombe son désespoir. Ainsi donc, elle était une vieille amie que j'aimais observé chaque soir. Elle m'avait guidé à travers les âges.
Tranquillement, je sorti une cigarette du paquet de Lucky Strike qui se trouvait dans la poche arrière de mon pantalon. J'en glissai une entre mes lèvres, puis exécuta une légère inspiration afin de l'allumer à l'aide d'un briquet, dont la flamme me rappelait légèrement les sentiments que je possédais envers Maroushka, un désir ardent, mêlé à un amour passionnel et chaleureux.
Pensant à elle, je ne pus m'empêcher de serrer les poings. Je l'avais certes laissée en Russie, mon coeur et mon esprit n'en était pas moins débarrassé. La jeune femme restait toujours aussi présente, et la balle qui avait traversée mon front me laissait un goût amer dans la bouche. On m'avait toujours dit que l'amour était destructeur, mais à ce point, j'en avais toujours douté, du moins, jusqu'à ce jour fatidique où elle avait pris ma vie, et où j'avais pris la sienne en retour.
Je ne sais pas depuis combien de temps il s'était écoulé depuis que j'avais fait d'elle un cadavre, mais étrangement, je n'arrivais pas à me sortir cet amour du coeur, comme si... comme si ça aussi, c'était piégé dans le fragment de temps dans lequel j'étais enfermé. Et si je n'arrivais plus à sortir émotionnellement de cela... qu'adviendrait-il de moi ?
Je possédais à mon actif cent vingt deux ans, et malgré cela, je me posais toujours les questions typiques d'un adolescent de vingt ans en mal d'amour. Je trouvais cela pathétique, mais puisque le destin avait décidé de faire de moi un homme défiant toutes les lois du temps, alors ainsi soit-il, je serais cet homme.
- Comme si j'avais l'choix.
Je laissais échapper un petit ricanement avant de jeté ma cigarette sur le sol. Je ne savais pas pourquoi je pensais à ça tout à coup. Cela faisait bien longtemps que je m'étais posé cette question, et cela faisait bien longtemps que j'avais compris que je ne changerais jamais... Enfin bon...
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Mer 3 Fév 2016 - 22:40
Fumer jusqu'à en perdre la raison.
L a nostalgie avait son nid dans la vie de Lydia, creusant sans cesse son esprit, le heurtant de ses souvenirs, blessant son quotidien. Elle avançait avec un poids à la cheville, s'accrochant, frottant sa chair jusqu'à la pénétrer de son métal fictif. La tête baissée, son visage tout entier mimait le masque de la tristesse, mais au fond d'elle, chaque parcelle de ses songes brûlaient d'envie de se déchaîner. Avec le temps, la sorcière possédait une si nombreuse collection d'imprévus, de défaites, de problèmes si minimes mais qui s'accumulaient et n'en devenaient que plus conséquents. A son arrivée encore, elle partait les poumons remplis d'air frais, le sourire innocent et naïf, croyant en cette merveilleuse expérience. Elle était arrivée les pensées gardant un rêve, un objectif : celui d'apprendre à maîtriser sa magie, et d'ingurgiter au passage le plus d'informations possibles, sans failles, ni problèmes. Son but l'avait poussé à boire les paroles de ses professeurs, à s'instruire elle-même et acquérir toujours davantage de puissance. Mais le chemin fut jonché par quelques obstacles, qui aujourd'hui la déboussolaient. Pour ne rien arranger, elle avait cette impression d'avoir été lue. La sensation que son professeur de potion, un homme cruel, avait pénétré dans ses secrets, lui faisant ressortir d'une vérité crue toute la haine, toute la méchanceté qu'elle pouvait dissimuler dans son faible corps. "Tu trouves agréable d’utiliser ton pouvoir pour faire le mal." Ces mots, cette phrase, son intonation toute entière et son visage si certain. Tout l'avait heurté, démembrant au passage chaque illusions qu'elle s'était construite. Edriss Dunkle, était un homme détestable, mais il avait su frapper au bon endroit. Il était parvenu à découper, déchirer, détruire, et même annihiler un voile mensonger. Lydia ne pouvait pas croire que son fond était mauvaise, elle ne voulait pas accueillir une telle affirmation. Mais les questions surgissaient, toujours plus nombreuses, oppressant son cerveau, compressant son mental.
