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C'est pas moi... [pv Claunech]

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MessageSujet: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyJeu 10 Nov 2016 - 20:18

feat Cookie Léo
& Claunech

C'est pas moi...


J’ai laissé Sweet Lucy à mes parents. Maman et papa sont toujours heureux de garder Sweet, et elle a l’air contente quand elle va chez eux. Sans doute parce qu’ils sont des meilleurs grands-parents que je ne suis un bon père, mais je fais de mon mieux pour apprendre. Il faut que Sweet Lucy soit heureuse.
Si je l’ai laissé à mes parents, c’est parce qu’en surveillant l’ordinateur de Zoé (que j’ai piraté), j’ai découvert qu’elle sortait ce soir avec des amis, sur la plage. J’ai décidé d’aller lui parler, de Sweet, pour qu’elle la reconnaisse. Sweet Lucy doit avoir une mère, et Zoé est sa mère. Qu’est-ce que je lui dirai sinon. « Sweet ta mère ne t’aime pas ! ». Papa et maman pensent que c’est triste. Donc c’est triste, et je ne veux pas que Sweet soit triste. Je dois convaincre Zoé.


Léo est allé à la plage. Il a mis une chemise et un pantalon noir, il a remarqué que c’était bien d’être habillé comme ça pour parler à quelqu’un sérieusement. Mais il a un peu oublié ses cheveux, qui sont légèrement hirsutes sur sa tête. Il ne s'est pas rasé non plus, au moins depuis une semaine. Mais il garde son charme, qu’il n’a pas réellement conscience de posséder. La plage est grande, bien sûr, mais Zoé a précisé devant « tel magasin » et Léo sait où elle va et il y va aussi. Il ne pense pas au fait que suivre ainsi son ex petite amie peut être considéré comme un peu dérangeant, peut-être même placé comme du harcèlement. Il a une idée fixe, et il la suit.
Léo retrouve Zoé qui l’ignore quand elle le voit.

- On doit parler Zoé.
- Je ne parle pas au sale type.
- Ce n'est pas pour moi, c’est pour notre fille.
- Je n’ai pas de fille.


Zoé est têtue, elle s’éloigne. Léo veut la suivre, mais elle s’énerve et menace d’appeler la police. Léo n’aime pas la police, du tout. Après tout, ce qu’il fait, escroquer les gens, leur voler leurs codes de carte bleue, etc. est totalement illégal. Zoé le sait et ne l’a jamais dénoncé, mais elle pourrait très bien le faire. Léo ne veut pas aller en prison, il arrête de suivre Zoé. Il trouvera un autre moyen.
Comme il a abandonné « sa mission », il enlève quelques boutons à sa chemise et marche sur le sable l’air un peu dépité. Il enfonce ses mains dans ses poches. Il regarde l’océan. Vaste étendue d’eau salée comprise entre deux continents selon la plupart des gens. Léo sait que c’est plus compliqué que ça, que l’océan est un volume, où l’eau est renouvelée en permanence par des courants marins. Il ne comprend pas pourquoi les gens ne savent pas quelque chose d’aussi simple. Et pourquoi ils s’intéressent à l’océan, s’ils ne savent même pas eux même de quoi il s’agit.
Léo est perdu dans ses pensées, les yeux dans le vague.

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyVen 11 Nov 2016 - 0:08

C'est pas moi...


Il n’était pas rare que Claunech se laisse porter au hasard de la ville. Voguer après un contrat ou même après son travail en tant « qu’humain » était peut-être même une de ses activités favorites quand il n’avait rien à faire. Peut-être parce que ses escapades réussissaient toujours à l’amuser à un moment ou un autre ? La première fois, il avait trouvé Lilou, puis, il était tombé sur Théophile. Deux humains qui l’avaient bien distrait, il fallait le dire, même s’il n’avait peut-être pas toujours été le plus sympa en lâchant par exemple le jeune aérokinésiste dans le vide. Mais bon. Il fallait bien des stimulants dans la vie. Et peut-être avait-il un humour légèrement noir ou des méthodes guère appréciées, mais en attendant, lui s’amusait, et c’était le principal, aux yeux du démon de l’avarice.

