Sujet: My last breath and your last smile Mer 11 Jan 2017 - 20:54
T'as toujours d'aussi beaux yeux tu sais ?
Nick & Rima
Nick aimait la vie. Elle ne lui faisait pas voir les choses en couleur toujours, mais elle était relativement sympa. A petite dose. Mais à long terme. Et elle n’hésitait pas cependant à lui assigner quelques coups bas pour rééquilibrer tout ce karma. Ces coups bas avaient été plutôt rares mais ils avaient existé. L’espagnol se repassait sa vie en arrière, se remémorant tous les coups durs. Le dernier était bien sûr la séparation de la famille, causé par un égo vieillissant n’acceptant pas un le sort des années. Remontant un peu plus, c’était l’arrivée des triplés en Espagne dans la vie de ce père. Il avait dû accuser le coup, trop habitué à ne les voir que rarement, à ne devoir offrir que son amour et des cadeaux par envoi postaux. A ne rien faire d’autre. Ça devait suffire non ? Apparemment, pas assez pour être habitué à vivre avec. C’avait été éprouvant, les récupérant après le décès de leur mère, frôlant déjà la crise d’adolescence. Mais il avait réussi. Un peu du moins... Et même s’il ne voulait pas se l’avouer, la disparition de leur mère, aussi peste soit-elle, avait été un sacré coup pour lui-même. Bien des années avant encore, ce fut la mort d’Helen qui le plongea dans de sombres jours, emportée par un cancer, le laissant lui et Adrian seuls dans un studio bien triste. Chacun de ses coups durs dans sa vie avait une certaine importance, Nick avait, selon la situation, une certaine part de responsabilité également. Mais dans toutes celles-ci, aucune n’égalisait ce coup dur de jeunesse. Il n’avait aucune part de responsabilité dans l’affaire et pourtant, à ses yeux, à son cœur, il en était l’unique coupable.
Oui, la vie était une belle trainée qui aimait faire souffrir Nick et pourtant, il continuait de la chérir. De la retenir du bout de ses doigts tremblants. Parce qu’elle semblait lâche, se pensant futile, elle voulait fuir. Le mutant n’avait jamais voulu l’abandonner, même dans les moments les plus atroces. Alors qu’elle, voulait juste se barrer, imitant les perles rouges qui roulaient sur sa tempe finissant leur course dans sa chevelure sombre, accentuant leur brillance. A force, le bitume commençait à être peint par l’une de ses mèches imbibées et débordante. Il était plus gentil lui, il dévoilait pleinement la couleur sanguine sur sa teinte grise, chose que sa tignasse refusait de présenter malgré un timide rayon de soleil qui commençait à peine à apparaitre, éclairant la silhouette allongée.
Cette impression de déjà-vu ne faisait qu’ajouter un poids sur sa conscience, sur sa douleur, sur sa culpabilité. Sur le fait qu’encore une fois, il abandonnait quelqu’un. Aujourd’hui, c’était une famille de quatre enfants qu’il laissait orpheline pour la seconde fois. Ils étaient dans la même ville, l’homme n’était qu’à quelques dizaines de kilomètres de sa progéniture et ils ne sauraient même pas que leur père était là. Qu’il était en train de corriger ses conneries. Qu’il avait entamé son plan pour leur faire retrouver leur ancienne vie, ce qu’ils méritaient. En lisant le journal du matin, aucun de ses enfants ne s’attarderait sur la mort de ce jeune des services sociaux, mort dans un banal accident de moto. Peut-être cela inquiéterait Adriel, motard comme son père. Ou peut-être se dirait-il que ça n’arrive qu’aux autres. Mais il ne s’attarderait pas plus sur ce visage jeune et pourtant porteur de traits familiaux, des fameux traits Tsumi, flouté par une photo en noir et blanc.