La jeune fille avait fini les cours, il était tard, et c'était son balai que ses yeux fixaient. Ce-dernier caressait le sol, énergiquement, le débarrassant des poussières. Elle s'en servant comme elle utiliserait une arme pour estomper ses doutes, encore et encore, jusqu'à ce que tout soit de nouveau si propre, si pure. Alors, était-ce cela être gentil ? Accepter le boulot ingrat des autres salariés parce que quelqu'un avait fuit la tâche ? Se contenter d'un maigre revenu pour des soirées d'efforts ? Elle était fâchée, contre tout et contre tous. Sa vue demeurait encore légèrement brouillée suite à un événement passé, où par inadvertance, elle avait réussi à se faire exploser une potion à la figure, l'handicapant des reflets de la lumière momentanément. Elle n'eut pas le temps de guérir entièrement, qu'elle, esclave de femmes flemmardes, se retrouvait déjà en plein agissement. Ses humeurs se dégradaient, et son pouvoir, violent, offensif, prenait de l'ampleur ne lui permettant plus le moindre contrôle. Un cercle vicieux l'enlaçait, ne voulait plus la lâcher. Et cette étreinte ne lui rappelait que trop celle du monstre dans le cimetière, qui a coup de magie, avait explosé à la figure d'un de ses camarades et elle-même, les recouvrant de ce qui jadis avait été un organe, et un peu de peau. Traumatisant. Et en même temps si excitant. Elle était prisonnière de deux personnalités, peinant à trouver un vainqueur dans cette joute sans pitié.
Son esprit, ses sens, si occupés à tout frotter, tout faire disparaître, tout recommencer sur un sol propre, avait coupé la demoiselle de son entourage. Il n'y avait jamais personne les nuits, chacun faisait sa vie, et fuyait les lieux d'études. Elle put soudain entendre une vois masculine, un peu plus loin partageant le même corridor qu'elle. Ne pouvant que s'approcher pour finir sa tâche, qu'importe la personne ou l'obstacle, elle dut augmenter la proximité et sans faire attention au corps, remarqua néanmoins ce déchet toucher le sol. Instantanément, elle redressa son visage trop longtemps obscurcit par son orientation, fixant le coupable. Blasée, exténuée, agacée, elle tenta de faire bonne mine mais rien n'y faisait, ce soir, ce serait plus difficile de faire semblant.
- Tu as le choix de ramasser ton déchet. Lâcha-t-elle avec un air faussement aimable, rebondissant sur les paroles dites et qu'elle avait ramassé au vol plus tôt.
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Jeu 4 Fév 2016 - 8:27
Aleksei Dimitriev
«Дым до теряют причину »
Une voix perça le silence. Ce n'était pas la mienne, bien évidemment. C'était une voix féminine, qui se voulait être amicale, mais la manière dont elle laissait les mots s'évader dans l'air résonnait à mes oreilles avec une certaine froideur. Ses paroles n'avaient rien d'amical, et moi, j'étais désireux de tranquillité.
Mon regard se posa sur la jeune femme, elle était quelconque, elle était étrangement pâle, malgré son teint blafard. Quoique, elle avait un certain charme, et j'étais certains que pour un homme qui n'avait qu'une vie éphémère, sa beauté devait être troublante, mais moi... moi qui traversais les âges comme je traversais une rue, j'avais vu des beautés qui avaient marquées l'histoire, et plus encore. Mais celle qui m'avait le plus marqué durant mon existence, n'était autre que Maroushka. Elle avait une beauté unique, et bien qu'elle n'était pas une femme de haute lignée, elle était pour moi, une femme qui portait naturellement l'élégance.
Et puis, alors que je m'égarai dans mes pensées et mes souvenirs, je me rappelai de ce qu'avais demandé, ou plutôt, exigé, la jeune femme qui se tenait à présent devant moi. Elle paraissait déterminée. Je la détaillais à nouveau, elle semblait exténuée, elle semblait me prendre pour l'un de ces connards irrespectueux, et oui, il fallait bien admettre que l'étique n'était pas une fidèle amie. J'avais du mal avec ce concept. J'avais du mal avec chacun des foutus concepts qui se rattachaient à l'idée que nous soyons tous égaux et j'avais peine à me dire que les lois avaient changées, que nous étions tous égaux dans la société. J'étais encore bloqué dans l'idée qu'elle faisait le ménage, et moi non, ce qui, dans un autre temps, mon rang se trouvait plus grand que le sien.
En pensant cela, je me pris à penser que j'étais quelqu'un de bien mauvais, je me mis à penser que je pensais cela à cause de on pouvoir, du fait que je sois piégé dans ce fragment de temps, et puis, avec un sourire, je me disais que j'étais simplement un connard qui ne voulait pas évoluer. Mais cette fille attendait encore une réaction. De nouveau, et sans la quitter du regard, je sorti une nouvelle cigarette, la plaça entre mes dents, puis l'alluma avec un sourire.