Il aurait pu voler, cela ne lui aurait pas posé problèmes. Son pouvoir le lui permettait, mais aujourd’hui, il avait préféré marché tranquillement à pied jusqu’aux abords de la ville. Les mains dans les poches, plus en tenue de sport décontractée avec un jean et un t-shirt noir, le démon pianotait rapidement sur son portable suite à quelques sms d’un collègue. Celui-ci avait mal géré ses paris, et de fait, se retrouvait un peu dans la mouise. Cette fois, Claunech s’était contenté de lui donner des conseils pour s’en tirer le mieux possible. Il aurait pu aussi le laisser s’enfoncer, mais ce n’était pas comme s’il avait envie de l’avoir dans les jambes outre mesure, et puis, parfois, quelques bonnes actions ne pouvaient pas vraiment faire de mal.  Encore plus dans le milieu professionnel, peut-être. Même si son vrai boulot était celui de gérer les richesses de l’Enfer…

Celles-ci pourraient bien attendre un après-midi, et Claunech eut tout le loisir d’apprécier le vent de la côte. Son ami invisible semblait bien réveillé aujourd’hui, et le démon fut pris par la tentation de s’envoler. La plage était quasi déserte  en plus : seule une silhouette attira à vrai dire son attention lorsqu’il balaya l’étendue de sable du regard. Une silhouette qui lui était quand même familière, encore que le démon ne s’attendait absolument pas à le trouver ici.

Car à moins qu’il n’ait un rendez-vous avec Léviathan, le démon de la mer, Lucifer n’était pas du genre à rester immobile à regarder fixement l’océan sans rien faire. Sauf s’il réfléchissait à un plan. Peut-être. Mais son ami était plutôt du genre à être actif et non à être posé comme une statue à regarder l’horizon.

Enfin, Claunech n’allait pas s’en plaindre. Il allait plutôt pouvoir profiter de l’occasion pour passer avec.

S’amenant donc sur la plage après avoir rangé terminé son sms, le démon s’approcha tranquillement de celui qu’il croyait être son créateur. Le fait qu’il ne bougea pas même à son approche l’intrigua légèrement, mais Claunech refoula cette pensée pour lui faire une bonne tape dans le dos. Lui foutant éventuellement une belle frayeur si le jeune homme à côté de lui était véritablement perdu dans ses pensées.

- Tu comptes scruter l’océan indéfiniment ou je dois dire à Bélial que tu es entré dans une torpeur romantique et abrutissante ? Non, parce que en termes d’inactivité, t’as dépassé tous tes records en dormant, alors si tu pouvais ne pas m’éviter de te refoutre un seau glacée en pleine face, ça me rassurerait un minimum.

Un moyen comme un autre pour essayer de ramener Lucifer. Savait-on jamais que cela aurait marché...

Un sourire sur les lèvres, Claunech redevint quand même un peu plus sérieux, et il reprit la parole en ramenant tranquillement les mains dans ses poches.

- Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu as prévu de voir Léviathan ?

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyVen 11 Nov 2016 - 1:18

feat Cookie Léo
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C'est pas moi...


