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La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith

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MessageSujet: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyMer 7 Juin 2017 - 2:23

La vengeance est un plat qui se mange radioactif
De l’aide, s’vous plait.
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Après la mort de son frère, il avait cherché longtemps à remonter les traces du terroriste, avec la nette impression qu'on s'efforçait de lui barrer la route. Mais ça ne l'arrêtait pas, il savait. Ce n'était pas un simple accident.

Quelle ironie qu'il le croise par hasard !

Il faisait des repérages pour un décor du prochain film d'un pote. C'était pour son master, et il voulait tourner dans un parc, mais un parc qui ne rappelle rien au spectateur. Or, tous les parcs de Jacksonville étaient connus comme le loup blanc. Alors il était allé jeter un œil aux propriétés privées, des fois qu'un bourge un peu plus sympa que les autres lui prête son jardin.

Depuis la mort de son frère, il portait sur lui un compteur Geiger, en permanence. L'engin se contentait habituellement de grésiller doucement, suffisamment parfois pour qu'il doive expliquer à ses potes pourquoi il l'avait avec lui, mais jamais assez pour, par exemple, se faire exclure de cours ou des conneries comme ça, même si on l'avait parfois confondu avec un vibreur de téléphone. Pourtant le bruit n'avait rien à voir.

Il traversait une allée un peu écartée sur le côté pour s'enfoncer dans la forêt derrière et vérifier qu'elle était assez dense pour leur scène de course-poursuite avec l'Homme-Chèvre, qui représentait bien évidemment le Temps et la puissance de la Montagne dans leur court-métrage, quand tout à coup, l'appareil s'affola. Marcus se demanda une seconde si la troisième guerre mondiale avait démarré, entraînant un affrontement nucléaire qui pulvériserait le monde, comme à Fallout, mais lorsqu'il leva les yeux vers le ciel, il vit qu'il était parfaitement bleu et qu'aucun nuage en forme de champignon ne se dressait, menaçant, à proximité.

Ce n'est qu'à ce moment qu'il réalisa qu'il n'était pas seul. Il y avait, assis sur un banc non loin, un jeune homme très discret qui faisait de son mieux pour se lever lentement et s'éloigner sans être vu. Le compteur baissa un peu le volume, mais restait largement au-dessus de la moyenne.

- Eh, toi ! Est-ce que...

Au départ il comptait lui demander si la zone avait déjà été utilisée pour des essais nucléaires. Et puis il parvint à connecter deux neurones.

- Attends...

Soudain la réalité le frappa. C'était ça. C'était forcément ça. Une saloperie de mutant avait fait tout ça ! Avait tué son frère ! Il ne savait pas s'il s'agissait de celui-là ou pas, et il s'en foutait. Il allait payer pour ce qui s'était passé en Australie. Il se vengeait quelque part aussi de sa propre impuissance, de sa culpabilité quand son frère, le seul qui avait hérité du don de son père, avait été tué et pas lui, le raté.

Montrant soudain les dents, Marcus éprouvait d'abord le besoin de lui faire savoir. Il devait savoir pourquoi ç'allait lui tomber sur la gueule. Le mal qu'il faisait.

- Espèce d'enculé ! C'est des gens comme toi qui provoquent des accidents qui tuent des millions de gens !

Il n'avait pas compté, mais il était certain que la quantité de victimes s'élevait à un nombre incroyable. Il lui cracha à la figure avec tout l'art d'un membre de l'équipe de football dans un lycée renommé je-m'en-foutiste.

- T'es qu'une ordure ! T'aurais mieux fait de te bazarder, on dormirait plus tranquille ! Tu mérites pas de vivre !

Il commença par un coup de poing à la joue, propre, simple, efficace. Le garçon s'écroula sous l'impact, et il put passer à des techniques plus vicieuses, comme le rouer de coups de pied et s'asseoir sur sa poitrine en compressant sa gorge entre ses mains. Le compteur s'était détaché et avait roulé à quelques mètres, mais émettait toujours des sons affolés.

- Je vais te crever !

ll ne savait pas pourquoi il pleurait ni pourquoi sa voix tremblait, mais heureusement, ses bras ne tremblaient pas, eux. Le jeune qu'il venait d'agresser saignait du nez, s'était fendu la lèvre et l'arcade sourcilière dans l'affaire. Bien fait.

- Et je pisserai sur ton cadavre parce que c'est tout le respect qu'il mérite sale monstre !


**

Keith plaça ses mains sur les poignets de son agresseur, par réflexe. Son regard fouillait l’espace autour d’eux. Il ne vit que ses sacs de courses étalés sur le goudron et des voitures qui passaient à une vitesse folle à quelques mètres d’eux. Le propre bracelet du mutant hurlait, comme pour faire écho au compteur. Il sentait son corps se réchauffer, presque brûlant contre le corps de son agresseur. Une chaleur mortelle, annonciatrice d’un malheur radioactif. Il aurait donné bien des choses pour que cette chaleur soit synonyme de proximité, d’intimité, mais il en était privé, maudit. Bien que le bracelet s’apprêtait à couper son don pour éviter tout incident, Keith fit de son mieux pour se limiter mais c’était bien difficile. Comment se contrôler quand on sentait tout le poids de la vengeance contre sa gorge ? Quand on sentait sa propre colère, sa soif de survie prendre le dessus sur sa raison ? Il pouvait sentir le gout métallique de son sang dans la bouche et la douleur vivre qui terrassait son crâne.

Il ouvrit la bouche, essayait de parler mais l’air lui manquait. Il finit par tenter de le désarçonner avec ses jambes tandis que la prise se faisait toujours plus forte sur son cou. Par bien des façons, Keith aurait dû se ressentir de l’empathie, ou de la tristesse pour le jeune homme au-dessus de lui. Bien au contraire, il se sentait terriblement en colère. Il avait perdu ses deux mères, n’avait-il pas assez payé ? Et quand bien même, pouvait-on en vouloir à un adolescent ? La fin de ses parents avait causé le commencement de sa propre vie, une vie de cachette, une vie limitée, reclus dans une chambre, à tenter d’étouffer un pouvoir trop grand pour lui. Il en avait assez. Il en avait assez de devoir toujours avoir peur, de devoir s’excuser encore, et encore, même après une presque décennie. Vivre avec ce poids, tous les jours, toutes les heures. Cette agression était la goutte de trop, comme pour lui rappeler qu’il ne serait jamais pardonner. S’il mourrait là, toute sa vie, toutes ses souffrances n’auraient servis à rien.