Ils ne sauraient pas qu’ils étaient à nouveau abandonnés. Mais lui, Nick, le savait, le ressentait, s’en voulait et n’aurait pas le bonheur de partir l’esprit léger. Tout comme lorsqu’il avait abandonné cette polonaise. Son amie, cette refugiée qui avait connu la guerre et biens d’autres horreurs encore. On l’avait prévenu que cette fille était bizarre et que de toute manière, une traumatisée resterait une traumatisée toute sa vie. Mais il s’en été moqué, au contraire. Peut-être ne se serait-il même pas intéressé à elle sans connaître son histoire, sans qu’elle ne connaisse elle-même une aussi triste vie. Il avait juste pensé avoir bien assez de bonheur pour le partager à deux, pour le partager avec cette nouvelle élève. Ça n’était que des mots et des attentions et pourtant. Chaque vanne qu’elle lui envoyait, chaque regard de travers qu’elle lui réservait, ressemblait à un remerciement. Il disait apporter ses devoirs lorsqu’elle était malade seulement pour l’emmerder, pour l’empêcher de se reposer convenablement. Chaque fois qu’il se moquait d’elle, c’était pour avoir son attention et pour lui donner l’occasion de réagir, de vivre. Pour lui donner une âme à laquelle elle pouvait se raccrocher, sur laquelle elle pouvait s’acharner, avec laquelle elle pouvait taper comme sur un punching-ball.
Le sol était le même. C’était sur ce bon vieux sol américain que les deux adolescents s’étaient étalés, éjectés de la moto du garçon par une voiture trop pressée pour prendre ce stop. Bien trop pressée pour s’arrêter totalement et appeler les secours. Et c’était à nouveau sur ce sol que le corps de Nick gisait, usant sa force pour garder les yeux ouverts, brillants et terrifiés. Il ne voulait pas se laisser aller, il ne voulait pas endurer ses derniers instants. Il voulait les sauter. Ne pas passer par là. Juste mourir, rejoindre l’inconscient sans plus rien penser, sans plus rien vivre. Il tremblait. De froid. De peur. De faiblesse. Il ne voulait pas fermer les yeux, ni continuer de se remémorer ses coups durs. Il ne lui en restait qu’un pourtant. Et après, c’était censé être fini. Il en aurait terminé avec le visionnage de sa vie et de ces moments importants. Juste un seul, un dernier. Pour lequel Nick refusait de se laisser plonger dans le repos éternel. Mais ironie du sort : Ce dernier souvenir contre lequel il luttait, il le revivait. Son premier coup dur et le dernier étaient si identiques, un accident de moto, un chauffard prenant la fuite. Ce rouge omniprésent. Tout était similaire à une différence près : Son regard n’avait nulle part sur quoi se poser. Il n’y avait pas le frêle corps polonais de la première fois, ses yeux rivés sur lui, déjà vides de vie, à un mètre seulement du conducteur. Aujourd’hui, il n’avait pas à user de ses dernières forces pour tenter de la rejoindre et de lui tenir la main, l’appelant jusqu’à s’évanouir. Il avait juste à lutter et attendre que la douleur atteigne son crescendo pour empêcher son cerveau de lui faire revoir son cadavre.
Ses paupières battaient de plus en plus. Elles étaient de plus en plus faibles. De plus en plus tremblantes, s’ouvrant de moins en moins, le plongeant de plus en plus dans la noirceur de l’inconscience. Ça y est. Il avait gagné.
Cette lutte et toute l’énergie qu’il avait utilisé semblèrent être récompensées par son imaginaire qui lui renvoya le dernier rire de son premier amour inavoué. Un rire qui s’affaiblit en un sourire sur ses fines lèvres, sur son visage rayonnant qui était tellement différent de celui que Nick avait vu lors de leur première rencontre. Cet éclat de rire qu’il avait abandonné en survivant à 17ans, l’abandonnant à ses 16ans. Il l’aimait, cette vie. Comme elle. Même si elle n’avait pas été tendre avec lui… Tout comme la vie en fin de compte. Elles étaient synonymes ? Pas assez apparemment. Car il avait fait un choix. A croire que même dans les moments les plus importants, Nick restait égoïste, continuant sans l’aide de personne, abandonnant l’âme la plus précieuse en la laissant faire son bout de chemin seule.
Des larmes finirent enfin par couler sur son visage livide, se mélangeant au sang qui continuaient de perler, le liquéfiant. Ça faisait déjà quelques minutes que son corps avait volé loin de sa moto. La roue arrière continuait encore sa course, tournant seule, tandis que l’avant était déjà figée, éclatée, des morceaux noirs de pneus trainant ci et là sur la scène de l’accident. Comme eux. Il sourit alors. Bêtement. Face à cette bête métaphore qui se formula dans sa tête. Poétique jusqu’au bout de l’ongle tremblant, jusqu’à son dernier souffle s’échappant d’une bouche en sang. La roue arrière entama enfin la fin du circuit, ralentissant. Rejoignant bientôt l’autre dans son inertie nulle. Il la rejoignait.
