J’avais atteins mon but, j’avais fini par réussir à l’atteindre. Dans tous les sens du terme. Apprivoiser un chien n’était pas si dur après tout. Et j’étais Lucifer, amadouer un chien de l’enfer était chose facile. Dieu me prenait pour qui ? Pour le dernier des imbéciles ? Il croyait que j’allais laisser toutes ses choses vouloir lutter contre moi ? Quelle bonne blague.
J’étais donc au lit avec cette fille, qui n’avait pas été si intéressante pendant que je la baisais. Mais merde, elle n’était même pas vierge, quoi ! Mais bon. J’avais fait avec, et j’avais quand même partagé mon expérience – qui comment le dire…Si Dieu est la perfection, ma façon de faire aussi -. Elle devrait d’ailleurs se sentir flattée.
Mais bref. On avait fini par « dormir ». Enfin, elle s’était sûrement endormie, pas moi. Je ne dors pas. Je ne dormirais plus. Plus jamais du tout.
Je restais sur le lit, faisant semblant de dormir, observant quand même la silhouette à mes côtés. Bien. Faire tout ça, nous liait définitivement. Il ne me restais plus qu’à lui serrer la laisse.
Enfin, si on ne nous dérangeait pas. Parce que j’avais la vague impression de sentir une troisième présence. Sûrement son frère. Hum. Ca me rendait presque curieux de voir qui c’était.
Je vis Aalyah se réveiller soudainement, et décidais de faire comme si j’étais déjà debout. Je lui souriais, la tête posé contre son oreiller.

- Bonjour…..Bien dormi ?

Je répondit un oui, à son retournement de sa question, en la laissant me voler un baiser, m’amusant de ce genre de réaction. Je la vis commencer à s’habiller, et me redressais, laissant la couverture tomber sur mes jambes nues, tandis que seul mon torse se faisait visible. Je l’entendis me demander de rester dans le lit le temps qu’elle prévienne son frère. Son frère. Cela expliquait la troisième présence.
Je parus ok pour rester dans le lit, mais je comptais bien bousculer un peu les choses juste pour m’amuser. Alors qu’elle partais, je remis mes habits à mon tour. Boutonner ma chemise pris un peu de temps, mais une fois prêt, je m’avançais doucement vers la cuisine.

Après tout, je pouvais faire celui qui avait cru que c’était bon, qu’elle avait prévenu son frère. Et puis honnêtement, j’avais laissé le temps à Aalyah, il aurait été dommage pour elle de le gâcher, voyons !
Je pénétrais dans la cuisine, aussi doucement que je pouvais, et croisait enfin son frère. Oh. Ou plutôt Oh. Se tenait devant moi le déchet que j’avais demandé à être jeté lors de mon réveil. C’est vrai que les deux avaient une sorte de…ressemblance.
Je n’étais guère surpris de constater que mon imbécile de fils n’avait pas obéi à mon ordre. Je ne me manifestais pas plus que ça, m’empêchant de sourire, me demandant quelle allait bien pouvoir être la réaction de ce type.

Ca promettait !

Devant moi se dressait donc leur maigre cuisine, avec un déchet en plus. Je manquais d’éclater de rire quand Aalyah nous présenta l’un à l’autre avec une innocence dont elle ne se doutait pas. Ryan, était le nom de ce qui aurait du terminer à la poubelle si mon « fils » n’avait pas été un imbécile incapable.
Je vis avec plaisir la réaction de cet apparent frère, avec un léger sourire en coin, que je me dépêchais néanmoins d’effacer. J’aurais pu très bien tout avouer, et répondre à son avertissement en m’occupant de son cas…Mais cela aurait été bien trop simple. A la place, je le regardais avec une sorte de « surprise », en reculant à moitié.

- Moi ? Mais mon nom c’est Luciano, pas Lucifer. Ta sœur vient de le dire !

Il aurait été dommage que ma couverture se brise aussi facilement, même si je savais qu’elle ne tiendrait plus très longtemps à présent.

- Tu dois me confondre avec quelqu’un d’autre.

Tu parles. Comme si c’était facile de m’oublier.

HAHAHA. Elle y croyait vraiment en plus à mon petit jeu. J’avais parfaitement réussi à jouer la comédie. Dites donc, j’étais vraiment bon. Normal. J’étais Lucifer, après tout. J’attrapais la main d’Aalyah tandis qu’elle approchait de moi, comme pour la soutenir, et si possible pour faire rager son frère le déchet.
J’assistais donc à une dispute familiale, et faisait celui qui était outré, tandis que l’autre continuait de s’énerver. Je l’entendis me parler, me dire que je ferais mieux de laisser sa sœur en dehors de tout ça. M’arrangeant pour qu’Aalyah ne croise pas mon regard, j’observais son frère d’un air de dire « oooh comme c’est mignon » d’une façon parfaitement sarcastique. Je voulais qu’il lise toute la moquerie et le mépris que j’avais sur mon visage.

- Je ne sais pas ce qu’à ton frère, mais il n’a pas l’air d’aimer que tu ramènes des mecs chez toi. Il est comme ça avec tous tes invités ?

J’avais arrêté de sourire de façon moqueuse, reprenant mon air confus et légèrement indigné. Oh, je continuais sûrement de faire tourner en bourrique le toutou frère, mais ça m’amusait bien.

Alors qu'elle se serrait contre moi, je savourais l'absurdité de cette situation. Franchement, ça avait tout d'un soap ridicule ou d'une chose du même genre. Je l'entendis me parler de son frère et comprenait alors que le déchet était du genre possessif. Je fus ravi de constater qu'elle était persuadée que je n'étais que Luciano. Elle me croyait moi, et pas son frère, et je ne comptais pas la détromper. D'abord, parce que cela donnait un aspect tout particulièrement amusant à la situation, et qu'en prime, si j'avais un hellhound "de mon côté", je pourrais parfaitement faire des doigts à Dieu de cette façon. Certains diraient que ce comportement aurait été puéril, de faire des gestes obscènes à son propre Père, mais je m'en fichait bien. Papy aussi, d'ailleurs, je pense.
Bien évidemment, le résidu voulu s'exprimer vis-à-vis de sa soeur et tentait de la ramener à la raison. Je n'avais pas essayé de le tuer, j'avais juste demandé à mon "fils" de le faire. C'était parfaitement différent !

- Il a l'air un peu dangereux.... C'est plutôt lui qui veut essayer de me tuer, je crois... Allons y...

J'attrapais Aalyah en serrant son épaule contre moi, pour nous promener ainsi, et passait devant Ryan le résidu, en faisant comme si je l'évitais, par peur. Tu parles. Comparé à moi, il n'était rien qu'une mouche.
Mais les mouches pouvaient être agaçantes, d'où le fait que je tentais d'en apprivoiser certaines.