- J'ai le choix de la ramasser dis-tu ? Alors laisse moi à ma contemplation et trace ton chemin, je ramasserais plus tard. Et souris un peu, on dirait que tu portes le poids du monde sur tes petites épaules.
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Jeu 4 Fév 2016 - 19:16
Fumer jusqu'à en perdre la raison.
O n devinait aisément un fond d'amertume dans la voix de Lydia, qui pourtant faisant quelques efforts pour la rendre plus douce à l'oreille. L'humeur peu amicale néanmoins, elle ne parvenait guère à faire deviner une certaine gentillesse, lorsque toute son âme lui criait de se soulager. Peter un câble une bonne fois pour toute. Cela dit, le courroux qui pourtant ne faisait que croître, n'en était pas encore là. Il tâtait pourtant ses limites sans aucune hésitation. L'inconnu posa les yeux sur elle, semblant totalement détaché, ne portant aucune attention particulière à ce qu'elle venait de dire. Ainsi, la demoiselle se sentait totalement ignorée, et le jeune homme qui se présentait devant elle, était reparti dans ses songes. Elle n'aimait pas ce comportement, elle n'appréciait pas avoir un travail aussi dégradant, et bien plus, elle ne supportait pas ce manque de respect envers les personnes qui devaient s'occuper de ramasser les déchets d'autrui. Passer derrière les autres, voilà en quoi son boulot consistait tout simplement. Mais lorsque "les autres" commençaient réellement à prendre les femmes de ménage pour leur esclave attitré, se permettant d'utiliser le sol comme poubelle, ce n'était plus possible. Certes, cette tâche n'était pas réputée comme prestigieuse, mais c'était un effort contre un salaire, un effort qui demandait de la reconnaissance. Lydia s'agaçait davantage, repensant à tout ce qu'elle faisait pour ses collègues, allant jusqu'à en remplacer deux autres en plus de perpétuer ses propres obligations. Non, ça n'allait pas le faire, et ce n'était pas cet individu qui allait lui donner plus de travail qu'elle n'en avait déjà. Une clope. Juste ça. Au fond, ce n'était pas le pire. Mais le geste en lui-même, avait pris des proportions énorme dans l'esprit de la sorcière, qui n'avait qu'une envie : lui lancer une incantation pour faire de lui un gentil petit serviteur. Impossible. Elle ne pouvait pas se permettre une telle erreur, en fin de compte, elle en avait vraiment besoin de cet argent, quand même bien son sommeil se réduisait, et son humeur se dégradait. La regardant toujours dans le blanc des yeux, il sortit une nouvelle cigarette, qu'il prit au piège entre ses lèvres. Elle devait bien avouer que ce garçon avait quelque chose à la fois de froid, d'inquiétant, mais également d'horriblement ... Attirant ? Enfin, ce n'était pas explicable, il était étrange, et bien loin de l'habituel petit branleur. Mais lorsqu'il lâcha ses paroles, Lydia ne remarqua plus qu'un horrible insolent, dont elle ne connaissait que trop l'existence dans cet institut. Il n'était pas le premier à lui faire ce genre de coup-là, et souvent, la jeune femme se contentait de baisser la tête, de faire son boulot et de repartir. Oui, elle devrait sûrement faire cela, soupirant paisiblement, elle tenta de reprendre son calme... Échoué. Elle n'en avait ni les moyens, ni l'envie. Balança d'un spasme de colère son balai par terre, elle laissa l'objet s'écraser sur le sol avec une telle violence, que s'en était quelque peu soulageant, mais toujours pas assez.
- Non mais pour qui tu te prends ?! T'es pas le seul ici, on bosse comme des dingues, et ce ne sera pas finit temps que tout ne sera pas clean. J'ai pas envie de m'embêter à ramasser la merde d'un autre, et encore moins lorsqu'il prend le sol pour une poubelle devant mes yeux.
Elle était peut-être un peu injuste, à s'énerver ainsi contre lui, ou du moins autant et pour si peu. Mais il lui fallait quelqu'un pour se défouler un moment, et ce spécimen s'était montré particulièrement irrespectueux à son goût, ce qui lui laissait alors le droit, et l'occasion, de lui crier dessus.
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Jeu 4 Fév 2016 - 22:00
Aleksei Dimitriev a écrit:
Aleksei Dimitriev
«Дым до теряют причину »
Sans crier gare, la jeune femme balança son balais, qui se fracassa sur le sol en plusieurs rebonds. Je continuais de faire flamber la fraise de ma cigarette, qui peu à peu, semblait de plus en plus vive tandis que l'obscurité s'immisçait toujours un peu plus dans l'air depuis l'apparition de la lune.