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Nathanaël Foltz
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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyVen 16 Juin 2017 - 2:02


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On dit que la truffe noire est un aphrodisiaque surpuissant. Il fallait que j’arrive à m’en procurer. Cette idée ne cessait de me tourner en tête et je finis par abandonner les cartons remplis de livres de médecine pour pianoter maladroitement sur mon ordinateur. Pourquoi avait-il fallu que je me mette à en feuilleter un soudainement, j’étais presque à la fin de mon emménagement, il ne me restait plus qu’à remplir soigneusement mes étagères teintées de noire toutes neuves. Mais la question que je me posais, c’était « est-ce qu’Hyppolite savait cela » ? Je savais que les truffes étaient rares et que les marchés en vendant ne se trouvaient pas à n’importe quel coin de rue. Peut-être que ce faux ami avait gardé cela secret pour lui afin d’acheter chaque nouvel arrivage à Jacksonville ? Il en serait bien capable, faire un gâteau à deux, c’était dans nos cordes, mais se partager de tel secret de polichinelle ? Je fronçais mauvaisement mon nez étant sûr qu’il faisait son égoïste sur ce coup. Je me retins d’attraper mon téléphone pour vérifier mon point de vue mais je m’en empêchais. Si je déclenchais une dispute, je n’aurais plus accès à l’appartement de Claunech. Bien, très bien. Je me calmai en cherchant la provenance de ces fabuleux champignons. Puis finalement, non, mon ami ne pourrait pas me trahir ainsi. J’étais idiot. C’est après m’être traité et avoir trouvé un lieu pouvant potentiellement cacher des truffes que j’abandonnais mon studio.

Ma moto m’attendait bien sagement en bas de mon nouveau logement. Ma fidèle moto m’ayant accompagné de ma demeure familiale jusqu’à ma nouvelle résidence. Il était dur de créer un nid douillet avec un studio aussi étroit mais il avait un certain potentiel dont j’allais profiter. L’argument numéro 1 étant sa proximité avec l’institut Parker mais surtout avec Claunech. Un sourire se dessina sous mon casque, invisible aux yeux des passants et des autres conducteurs. Faisant grogner le moteur de mon engin, je démarrais et partais en direction d’une forêt de Jacksonville dans le quartier de Downtown. Il me fallut près d’une quarantaine de minutes avant d’arriver à destination et ce ne fut pas trop tôt. Me débarrassant de mon casque pour remettre un peu de volume dans mes cheveux, je fis rouler ma moto sur une trentaine de mètres avant de l’installer contre un tronc et de me débarrasser de ma veste et de mon casque que je rangeais soigneusement sous le siège. J’observais autour de moi et fini par pousser un soupir fier de cette nouvelle mission. Comme conseillé sur le site, je m’emparai d’une branche d’arbre nécessaire à la chasse aux truffes pour dégager les tapis de feuilles et faire s’envoler les mouches. Les mouches seraient mes alliées aujourd’hui pour trouver l’aphrodisiaque nécessaire à faire battre le cœur de mon démon aux traits japonais. En route, mauvaise troupe.

Plusieurs fois, je me surpris à observer mon téléphone qui semblait me jouer des tours. J’entendais des signaux sonores désagréables et bien que je fusse persuadé de connaitre les bruitages de mon appareil, j’illuminais plusieurs fois son écran. Je finis par me rendre compte que tout ceci venait d’autour de moi. Appelez-moi Sherlock et vous aurez certainement le mérite que je vous appelle Watson si vous n’êtes pas trop idiot. Je finis par me figer dans mes recherches, me sentant dérangé par ces bruitages agaçants. Le vent ne m’aidait pas et il me semblait entendre les signaux se rapprocher puis s’éloigner comme pour tester ma patience. Peut-être était-ce en fait un plaisantin qui s’amusait des visiteurs de cette forêt. Je finis par en avoir le cœur net en entamant des recherches, me fiant à une ouïe peu développée. Et ce fut bien simple parce que bientôt, des cris de rage et de bataille se mêlèrent à ce brouhaha aigu qui dérangeaient la forêt. Bon, ça ne dérangeait pas plus que ça la nature puisque je m’étais alors rapproché d’un début de sentier frôlant la route et sa circulation, témoin d’une scène entre deux hommes.

Ah, les humains étaient si primitifs. Ma curiosité guida mes pas vers le duo avant de comprendre clairement qui avait le dessus sur qui. Le sang coulait déjà de plus belle. Continuant à me rapprocher de tout ça, je finis par déceler clairement les traits de leurs visages. Et celui qui était dans une mauvaise posture me renvoya à une après-midi, il y a plusieurs jours en arrière, dans un cyber-café. Là où je me faisais pirater, impuissant face à l’informatique. Père m’aurait clairement tué si une partie de ma fortune s’était volatilisée et je devais ma survie à ce garçon bronzé aux yeux époustouflants.

Dans une théâtralité la plus irrespectueuse possible pour ces deux hommes, je repris mon rapprochement, guidé par le son bien connu des dents de la mer, en rythme avec. J’aimais m’amuser de mon pouvoir, aussi ces deux bagarreurs pouvaient aussi entendre cette musique résonner dans leurs têtes. Mes yeux éclairés par l’utilisation de mon illusion auditive exprimèrent une certaine malice avant que mon jeu ne s’arrête et que mon pouvoir ne se concentre uniquement sur l’agresseur, lui offrant le plus strident des sons. Ses mains arrêtèrent ses actions pour se plaquer sur ses pauvres oreilles, comme si ça allait le protéger. Mon pied dégagea facilement son buste d’un coup de talon, le faisant tomber à la renverse sur le côté, exprimant une douleur apparemment inhumaine vu les cris de goret qu’il poussait. Gardant mon regard sur ma victime pour ne pas couper l’enchantement, j’adressais d’une voix neutre une question de formalité face à ce garçon dont je me souvenais par miracle du nom.

« Ca va aller Groves ? »

Ma main se tendit comme aide supplémentaire, bien que je ne savais pas réellement s’il était en état pour se relever. Pour l’instant, je m’occupais de ce crétin. D’ailleurs, il me perçait moi aussi les tympans, accompagné par les deux machines infernales. On les fait taire comment déjà ? Ah, en arrêtant le supplice peut-être. C'est ce que je fis, restant attentif à ses futures actions.

« Tu as exactement 30 secondes pour dégager d'ici. Trente. Vingt-neuf. Vingt-huit. Vingt-sept... » J'engageais un compte à rebours pour presser son rythme cardiaque et le faire craquer un peu plus. Après, serait-il suicidaire ou obéirait-il bien sagement ? Mon visage observa finalement Keith, arrêtant mon décompte pour lui présenter une possibilité de vengeance. « A moins que tu ais une monnaie à rendre ? »

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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyDim 18 Juin 2017 - 21:11

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Tandis que Keith tentait de dégager son agresseur, une musique bien familière se glissa à l’intérieur de sa tête. Pendant une brève seconde, il se demanda si le manque d’oxygène n’était pas en train de le faire halluciner. Le mutant sentit la pression moins forte autour de son cou, comme si la surprise passait au-dessus de sa colère puis, il le lâcha complètement pour protéger ses oreilles. Keith en profita pour remplir ses poumons d’air et ce premier instant fit écho avec la chute de son agresseur qui hurlait de douleur. Une ombre se plaça au-dessus de notre protagoniste qui aperçut alors la silhouette rencontrée un peu plus tôt. Keith mit un petit instant avant de prendre la parole, visiblement très surpris de le voir jouer les sauveurs.

- Tu t’es fait attendre Foltz. Ça te plait de jouer les héros ?