Léo ne sursaute pas quand une main tape dans son dos. Il se dit que Zoé a changé d’avis, qu’elle est venue lui parler sérieusement de Sweet Lucy, comme « deux adultes responsables ». Léo tourne à peine la tête, et puis en fait, ce n’est pas Zoé. C’est un gars. Typé Asiatique. Objectivement, plutôt pas mal. Léo évite son regard, il n’aime pas regarder les gens dans les yeux.
Il n’a pas l’impression de le connaître. Est-ce qu’il s’agit d’un ami de Zoé ?
L’homme lui parle et Léo ne comprend rien à ce qu’il lui raconte. Qui est Bélial ? Torpeur romantique et abrutissante ? Un seau d’eau glacée ?
Léo essaye de réfléchir. Est-ce que c’est un message codé ? Ou est-ce que l’homme s’est simplement complètement trompé d’interlocuteur ? À moins que Léo soit tombé sur un fou. Ça arrive parfois, les gens peuvent être tellement bizarres, qu’ils paraissent fous aux yeux de Léo, incompréhensible. Et cet homme est déjà à 6 sur l’échelle de la folie, selon Léo.
Maintenant, il lui parle de Léviathan. Léo regarde à nouveau l’homme, en évitant toujours son regard. Non, ce type ne lui dit décidément rien du tout. S’il l’a déjà rencontré, il ne s’en rappelle pas. Léo n’a pas tellement la mémoire des noms ou des visages, quand les personnes ne l’intéressent pas. Et ce type raconte n’importe quoi de toute façon.

- Le seul Léviathan que je connaisse, c’est la symbolique représentant une tendance de l’État à grandir toujours plus, terme utilisé pour la première fois en science économique par James  Buchanan et Geoffrey Brennan, en 1980. Alors la réponse est non.

Léo soupire, parce que si cet homme pense qu’il est en train d’attendre « une symbolique » devant l’océan, il est vraiment fou. À 8 sur l’échelle de Léo.

- Je n’ai rien compris au reste de ton discours. Et je ne crois d’ailleurs pas que l’on se connaisse. Ou bien est-ce que tu me connais ? C’est possible. Je n’ai pas la mémoire des gens que je trouve fou ou idiot, et pour le moment, j’ai tendance à penser que tu es les deux.

Léo le regarde une dernière fois avant de reporter son regard sur l’océan, ne se préoccupant déjà plus de cet étranger. Il a d’autres problèmes que de s’occuper d’un fou idiot. Il doit trouver un moyen de convaincre Zoé, à propos de Sweet Lucy. Mais les problèmes humains ne sont pas sa tasse de thé, les problèmes informatiques sont tellement plus faciles à résoudre. Tellement plus logiques…

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptySam 12 Nov 2016 - 17:21

C'est pas moi...


Si « Lucifer » se tourna bien vers lui quand il parla, Claunech ne put s’empêcher d’hausser légèrement un sourcil quand son ami ne le regarda pas en face. A moins qu’il soit vraiment préoccupé – et encore –, le démon ne voyait pas le roi des Enfers ne pas affronter son regard en face. Le démon qu’il servait savait montrer sa force mieux que quiconque, après tout, et détourner les yeux n’était pas son genre. Encore moins quand il était avec des membres de son espèce ou un de ses bras-droits, et Claunech ne l’avait pas vraiment vu agir de cette manière en sa présence, jusqu’à l’heure actuelle.

Il s’agissait donc d’un comportement quand même étrange, mais le démon décida de passer outre. Il le nota mentalement, bien sûr, mais ne l’interrogea pas non plus pour autant. Si ça tombait, Lucifer était à nouveau sur le point d’éclater… Et il était alors tout à fait possible qu’il explose tout seul sans que Claunech ait besoin de dire quoi que ce soit.

Et de fait, son ami « éclata » en le perdant définitivement en cours de route.

Parce que qu’il attende Léviathan, soit. Mais qu’il lui balance toute une définition sur « une tendance de l’Etat » dont il n’avait jamais eu rien à foutre, c’était quand même autre chose. Un instant, le regard de Claunech se décomposa légèrement en perdant son sourire, puis se reprit en observant bien le démon en face de lui. Ou en tout cas l’humain… puisque que, quel que soit le membre de leur race, ils utilisaient tous la possession pour pouvoir interagir avec ce monde.

Immobile, mais toujours posé calmement devant Lucifer, différentes hypothèses se bousculaient dans son esprit tandis que le jeune homme soupirait et lui faisait part qu’il n’avait rien compris à son discours. Oh ? Pourtant, il avait été clair, en tout cas pour quelqu’un de son monde. Alors soit Lucifer se foutait véritablement de sa gueule, et jouait vraisemblablement la comédie, soit ce n’était pas Lucifer et le problème était dès lors plus… délicat.

