Ainsi font, font, font, les petites marionnettes. ~ Flynn
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Sujet: Ainsi font, font, font, les petites marionnettes. ~ Flynn Dim 15 Jan 2017 - 21:47
Unknwon
Flynn E. Turner
Ainsi font, font, font, Les petites marionnettes
Tout ici émanait une atmosphère inquiétante. Peut-être n'était-ce que le vestige d'un souvenir enfoui de ma vie antérieure ? Je n'avais pas de guide, pas de carte, pas même une boussole, juste une petite voix inconsciente qui me disait de continuer sur ce chemin. Au bout, sûrement, retrouverais-je des lieux que j'avais jadis visités. Point de mémoire, point de déjà vu, cette intuition qui me poussait pouvait tout aussi bien être tromperie, et je me hissais vers un endroit plus dangereux qu’accueillant. Mais où aller sinon ? J'avais quitté cette maison où j'avais repris mon existence, j'y avais laissé mes sœurs, une vingtaine d'années de ma vie, et le sorcier qui m'avait tant apporté. Son cadavre était sur le lit, je lui avais fait fermer les yeux pour garder l'impression qu'il ne faisait que somnoler. Je savais que ce n'était pas le cas, je savais que j'allais sûrement m'engouffrer dans une phase de déni, je savais que bientôt, inutile jouet que j'étais, je m'effacerais comme lui. Mais peu importe, je fuyais cette réalité, j'esquivais les regards que j'aurais pu lancer sur ce corps, je le laisser reposer, entouré par sa collection, comme il aurait voulu finir. Il n'avait pas formulé le souhait que je reste, porteuse d'une vie ou de quelque chose qui s'en rapprochait, il m'avait fait savoir qu'à mon tour je devais prendre mon envole. Parfois, j'osais me demander si cela n'aurait pas été plus simple en étant humaine, mais j'avais gardé de ce stade là que j'avais vécu la peur de vieillir, et ainsi, je n'étais que plus heureuse de pouvoir me regarder chaque jour dans un miroir, et d'y retrouver inlassablement ce même visage si jeune de porcelaine.
Des yeux se posaient sur moi, les personnes ici ne portaient pas de tenue comme les miennes, ils étaient fades, mais je savais bien que j'aurais pu en retirer un peu de beauté s'ils se laissaient docilement aller à mes talents de relookeuse. Pour ma part, j'avais enfilé la première robe que ce sorcier m'avait offerte, elle était fleurie, et ornée de quelques tendelles, j'avais marié les couleurs avec un nœud tout aussi doux dans mes cheveux, et de souliers blancs. S'ils avaient perdu goût au style qu'était le Lolita, je ne pouvais rien faire pour eux. C'était ce que j'aimais porté, ce qui me correspondait le mieux.
Je n'étais plus seule. Au loin, imprimée sur une affiche elle-même collée à la vitre d'une boutique, on exposait fièrement une nouveauté du magasin. C'était une poupée, elle était radieuse et me donnait envie de la rencontrer en vrai. Heureuse d'avoir sûrement trouvé un peu de compagnie, je me précipita dans ce bâtiment et chercha ma nouvelle amie. Il fallut un temps avec que je ne tombe nez à nez sur une image d'horreur. Elle n'était pas seule, il y avait une multitude de mes sœurs mises en boîte, alignées strictement en plusieurs lignes qui se recouvraient, qui se superposaient. Je lâcha un cri de frayeur que j'étouffa de ma main tant bien que mal.
- Pourquoi ?!
Reculant certaines boîtes, je voulais m'assurer que celles de derrière, qui ne pouvaient voir le jour, n'étaient pas dans un état pire que les premières.
- Aidez moi je vous en supplie !! Criais-je.
J'en appelais au bon sens des gens, afin de me venir en aide et extirper ces prisonnières de leur cage. J'en attrapa une, retira l'emballage qui l’oppressait, et la posa où je pouvais, à l'abris si possible. Cette situation me glaçait le sang, qui avait pu commettre une telle atrocité ? Pourquoi ces personnes passaient devant sans rien y faire ? Les peluches... Les peluches elles-mêmes se retrouvaient entassées dans un enclos qui leur était bien trop étroit.