Il était donc responsable de la musique entendue plus tôt, il avait pris son temps le bougre. Il n’empêche, qu’il le remercierait presque. Il observa la main et eut un instant de rejet, auquel il le regarda presque furieux, bien que cette colère était plutôt dirigée vers l’adolescent.

- Ne me touche pas.

Il se traina un peu avant de se redresser, son cou prenant une couleur curieuse, trahissant le traumatisme. Il recula encore, tête basse et douloureuse. Il posa une main sur son front et observa le sang avec crainte puis son nez qui gouttait lamentablement entre ses doigts. Il ne manquait plus que ça, contaminer le lieu avec son sang irradié. Son bracelet ne se calmait pas et continuait de hurler à la mort.

- Pas la peine, c’est déjà fait.

L’adolescent devait être contaminé désormais. Keith eut une pensée horrible, comme quoi il le méritait. Le gamin observa la scène, visiblement détruit. Il comprenait qu’en plus d’avoir perdu son frère, sa propre vie était désormais en jeu. Sa colère n’en était pas moins forte. Keith posa son regard irradié sur son agresseur, un regard empreins de colère tandis que son visage saignait affreusement, signe que quelques points ne seraient pas de trop. Marcus lui rendit son regard puis se leva pour quitter les lieux, non sans insulter les deux mutants.

- Vous crèverez sales monstres, vous verrez. Vous tuerez plus personne ! Tu ne tuerais plus personne, Groves !

Il avait son nom. Keith sortit un mouchoir de sa poche et y cracha dedans un mélange de sang et de salive, mine basse.



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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyMar 20 Juin 2017 - 16:05


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Moi ? Jouer le héros ? J’en eu un rictus d’amusement. Bien sûr que non, je n’étais pas un héros. Pas même de ma propre vie. Pourquoi me mentir à moi-même ? Si mon prénom et le mot « héros » devaient se retrouver dans une même phrase, ça ne serait certainement pour me qualifier. J’offris donc un demi-sourire à ce bon plaisantin de Groves avant de hausser les épaules quand il refusa l’aide. Et bientôt, une autorisation. De laisser partir ce misérable petit humain. Mon visage, expressif comme à son habitude, grimaça de déception. J’eu presque un air boudeur avant d’essayer de comprendre le mutant et sa phrase énigmatique, posant à mon tour sur le sang que j’apercevais à peine. Mes études en médecine faisaient passer ce liquide rouge comme un détail du décor et ne m’en inquiétait pas plus que ça. Contrairement au propriétaire de tout ça. Pourqu… Quelques bribes de notre première et unique rencontre me revinrent. Ah, oui. Même si je n’en avais pas su beaucoup, cet homme avait quelque chose de dangereux dans ses gênes. Peut-être était-ce pour ça que je l’avais aidé en fait. Ou en tout cas, que je me devais de lui rendre la pareille. Pour continuer à l’avoir sous la main. Je pensais ne le recroiser qu’à l’institut et voilà que je le croisais par le plus merveilleux des hasards en pleine forêt, à la recherche d’une aide. J’aurai préféré tomber sur Claunech à vrai dire, ou sur mes truffes. Mais soit.

Je tiquai quand j’entendis les dernières paroles de ma victime durant sa fuite. Bon, là, il me cherchait clairement. M’amusant une dernière fois à le fixer d’un regard doré, ses cris se mirent à retentir, comme s’il était poursuivi par un loup. Petite merde qu’il était. Je finis par soupirer, avant de tilter. Comme l’enfant ayant fait une bêtise, je finis par grimacer quand je m’aperçus avec quelques secondes de retard, que le nom de mon cher collègue mutant venait être prononcé. Je l’observais alors, lui, lèvres pincées.

« Bon. Je pensais m’acquitter de ta dette mais j’ai foiré. »

Je l’observais comme si ça n’était pas grave. Et ça ne l’était pas. Pour moi, en tout cas. Je pouvais facilement rendre ces pauvres petites créatures aussi silencieuses que possible. Retournant mon regard retourné au naturel vers le fuyard, j’attendis quelques secondes, mains dans les poches, de ne plus le voir. Quand enfin tous mes sens furent libérés de sa présence, je pivotais vers le blessé, observant avec curiosité les blessures visibles.

« Deux choses. Il te voulait quoi ? Et j’ai pas très bien compris ce que tu lui as fait à celui-là. T’as été assez discret sur ce que tu pouvais faire la dernière fois faut dire. Enfin, tu m’en parleras en chemin, j’ai ma moto pas loin avec de quoi te soigner. » annonçai-je sans lui demander son avis, commençant à marcher dans la direction de mon cher cube. Je me retournai quelques pas plus loin, persuadé qu’il ne me suivrait pas.

« Promis, je ne te mangerai pas. » annonçai-je en continuant de marcher à reculons, me moquant de lui. Je savais qu’il n’avait pas peur de moi. Mais j’aimais m’amuser. « Quoi que… » Je me mordis la lèvre inférieure de manière joviale. Je fis un petit coup de tête dans la direction dans laquelle j’allais, pour le motiver à me suivre. « Et bon sang, ça s’arrête jamais ton appareil là ? C’est à en devenir fou. »

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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptySam 24 Juin 2017 - 0:10

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- Ouais, t’as foiré. C’est rien. Personne ne le croira de toute façon, c’est.. l’avantage du « secret ».

Keith disait cela sur un ton parfaitement sarcastique, bien plus agacé qu’il ne le laissait paraitre. Ce n’était pas tant l’adolescent qui l’inquiétait et il savait déjà qu’il ne devrait parler de ce qu’il venait de se passer à personne. Les professeurs seraient bien trop furieux de son incapacité à garder son pouvoir en lui. L’Australien soupira. S’il contrôlait son pouvoir, si on lui permettait de l’utiliser, il n’aurait pas été agressé et sans ce crétin de Nathanaël, il serait sans doute mort.

Il essuya comme il pouvait le sang, enfonçant les mouchoirs inondés de sang dans ses poches tandis qu’il observa les maigres gouttes qui avaient terminé leur chute sur le sol fertile. Il ne le serait plus désormais.

- A lui directement, je n’avais rien fais.

Tout en nuance, tout en demi-mot. Il était simple de comprendre qu’avec Keith tout était indirect, tout était imprévu, mais que l’adolescent était désormais à la fois bourreau et victime. Il haussa un léger sourcil quand son héros du moment sous-entendit qu’il ne savait rien de ses capacités et qu’il devrait lui en parler. Keith se mua dans un silence hésitant, d’autant plus lorsque Nathanaël se dirigea vers sa moto, persuadé que l’Australien le suivrait. N’avait-il donc aucune idée des risques et de ce qu’il pouvait faire ? N’avait-il pas compris que tout contact était proscris ?

- Promis, je ne te mangerai pas. Quoi que..
- Tu dis n’importe quoi ! Répondit-il sans vraiment de défense.

