Quelle chaleur, la journée avait été lourde, pas un brin d’air, un soleil cognant toute la journée. En voyant cette chaleur, Derek avait préféré partir en mission que de travailler le bois comme à son habitude. Il n’aimait pas trop la chaleur. Vers 18h, il commença à rentrer chez lui pour préparer la nuit car cette nuit c’était la pleine lune. Une pleine lune, une chaleur, belle soirée au feu de camp avec sa fille en perspective. C’était une bonne journée, espérons que la nuit ne soient pas elle négative.

Derek arriva chez lui et attrapa un sac avec un briquet, trois bûches, du rechange et des marshmallows. Bah quoi ? Pas de feu de camp sans marshmallows.

Il avait donné rendez-vous pour le couché du soleil à sa fille au fond d’un bois dans un endroit à l’écart des humains et quelconque individus pour être au calme pendant leur future transformation.

Arrivant en premier sur place, Derek prépara le feu de camp et tira un rocher pour s’y asseoir dessus. Il ne manquait qu’une chose, sa fille chérie.

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Il avait senti l’odeur de sa fille approcher et se contentait d’attendre son arrivée en mettant des marshmallows sur des branches, près du feu. Il tourna la tête vers un côté sombre du bois, celui duquel il était arrivé tantôt, sentant l’odeur de sa petite proche.

Il sourit et s’approcha d’elle en la voyant sortir du bois.

« Ma chérie ! Te voilà enfin, tu as fait languir ton vieux père ! » Dit-il avait un sourire taquin, c’était une phrase qui lui sortait à chaque rendez-vous. Une phrase devenue tradition dans un cocon familial. Bon, d’accord c’était un petit cocon mais peu importe.

Il scruta le visage de sa fille en la prenant dans ses bras doucement.

« Tu n’as pas très bonne mine, qu’est-ce qu’il y a ? » Dit-il, un air inquiet sur le visage. Depuis son enfance, Derek avait appris à voir quand sa fille allait mal avec le temps, il essayait d’être aux petits soins avec elle mais elle était bientôt une grande adulte et il ne pouvait pas se permettre de l’étouffer comme dans son enfance.

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Derek caressait doucement les cheveux de sa fille en attendant sa réponse, il apprit donc que ce fameux Jordan, le petit-ami, enfin l’ex-petit-ami maintenant avait osé quitter sa fille ce matin et partir sans plus d’informations. La rage bouillonnait au fond de l’homme, ce gamin avait osé blesser sa fille.

« P’tit con. » Lâcha-t-il en serrant ses dents pointues. Ses yeux changèrent un court instant, il se battait pour garder son sang-froid, sa fille n’avait pas besoin de le voir s’énerver, elle était suffisant mal comme ça.

« Je suis désolé pour toi ma chérie… » Dit-il doucement après un court instant où il put se calmer un peu. Il la regarda avec un air triste, il était compatissant.

« J’espère pour lui qu’il ne se remontrera pas. » Rajouta-t-il tout de même, personne n’avait le droit de blesser sa fille. Encore moins en amour.

Derek ne savait pas trop quoi dire, il n'avait pas vécu ça. Il attrapa une brochette de marshmallows et la tendit avec un sourire triste à sa fille.

« Et si on noyait ça dans les marshmallows avant que la pleine lune arrive ? » Dit-il avec un air débile qui avait l’habitude de faire rire sa fille.

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Derek lui donna donc une brochette de marshmallow et s’en attrapa une pour lui, croquant sans plus attendre dedans.

« Ché chaud ! » Dit-il en soufflant, le marshmallow en bouche.

Même si sa fille voulait le rassurer, Derek ne l’était pas, il savait qu’elle n’allait pas si bien que ça mais elle n’avait pas tort sur la pleine lune à préparer. Après à par attendre que la nuit tombe il n’y avait pas grand-chose à faire. En parlant de la nuit, celle-ci s’installait rapidement ce soir-là.
Le peu de temps restant se passa en dévorant des marshmallows. Quand la nuit fut prête, Derek s’éloigna un peu et retira sa chemise, il se retourna vers sa fille.

« J’l’aime bien et elle est neuve. Bon, à de suite. » Dit-il en rigolant, il prenait tout à la rigolade mais pas pour longtemps.

Les crocs s’allongeant, le cou tendu vers le ciel, les muscles saillants, ces yeux passèrent au blanc gris alors que son corps changeait, le reste de ses vêtements se déchirèrent, laissant peu à peu place à la bête.

Il ne fallut que quelques longues minutes de transformation, il était maintenant loup. Un grand loup noir aux yeux blancs gris était là, à la place de l’homme. La bête leva la gueule vers le ciel et lâcha un beau et long hurlement à la lune, comme pour la saluer par cette belle soirée.

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Le hurlement du loup noir fut vite rejoint par un autre hurlement, celui de sa fille qui venait de terminer sa transformation. Derek avait toujours eut une transformation rapide, car au lieu de laisser faire la bête au fond de lui, il la tirer pour ne pas perdre de temps.

Le hurlement terminé, une boule de poil, une grosse boule de poil même bondit sur Derek et celui-ci se laissa faire, roulant avec l’assaillant qui n’était d’autre que sa fille. Il aboya amusé et lui attrapa la joue doucement en grognant pour jouer, comme les chiens le font. Il fit ensuite un bond en arrière et se mit à courir comme un petit fou autour d’elle, un vrai comportement de chiot. Il se mit en position de jeu, les fesses en l’air, la queue remuant, la langue sortie et bondit à son tour sur sa fille.

Ils ne ressemblaient pas à des bêtes assoiffées de sang, juste à deux grands loups joueurs.

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