Ta mutation t’offre beaucoup de belles choses. Je donnerai tout pour échanger ma mutation contre la tienne. Même avec ses « mauvais côtés » Il voudrait échanger ? Vraiment ? Je ne sais pas si c’est possible et je ne sais pas si j’ai envie de changer finalement. Bien sûr, je ne passe pas inaperçu mais, d’un autre côté, je suis plutôt unique en mon genre. D’aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai croisé personne comme moi. Je suis moi-même plutôt farouche face à l’Homme. Donc ça ne changerait pas… Je fais un peu comme toi. Je recueille énormément de chiens et de chats. Chez moi, quand je le peux. Ou à mon travail. Je ne peux malheureusement pas tous les aider. Mais j’essaye. Même si je ne connais absolument rien aux plantes médicinales. J’essaye de les soigner par les remèdes humains que je juge inoffensifs. Ca devient compliqué des fois. Tu as construit ton savoir tout seul ? Je continue de caresser la boule de poils qui est étalée devant moi en souriant. Il est tout doux, c’est agréable. Quand j’avais le droit d’aller sur l’ordinateur de mon ancien Maître, je faisais des recherches sur tout ce qui me passait dans la tête… Je faisais attention qu’il n’arrive pas pour ne pas qu’il me punisse… Et un jour, quand je parlais avec le soigneur qui venait parfois, on a commencé à parler des plantes et il m’a dit que lorsque je serais libre, je devais venir le voir et il me donnerait un recueil de ses recherches approfondies. Après que je me sois enfui, je suis allé chez lui quelques temps et il m’a appris les bases de la médecine naturelle. J’étais bon élève et j’étais avide de connaissances. Tu sais, il m’a diplômé pour ça et dans ma boîte à secrets, j’ai toujours le certificat. J’ai appris avec lui mais aujourd’hui, il n’est plus là… le cancer l’a emporté et je n’ai pas eu le temps de trouver comment le soigner… Je fixe le chien alors que mes oreilles se font tombantes, la tristesse est toujours là et quand je parle de lui, je me sens coupable parce que je n’ai pas fait suffisamment de recherches pour le guérir. Les humains cherchent toujours un moyen pour guérir les malades… j’ai pensé que j’y arriverais avant eux, que mon professeur serait toujours en vie aujourd’hui… j’ai tout raté…

Ne t’en prends pas à toi, ce n’est pas de ta faute. L’Homme, ni aucun autre être vivant n’est assez avancé pour trouver un remède au cancer. Tu auras au moins eu le bonheur de le connaître. Et lui de t’avoir comme disciple. Tu vois bien que tous les humains ne sont pas tous pareils. Tu as l’exemple de ce soigneur, déjà. Et… Si tu veux… J’ai plusieurs livres de grands-mères sur les soins naturels. Mais j’ai beaucoup de mal avec les plantes. Pour les reconnaître. Ce n’est vraiment pas un domaine que j’apprécie. Je peux te les donner si tu veux. Je serais heureux de savoir qu’ils sont utilisés par quelqu’un, surtout pour un aussi bon escient. Je le regarde en souriant, un peu de baume au cœur ne fait pas de mal et l’idée de pouvoir compléter mes collections de livres, me plait énormément. C’est gentil. Et tu sais, j’en prendrais bien soin, c’est promis ! Les livres, j’adore ça même si les livres avec des textes-bulles et de beaux dessins sont mes préférés. Mais je ne vais pas cracher sur des beaux livres de médecines naturelles. Il faudra que tu me dise quand je peux venir et aussi, où tu habites parce que moi, j’aime vivre dans la nature alors que j’ai une belle et grande maison dans la ville. Y’a mon ami kitsune qui s’occupe d’elle et quand je rentre, il s’occupe de moi. Tu sais, lui il peut cacher ses oreilles et sa queue avec de la magie, moi je ne peux pas alors je m’habille avec des vestes à capuche et j’attache ma queue autour de ma taille. Ça fait un peu mal mais je n’ai pas le choix… Les humains sans dons, ils pensent qu’ils peuvent nous utiliser pour leur propre intérêt et qu’on n’a pas d’intelligence mais ils se trompent. Je plaque mon Oreille contre le chien, écoutant les battements de son cœur. Il s’est calmé un peu. Je crois qu’il faut rentrer, non ? Il est tard… ; dis-je avant de libérer le chien de mon emprise. Je me lève et m’étire en baillant. Je vais devoir rentrer dans l’institut… Je soupire tristement. Merci Monsieur de m’avoir parlé et présenté ton chien.