Keith sentit ses joues se colorer de gêne, ce qui n’était pas pour calmer l’appareil dont Nathanaël se plaignait. La sexualité, cela faisait partie des choses qui ne lui étaient plus permises depuis ses seize ans. Bien qu’il se savait définitivement attirer par les hommes, il ne connaissait rien aux choses bien qu’internet était une source de savoir conséquente. La solitude était sa seule amante et elle était d’une jalousie maladive, obligeant le presque trentenaire à envoyer sur les roses tous ceux qui oseraient tenter leur chance. Après tout, personne ne voulait d’une bombe dans son plumard. Il était la maladie sexuellement transmissible la plus efficace et mortelle, pire que le Sida. Il préférait ne pas s’imaginer ce que donnerait sa semence, « un crime pour l’histoire, je pense ».

- Tu.. Tu n’as vraiment aucune idée de ce que je suis capable de faire, hein ? Il reprit plus fort en voyant que le bougre ne ralentissait pas : Je bougerais pas, alors arrête de t’éloigner, putain !

Il ne bougerait pas, il ne bougerait pas, c’était plus une manière d’exprimer son mécontentement devant l’inconscience de Nathanaël, mais c’était de sa faute après tout, il ne l’avait informé de rien. Comprenant qu’il ne lui laissait pas vraiment le choix, il posa un dernier regard sur la zone de combat, enfin plus de l’exécution, raté à sa grande satisfaction, avant d’entamer une légère course pour le rejoindre, la main posée sur la plaie à sa bouche.

- Le bracelet est relié à mon rythme cardiaque et vu que ma tête a été prise comme un punching-ball, j’ai bien évidemment quelques petites difficultés à me calmer. Sarcasme quand tu nous tiens. Ça va passer, du moment que tu ne me touches pas et que le sang arrête de couler.

Il regarde la moto, admirant la belle mécanique. Il parla alors de tout autre chose plutôt que de rentrer dans les détails de son pouvoir et de ses théories sur ce qu'il avait pu faire à l’adolescent.

- Tu te ballades souvent avec une boite à pharmacie ?



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Nathanaël Foltz
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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyLun 26 Juin 2017 - 2:10


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Même si je continuais ma petite marche à reculons gamine, je ralentissais ma cadence, figeant un instant l’un de mes pieds en l’air, comme si le froissement de mes pieds dans l’herbe et les feuilles mortes pouvaient m’empêcher de l’entendre. Si je n’en avais aucune idée ?

« Je n’en ai absolument aucune espèce d’idée. » m’amusai-je à confirmer avant de finalement laisser tomber mon pied et reprendre ma marche, retournant même mon corps pour être dos à lui et poursuivre ma route. Voilà qu’il s’énervait maintenant. Je l’ignorai, m’amusant même de sa vulgarité. Oh que si, tu vas bouger mon petit. On ne résiste pas à un Foltz, on ne me résiste pas, à moi. Je connais pertinemment les petites âmes dans ton genre, têtue mais pourtant si simple à attirer. Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis. Mais sache que je ne te suivrais jamais. Je suis déjà trop occupé à coller le train de Claunech. Cette pensée me rappelle la raison n°1 de ma présence ici. Ou plutôt, la seule. Les truffes. Mon regard se baisse vers le sol et part à la recherche avec discrétion de ma future potion magique. Mais pas question de me baisser sous le regard de Keith et de ramasser un champignon comme un vulgaire promeneur.

Je tourne légèrement la tête en entendant la voix soudainement si proche du blessé. Je lui offre un regard amusé, gardant tout commentaire pour moi-même. Il ne manquerait plus que je le vexe, déjà qu’il est fermé comme une huître. J’écoute silencieusement ses explications. Pas sur le bon sujet. Dommage. Sur le bracelet, c’est un début dirons-nous. Bon sang, il me tend de ces perches à certains moments. J’ai l’impression que mon corps pourrait vomir une miniature de lui-même pour cracher tout le sarcasme que je retiens. Un peu comme ma sœur et sa mutation étrange. Par la contraction de divers de mes muscles ventraux, j’ai l’impression de pouvoir le retenir. C’est dur de ne pas être soi-même des fois. Puis, par miracle, en attisant ma curiosité, le mutant arrive à m’arrêter dans mes pensées égoïstes. Ne pas le toucher ? Ah, oui, encore une fois, il est question de contact.

« Le sang va arrêter de couler, fais-moi confiance. »

Je n’ajoutais rien concernant le toucher et diminue la distance présente entre moi et mon cher engin. Déposée sous la protection de dame nature et de son feuillage, sa carrosserie est fraiche sous mes doigts. Je ne me lasserai jamais de la caresser tant je suis accro à cet engin. Je finis par sortir la trousse de secours de mon siège en même temps que mon patient improvisé reprend la conversation.

« Je suis étudiant en médecine. Et motard. Deux raisons de me promener avec. »

Déposant la boite métallique sur la moto, je finis par observer minutieusement le visage meurtris du garçon. Mes mains fouillent la boite avec automatisme avant de tendre des compresses stériles.

« Tiens. Mais tu vas avoir besoin de points. »

Je baissais mon regard vers le sien pour voir sa réaction. J’enchainais donc avant qu’il n’ait le temps de se rebiffer, mes yeux se dorant à nouveau. Une odeur mêlant celle de la marjolaine et de la camomille semblait se faire ressentir dans l’air. Petit procédé que j’utilisais face à des patients récalcitrants. Ça avait l’avantage d’être une odeur relaxante. Ça ne marchait pas à tous les coups, mais autant tenter.

« Aloooors... Les gants... L'aiguille... L’anesthésiant... Le fil... Voilà, cadeau. » Je posais tous les ustensiles cités sur ma bécane avant de me coller contre et de croiser les bras sur mon torse. « J'ai pas de miroir. Tapote au pire un peu sur ta plaie pour voir où tu dois planter l'aiguille au pire. Ou alors je t'emmène à l'hopital le plus proche. Ou je peux m'en occuper. Je sais à quoi m'en tenir... Ah non, pardon. A quoi je dois m'en tenir ? » Oui, pour le coup, je me foutais ouvertement de lui, sans pouvoir me retenir de sourire comme un bel idiot. Je voulais lui faire comprendre la bêtise dont il faisait preuve avec sa précédente interdiction mélangée à la situation actuelle.

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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyVen 7 Juil 2017 - 0:44

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Tout était éphémère. Le sang et la douleur aussi, il ne s’en faisait pas trop, bien qu’il n’apprécia pas particulièrement l’expérience. Enfin, quelque part, si. En se privant de contacts, de liens, de sorties, de vivre, il s’était également privé de caresse mais aussi de douleur. Les seuls sensations proches étaient cette sensation d’excès quand son corps accumulait un trop plein d’énergie et qu’il devait se décharger. Une douleur si proche de la frustration physique, une douleur qui le titillait depuis onze ans également. Cependant, elle avait des nuances. Ses muscles lui brûlaient alors et une atroce migraine ravageait sa cervelle, son corps entier lui hurlait d’exploser sans qu’il ne cède jamais. Ici, c’était différent. Sa bouche était en feu et la douleur dans son nez raisonnait jusque dans ses pommettes et son arcade semblait cacher un tambour qui jouait dans ses tempes.

