Sujet: Le passé au présent - Sasha Mar 14 Nov 2017 - 22:31
Le passé au présent
Sasha L. Zweig
C'était mieux avant. Quand il y avait cette innocence et un esprit rempli de rêve. Quand on croyait encore choisir son avenir, ou bien quand on le pouvait toujours. Quand ça semblait si simple, et qu'on était insoucieux. Quelques fois, avant, lors de ses premiers pas à l'institut, Lydia regardait en arrière. Ce qu'elle avait accompli et ce qu'elle n'avait pas fait. Elle fixait l'image d'elle enfant, reconsidérait ses objectifs du passé, pouvait les comparer et, bien souvent, elle concluait avec un sourire fière. « Avant », « au début », ce n'était pas parfait, non. Même en ayant considérablement dépassé ses attentes, ce n'était pas assez. Mais au moins elle connaissant son chemin, elle prenait appuie sur les expériences pour se hisser et évoluer plus vite qu'elle ne l'imaginait, acquérir plus de puissance, encore. Si jusqu'à aujourd'hui ses pouvoirs avaient effectivement crû, il n'en était pas de même de son bonheur. Au contraire, les mois lui avaient offert de bien belles chaînes, solides et lourdes, qu'elle se trimbalait les cernes creusés et les membres tremblants.
L'addiction, ce n'était pas la première fois qu'elle la rencontrait. Au départ, quand bien même ça n'avait l'air de rien, on ne pouvait prétendre que son rapport à la magie n'en était guère. De fil en aiguille c'est bien cela qui l'amena à de mauvaises expériences, elles-mêmes responsables de cauchemars si affreux qu'elle s'en empêchait de dormir par quelques potions. La descente en enfer fut progressive et aider par plusieurs autres facteurs, des changements comportementaux, un pouvoir qui ressortait plus que les autres...
C'était mieux avant. Combien de personnes avaient déjà prononcé ces mots ? Est-ce que dans le fond il ne s'agissait pas de belles paroles qui pouvaient tout de même aider à avancer ? A présent, ce n'était plus en arrière que la sorcière regardait, elle oubliait bien souvent de le faire, se préoccupant d'autres choses catégorisées plus importantes. Elle ne voyait alors plus les opportunités à côté desquelles elle était passée, ni dans quoi elle avait plongé. C'était comme si tout avait toujours été ainsi, comme s'il était normal de vivre d'une telle manière. Comme si elle avait toujours été démon.
"Ça ne va plus" pensa-t-elle au cours de quelques pas dans la rue. Lydia pouvait sentir son corps prêt à exploser au moindre spasme. Peut-être que sa carcasse ne finirait pas par s'éparpiller, laissant un intestin s'enrouler sur le sol tandis que les poumons iraient plus loin. Il était peu probable qu'un tel phénomène se produise, certes, mais c'était en effet les sensations que le manque lui offrait. Cette violente douleur que laissait ce genre de potion après leur passage. Le moindre spasme ne la viderait pas de ses organes vitaux, à la place, il ferait jaillir sa foudre aux alentours, comme quelques veines qui décideraient d'électrocuter son entourage. Alors non, ça n'allait plus. Chacun de ses membres frissonnaient, ses doigts se tordaient sous l'emprise de quelques pulsions, ses muscles se contractaient, et son cerveau, aussi déraillant qu'il ne l'était actuellement, quémandait toujours plus fort encore un peu de ce breuvage qui l'empêchait de s'assoupir. Ses fantômes n'étaient pas bien loin, ils l'attendaient patiemment au détour de son sommeil.
