Aalyah

Je sortis du vestiaire avec des vêtements de résident propre, pas que me balader avec des vêtements en sang me plaisait pas ... Enfin bref, c’était l’heure de ma pause et je n’avais pas du tout envie de suivre mes collègues hors de l’hôpital. Je me dirigeai donc vers la maternité voir un peu le « résultat » de mon travail, on va dire. Sur le chemin qui m’y menait, je me plongeai dans mes pensées : mon frère, ma mère, l’institut ... Tout s’est passé si vite, je n’avais pas eu le temps de souffler depuis un certain temps. J’avais l’impression d’être en apnée pour dire vrai.
Mes pieds s’arrêtèrent en remarquant une silhouette devant la maternité. Je fronçai les sourcils car d’habitude, c’était des couples qui se trouvaient devant et non pas une personne seule. Plus j’avançai, plus je me rendais compte que c’était une jeune femme d’un roux flamboyant. Elle n’avait l’air heureux et magnifique d’une maman qui venait de mettre au monde un enfant et pas la carrure non plus. Je décidai tout d’abord de ne rien dire et de ne pas signaler ma présence à la jeune femme pour pouvoir la détailler.
Elle était très coquette et ses cheveux avaient vraiment quelque chose d’hypnotisant à mes yeux. Bon d’un autre côté, j’avais toujours eu un faible pour les roux ... Chacun sa faiblesse. Ce qui me choqua, c’est sa mine presque perdue devant ces bambins et là, je ne pus tenir ma langue plus longtemps.

« Bonjour, vous êtes là par curiosité je présume ? Vous n’avez pas l’air fatigué d’une femme qui vient de vivre le meilleur moment de sa vie et le plus douloureux. »

J’accompagnai ma tirade d’un sourire pour ne pas l’effrayer, ce n’était pas mon but. Bon après je portais ma tenue de travail dont elle n’aurait pas peur. J’aurai été en civil, ma phrase aurait pu être tournée comme une technique vaseuse de drague. Non mais en plus qui drague dans les hôpitaux ? A part dans les séries débiles qu’on nous sert à la télé.

Fiche de liens (c) Miss Yellow

Aalyah

Je me mordillai la lèvre inférieure, je lui avais fait peur et je m’en voulais. Je levai les mains au ciel en signe d’innocence.

« Ne vous inquiétez pas, je ne dirai rien ... A une condition. Que vous veniez prend un café au distributeur avec moi et qu’on revienne voir les bébés. Vous n’avez pas le choix. »

Je me retournai en prenant ma marche vers la machine qui délivrait le breuvage qui faisait que je tenais encore debout. Je fouillai dans mes poches pour trouver des pièces et je ne pus qu’en sortir des bonbons. Les enfants sont des voleurs et je soupirai en posant mon front sur le distributeur. J’étais exténué et je demandais juste un café, c’était vraiment trop demandé alors ...

« Je crois que des enfants m’ont piqué tout mon argent. C’était les seules pièces que j’avais sur moi. Je vais devoir aller faire la chasse aux morveux voleurs. Vous m’accompagniez ? »

Je n’attendis pas sa réponse comme avant, je fis un demi-tour sur moi-même pour aller dans la partie pédiatrie. Il y avait une grande salle centrale aux couleurs flashes, beaucoup d’enfants s’y trouvaient et y jouaient en ce moment.

« Je sais ce que vous avez fait. Bon, rendez-moi mes pièces. »

Mes propos furent suivis d’un gros éclat de rire. Je lâchai un profond soupire, je n’allais pas récupérer mes pièces. Je me retournai vers la rousse et lui lâchai un sourire gêné.

« Est-ce que je peux abuser de votre gentillesse en vous demandant un café ? »

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Je lui fis un beau sourire dont j’avais le secret. Bon après, il n’y avait pas de but de la draguer ou quelque chose du genre. Après tout, mon cœur était déjà pris quelque part et ce quelque part était sûrement dans son appartement dans son lit. Antonella m’avait envoyé un message comme quoi il n’était pas très bien. Je me retenais de partir du boulot pour voir s’il allait quand même bien. J’étais très heureux de tomber sur cette fille qui m’empêchera de partir de mon poste en pleine journée.