Sujet: Re: My last breath and your last smile Jeu 12 Jan 2017 - 0:36
Nick fut la première personne à qui elle pensa, ce jour où elle reprit vie. Même six pieds sous terre, suffocant, pensant mourir à nouveau, grattant terre et copeaux de bois, elle tenta de l'appeler. Elle pressentait déjà le pire. Si elle était dans un cercueil, alors lui ? Il était à l'avant sur le scooter, il a sûrement dû... " Nick ! " s'époumona-t-elle à nouveau. Sourde et aveugle. Lorsqu'on la déterra, elle scruta l'horizon à la recherche de sa chevelure noire mais elle ne reconnut rien. Absolument rien. Tout était bruyant, tout allait vite. Que s'était-il passé ? Lorsque son mentor lui expliqua, son regard s'assombrit. Elle comprit.
Les probabilités que Nick soit encore en vie étaient plus que faibles, et quand bien même il l'aurait été, quel âge aurait-il eu ? Il aurait sûrement eu une compagne, des enfants, des petits-enfants même ! Elle dû se rendre à l'évidence, elle ne le reverrait plus jamais.
Comme chaque soir Rima s'était occupée de la fermeture du bar, et il avait arrêté de pleuvoir lorsqu'elle mit le pied dehors. La nuit était fraîche et les pavés humides. Les rues désertes lui donnèrent des vagues sensations et lui remémorèrent ces courts mais intenses instants vécus dans son ancienne pension. Elle avait encore du mal à s'habituer à cette nouvelle vie citadine et il lui arrivait parfois d'avoir l'impression d'appartenir à un monde qui n'était plus le sien, comme si on l'avait téléportée sur un autre monde peuplé d'extra-terrestre à apparence humaine. Elle n'avait quasi aucun sujet de conversation, sauf lorsqu'on abordait la seconde guerre mondiale. Sa vie était fade, ses occupations pénibles et son quotidien monotone.
Elle prit le tram, le bus et le métro, mais fit un long détour à pied pour passer par le lac. Simple envie soudaine et impulsive, elle ne voulait de rien ce soir à part se remémorer, encore et toujours, parce qu'au fond, cette séparation était si brutale et violente qu'elle n'arrivait toujours pas à faire son deuil.
Pas d'amis, ni famille, à part pépé le gardien du cimetière, elle ne pouvait compter sur personne pour se remonter le morale.
Elle ramassa une brindille humide au milieu de l'herbe, s'accroupit face au lac et dessina des ronds dans l'eau. Soudain, une douleur violente la frappa de plein fouet, comme si on venait de rafler son visage et son corps avec une rappe à fromage. Elle remonta ses manches mais ne vit pas même une égratignure. Pourtant la douleur était encore là, aigüe et lancinante. Elle tenta de se relever, ses jambes anormalement tremblantes, et retomba au sol comme si une force invisible venait de la projeter. C'était quoi ce bordel ?
Sa vision se brouilla, et pulsa, comme si les battements de son cœur faisaient trembler ses pupilles. Les sons se déformèrent, elle cru mourir à nouveau lorsqu'elle se retrouva projetée contre le bitume. Le calme était enfin revenu, elle n'avait rien compris de ce qu'il venait de se passer mais elle savait au moins qu'elle venait de se téléporter dans les rues de Sandalwood.
En se redressant, elle senti des copeaux de verres sous ses paumes et il lui fallut relever les yeux pour enfin comprendre dans quelle scène elle venait de s'intercaler. Une voiture était encastrée dans un mur, une moto éclatée contre le trottoir et là-bas, un corps. Elle eut un goût acide dans la bouche, la scène de sa mort devait sûrement ressembler à ça. Elle courut vers le cadavre allongé et voulu poser une main froide sur sa nuque pour essayer d'attraper son pouls, seulement dès l'instant où ses phalanges effleurèrent la peau du jeune garçon qu'une aura lumineuse parcouru le flux de ses veines. Petit à petit, elle pu ressentir au profond d'elle-même les os se ressouder et les tissus déchirés se recoudre entre eux. Elle su. Ce jeune garçon était son protéger. Jamais son pouvoir n'avait été aussi efficace, et tout ce qu'il ressentait, elle semblait le ressentir elle aussi.
A présent que le plus gros était soigné, elle le tourna délicatement sur le dos et tenta de le réanimer d'une délicate tape sur la joue.
- Jeune homme ! Hé ho ! Vous m'entendez ? Je m'appelle...
- R... Rima...