Et alors que je ne m'y attendais pas, la jeune fille prit un confiance folle en l'espace de quelques secondes. Elle avait du coffre, cela était indéniable. Et alors que je pensais qu'elle n'avait aucun grand intérêt, je découvrais alors que cette petite personne pouvait susciter en moi, un sentiment étrange, qui me poussait à creuser plus loin. Elle avait quelque chose, dans son regard, qui lançait des appels au secours. Comme un désir de grandeur inassouvi et inavouable. Comme si elle avait peur... Mais dans ce monde, de quoi pouvions nous avoir peur... De la mort ? Laissez moi rire, tout le monde, ou presque, y passait, c'était inévitable. Il fallait savoir jouir de l'instant présent, et ne pas se soucier de l'éthique, le bien, le mal, tout ça n'était qu'un ramassis de conneries destinées à faire chier, à se corriger et à se juger en permanence. Moi, je ne faisais pas parti de ces gens là, je vivais mon existence éternelle aussi libre que je le pouvais.
Je ne lui répondis simplement pas. Je n'en avais pas réellement envie, et de toute façon, quel était l'intérêt de continuer à utiliser ma salive alors que le débat était clos. Nous resterions campés sur nos positions, elle persuadée que j'étais un pollueur, et moi qu'elle était une connasse qui se vengeait sur les autres car elle avait raté sa vie.
Lentement, je faisais craquer le filtre sous mes dents, dont les fibres s'écrasaient amèrement sur mon émaille. La jeune femme semblait avoir du feu en elle, et j'appréciais cela. Elle était vivante, et elle rêvait d'une vie certainement meilleure, moins désastreuse que celle-ci. Et alors que je la contournais afin d'évaluer la jeune femme et son potentiel, je jetais une une nouvelle fois ma cigarette sur le sol, puis en alluma une autre, à croire que j'aimais développer le cancer et en mourir. Ou alors, je m'en fichais, je savais que la mort n'était question que de quelques minutes pour moi alors, eh bien, je pouvais me permettre des choses que d'autres ne pouvaient même pas envisager.
Et c'est alors que je me souvins des paroles de la jeune femme. Ils étaient haineux, et emplis d'une rage que je connaissais trop bien. Le caractère des mots, elle les avait crachés comme des armes visant à transpercer ma chair et la faire pourrir de l'intérieur. Elle désirait me mettre plus bas que terre en tentant de me faire prendre conscience que ce que je faisais était mal, mais je savais déjà que c'était mal, et je n'étais pas quelqu'un de bien...
Mon regard se plongea de nouveau dans le sien, et c'est alors que je ressentis alors cette sensation étrange qui m'habitait autrefois. Je sentais les palpitations de son coeur, et l'écoulement de son sang dans ses veines, je sentais la chaleur de sa chair légèrement ruisselante de sueur du à l'effort, et au fait qu'elle soit simplement une créature avec un souffle de vie.
Je m'approchais lentement d'elle jusqu'à sentir son souffle chaud parcourir mon visage comme la caresse d'une femme sur ma joue. Un sourire se dessina sur mes lèvres, tandis que j'enlevais ma cigarette de celles-ci.
- On a tout notre temps.
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Ven 5 Fév 2016 - 0:05
Fumer jusqu'à en perdre la raison.