Le regard de Keith s’attarda sur la caresse que portait l’étudiant en médecine à son moyen de locomotion. Cela le troubla un instant et il préféra porter son attention sur le sang à sa bouche plutôt que sur son étrange comportement. C’était le problème lorsque l’on pratiquait la chasteté bien contre son gré, il n’était pas si étonnant de souffrir aux stimuli intérieurs. Heureusement pour lui, la douleur était un bon remède à la tentation. L’idée d’être une bombe à retardement aussi.

- Non, pas l’hôpital.

Il ne manquerait plus que ça. Il se pinça les lèvres, laissant le rouge carmin venir teinter sa langue. Le faire seul ? Il ne s’en sentait pas capable. Il faisait bien des choses seuls mais faire des points dans une zone qu’il ne pouvait même pas voir, non. En d’autres lieux, avec un miroir, en étant calme peut-être mais ses mains tremblaient sous l’émotion encore vive. Il secoua. Il ferait avec, mais Nathanaël méritait sans doute la vérité à son sujet et les risques encourut. Envoyer sur les roses, faire peur, c’était ce qu’il savait faire de mieux –ensuite, venait sa faculté à dévorer toutes les saisons de Big Bang Theory et Lost sans pause.

- Ta question est... légitime.

Finit-il par admettre d’une voix devenue rauque par la nervosité. Il garda les yeux baissés, droits sur les ustensiles sans jamais faire un pas en leur direction. Nathanaël était le seul à vraiment pouvoir l'aider à se soigner correctement. Sa voix se faisait de plus en plus faible au fur et à mesure qu'il parlait.

- Je dégage de l’énergie nucléaire. A faible dose, en temps normal, mais si je suis troublé par des émotions fortes, colère, envie, tristesse, tu vois le genre… J’ai alors un excès d’énergie et… Pour faire simple, je suis un réacteur nucléaire instable. Une bombe.

Il releva ses yeux et tenta de reprendre contenance, le regardant avec défis. Il le voyait déjà partir en courant. Il n’avait pas besoin d’entrer dans les détails, il était assez intelligent pour comprendre les effets que cela pouvait avoir sur un individu en contact avec son sang irradié. Pas besoin de lui signifier qu’il avait déjà explosé par le passé, l’histoire était déjà assez dramatique comme cela.

- Maintenant, tu sais à quoi t’en tenir.

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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyDim 9 Juil 2017 - 0:54


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Pas d’hôpital. Etonnant. J’attendais avec une certaine arrogance dans tout mon savoir-être le second refus, celui par mes soins. Mais à la place, Keith se mit à nourrir ma folle curiosité en approuvant finalement ma question. J’en trépignais déjà d’impatience et décroisais mes bras pour poser mes mains sur la selle de ma moto derrière moi, comme un brave garçon impatient mais laissant tout de même le temps à l’adulte de cette scène de s’exprimer à son rythme. Puis ça arriva. Doucement. Dévoilant certainement sur mon visage une clarté d’excitation face à ce que j’entendais. Sérieusement ? J’haussai un sourcil sous la soif d’en apprendre d’avantage, me retenant de sautiller sur place en tapant des mains de manière précipitée. Adulte. Je devais rester adulte. Et professionnel. Je n’avais pas totalement son accord pour le soigner -et donc régler ma dette- et réagir de manière aussi infantile devant un tel sujet ne serait certainement pas rassurant. Peut-être me prendrait-il pour un fou allié ? Un psychopathe ? Ou un inconscient ? Au final, j’étais un peu des trois pour ne pas prendre la fuite devant cette bombe. Eventuellement, le fait de savoir qu’une autre vie m’attendait à la fin de celle-ci m’avait de nombreuses fois fait plonger dans des actes inconscients. Avec tout cela, je pus donc rester sereinement calé contre mon bijou, captivé par sa mutation. Si Claunech en entendait parler, il en serait fou d’excitation. Lui rapporter un tel mutant sur un plateau d’argent était une occasion inespérée.

Mon éternel sourire figé sur mon visage se dérida légèrement quand Keith conclut quelques secondes plus tard avec un regard pointé sur moi. Bon sang, il m’en fallait réellement peu pour me faire rêver éveillé de cet idiot de démon. Papillonnant des yeux par réflexe étrange lorsque je reprenais place sur la terre physique, je compris ou il voulait en venir de manière un peu retardée. Un « oh. » s’échappa de mes lèvres tandis que je finis par pointer le décor derrière moi avec mes deux pouces.

« C’était le moment où je devais partir ? Excuse-moi, je suis amoureux, j’ai tendance à être un frame en retard. » avouai-je avec tant de second degré dans la voix et dans mes mots qu’il pouvait réellement croire à une blague concernant mon statut de transi d’amour. Mes yeux descendirent sur le bracelet qui s’était calmé mais dont les vibrations me perturbaient toujours. Quelques pièces du puzzle se rassemblaient et je comprenais enfin l’ancien brouhaha que faisait cette étrange machine en duo avec celle du fuyard il y avait quelques minutes de cela. Si j’étais habitué aux divers bruits sonores de l’hôpital, cette vibration-là me dérangeait. J’essayais d’en faire fi, rehaussant mes prunelles sur son visage. Il devait certainement me prendre pour un fou à être toujours présent. Dans un rapprochement entre mes lèvres et son oreille, bien que je fis attention pour garder la distance qu'il souhaitait maintenir, je prononçais :

« Je n’ai pas peur de la mort. Et vu le sort qu’elle me réserve, je serais plutôt prêt à accélérer le processus. »

Mes épaules se haussèrent devant la banalité que je portais à ce sujet-là. Je retenais quelques bêtises concernant les possibles utilisations de son corps pour réduire de manière considérable mon espérance de vie tout en m’en amusant et m’étirai en levant les mains jointes en l’air. Je n’en aurai pas pour très longtemps.

« Bon, donne-moi un groupe ou une chanson que tu aimes bien, ton bracelet m’agace prodigieusement. Un truc qui peut te relaxer ou couvrir ce son-là. » grimaçai-je en me retournant finalement vers le matériel sorti. Entamant l’ouverture de certaines poches, je continuais la conversation dans un automatisme médical : « Ça ne te stresse pas de le sentir ou de l’entendre ? Je deviendrais fou avec une machine comme ça, me radotant sans arrêt que ça grimpe. Ça me ferait encore plus hausser la pression. Une véritable boucle infernale. » Je finis par ouvrir le plastique des gants, la lui présentant pour lui faire prendre son ultime décision.

« Tu ou Je donc ? »

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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyJeu 20 Juil 2017 - 17:39

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Et ce sourire sur ses lèvres, ce visage si jovial tout d’un coup. Etait-ce de la moquerie, de ne le croyait-il simplement pas ? Dans tout ce que le monde avait de plus incroyable, de plus bizarre, marginal, était-il si à part ? Il n’y croyait pas mais l’idée même que son existence puisse être remise en question le fit rougir de colère mais une colère bien fade par rapport à ce qui avait précédé. Cela ne fit même pas grincer les rouages du mécanisme qui continuait son ronronnement. De toute manière, ses paroles le décontenancèrent assez pour qu’il retrouve un certain calme ou du moins, ses émotions furent tempérées. Amoureux ? De qui ? Non, pas la bonne question. Quel était le putain de rapport entre ses amourettes et le fait de côtoyer une bombe en parfait état de marche ? Keith recula légèrement sa tête quand il vit le jeune homme se rapprocher de lui, ses jambes ne répondirent pas mais ses yeux le fusillaient du regard. Il entendit sa voix aux creux de son oreille, sentit son souffle sur sa peau. Bon sang, était-il suicidaire ou un truc du genre ? L’information fut plus curieuse que cela. Etait-il malade ? Sida ? Cancer ? Des cris frappèrent alors sa cervelle, souvenir brûlant d’un enfant qui n’osait pas ouvrir la porte d’une chambre d’hôpital.