Le physique agité par sa dépendance, la sorcière, ou démone, dut accepter l'aide d'un mur afin de se soutenir. Ce fut très sûrement elle qui, en titubant, percuta en première l'inconnu, mais qu'importe la justice, ce fut également elle qui s'en énerva avant l'autre. Sans essayer de comprendre ce qu'il s'était passé, se sentant même subitement aveuglée, elle propulsa d'un coup de bras l'individu à proximité tout en lui criant de dégager. Non content de ce coup qu'il venait de recevoir rapidement, cet innocent souhaita naturellement demander des comptes. Mais la jeune femme n'y prêta pas dans l'immédiat attention. La tête penchée, une main vacillante couvrant ses yeux et son front, elle eut cette sensation que les palpitations de son corps résonnaient d'une force décuplée jusque dans ses paupières, tandis qu'un bâton de fer semblait vouloir lui trouer le crâne. Face à un tel manque de réponse, l'homme, ne sachant pas à quel genre d'énergumène il avait à faire, attrapa le bras de son agresseuse. Il n'en fallait pas plus pour que cette dernière se défende. De sa chair sortie une multitude de fils bleutés qui agrippèrent dans un grésillement violent l'inconnu et le firent aussitôt fumer puis s'écraser sur le sol, électrocuté.
Dernière édition par Lydia Hogan le Dim 10 Déc 2017 - 16:38, édité 1 fois
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Sujet: Re: Le passé au présent - Sasha Sam 2 Déc 2017 - 13:18
Dieu qu’il s’ennuyait dans cette ville. Le soupir las, la posture désinvolte et les jambes croisées, le parc était devenu son squat préféré en si peu de temps. Il appréciait commérer, regarder les pauvres humains pathétiques défiler devant ses yeux. Sans le savoir, ils lui permettaient de retrouver ses repères dans le temps. Temps figé, temps immuable et tout puissant, il passe à travers ses filets comme ces statues de pierre qui ornaient les allés. Il regardait les chérubins grandir et devenir de grands cons, combien de bébé avait-il pu voir mourir de vieillesse ? Il s’accoudait contre le dos du banc sur lequel il était installé, sa queue précieusement cachée sous sa chemise noire pour ne pas attirer les regards curieux. Il n’aimait pas la journée. Pas lorsque l’avait levé trop tôt. Combler les heures avant de retourner à la Queue du Diable –que c’est ironique comme nom de boite- pour s’y pavaner était d’une difficulté. Il ne savait pas quoi faire hormis regarder, attendre et tuer le temps. Il pourrait aller chercher de quoi se sustenter, cela faisait des jours qu’il n’avait rien mangé de typiquement humains. Surtout que les tartes aux citrons le faisaient frétiller. Il adorait ça, c’était son petit péché mignon inavoué avec les éclairs aux chocolats. C’est décidé, il allait lever ses fesses de ce banc et marcher pour trouver de quoi s’occuper la bouche. Passant sa langue sur ses crocs sans entrouvrir les lèvres, il avait ancré ses mains dans ses poches le temps de quelques pas. Il n’avait pas une allonge extrême, il prenait son temps le démon. Après tout, il en avait bien trop devant lui encore pour se presser. Cachant un énième bâillement en mettant sa main devant sa bouche, il avait surpris un spectacle plutôt … barbare qui le fit lever les yeux au ciel. Encore une qui avait du mal à contenir son manque, c’est pathétique. Sasha aurait sans doute dérivé de son chemin s’il n’avait pas reconnu cette silhouette. Un vieux souvenir, poussiéreux qui le fit tapoter des doigts sur son menton. Où l’avait-il déjà vu ? Il avait vu trop de visage au cours de ces trois milles dernières années, c’était difficile de tous les retenir. Elle ne lui en tiendra pas rigueur donc s’il la taquine un peu. Ne serait-ce que pour détendre ses ardeurs. Tel un fantôme, il avait pris les devants, enjambant le cadavre calciné. Ce n’est pas à lui qu’on allait demander de rendre justice, il ne le fera pas. Non, à la place, il préférait aller voir son dealer qui devait l’attendre à quelque pâté de maison plus loin. Et vu qu’elle traînait de la patte, il avait largement le temps pour lui acheter tout son stock. Il babinait, prit aux dépourvus. Sasha avait alors usé de sa voix mielleuse et de son tact si particulier pour le convaincre. Qui sait, si le spectacle lui plait, peut-être qu’il lui donnera ses “médicaments”. Et vu qu’il avait payé, les lui offrir serait le plus juste.