Finalement, c'était tout simplement un manque de force que de se laisser si facilement submerger par ses émotions et son pouvoir. Lydia était une fille qui raisonnait, se psychanalysant sans cesse, se remettant en question, trouvant ses faiblesses pour s'en débarrasser. Elle se sculptait si méticuleusement, à l'image du bien, qu'elle en venait à refouler en croyant annihiler chaque émotion malsaine d'elle, qui pourtant pouvait-être naturel, pour ne garder que des qualités. Cela pouvait se rattacher à un besoin d'être gentille, de rendre service, et donc de faire plaisir aux autres et s'assurer la reconnaissance. C'était bien superficielle au fond, travailler son être pour l'afficher en paraître. Oui, la sorcière avait été comme ça. Et en retour... En retour rien ne se passait comme prévu. Et cela, ce n'était pas concevable. Cette soirée aurait pu être bien plus simple, l'inconnu aurait pu ramasser son déchet, le jeter, et s'en aller, ou tout simplement aurait-il pu ne jamais croiser sa route. Mais non, si toute rencontre à sa cause, quelle était celle de cette entrevue ? La jeune femme était provoquée, dévisagée, observée, par ce fumeur qui la contournait. La prenait-il pour son une bête de foire ? Lorsque son autre cigarette percuta le sol, sans gêne, se fracassant à ses pieds, Lydia crut qu'elle allait le massacrer. Subitement, prise d'un courant de colère par un tel caractère, son corps entier se mit à s'électrocuter. Non, elle ne contrôlait vraiment rien, et peut-être tout simplement ne le voulait-elle pas. Il était fort possible qu'avec un autre individu face à elle, son attitude ne soit pas identique. Mais lui... Ce gars-là dégageait une sorte d'aura. C'était toute une attitude, une prestance, en quelque sorte en charisme qui ne faisait qu'intriguer la femme de ménage, et avait le don de l'agacer davantage. C'était une chose d'être énervée envers une personne, s'en était une autre de faire naître peu à peu une furie à l'égard de quelqu'un qui accélère son palpitant. Il s'agissait de son être, tout simplement. Déjà insupportable et pourtant attrayant. Mais cette clope par terre, comme le symbole d'un défi, était sûrement le geste de trop pour cette soirée. Il laissa bien vite un peu plus de proximité entre eux, cependant la demoiselle ne put le regarder dans les yeux. Posant ses mains et les laissant tomber le long de son propre visage, le cachant et le griffant au passage de ses ongles sur sa peau.
- J'n'ai pas de temps à perdre ! Elle avait sorti cela avec mépris, violence, et rage. Finalement, cette phrase ne lui était peut-être pas directement destinée. Il s'était tout simplement retrouvé là au mauvais endroit, et au mauvais moment, tandis qu'elle se laissait détruire par un surplus de négativité dans son paysage intérieur. En effet, le temps lui était compté. Il fallait qu'elle se dépêche, qu'elle sorte rapidement de son état avant une catastrophe, qu'elle parvienne à se calmer, qu'elle réussisse à contrôler son boulet qui lui servait de pouvoir. Droguée à coup de potions pour oublier le monstre traumatisant du cimetière, ce sentiment d'exaltation et de profond dégoût lorsqu'il eut explosé sur elle, Lydia perdait quelques souvenirs au passage, comme une joie d'un jour. Mais c'était bien le prix à payer ? La magie étant de trop courte durée, ces sensations, ces paroles dites qu'elle reniait, revenaient pourtant en cauchemar, déchaînant ses nuits et l'obligeant à réitérer le sortilège sur elle-même.
Lorsque ses doigts eurent entièrement fini de traverser la longueur de son visage, elle n'osait pas ouvrir les yeux sur cette bêtise qu'elle allait réaliser, au grand plaisir de ses désirs, au grand malheur de sa conscience. Tout le temps de cette courte descente en enfer dans des souvenirs baignés de rage, l'électromaster avait pris une décision qui ne dura que quelques secondes, possédée par cet état second qui faisait pleinement partie d'elle.
Ce fut comme un moment d'absence entre ce passage et celui qui suivait, mais elle se souvenait de chaque détail. De cette main remplie d'électricité qu'elle venait de lever et relâcher toute la puissance y étant canalisé dans la figure de l'inconnu, laissant ses décharges le défigurer, le brûler, le traverser. Pour une cigarette à terre, elle venait d'attaquer un être vivant, le corps entier de sa victime servit de marionnette, choisi parmi tant d'autres à cause de quelques provocations et d'un moment de relâchement, prenant la forme de ce qu'elle cherchait vraiment à atteindre : elle-même.
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Mar 9 Fév 2016 - 10:38
Aleksei Dimitriev
«Дым до теряют причину »
C'est alors que tout bascula. Alors que je pensais que tout serait fini, que la souris serait rentrée dans son trou et m'aurait laissé tranquille, quelque chose de nouveau et d'inattendu se produisit.
La jeune femme sembla sortir de ses gonds. Son regard changea alors de luminosité, comme si toute humanité était sortie de son corps afin de s'évaporer dans la nuit. Comme si la jeune femme s'était métamorphosée en une créature infernale dont l'obscurité était maître mot de son état mental.
Et alors que ce regard se plongeait sur mes iris, je sentis une certaine excitation me picoter le bout des doigts. J'aimais vraiment ce regard, je ne le connaissais que trop bien. J'avais eu le même il y a quelques temps, et puis, Maroushka l'avait aussi. Elle l'avait eu lorsqu'elle m'avait refroidi sans une once de regret.
Un léger sourire se dessina sur mes lèvres alors que la jeune femme commença à changer, et désormais, entièrement. Ses mains commencèrent par s'électriser de manière à faire apparaître des décharges plus ou moins fortes.