« Merci beaucoup, je vous revaudrai ça un jour. Ces gamins me rendront mes pièces un jour ... J’espère ... »

Je tournai les talons pour me diriger vers le distributeur avec la jeune rousse derrière moi. Je ralentis en me disant que j’allais la perdre à aller dans toutes les directions et prendre des virages serrés. Bon après, je connaissais l’hôpital donc c’était devenu une habitude pour moi de marcher rapidement dans ces couloirs. J’arrivai donc doucement vers la machine avec le liquide tant espéré par mon corps. Je laissai donc la place à la jeune femme. Et je me rendis compte de ce que j’avais fait. Je pris un visage gêné.

« Je suis désolé ... Je vous demande un café alors que je ne connais même pas votre nom et je ne me suis pas présenté. Je suis Lancelot Blackburn, étudiant en médecine spécialité pédiatrie. »

Je lui tendis la main en souriant à nouveau.

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Je hochai la tête, elle comprenait très bien les intentions des enfants de cet hôpital. Finalement, ils avaient beau être malade pour ceux qui étaient dans ce service, ils n’en étaient pas moins des enfants avec des besoins d’enfants. Ce qui expliquait les murs colorés de leur salle commune et les chambres qui l’étaient tout autant. J’adorais vraiment bosser dans cet ambiance, si j’avais raté mes études, je serais peut-être dans une crèche. Mais quand j’y pensais, c’était très contradictoire sachant que je ne tenais pas spécialement à avoir un enfant moi-même.

« Oui effectivement du coup vous devez avoir l’habitude que les gens vous donnent des cafés Aal. »

J’insistai bien sur son surnom en souriant. Cela ressemblait beaucoup au prénom d’un dessin animé où il y avait un Alien qui mangeait des chats. C’est à ce moment-là que je me dis que je passais définitivement trop de temps avec des enfants même si j’adorais ça.

« Je viendrai pour vous payer un café de plus, j’adore les cheesecake. Je vais vous faire une bonne partie de votre chiffre d’affaires. Je serai forcément venu un jour, c’est juste que je ne suis pas à Jacksonville depuis très longtemps. »

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Aalyah

Je réalisai donc que j’avais échangé les mots donner et demander, je me mis à me frotter les yeux en soufflant. C’était sûrement dû à la fatigue, cela m’arrivait très souvent en ce moment. Je devais sûrement prendre le temps de me reposer plus souvent.

« Demander, je voulais dire demander. Je vous comprends, je ne suis pas très enfant non plus pourtant j’en côtoie tous les jours. Bref, ce n’est pas comparable mais je pense qu’avoir du sucre sous le nez, cela doit devenir dégoûtant. »

Je pris le café avec un sourire et un remerciement à la rousse. Elle ne savait pas à quel point elle me sauvait la vie pour la suite de ma garde. Bon, j’en avais encore que pour quelques petites heures mais sans café, je ne donnai pas cher de ma peau.

« Votre magasin est un danger pour ma ligne mais bon, cela me changera des salades. »

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Aalyah

Je lui fis un sourire gêné, fatigué oui c’était vraiment le mot pour décrire mon état. Je jetai d’ailleurs un regard à ma montre pour savoir quand ma pause prendrait fin. Je fus soulagé de constater qu’elle était encore conséquente sachant que j’enchaînerai avec plusieurs heures de service aux urgences. Je lâchai un petit soupire désespéré avant de reporter mon regard sur Aalyah.

« Merci si seulement tous mes patients étaient comme toi, compréhensif et gentil. »

C’est vrai que cela avait toujours un rêve pour moi de soigner des gens et de les aider mais certains méritaient vraiment des baffes. Je lui fis un sourire.

« C’est vrai mais bon, je préfère me surveiller. »

Je bus une partie de mon café avant que mon sourire s’étire encore plus en pensant que ce soir j’irai voir Antonella et donc Adrian. Je penchai la tête de côté en observant Aalyah, je ne lui avais pas demandé encore ce qu’elle faisait devant la maternité.

« Simple curiosité mais que faisais-tu devant la maternité ? Pas grand monde fait ça pour c’est très relaxant. »

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