Le dealer n’avait plus rien à offrir à cette jeune femme, alors continuant son emprise sur son mentale, Sasha lui donna l’ordre de disposer et à son tour, il alla se terrer dans l’ombre avec le paquet dans les mains. Il était monté pour s’asseoir sur le rebord d’un balcon, besoin primitif de prendre de la hauteur. Finalement, il était de nouveau assit, de nouveau en train d’attendre. Il espérait qu’elle n’ait pas grillé un autre pauvre humain en chemin car elle allait finir par faire le Petit Poucet et mener les policiers jusqu’ici. En attendant, il analysait le contenue du sac. Des drogues à partir de caféines à en juger par l’odeur. Du crack aussi, des excitants, pas le genre de produits qui l’intéressent donc. Elle pouvait être sûre qu’il ne cherchera pas à la dérober. Seulement à la rencontrer.
Fort heureusement, il n’avait pas eu à attendre trop longtemps et il souriait grandement en voyant la tête qu’elle faisait. « Que c’est bête, le Père Noël t’as posé un lapin » souffla-t-il pour annoncer sa présence au-dessus de sa tête, sa tête calée sur la paume de sa main. Oh, ça y est, ça lui revenait. Il se souvenait de ses yeux, mais surtout parce qu’elle était le portrait craché de sa mère. Ou de son père. Ou des deux. Mais dans tous les cas, il avait fait rapidement le lien entre elle et cette famille dont il avait pris plaisir à y mettre le souque. Montrant le sac pour bien le mettre en évidence, il n’avait rien perdu à son petit sourire, reprenant assez vite. « C’est ça que tu cherches ? », il ne craignait pas sa colère, même en ayant vu de quoi elle était capable. Ce n’était pas une espèce de Pikachu ambulante qui allait l’effrayer après tout. Pikachu… Il aimait bien ce surnom, il allait le garder.
Sujet: Re: Le passé au présent - Sasha Dim 10 Déc 2017 - 17:20
Le passé au présent
Sasha L. Zweig
Elle n'avait pas prévu cela, l'agitation de l'inconnu qui avait provoqué de telles circonstances. A ses yeux, rougeâtre à cause des vaisseaux sanguins, il avait mérité et était lui même coupable de son état actuel. Lydia ne le pleurerait pas, ni ne regretterait ce geste. Elle n'en était pas pour autant fière ou joyeuse. Dès le début l'importance qu'elle portait à cette personne était moindre, qu'est ce que cet événement pouvait bien lui faire ? Elle n'avait même pas vu son visage, nul fois pris la peine de le regarder. Aussi, elle enjambant sans empathie le corps à terre, et continua sa route, soufflant lourdement comme pour expulser ses spasmes de manque. Le sommeil et la peur la contrôlaient plus qu'autre chose, elle perdait pieds dans cet univers qu'elle ne voyait plus. Et ce crâne, douloureusement encore présent, qu'elle aimerait tant se faire exploser à l'heure actuelle.
Multipliant les pas, se stabilisant à mesure qu'elle se rapprochait de sa cible comme un effet placebo, la sorcière pouvait jouir d'une posture plus droite, et ainsi moins attirer les regards. De toute façon, il n'y avait plus beaucoup de monde, ce lieu ne faisait pas foule. Elle sut atteindre finalement son objectif, pour n'y trouver qu'une absence. Ce n'était pas la première fois. Peut-être était-elle à présent trop connue pour ses sauts d'humeur et de ce fait faisait-elle fuir même les vendeurs ? Il fallait vraiment être effrayante pour dissuader ce genre de personnage de se faire un paquet de billets pour une raison comme le danger qu'une cliente représentait. Finalement, elle n'eut pas à attendre longtemps pour qu'une voix se fasse entendre. Elle venait d'en haut, mais, blasée, Lydia ne prit pas la peine de lever les yeux. Un peu de provocation n'allait pas la froisser davantage. En temps normal, il fallait avouer que cette technique aurait pu marcher, et qu'elle lui aurait donné cette attention qu'il semblant tant chercher. Mais actuellement, elle avait une boule d'ennui, de dégoût, et de désespoir plus grande que sa colère elle-même.