- Esi, tue-moi ! Si tu m’aimes, tue-moi je t’en supplie.
- Chut. Tu ne sais pas ce que tu dis.
- S’il te plait !
- S’il te plait, Thema ! Ne… Ne me demande pas ça.


Keith ferma les yeux une seconde et vient se frotter les tempes pour chasser la migraine qui le ravageait.

- Je suis désolé pour toi, souffla-t-il alors.

Le jeune homme ne sembla pas particulièrement s’y attarder, commençant à sortir tout le matériel nécessaire pour soigner ses plaies. L’australien resta droit comme un i, le regardant faire d’un œil curieux et nerveux. Il était méthodique, d’un calme incroyable, comme s’il devenait soudainement un homme différent. Keith répondit alors docilement tandis qu’il observait ses mains, incapable de cesser de trembler.

- My démons, de Starset. Il fut silencieux un instant. J’aimerai te dire que j’ai pris l’habitude en onze ans, mais tu as raison. Ce bracelet me rend dingue, mais sans lui, l’institut serait le Vietnam.



Pourquoi il ne paniquait pas ? Est-ce qu’il réalisait vraiment les risques que son existence avait sur ce monde ? Comprenait-il le poids d’un tel pouvoir pour un individu qui voulait juste vivre ? Comprenait-il combien il était seul depuis tout ce temps ? Keith avait du mal à cacher son trouble tandis que ses yeux ne quittaient pas ses mains, malgré le bruit du plastique qui couvrait presque celui de son bracelet.

- Toi.

Il détestait qu’on s’occupe de lui. Les années avaient fait de lui quelqu’un d’indépendant mais il savait que dans des conditions pareilles, il ferait plus de carnage qu’autre chose. Il allait devoir confier ses plaies et son visage a quelqu'un et ce n'était pas quelque chose qui l'aidait à se calmer. Il releva les yeux vers lui, enfouissant ses mains à l'intérieur de sa veste.

- Pas besoin de te dire de faire attention, j’imagine ? Doc.


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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyMer 9 Aoû 2017 - 2:42


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La réponse était donnée, le jeu pouvait commencer. Enfin. « Le jeu ». Ca n’en était pas un réellement. Ni pour Keith qui n’allait certainement pas comparer ça à un moment de plaisir. Ni pour moi, pour qui faire des points était d’une banalité sans nom. Même si le décor pour recoudre, lui, était inédit. Certes, pas le meilleur pour recoudre mais j’apportais quand même de bons éléments dans cette équation pour la trouver plutôt positive. C’est donc en mettant méticuleusement les gants que je débutais les opérations en m’occupant d’abord de remplir ma seringue avec l’anesthésiant. La voix de Keith me fit honnêtement ricaner. Je me permis de quitter la vue que j’avais sur mes doigts pour l’observer lui et lui répondre par un haussement de sourcil. Il était marrant. Même si je ne savais pas s’il me disait de faire attention pour lui ou pour moi. La protection entre mon corps et son sang n’était que minime mais ne me faisait pas peur. Je finis par lever les yeux au ciel avant de repartir sur mes gestes. Dernières préparations et bientôt je me retrouvais dans un face à face avec cette bombe nucléaire, dorant mes yeux pour répondre à son désir auditif de dépressif.

Cette musique était clairement une chanson déprimante je trouvais. Et j’aurai préféré un registre meilleur et moins barbare mais je saurais m’adapter. Tant que je n’entendais plus son bracelet, n’importe quelle musique m’allait. Juste que sur celle-ci, je ne risquais pas de me mettre à chanter ou ne serait-ce que bouger mes lèvres dans le vide. Je m’appliquerai donc juste à conserver cette illusion chez nous deux et à poursuivre mes soins dans un échange silencieux. Peut-être que ça ne serait pas plus mal. De ce que je voyais, il n’était pas forcément très bavard et enclin à parler de lui. J’avais l’impression d’avoir mon petit frère sous les yeux. Tout à fait son genre d’attitude. Tout à fait son genre de musique.

Avec des tamponnements doux, j’humidifiais sa peau avec des lingettes et du désinfectant pour récupérer les traces de sang et nettoyer la plaie de son arcade. Seul cet endroit nécessitait un soin réel. Les compresses jetées précieusement dans ma trousse que je comptais bien détruire après tout cela, mes yeux reprirent leurs couleurs olive juste le temps de prévenir Keith.

« Je vais t’anesthésier la zone. Appuie-toi contre le tronc, que tu sois stable. »

Seringue en main, je m’appliquais en espaçant les piqures. Le travail pouvait commencer. Après un nouveau nettoyage pour dégager le sang qui avait continué sa coagulation, j’attaquais les points. Bon, le jeu était vraiment loin comme définition de tout ça. Je n’avais aucunement mon confort et grimaçais un peu au bout d’un trop grand instant les bras en lévitation. J’en venais à baisser les bras après chaque fin de point de suture. Mon inconfort se faisait clairement sentir. En même temps, je n’allais pas le cacher. Mais même si je le voulais pour ne pas inquiéter Keith… Je ne pourrais pas faire semblant. Mon agacement offrait à mon don -et donc à la chanson- des ratés.

« Echec de l’opération, j’ai un trou pour les paroles… » avouai-je avec un air mauvais, n’aimant pas échouer sur de telles bêtises. « On va continuer sans avec ma douce voix, hein. D’un côté ça m’arrange, certaines de tes paroles m’ont… Intriguées. » Je terminai un nouveau point, pouvant donc descendre mon regard vers le sien. Je m’amusais à observer ses réactions. Oh, pas juste les siennes en particulier. J’aimais observer tout et tout le monde.

« Pourquoi restes-tu à l’institut ? Ce lieu est censé te permettre de contrôler ton pouvoir et t’offrir la possibilité de t’épanouir avec des personnes censées être comme toi. Et je m’excuse d’avance pour ma dureté mais… Je n’ai pas eu l’impression de voir d’autres radioactifs là-bas. Et j’ai encore moins le sentiment que tu t’épanouisses là-bas. Mais je n’ai pas saisi, tu as le bracelet depuis 11ans ou tu es à l’institut depuis 11ans ? » Je prie une pause quelques secondes, entamant le dernier point nécessaire. « Je ne sais pas comment tu fais, à ta place, je me ficherai du bracelet, de l’institut et des autres. Et je profiterai de tout ce que peux m’offrir la terre. Mais ton propre emprisonnement est noble, je le reconnais. » Je parlais lentement, rythmé par mes gestes qui étaient précis. Je formais le dernier point et vins couper le fil avec un ciseau en même temps que je prononçais mon dernier mot. Je me reculai finalement d’un pas pour observer mon travail et sans surprise, j’approuvai mon travail en affichant un sourire.