- Ne craignez plus rien, je suis là, je vais vous sauver !
Et je me lança de toute ma bienveillance dans cette action, attirant, sans comprendre vraiment pourquoi, de mauvais regards, et quelques remarques qui se faisaient de plus en plus fortes.
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Sujet: Re: Ainsi font, font, font, les petites marionnettes. ~ Flynn Lun 16 Jan 2017 - 20:05
Drôle de rencontre, hein Barbie?
Feat. Jane Doe
Des hurlements pouvaient se faire entendre de la salle d’interrogatoire, les policiers semblaient éviter de passer devant la salle, ils semblaient avoir peur de la cause de tout ça, ils la respectaient même. Cette cause, c’était Flynn, le Détective au regard tueur. Il avait des dossiers en retard et se prenant au jeu d’avoir un métier humain, il faisait ça rapidement, il faisait tellement souffrir pendant les interrogatoires qu’il ne fallait pas longtemps avant d’avoir la réponse.
Le bruit se stoppa, le démon avait finalement eut les aveux et avait donc clos un nouveau dossier. Au suivant. « Enquête sur un vol à l’étalage dans un magasin. », soit une enquête qui donne plus envie de dormir qu’autre chose. Bon, quand il faut il faut. Flynn après être sorti du poste de police, caché du regard des autres, se téléporta vers le magasin en question.
Une fois arrivé, il entra, se présenta rapidement pour que finalement on lui dise que l’affaire avait été réglée. Réglée mais l’administration avait encore merdé, le démon se disait qu’il ferait mieux de tuer celui qui s’occupait de ça pour qu’on le remplace.
Bon, vu qu’il était au magasin, autant en profiter, si il pouvait tomber sur une conquête à prendre ou un individu qui veut pacter avec lui… Rayon après rayon, il avança, main dans les poches et air blasé au visage. Il remarqua en face de lui une poupée… Enfin, une femme qui était habillée tel quelle.
Drôle de femme et surtout trop rose pour lui.
Alors qu’il continuait son chemin dans le magasin, la femme finit par tourner, peu importe, dans un rayon spécial « jouet ». Flynn passa à côté du rayon, y prêtant guère attention, jusqu’à entendre la femme étouffer un cri. Il fit marche arrière et s’arrêta au bout du rayon, regardant la femme, intriguée par tant de.. D’excentrisme ? Pourquoi avait-elle criée face à ces poupées ?
Pourquoi ? Pourquoi quoi ? Pensa-t-il, vraiment surpris de son comportement, mais il n’était pas au bout de ses surprises, surtout quand la femme appela à l’aide.
Le démon plissa les yeux, la trouvant vraiment spéciale, bizarre en fait.
Éphialtès ne put s’empêcher d’approcher d’elle quand celle-ci « libéra » la poupée de sa prison de carton, la regardant faire par-dessus son épaule, il était curieux, surtout quand quelque chose sortait de l’ordinaire. Mais cette fille, elle ne sortait pas juste de l’ordinaire, elle le détruisait, elle le respectait pas même.
Le démon comprit qu’elle comptait toutes les sortir de leur boite, alors quand elle sortit une autre poupée de sa boite, il attrapa son poignet, soulevant la main avec la poupée.
« Je ne sais pas ton but… Mais ces trucs, c’est pas vivant. » Dit-il en souriant, attrapant la poupée et lui arrachant la tête sans plus de pitié.
« Elles sont en plastiques, c’est des jouets. » Rajouta-t-il en laissant balancer la tête décapitée devant les yeux de la poupée humaine. Il pensait que ça la toucherait et qu’il comprendrait mieux cette folle dingue, peut-être même voudrait-elle combattre ? Rien qu’à cette idée, un grand sourire fit son apparition sur le visage du démon.