Reculant de quelques pas, elle pris le chemin du retour. Puisqu'elle ne pouvait pas avoir son bien ici, pourquoi rester ? Une petite hésitation la surprise, cette voix vibrait comme quelque chose de familier. Pourvue d'une très grande mémoire, entraînée par ses années d'étude et de succès dans ce domaine-là, elle n'aurait eu aucun mal à le reconnaître. Cela dit, son état l'empêchait d'y voir clair et de lever le mystère. Tant pis... Elle n'irait pas chercher plus loin. Ce n'était pas ce qui l’intéressait, apparemment au contraire de ce personnage qui lui portait trop d'importance inutile. Ce fut cette dernière phrase, assurément rhétorique, qui l'a fit finalement se retourner vers lui et enfin monter le regard, non pas sur son visage mais sur le paquet. D'ici elle pouvait deviner sans mal qu'il pouvait effectivement s'agir de son bien. Elle lâcha un long soupire, tandis que son corps se crispait. Il n'était pas difficile de faire un portrait de ce personnage, mais entre des suppositions et la réalité un fossé pouvait se former... Ses paroles la cherchaient, souhaitaient la titiller, et il avait apparemment pris le temps d'aller voler sa commande pour finalement l'attendre. De plus, il ne pouvait s'empêcher de se mettre en position de supériorité même pour ce qui était de sa localisation : en hauteur. Bien, il voulait jouer. Mais Lydia n'était pas, actuellement, en mesure de lui offrir cette satisfaction, elle était trop épuisée, et cassée. Elle aurait pu se sentir flattée par cette importance qu'on lui accordait, mais son cerveau ne savait marcher correctement.
- Tu me les donnes maintenant ou c'est inutile que je perde mon temps avec toi ? Navrée, elle ne voulait pas jouer. S'il était certain que sa commande ne lui reviendrait pas, elle préférait s'en aller. Son pouvoir était beaucoup trop capricieux pour qu'elle soit certaine de réussir à la récupérer de force. Elle ne pouvait risquer de s’essouffler pour une défaite. Peut-être n'était-elle pas encore assez en manque pour ça, quand bien même elle dévorait des yeux le paquet.
Finalement, après l'avoir questionné, elle fini enfin par donner, à son tour, de l'attention à ce personnage. D'abord à ce sourire, puis à ce visage tout entier. Un flash. Elle écarquilla les yeux. Une hallucination ? Ce que représentait la personne qu'elle voyait remis énormément en cause ce qu'elle croyait être la réalité. La sorcière analysa d'abord son environnement, qui paraissait pourtant bien réel. Elle essayait ensuite de se concentrer sur ses sensations, la température, l'air, les sons. Tout semblait bien là, mais comment dans sa réalité cet homme pouvait-il existait ? Il n'était que le symbole de son imagination enfantine.
Elle ne sut quoi répondre de plus, et ne fit rien sinon rester planter devant lui, le fixant. Emportée par les souvenirs et un million de questions.