« Me reste à te nettoyer et ça sera bon. » marmonnai-je en même temps que je me débarrassais du matériel, récupérant encore des lingettes pour terminer tout ça. Je retournais pour la 3ème fois sur son visage. Et en grand têtu inconscient que j’étais, je me remis à chantonner à voix basse pour retrouver la suite des paroles qui me manquaient et qui avait mis fin à mon pouvoir par le manque d’information de ma part.

« Oh, you take all the pain away, away, away… away, away away… Save me if I become my demons… Take me over the walls below… »

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[hrp : désolée du retard poulette éè ♥]
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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyMer 13 Sep 2017 - 11:38

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Un simple latex empêchait sa peau de rentrer en contact avec la mienne, dont je préférais ignorer les températures. Son don n’était peut-être pas en soit le plus impressionnant, mais il savait apaiser mon âme en tourment aussi surement que mes saignements. Il passait de mon arcade, à mon nez, à ma bouche avec toujours la même délicatesse. Un simple latex nous séparait, mais la sensation était bien là et malgré la douleur, je savourais le contact. Un contact que j’avais presque oublié, le contact presque peau contre peau, de doigts qui caressent et touchent un visage. J’observais les lingettes et le coton servant à me désinfecter. Il était certain qu’il allait falloir les détruire par le feu pour éviter toute contamination inutile, si cela n’était pas déjà fait. Je repensais au sang que j’avais abandonné un peu plus loin sur le sol, aux coups répétés de cet adolescent qui était dès à présent condamné.

Je sortis de mes pensées au moment où il m’intima l’ordre de rester contre l’arbre. Pourquoi est-ce que je me sentais plus concerné par l’état de ce putain d’arbre plutôt que de celui du gamin ? Je n’aurai jamais dû faire les courses. J’aurai dû commander sur internet, comme d’habitude. J’aurai dû prendre l’ordinateur de la bibliothèque en attendant que le réseau revienne ou juste patienter.

Par réflexe, je croisais les bras avant de me laisser presque tomber contre l’arbre. Le tronc cognant durement mon dos qui ne m’arracha pourtant qu’une grimace. La musique m’enveloppa de nouveau. Je le remerciai d’un hochement de tête avant de le laisser continuer son office ou plutôt, il le débuta. L’avantage à s’isoler du monde, c’est que l’on s’isolait de la douleur et il y avait bien des années que je n’avais pas ressenti la violence d’un coup, encore moins celle d’une aiguille qui transperce la peau. J’espérais ne pas passer pour une chochotte, sans doute que ça devait se lire sur mon visage. Mes grimaces firent écho aux siennes, ponctués par les éclats d’une musique qui s’éteignaient à petit feu. Comme je m’y attendais, les questions arrivèrent. Son questionnement était légitime j’imagine, pour quelque avec un pouvoir si inoffensif. Enfin, il pourrait faire exploser mes tympans s’il le voulait, mais je pourrais faire exploser ses intestins. Un soupir morbide m’échappa.

- Mais je n’ai pas saisi, tu as le bracelet depuis 11ans ou tu es à l’institut depuis 11ans ?
- Les deux. Mon cadeau de bienvenue aux USA.

La réponse était brève mais je savais qu’il ne s’en contenterait pas.

- […] Mais ton propre emprisonnement est noble, je le reconnais.
- Ça n’a rien de noble, crois-moi.

Je n’avais pas choisi et même si je le voulais, je ne pourrais pas le retirer. Je ne pourrais pas le faire tant qu’ils n’auraient pas estimé que je ne serais plus un danger pour qui que ce soit. Je n’avais pas le choix et puis… j’avais trop peur. Je ne rajoute rien de plus, le laissant nettoyer la peau abimée. Je ferme les yeux. C’était vraiment doux comme sensation, malgré les grognements que ça me laissait encore échapper de temps à autre. Sa voix raisonna encore, la musique vibra dans mon être.

Sale monstre.
Une ordure.
Démon.

- J’habitais Mareeba. J’avais seize ans, mon pouvoir était déjà actif. Je me contentais d’irradier à cette époque, je n’avais pas encore…

Les mots me manquent. Me « contentais » osais-je dire ? Je m’étais contenté de condamner Mimie à vire avec un cancer. Je m’étais contenté de la tuer.

- J’ai explosé. Cinq kilotonnes à ce qu’on m’a rapporté. 400 morts, soufflés sur le coup.

J’articulais chacun de mes mots tellement l’épreuve de la parole m’était pénible.

- Ma mère était juste en face de moi quand c’est arrivé. Aussi proche que.. que toi à cet instant.

Je quitte l’arbre et me décale un peu, les membres raidis par mon immobilité prolongée. Je me penche vers un de ses rétroviseurs pour regarder mon visage et décida de rapidement changer de sujet. Ce que je savais inutile, il n’était pas du genre à lâcher le morceau.

- Je vais garder des cicatrices, tu penses ? Merci pour les soins en tout cas.


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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyMer 4 Oct 2017 - 17:58


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En curiosité sur patte que j’étais, je me délectai de chaque mot me permettant d’en apprendre un peu plus sur sa vie. Sur ses faiblesses. C’en était instructif. Et ça me faisait un entrainement, mon école de théâtre étant trop loin pour y poursuivre mes cours.  Je m’arrêtais dans mes actions de rangement quand j’appris un extrait de son casier judiciaire mental. Mon sourire accroché depuis le début de notre conversation s’évada légèrement pendant que le reste de mon visage suivait ce semblant d’empathie. Mais fin de la scène, Keith en sortait et s’éloignait de notre tête à tête qui le faisait se confier. Ou se justifier. La dangerosité que notre rassemblement avait créée m’avait offert quelques s palpitations d’adrénaline, se renforçant plus quand il me compara à sa mère. Ça avait quelque chose d’excitant de frôler la mort, je le savais, je m’amusais à danser avec depuis quelques années, me moquant de ses défaites sans pour autant me réjouir de mes victoires car au fond, je ne gagnais pas moi-même. Si je la cherchais, c’était pour au pire, ressentir l’adrénaline que mon cœur refusait de m’offrir trop souvent. Au mieux, je quitterai cette vie pour en entamer une nouvelle avec, ce que j’esperais, de meilleures sensations.

Je soupirai face à l’abandon de Keith et de mes pulsions cardiaques et le suivi du regard, terminant définitivement mon boulot en enfournant chacun des objets de l’opération dans un sachet qui serait à condamner. Pour l’heure, ça atterrissait dans le coffre de ma moto. L’idée de rouler sur une bombe à retardement me plaisait. Tout comme celle de rouler avec. Je fermai la boite à clef avec ma trousse avant de récupérer mon rôle et mon masque de tout à l’heure.