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Sujet: Re: Ainsi font, font, font, les petites marionnettes. ~ Flynn Lun 16 Jan 2017 - 21:12
Unknwon
Flynn E. Turner
Ainsi font, font, font, Les petites marionnettes
Rien de cette ville ne pouvait à présent rattraper l'image que je m'en faisais. Elle était le berceau des crimes et de la bizarrerie. Le malsain se mêlait au quotidien, et ne faisait ressortir qu'indifférence auprès des habitants. C'était intolérable. Cependant, comment fuir une ville qui comptait tant de malheureux ? Juste fermer les yeux, passer mon chemin, et les laisser à leur triste sort ? Ce n'était pas mon intention. Je ne ferais que mon devoir, quitte à payer le prix de ma peau. Mon sorcier, cet homme qui avait donné de ses années pour prendre soin de nous, n'aurait sûrement pas souhaité autre chose de ma part. J'étais la plus jeune de mes sœurs, mais ayant des capacités qu'elles, elles ne possédaient guère, c'était inscrit dans mon existence que de prendre ce rôle.
Ainsi, motivée comme jamais, ignorant mon entourage, je les secourais, une par une. J'avais ouvert la cage aux peluches, brisé le plastique étouffant des poupées, et je continuais dans ma lancée... Lancée interrompue. Un homme n’empoigna et me souleva, comme si je n'étais qu'une vulgaire plume. J'étais là, le corps contraint par sa force, humiliée par cette posture qui ne me laissait point de liberté. Aurait-il pu tout simplement m'arrêter de la sorte, me crier dessus un bon coup et se retirer par la suite ? Je ne le connaissais pas, tout de son existence m'était inconnu, et pourtant, si rapidement mon premier avis sur lui s'était formé. De sang froid, il avait arraché la tête d'une des miennes. Ses pupilles n'avaient reflété aucune honte, aucune gêne, aucune hésitation. Et ce qu'il faisait n'était sans nul doute pas seulement par manque d'intérêt pour ces jouets, je pouvais, ou croyais, voir une once de sadisme à l'idée même que son geste me blesserait.
Ce n'était pas faux que de penser d'une telle manière. J'avais suivi des yeux la chute de la tête, qui s’écrasait sur le col. Du plastique... Je le savais pertinemment. Je savais aussi qu'elles ne pouvaient respirer ou même marcher. Le monde ne m'était pas si inconnu que ça, je n'avais pas baigné dans une telle ignorance. Mais j'avais ouvert mon esprit à leur existence. Et lui, lui qui niait même l'éventualité d'une souffrance chez sa victime, ce diable aux yeux paralysants, coupait court à leur potentiel vécu. Scélérat !
Prise de colère, je ne pouvais retenir mes gestes, et avec ma main de libre j'enfonça mon majeur et mon index dans son œil droit, qui ne pourrait ainsi plus me fixer d'une telle manière, puis j'accorda ce geste avec un coup de pied dans sa jambe.
- Et tu es fait de chair, quelle différence ?! Lui hurlais-je.
J'étais désolée pour mes amies qui se devaient, contre leur gré, d'assister à ce spectacle désolant. Mais il ne comprenait pas, il devait apprendre. En réalité, ils devaient tous apprendre. Peut-être était-ce la raison de ce besoin de retourner en ces lieux ? M'avait-on soumis à une mission divine ? Ma présence ici avait-elle un but didactique ? Que le monde serait plus heureux s'il se voyait dans mes yeux. Même lui, ce fourbe, cet insolent, il perdait tellement à être ainsi. J'étais attristée pour tous ces individus, passifs, ou agressifs. Complice de leur propre manipulation, ils faisaient de mes sœurs des esclaves, Ô mais combien nous en rigolions de notre recul, de voir qu'ils demeuraient tout autant soumis à des forces plus grandes qu'eux.
- Ta conception du vivant ne doit pas altérer celle des autres ! Continuais-je tout autant en colère.
La rage m'était montée aux paupières, elle agrippait mes longs cils en gouttelettes. Si j'avais été le jouet de quelqu'un, il aurait compris, et il aurait pu m'honorer d'un rôle violent que je sois en mesure d'apprendre l'amour à ce minable. Mais actuellement je n'étais que moi, sans identité, prête à disparaître comme si je n'avais jamais existé.
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Ainsi font, font, font, les petites marionnettes. ~ Flynn