Elle eut un léger mouvement de recul. Comment savait-il ? Il n'était écrit nul part sur ses vêtements et elle ne l'avait jamais vu.
Si...
Si. Elle l'avait déjà vu. Elle l'avait même déjà connu. Du bout des doigts elle parcouru chacun des traits du visage du jeune garçon pour en être sûre. La ressemblance était bien trop frappante pour que ce soit un hasard, mais c'était impossible. Après toutes ces années ça ne pouvait pas être Nick. Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir, lui demander, mais comment réagirait-elle ? Son cœur s'emballa et des sueurs froides se mirent à perler au sommet de son front. Si c'était vraiment Nick, qu'allait-elle faire ? Et qu'allait-il faire ? Se souvenait-il d'elle seulement ? Oui, sinon il ne l'aurait pas appelé. Revivait-il un souvenir ? A quoi pensait-il ?
Elle posa une main glacée sur son front fiévreux et la ressentie, cette douleur, cette nostalgie. Que s'était-il passé dans sa vie durant toutes ces années ?
Que s'était-il passé tout court ?
Les lèvres tremblantes, elle encercla délicatement Nick de ses bras fins et le ramena contre son torse. Elle posa sa tête dans le creux de son cou et se laissa enivrer par son odeur, mélange de sang séché, de sueur et de lavande. Elle avait toujours trouvé qu'il sentait bon la lavande et avait toujours trouvé ça regrettable qu'il s'asperge d'eau de Cologne.
Comme si Nick allait de nouveau lui glisser entre les mains, elle serra on étreinte, agrippant fermement aux plis de sa veste.
- Sombre idiot.
Souffla-t-elle, les dents serrées.
Elle resta ainsi une longue minute qui lui parut seconde lorsque les sirènes ambulanciers retentirent au loin. Elle dû forcer la main aux infirmiers pour qu'ils l'autorisent à l'accompagner dans le véhicule et n'osa rien dire lorsque l'infirmier contempla à plusieurs reprises la chance de ce garçon pour s'en sortir aussi indemne après un pareil accident. Lorsqu'il eut finit de lui placer un masque à oxygène pour s'occuper des seringues, Rima en profita pour attraper la main de Nick et contempler son visage d'un peu plus près. A quelques rides et poils prêt, il n'avait quasi pas changé. Lorsqu'elle crut apercevoir ses paupières remuer, elle se redressa dans la panique.
- Votre ami a vraiment eu de la chance ! Prononça calmement l'infirmier. Il n'a pas une seule fracture, il s'en sortira, et très bien même ! A croire qu'un ange gardien veille sur lui. Rire gras de sa part. Visiblement, il est habitué à lâcher cette petite blague à chaque fois.
- Ça c'est certain... Un crétin pareil en a bien besoin. S'il y était resté, elle lui en aurait voulu à jamais.
Sans trop savoir s'il devait rire ou non, le gros infirmier préféra baisser les yeux et retourner à ses occupations.
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Sujet: Re: My last breath and your last smile Lun 16 Jan 2017 - 1:07
T'as toujours d'aussi beaux yeux tu sais ?
Nick & Rima
[J’me lasse pas des gifs de ta signature… Ils sont hypnotisants… xD] La douleur s’échappait au fur et à mesure. La mort était délivrance disait-on, et ça semblait tellement vrai pour le corps de Nick qui perdait de vue chacune de ses douleurs au fur et à mesure, ne gardant finalement que de faibles égratignures. Mais l’inconscience qui avait pris Nick ne semblait pas vouloir le laisser se réveiller malgré tout le brouhaha qui se faisait, malgré le fait que son corps se faisait installer sur un brancard pour être amené au grand hopital de la ville. Tout ce qu’il se passait autour de lui faisait partie d’un monde où Nick ne se trouvait plus vraiment. La lumière aveuglante qui accablait ses paupières, l’aiguille qui s’enfonça dans son bras, sa main serrée par une consoeur inquiète, rien ne semblait réveiller Nick dont le visage se faisait moins morbide qu’il y a plusieurs minutes avant les soins miraculeux. Un rose délicat venait empourprer un peu plus ses joues pâles qui méritaient bien encore de nombreux pincements pour revenir à leurs couleurs d’antan.
