Retrouvaille improbable

Je vois souvent les gens se plaindre de la nourriture au réfectoire. Je trouve ça irrespectueux et totalement mauvaise langue. Pourquoi ? Manger donc les rations de combat sur le terrain et vous allez comprendre se que c’est de la nourriture « dégueulasse ». Heureusement, généralement, quand ont mange sur le terrain ont apprécie tout se qui peux être mangé. Je vous passe les fois ou ont a pas étaient ravitaillés, durant lesquelles ont a tuer la moindre bestiole qui passaient pour la manger : Rats, chats, chiens… Tout y passait.

Je m’étais installer à part, pour la simple et bonne raison que pour l’heure, l’endroit était assez libre et il n’y avait pas beaucoup de monde. Etant considéré comme handicapé j’avais droit de partir en avance des cours – généralement deux ou trois minutes avant – pour aller manger. J’avais la priorité pour passer et donc forcément j’étais le premier à passer, quand bien même des gens soient déjà-là. Les mauvaises langues diraient que je profite du système. S’ils savaient la galère d’avoir une canne pour marcher et la douleur que c’est d’avoir la jambe pratiquement arrachée, ils fermeraient leurs petites gueules. Enfin, tout ça pour dire que j’étais donc installé tranquillement sur une table, plateau et nourriture prête à consommé, lorsque je tournais la tête en direction des rangs simplement par pure curiosité de voir combien de personne était déjà là, avant de regarder la deuxième file de queue, celle des professeurs.

Je me servais de l’eau et je commençais à entamé ma salade, quand je remarquais une jeune femme. Et pas n’importe quelle jeune femme. Pendant un instant, je restais figeais à mi-course, fourchette devant ma bouche entrouverte, imitant parfaitement une carpe hors de l’eau. Redressant ma tête et déposant ma fourchette, je regardais mon sac, me demandant si oui ou non, j’allais le prendre, avant de me dire que c’était inutile. Les gens ici étaient un peu plus mature que ceux du lycée et n’allait sans doute pas me le prendre. Je saisissais ma canne et me levant difficilement en faisant attention à ne pas trop appuyer sur ma jambe gauche, encore incapable de supporter la totalité de mon poids, je me mis à boiter en direction de la queue de ses derniers, essayant de me presser pour ne pas perdre de vue la dite personne.

Plus je m’approchais et plus la conviction de savoir qui était cette personne était présente. Cela faisait cinq ou six ans qu’ont ne c’était pas vu, peut-être même plus. Et sans aucun doute plus de sept ou huit mois, depuis qu’ont c’était parlés par lettres. Autant dire, un sacré bout de temps. J’arrivais enfin la limite des barrières de la file des professeurs qui n’étaient pas très nombreux pour l’heure et je m’exclamais, sourire déjà dans la voix.
- « Chelsey ! »
Pour souligner mes paroles, je levais la main dans sa direction. Grand dieu, je n’arrivais pas à croire que je la revoyais ici. Si ce n’était pas une coïncidence ça… Qui aurait cru que de tout les endroits possibles, ont se retrouveraient ici ? A l’institut Parker ?! Je me sentais un peu coupable, de ne pas lui avoir parlé plus tôt, mais j’avais était trop concentrer sur tout le reste. Mes souvenirs douloureux, ma douleur, ma rééducation, que j’avais finis par tout zapper. Je ne savais pas si c’était une bonne ou une mauvaise nouvelle, mais au final, je sentais quelque chose de bon dans ma tête. Une sorte de sentiment de joie, que je n’avais plus eut depuis bien longtemps.

J’espérais sincèrement qu’elle me reconnaîtrait, j’avais vieillis plus que mon âge depuis que l’ont c’était vu.