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Sujet: Re: Le passé au présent - Sasha Ven 15 Déc 2017 - 22:30
Il ne semblait ni contrarié ni agacé par la situation. Au contraire, il s’amusait. Sasha n’était pas le plus conciliant à l’égard de l’humanité. Leurs travers faisaient partit de son quotidien et le rendait totalement indifférent. Leurs guerres étaient un bon moyen de distraction et leurs deuils, une bonne excuse pour se présenter à eux et leur faire penser à autres choses. Non, il n’avait aucune estime pour la race humaine. Les enfants d’Adam n’étaient pas les siens, pourquoi devrait-il s’en occuper ? Cela ne voulait pas dire qu’il souhaitait être comme ses semblables. Bien au contraire, il les haïssait presque autant que les humains. Ces … pauvres ignares qui n’avaient même pas eu une once de reconnaissance à son égard. Certains d’entre eux étaient ses propres enfants, mais aucuns n’avaient cherché à empêcher le massacre de sa dignité. Lilith était une mère furieuse face à la non-reconnaissance de son propre sang et de cette haute trahison. C’était une trahison, ce n’était rien d’autre qu’une pure trahison. Sa colère sifflait doucement entre ses lèvres, ses crocs se serraient entre eux tandis que sa lèvre encaissaient la frustration. Il ne devait pas penser à ceci, il ne devait rien montrer. Sinon, cela finira par se retourner contre lui. Alors il affichait encore et toujours ce sourire mesquin, cette malignité qui éclaircissait son visage. Il l’avait interpellé avec une référence vaseuse au Père Noel dont elle n’avait répondu que par un silence. S’il devait se mettre en colère à chaque petite arrogante, il y aurait longtemps que cette ville brulerait de mille feux. Elle allait finir par se souvenir, il en était convaincu. Elle avait moins de souvenir poussiéreux accumulaient, moins de visages à retenir, elle aura sans doute plus de facilité que lui à se rappeler. Il ne comptait rien faire de ce paquet si ce n’est que de le mettre dans la première poubelle qui viendra si jamais elle ne le prend pas par dignité. Il ne comptait pas l’implorer, retenir son intention ou même user de mots pour la charmer. Jamais avec ceux qu’il a, autrefois, couvé. Les exceptions étaient rares, et elle n’en faisait pas partie. « Il manque quelque chose ». Avait-il simplement dis en relevant le menton. Elle était affreusement stupide pour penser que Lilith, déesse du vent, mère des démons et divinité des infidèles se plierait gentiment à un ordre. Pas s’il y avait quelques choses à la clé en tout cas. Sasha s’était laissé tomber en arrière pour s’adosser contre le mur, battant du pied dans le vide pour passer le temps. Il ne comptait pas bouger, encore moins descendre. Il était trop bien lotit en hauteur et ça serait dommage d’y mettre fin.
Il ressemblait à une panthère curieuse, entrouvrant le sac pour y plonger son regard. Il fouillait, et pas seulement olfactivement cette fois-ci puisque ses doigts avaient recueilli quelques pilules colorés pour les disposer aux creux de ses mains. Qu’est-ce qui manquait ? De toutes évidences, il ne parlait pas du contenu puisqu’il était lui-même en train de l’inspecter, mais d’autre chose. Quelque chose de simple, comme les demandes de Sasha finalement. Il aime les belles lettres, les belles paroles et la politesse. Aussi, il ne serait pas étonnant que le quelque chose en question qu’il réclame soit, simplement, un s’il te plait. « A quoi ça te sert ? », demanda-t-il avec un ton familier, posé et sans aucunes fioritures. C’était de la pure curiosité, et ses yeux émeraudes étaient bien trop occupés à analyser chacun gélules plutôt que d’analyser le comportement de la demoiselle. Il l’avait pressenti. Son silence, mais sans aucunes bruits de pas qui pourraient indiquer un retour. Son regard rivé vers lui, tandis qu’il avait remis à sa place les médicaments dans le sac hormis un qu’il s’était permit de lécher pour y gouter. Il avait fait une brève grimace, jugeant ceci plutôt buttoir en matière de saveur. Jusqu’à ce qu’il finisse par décider de reporter son intention sur elle. Les yeux de Sasha n’avaient plus de malice, mais un sérieux à faire frémir tant celui-ci était inhabituel. Il s’était redressé sans pour autant descendre de son perchoir, effritant la pilule qu’il avait testé jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que de la poussière. « Tu te souviens, n’est-ce pas ? S’il te plait, tu viens jouer avec moi ? Tu me demandais souvent ça, alors que je n’aime pas jouer. Crois-tu que je m’amuse en ce moment ? ».
Le souvenir lui revenait maintenant, mais contrairement à son interlocutrice, il restait terriblement indifférent à cette “révélation”. Parce qu’elle le décevait, et qu’il n’est jamais bon de décevoir Lilith. Elle avait grandi, et c’était pour cette raison qu’il était partit. Qu’il avait disparu, tel un fantôme, parce qu’elle n’avait plus besoin de lui. De l’ami imaginaire. Elle en avait des vraies, à quoi bon perdre son temps avec un qui semblait sortit d’un conte pour enfant. Sa main libre avait saisi la rambarde sur lequel il était assis, resserrant son étreinte en attente d’une réponse.