- De l'électricité ? Comme c'est intéressant...
Mais elle ne répondit pas, du moins, elle ne répondit pas comme je l'avais tout d'abord espéré. Cependant, ce qu'il se passa ensuite fut beaucoup plus intéressant. Un éclair jaillit de ses mains et me toucha de plein fouet. Les décharges électriques qui parcouraient mon corps dans une course frénétique et sans fin me procuraient une certaine joie, un bonheur extrême, et une sensation délicieuse d'enfin vivre quelque chose d'excitant depuis des lustres.
Et alors que je convulsais sous cette décharge de monstruosité, je sentis ma peau chair brûler, et ma peau fondre sous des cloques monstrueuses éclatantes de liquide visqueux. Je sentais ma chair fondre avec délice, et là, et seulement là, mon coeur s'arrêta de battre. Je tombais sur le sol et poussa mon dernier souffle avec difficulté, mais mon sourire était éclatant.
†††
Mon coeur repartit alors de plus belle, ma chair se fortifiant, et ma peau craquelée et explosée se reformant, ma respiration fonctionna de nouveau. Mon cerveau sentit alors une légère décharge alors que je reprenais peu à peu le contrôle de moi même. Mes yeux s'ouvrirent alors, et je me retournais avec difficulté. Mourir était quelque chose de fascinant. Et alors que je pensais cela, je ne pus m'empêcher de sourire. Je repensais à la jeune femme, elle avait un talent inouï pour le mal et la cruauté. Elle m'avait tué de sang froid, et si peu de self contrôle méritait tout mon respect.
Je me redressais, hilare, un rire malsain et perçant qui avait glacé le sang à des centaines de génération. Ma déficience mentale était présente dans ce rire traduisant le bonheur que la jeune femme me procurait. Tout en me relevant, je frappais frénétiquement dans mes mains, de manière lente, mais tout aussi imposante que si je l'avais noyer sous une pluie d'applaudissements.
Et alors que je riais et posais mes yeux dans les siens, je m'approchais de la jeune fille jusqu'à la coincée entre moi et les mur. Bloquant la jeune fille de mes bras, appuyant mes mains sur le mur qui se trouvait dos à elle, j'humais son parfum, mélangeant une odeur sucrée, d'une odeur de transpiration dû à l'utilisation de son pouvoir et la frayeur post-mortem. Un sourire se dessins de nouveau sur mes lèvres.
- Tu es particulièrement intriguante...
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Mar 9 Fév 2016 - 12:04
Fumer jusqu'à en perdre la raison.
Cette abominable créature était là, de plus en plus présente dans son être, la bouffant progressivement, poussant Lydia a s'immerger entièrement dans ces sentiments mauvais mais en même temps si bons, qu'elle-même, aussi douce et gentille soit sa période le reconnaissait. Elle repoussait intensément cette existence, par ailleurs, elle se la présentait comme une seconde personnalité parasitaire, refoulant l'éventualité que celle-ci et son caractère habituel, ne puisse être originaire d'une même source : son véritable moi intérieur. Mais était-il possible que deux états si opposés cohabites indéfiniment ? L'un finirait par bouffer l'autre, ce n'est pas ce qu'elle souhaitait. Mais pourtant, devant elle, sous la violence de sa propre attaque un corps, pour ainsi dire innocent, se décomposait, se défigurait, fondait, devenait grumeleux, perdait ainsi toute sa beauté. Les différents courant électrique qui le traversait le tordait, mais un sourire inséparable se lisait sur son visage. Quelle douleur devait-il sentir... Était-ce le moment de sourire ? Lydia le regardait crever pour un rien, analysant son expression et sans la moindre trace de dégoût pour ce physique qui devenait tellement ingrat, digne d'un monstre putride, dégageant une odeur de brûlé. Le cœur de la jeune femme se mettait à battre à toute allure, son souffle était légèrement plus fort. Elle mordit sa lèvre inférieure subitement, jusqu'au sang, s'empêchant ainsi de se permettre d'autres expressions visibles. Même dans son état d'esprit actuel, une part d'elle voulait cacher cette excitation qu'elle ressentait face à ce spectacle, à ce garçon agonisant à ses pieds.