Retrouvaille improbable

Sa pour sur, elle m’aurait pas reconnu. J’avais bien changé depuis qu’ont c’étaient vu. Disparut la tête d’ado pré-pubère. C’est avec plaisir que je la prends dans mes bras. Bon dieu, que sa faisais du bien de revoir une tête familière dans les parages. Depuis quelques temps y’avais trop de monde que je ne connaissais pas. Trop de dangers potentiels. Je lâchais en la sentant reculer. J’eus un sourire moi aussi. Elle avait déposé son plateau sur la table, mais je n’avais pas mon sac avec moi. J’aurais du le prendre finalement.
- « Ca c’est sur sa fais un bail ! Tu n’imagine pas à quel point j’suis heureux de t’revoir. »
Mes mots étaient sincères. Ils avaient même une connotation désespérés. Pour la première fois en quoi ? Trois ans ? Quatre ans ? Peut-être même cinq, je sentais mon cœur battre la chamade non pas de peur, de douleur, d’adrénaline ou de folie, mais bel et bien d’amitié sereine.

- « Je suis désolé de pas t’avoir contacté plus tôt. Il c’est passé pas mal de chose… Et puis… J’ai eut du mal à revenir en selle. »
C’était une manière douce pour dire qu’en vrai, j’y arrivais pas du tout. Mon psy en désespérait même et pire encore, maintenant il n’essayait même plus de s’adresser à cette issue et se concentrer sur d’autre chose tout aussi difficile à me faire cracher. Il n’allait pas me faire dire des choses que je ne voulais pas dire et cela semblait le frustrer d’arriver à rien avec moi.
- « Qu’est-ce que tu deviens depuis le temps ? »
Ma curiosité était peut-être mal placé depuis le temps qu’ont c’étaient pas vus. Je ne me faisais pas d’illusion, elle avait changé elle aussi et probablement qu’elle avait une vie et qu’elle avait de nouvelles personnes autour.

Mais sa me faisais tellement étrange de la voir ici, que je ne pus m’empêcher de lui poser la question. Peut-être que je devrais lui proposer la table ou j’étais ? A vrai dire, je n’en savais rien, elle était peut-être avec des collègues, je n’avais pas envie de déranger. Je regardais derrière pour vérifier que mon sac était toujours là et voyant que c’était le cas, je me retournais vers elle à nouveau.

Retrouvaille improbable

Bon sang de bonsoir… Elle avait eut des enfants ? Je me sentais vieux d’un coup... Avec qui ? Elle était toujours en couple ? Probablement. Visiblement elle n’avait pas chômée depuis le temps. C’était normal en même temps, cinq ans, c’est long ! Je ne pus m’empêcher de conserver mon sourire en l’écoutant parler. Parce que oui, j’étais heureux de l’entendre parler, j’étais heureux de la voir joyeuse et plus que tout j’étais heureux de la voir réussir dans la vie. Elle le méritait, c’était une fille gentille.
- « Je suis vraiment heureux pour toi. J’espère que tout se petit monde va bien. Et le directeur ? Tu ne fais pas les choses à moitié dit moi ! »
J’eus un air amusé en le disant. Parce que franchement, il n’y avait qu’elle pour arriver à faire se genre de chose.

Je me sentais… Rafraîchis, nouveau, pendant un temps. Mais la réalité me rattrapa rapidement.
- « Oh moi… Je suis allé à l’armée comme tu sais. Et puis y’a… Quoi ? Quatre mois je crois, j’ai était blessé à la jambe. Alors j’ai était rapatrié. L’armée c’est finis pour moi. »
Tout en parlant je baissais légèrement la tête. Parce que oui, le sujet était douloureux, je m’appuyer davantage sur ma canne comme pour m’assurer de la solidité de cette dernière, de la réalité dans laquelle je suis. J’ai l’impression de rêver ou plutôt de cauchemardé en permanence, ces temps-ci.
- « J’ai provoqué un peu de grabuge à l’hôpital donc… La justice à décidé que je représentais un danger potentiel pour la société. Ont m’a dit tu va en prison ou bien tu va a l’Institut apprendre à contrôler mes pouvoirs. Du coup… Me voilà. »

Me voilà ouais. J’haussais les épaules pour souligner mes derniers mots, d’un air un peu dépité. En quatre mois, j’avais du subir de multiples opérations, voir un psy, avoir la menace de la prison qui me pends au nez suivit d’un la réception des médailles et enfin l’arrivée à l’Institut. J’avais besoin de calme, de tranquillité. Je me retrouvais avec parfois autant d’action qu’en Afghanistan.