« C’est normal, c’est dans serment. Hm. Elles seront légèrement visibles quelques années mais rien de bien méchant. Mais celle sur l’arcade, n’espère pas y voir des poils repousser. » Je récupérai mon casque posé, jouant avec entre mes mains. « Ça m’étonne de la part d’une personne comme toi de t’inquiéter pour ton apparence physique. J’avais l’impression de voir une personne qui s’est déjà condamnée à mort pourtant. Ce genre de profil s’inquiète rarement de ce genre de détails. » Je parlais pour rien dire. Je partageais mes pensées morbides et certainement dérangeantes. Il me devait bien ça après tout. Et il faut dire que j’aimais sa vision des choses.

« Je suppose qu’après tout ça, tu veux peut-être partir de ce lieu ? Je peux te raccompagner. Ou alors, si tu as l’impression de m’en devoir une, sois mon camarade pour la journée et laisse-moi t’offrir un verre chez moi. Ta compagnie m’est plutôt agréable et je m’en voudrais de ne pas avoir tenté. »

J'enjambais mon véhicule après avoir dégagé la cale. Après avoir pris contrôle de son poids et de son équilibre, je me tournais vers mon invité en lui tendant l'unique casque. Sa vie n'était pas plus précieuse que la mienne mais il semblait chérir sa vie bien plus que je ne pouvais chérir la mienne.

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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyMer 8 Nov 2017 - 20:53

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- J’ai pas vraiment l’occasion d’avoir mal ou d’être marqué, je sors pas trop.

Pas vraiment un aveu, cela se devinait aisément.

- Je me souviens même plus de la dernière fois que j’ai été malade, mais ça, c’est à cause des radiations. Elle détruise tout, même les microbes.

Il n’y a que la magie qui lui résistait. Les sorciers pouvaient s’estimer chanceux face à moi, j’imagine. Il avait plus de chance que les autres.

Je pinçais ma lèvre inférieure, me sentant m’engluer dans mes tentatives d’esquive.

- Tu m’as grillé, j’essaye de changer de sujet.

Et il s’y plia et j’appréciai. Je rajoutai tout de même, du bout des lèvres, pour moi-même :

- Et puis, on peut pas être mort si on est dans une non-vie.

Après tout, je me contentai de manger, dormir et travailler, sans fréquenter personne, sans rien voir du monde. Ce n’était pas la vie, ça.

Je me saisis des sacs de course que j’avais abandonnée au sol. J’en profitai pour vérifier si je n’avais rien oublié, du bout des doigts. Les deux gros sacs en plastique me servaient de barrière face à la proposition de Nathanaël. Mes yeux fuyaient son regard attentif, mon adrénaline fut renvoyée à mes mains qui s’agitaient en tous sens à travers paquets de chips, pâtes, et lait de soja. M’inviter. Chez lui, dans son territoire, son nid qu’il voulait que je contamine. C’était risible. Suicidaire. Ma gêne rougeoya ma chair. N’avait-il pas comprit ? Ne lui avais-je pas assez expliqué ?

- C’est vraiment pas une bonne idée.

Il me tendit son casque et sans aucune raison, je me mis à rire. Pas un rire nerveux ou retenu mais une explosion soudaine, incontrôlé, presque précoce pour une seconde rencontre. Je ne tombais jamais malade. Je pouvais résister au feu, à la glace. Je pouvais le faire fondre d’un geste trop appuyé. Me retrouver sur cet engin était le dernier des problèmes. Il serait entre mes cuisses, tout contre moi. Je ne me souvenais même plus quand est-ce que j’avais enlacé quelqu’un. Même pour quelque chose d’aussi simple et banal que d’être sur une moto. Le fait de rire autant, et si soudainement, me permit sans doute de dire oui. Je répétais des « ok, ok », comme si j’essayais de me convaincre moi-même. Ma bouche souriait mais mon regard était apeuré, je me sentais de nouveau me crisper bien que ma respiration me semblait plus régulière.

- Pas la journée. Sinon, tu ne pourras pas profiter longtemps de mon agréable compagnie. Tentais-je de le dissuader encore.

Je prends le casque. Sans doute me voit-il hésiter. Je le regarde et cherche le refus, la fuite. Je finis par corriger le tir. Je l’enfile. Une sensation étrange que de devenir une sorte de cosmonaute terrestre. Je grimpe sur la moto et me tiens comme je peux à l’arrière.

- C’est vraiment pas une bonne idée, hein ?





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MessageSujet: Re: La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith La vengeance est un plat qui se mange radioactif | Nathanaël & Keith EmptyJeu 30 Nov 2017 - 17:05


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feat Keith

Pas une bonne idée ? Je crois qu’à ce moment de ma vie, rien n’était bon, rien n’était mauvais. Je vivais ce que je voulais vivre, sans me poser plus de questions que ça, sans suer de conscience. J’avais la chance de me savoir propriétaire d’une 2ème vie à peine la première s’achèverait-elle. Pourquoi devais-je m’embêter à me retenir de faire des choses intéressantes ? Côtoyer la mort, la chatouiller, s’amuser avec l’un de ses pions aux yeux extraordinaires ne pouvait être qu’amusant. Il me faisait ressentir des battements de cœur que je recherchais à travers différentes activités ayant déjà détruit un zéro de mon compte bancaire. Là, c’était gratuit. Ou en tout cas, ça ne me détruisait que quelques années, au pire. Je l’aimais. Le danger. Pourquoi alors catégoriser certaines actions dans les cases « bonne idée » et « mauvaise idée » ? Mes propres catégories, elles, se nommaient « intéressant » et « pas intéressant ». Et ici…

Mes épaules se haussèrent dans un mouvement nonchalant face à son avertissement. Puis un rire. Un vrai. Celui que je chérissai tant chez l’être humain tant il me semblait impossible à atteindre pour ma part. Celui que je jalousai tant il s’étala dans le temps. Celui qui me rendait perplexe sur la raison de son existence chez Keith. Je l’observai, à la recherche d’elle, bien qu’amusé. Au moins, ça sentait bon pour notre journée. Bon, pour la partie de la journée que nous allions partager. Après tout, il est vrai que je n’avais pas autant d’heures à lui consacrer. Déjà, il avait empiété sur mes plans portés sur Aphrodite. A croire que Claunech se moquait trop de moi en ce moment, assez pour m’offrir à moi-même un passe-temps tourné vers quelqu’un d’autre que lui. Mon bras s’affaissa après avoir offert le casque à mon invité, s’abattant sur l’avant de ma moto. La voix résonnante de la bombe retentit, m’amusant face à cette victoire.

« Si ça peut te rassurer, je commence mon tour de garde dans 3 heures. Tu ne devrais pas avoir le temps de me faire trop de mal. » avançais-je avec un rictus. Démarrant enfin notre moyen de locomotion, je pris la parole une dernière fois sur l’absence de crochet à ma taille :

« Autant le casque peut sauver ta vie lors d’un accident, autant s’accrocher au conducteur peut te l’éviter, cet accident. »

A lui de décider. Je n’en attendis pas moins pour faire rugir le moteur de ma bécane, mes pieds quittant définitivement le sol après avoir fait quelques vérifications à l’arrière. D’abord prudent sur la terre encore dénudée d’actions de l’homme, l’aiguille du compteur ne commença réellement à s’affoler qu’une fois les roues sur le béton.
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