Lorsque son dernier souffle arriva, tout semblait plus calme, la pression retomba, et la sorcière fit face à ses actes. Elle se prit toutes les conséquences non-envisagées en pleine face, puis enfin songea au meurtre qu'elle venait de commettre et à ce pauvre individu, à la mine paradoxalement radieuse. Cachant sa bouche d'une main, elle agrippa son propre bras de l'autre, le griffant d'angoisse. Cette fois-ci, il n'y avait plus d'exaltation, juste une intense panique. Une grande terreur. Elle osait à peine respirer, tout était contaminé par son erreur. Son pouvoir ne se manifestait plus, il restait comme bloqué, peut-être rassasié. S'empressant de regarder tout autour d'elle pour espérer n'y trouver aucun témoin, c'est en reposant ses yeux vitreux qu'elle vit le corps bouger de nouveau.
Lydia fut prise d'un violent sursaut, lâchant un gémissement de panique avant même de ne se montrer rassurée. L'individu se redressa, perçant le calme de son rire détraquée, l'applaudissant comme si sa mort avait provoqué son plus grand plaisir. Au vue de cette réaction et du sourire que même défunt il avait affiché, ça ne devait pas être la première fois qu'une telle chose lui arrivait. Ce garçon était effrayant. Faisant un pas en arrière pour s'en éloigner puis quitter les lieux, l'electromaster fut contrainte de rester piéger entre lui et le mur. Elle n'avait encore jamais eu à faire un des immortels, elle ne savait même pas qu'un tel pouvoir était possible. Un fantôme ? Effleurant une seule seconde son torse de ses doigts, qu'elle retira aussi tôt avant même d'avoir pu concrétiser le contact, elle était néanmoins parvenue à sentir qu'il s'agissait bien d'un solide.
Ses pupilles se soulevèrent pour lier leur champs de vision, le dévisageant d'un air croisant peur, joie, colère et... Déception. La sorcière avait en un instant tant regretter son acte, mais au moment même au celui-ci avait été en quelque sorte effacé, qu'il ne comptait plus, c'était une déception totale. Mais au moins, aucune conséquence ne lui tomberait dessus. Elle ne savait pas ce qu'il comptait faire par la suite, s'il allait vouloir se venger et montrer ce que c'était réellement que de tuer quelqu'un de sang froid. Son électricité, à présent qu'elle en avait réellement besoin, se contentait de peu, donnant de simple décharge à chaque toucher. Regardant ses bras, ses épaules, ses clavicules, son cou, ses lèvres qui prononçait une phrase puis de nouveau ses yeux, elle dut bien avouer que cet inconnu avait quelque chose d'attirant, en dehors du physique. N'appréciait pas être ainsi coincée, elle tendit ses bras pour le pousser, lu envoyer quelques petites décharges au passage.
- Je dois finir mon travail. Fuir, c'était un peu ce qu'elle savait faire de mieux lorsqu'un accident se produisait à cause d'elle. Son pouvoir, ses états changeants, tout cela n'était pas un sujet dont elle aimait parler. De barrer, faire comme si rien ne c'était passé, provoquer l'oublie en se droguant un peu plus à coup de potion amnistiante, quitte à en perdre la tête, c'était son programme.
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Mar 9 Fév 2016 - 20:01
Aleksei Dimitriev
«Дым до теряют причину »
Et alors que ses pupilles se dilataient face au danger que je représentais, elle semblait ne pas pouvoir bouger. Elle semblait ne pas pouvoir faire le moindre geste afin de s'échapper de ma nouvelle emprise. La jeune femme s'était aventurée sur un chemin glissant, peut-être n'en sortirait-elle jamais. Elle avait dépassée une limite qui ne devait être franchie. Elle m'avait donné la mort, et en ce moment, c'était ce genre de chose qui me troublait.
J'étais un immortel qui avait succombé à l'appel du vide intérieur, et à l'ennui perpétuel, n'importe quelle figure d'amusement était bonne à prendre, et malheureusement, c'était tombé sur elle, la pauvre fille qui faisait le ménage le soir à l'Institut. Mes yeux plongé dans les siens, j'avais l'impression d'être encore électrifié, son regard si intense me parlait, me provoquait d'une séduisante beauté. Comment avais-je pu ne pas me rendre compte de sa splendeur ? Elle était exaltante, elle était divine, elle était digne que je m'arrête sur elle. La jeune femme était probablement le jouet que j'attendais, celle qui me ferait sentir l'éternité plus supportable.
En cet instant, je gravais ce minois d'apparence si innocent dans ma mémoire, et je me jurais de la recroiser aussi souvent que possible afin de me délecter de sa si belle puissance, et de sa si troublante fragilité. Elle pouvait passer d'une dangereuse psychopathe à la parfaite jouvencelle en détresse, et cela me provoquait une certaine satisfaction. Elle pouvait être à la foi celle qui me guérirait de mon ennui, ainsi que celle qui se soumettrait à ma folie, et à ma prestance si particulière.