Un long couloir blanc apparut devant Nick. Chacun de ses pas résonnait distinctement, jusqu’à ce qu’ils se figent devant une porte, dont le cadre était habité par une personne. Un brun aux yeux bleu, le nez en pique, le visage pâle. Celui-ci finit par fermer la porte devant Nick en lui lançant un dernier regard. L’espagnol voulut le retenir mais il était trop tard. La porte était verrouillée. Ses yeux se relevèrent sur une étiquette dont l’écriture était illisible. Fronçant les sourcils sous la lecture, il n’eut qu’à peine le temps de lire un « Adri » que tout s’effaça, laissant un papier blanc et vierge. Si le visage lui sembla familier au départ, à cet instant, il ne ressentait plus rien face à son souvenir. Un grincement l’extirpa de ses pensées. Se retournant, ce fut de l’autre côté du couloir qu’une nouvelle porte était en train de se fermer. C’était une fillette aux traits identiques au garçon précédent qui observait l’inconnu d’un regard suspicieux. Il n’eut même pas le temps de la rejoindre que cette porte aussi fut close, ne laissant le temps à Nick de ne lire qu’un « Ant ». La scène se répéta plusieurs fois, faisant courir l’homme de partout. Une autre jeune femme avec un air fier, le même air qu’arborait Nick dans sa jeunesse lui claqua à nouveau la porte au nez, affichant son « Ab ». Puis ce fut au tour d’un visage aux cheveux décoloré de l’abandonner dans ce couloir. L’étiquette se répéta à la première, affichant tout juste un « Adri ».
« Attendez ! »
Derrière la 4ème porte, Nick s’adossa, perdu. Tout était redevenu silencieux. Il se prit la tête dans ses mains, se tirant les cheveux sous la douleur qui le criblait. Puis tout recommença à nouveau. Une femme brune à l’air fatigué lui ferma la porte tristement, suivit d’une japonaise qui lui claqua sèchement la porte au nez. Il n’eut même pas le temps de lire quoi que ce soit. C’était toujours le même résultat et pourtant, il répétait ses sprints d’une porte à l’autre, cherchant de l’aide. Cherchant une âme. Cherchant un soutien. Mais il était seul. Il sentait son cœur se tordre, ainsi que de nombreuses autres douleurs, qui ne cessaient de s’amplifier pour s’apaiser, pour à nouveau se relancer, lui arrachant quelques gémissements. Cependant il n’était pas question de perdre espoir. Il eut l’impression que des heures passaient durant lesquelles on ne cessait de le rejeter, effaçant les écrits sur chacune des portes. Et finalement, il n’en trouva plus. Il avait beau marcher le plus loin, le plus longtemps possible, il était désormais seul. Bientôt, le bruit de ses pas calmes se transformèrent. S’éloignèrent, remplacés par des bruits sonores brefs et répétitifs.
La lumière l’aveugla de longues secondes, refermant à chaque fois ses paupières qui peinaient à s’ouvrir longtemps. L’ambiance de la pièce n’aidait pas vraiment avec ses murs blancs. Mais c’était calme. Et agréable. Mais l’odeur qu’enivrait ses narines, elle, était loin de l’être. Ca puait la mort. Une odeur qui lui fit froncer les sourcils, lui faisant crâcher un « hm » de mécontentement. Son nez pointé vers le plafond tomba sur le côté, faisant craquer son pauvre cou dans un légère douleur qui lui fit grimacer sa bouche. Les sens lui revenaient, tout comme la vie et les douleurs qui allaient avec. C’est après de longues minutes que ses yeux arrivèrent à rester faiblements ouverts, se posant sur une tête brune dont sa main trainait négligemment près de la sienne. A vrai dire, il ne reconnut pas vraiment le visage qui lui était offert de voir. A part qu’elle lui avait tristement fermé la porte avec un regard vide de vie… Il ne se souvenait de rien d’autre. D’ailleurs, ce souvenir le fit frissonner et aussitôt fermer les yeux. Par automatisme, sa main captura la sienne en la serrant fortement sous l’image du regard du cadavre vivant, cherchant du réconfort, une vie chez cette femme. Cherchant une réponse. Quelqu’un qui ne lui aurait pas véritablement fermé la porte au nez en fait.
Sa gorge fut sèche. Tout comme ses lèvres. C’est ce dont il s’aperçut en respirant l’air frais de la pièce. Se mordant d’abord les lèvres à la recherche d’un liquide, c’est machinalement qu’il quémanda dans sa langue maternelle.
« J’ai soif… »
Qui que pouvait être cette demoiselle, elle pouvait bien faire ça, non ? Cest ce à quoi pensa Nick, ne s’étant même pas aperçu de sa poigne sur sa main, ensuqué par les médicaments qui passaient à travers sa perfusion.