J'étais si proche que je sentais son souffle s'abattre sur ma peau, me réchauffant le visage comme une brise d'été. Je m'avançais alors encore un peu afin d'humer son parfum au creux de son cou. Je la sentais frémir, son désir de s'en aller était plus fort que n'importe quoi d'autre. Elle commençait à se rendre compte dans quelle misérable posture elle s'était piégée, et ce, de son plein gré.
C'est alors que sa voix résonna dans le silence. Ses paroles sonnaient tremblantes et implorantes, comme si elle avait peur que sa vie ne se termine en l'instant. Mais dans son regard, je voyais également un grand sang froid, je voyais le courage d'un combattant de guerre.
Mes lèvres dessinèrent un sourire, je m'écartais un peu de la jeune femme, puis commença à réfléchir, les bras croisés, faisant un tour sur moi-même.
- Mmmmmmh, non ça va pas être possible. Tu m'intrigues.
Invité
Invité
Sujet: Re: Дым до теряют причину † Lydia Mar 9 Fév 2016 - 23:50
Fumer jusqu'à en perdre la raison.
Reprenant son balai en main, qu'importe les paroles de l'individu, elle continuait son travail, s'arrêtant un instant sur ces clopes par terre ayant oublié leur existence. Il n'allait pas les ramasser, hein ? Tant pis, Lydia ne souhaitait pas lui redemander de les virer pour que cela finisse de nouveau comme précédemment, sa mauvaise humeur sur elle, le contexte avait certes changé, mais peut-être que ses réactions seraient identiques. Entre deux frottements sur le sol, son regard dérivait sur l'inconnu, n'arrivant pas à nier sa présence. Se forçant à orienter son attention sur autre chose, la demoiselle finissait toujours pas flancher et le regarder encore. Sa morphologie, ses bras qui l'avaient plus tôt prises au piège, son visage. De temps à autre, ses pensées lui ordonnaient d'arrêter ce petit jeu, dont elle ne connaissait ni les règles, ni le but, mais il y avait bien quelque chose d'inexplicablement attirant chez lui, voire d'excitant. C'était impossible pour elle de se concentrer avec cet homme dans les alentours, aussi, arrêtant de bouger machinalement ses bras, ayant bien trop pris l'habitude de réaliser ce genre de tâche, elle le dévisagea cette fois-ci sans gêne, sans essayer d'être discrète. Au fond, elle était flattée qu'il la trouve intrigante, puisque ce sentiment était partagé à cause de cette lueur tellement malsaine illuminant ce personnage. Il s'agissait peut-être d'un fou, mais peu importe, tant mieux. Il était marginal, et sûrement avait-il vécu longtemps avec un tel pouvoir, aussi qu'avait-il pu vivre, voir, et faire ?
- Et si je t'ignore, tu vas partir ou essayer d'attirer mon attention ?
Lydia se surprenait vouloir le garder avec elle encore un moment, malgré tout, malgré l'inquiétude qu'il lui faisait ressentir, l'ombre de la peur, malgré tout un mauvais côté qu'il réveillait en elle. La demoiselle avait envie de le provoquer, de tester ses limites, de le revoir ce sourire totalement détraqué aux lèvres tandis qu'elle le faisait crever lentement. Bien sûr, quand bien même il disait la trouver intrigante, elle n'avait pas la prétention de penser pouvoir le garder tantôt en victime, tantôt en bourreau près d'elle indéfiniment. Peut-être se lasserait-il ? Peut-être verrait-il en elle finalement un être insipide ?
La femme de ménage voulu trouver une réponse à sa question formulée autrement que par des mots. Aussi, faisant pour de bon cette fois tomber son regard sur le par terre, laissant de côté l'immortel, elle continuait son job mimant l'ignorance entière de sa présence, attendant de voir s'il s'en irait donc, ou bien s'il tenterait d'attirer son attention par quelques clopes par terre en plus. Elle avait aussi envisagé la possibilité qu'il soit totalement impulsif, que cette réaction l'énerve à tout moment, et qu'il finisse par se montrer violent. Pourquoi pas ? Elle ne le connaissait pas, elle était incapable de prédire ce qu'il pouvait faire, ou non. Mais sa curiosité la pousser à découvrir cela, même si à la clef quelques coups se perdraient. Oui, à présent un peu plus éloignée de lui, elle avait reprit de sa confiance, c'était sans doute à cause de la proximité de cet homme que toute l'intimidation tombait sur elle comme une atmosphère lourde l'empêchant le mouvement, l'apeurant au passage.