Car soit c’était un humain qui n’avait rien à voir avec son chef, soit il s’agissait du vaisseau de l’ange déchu qui avait repris les commandes. Chose que laisserait difficilement faire Lucifer… Et qui, du reste, serait une bonne nouvelle uniquement si ce dernier pouvait voyager à nouveau d’un corps à un autre. En attendant, la perspective que le vaisseau ait le contrôle n’était pas ce qui lui plaisait le plus, mais… Il allait bien voir ce que cela donnait.

Il préférait limite ça qu’une amnésie totale de la part de Lucifer.

En attendant, le jeune homme était quand même bien culotté et un faible sourire réapparut sur les lèvres de Claunech. Le traiter de fou, on l’avait déjà fait, Lilou toute la première quand il l’avait téléporté pour lui proposer de voler. Le traiter d’idiot… Il l’aurait moins laissé passer. Mais l’humain avait de la chance, il était quand même de bonne humeur. Et assez civilisé pour ne pas enfoncer le moindre inconnu dès que celui-ci lui disait quelque chose de travers.

Et puis, parfois, tomber sur des gens qui avaient du caractère était plus appréciable que de tomber sur des mauviettes. En ce sens, le jeune adulte marquait un point.

Il allait donc observer le comportement du jeune homme. Et puis, il déciderait ce qu’il en était. A l’heure actuelle, cependant, il était trop tôt pour qu’il tranche et qu’il sache si c’était Lucifer ou non. Si c’était un véritable sosie, cela dit, Claunech ne manquerait pas de prendre son temps pour s’amuser un peu et mieux le connaître, par la même occasion.

- C’est parfait, tu me sembles tout aussi fou en t’adressant avec tant de tact aux personnes qui t’entourent.

Certaines auraient pu mal le prendre et vouloir lui faire ravaler ses mots. Claunech aurait pu aussi. Mais le démon avait plus envie de voir à qui il avait affaire. A savoir si c’était un simple humain, pour commencer, ou le vaisseau de Lucifer. Et en fonction, il aviserait bien…

- Par contre, si tu veux mon avis. Ce n’est pas en regardant la mer que tes que ceux que tu attends vont te trouver. Sauf si tu espères qu’un miracle se produise, mais il y en a peu en ce bas-monde.

Il se pouvait aussi que le jeune homme n’attende personne. Claunech en avait bien conscience, et c’était une légère prise de risques, mais au fond, il n’avait rien à perdre.

- Il commence à pleuvoir en plus. Alors si tu cherches quelque chose ou quelqu’un, je te dirais de te bouger si tu veux le trouver.

Claunech faillit bien lui demander son nom avant de s'arrêter in extremis. Cela aurait pu peut-être paraître incongru, si ses réponses ne l'étaient pas déjà. Mais bon, il'humain ou Lucifer lui dirait peut-être ce qu'il faisait ici, et il pourrait même lui proposer son aide s'il cherchait à faire quelque chose de précis.

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptySam 12 Nov 2016 - 18:35

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Léo avait toujours eu du mal avec ceux qu’il ne connaissait pas, ou bien qu’il pensât ne pas connaître. Il savait quelque part que ça ne voulait rien dire. Par exemple, quand il avait rencontré Percy, il l’avait qualifié de parfait cinglé, Percy avait explosé tous les records de la folie pour Léo, 12 ou 13 sur dix de l’échelle de Léo. Et puis, Léo avait discuté avec lui, avait appris à le connaître. Et non seulement il s’était rendu compte qu’il n’était pas fou, ni même stupide, mais en plus, ils étaient devenus meilleurs amis. Si Léo faisait confiance en quelqu’un (à part ses parents et Sweet) c’était Percy. S’il ne lui avait rien dit sur ses activités totalement illégales, ce n’était pas un manque de confiance, simplement que quand Zoé l’avait appris, il l’avait perdu. Il ne voulait pas perdre Percy, ce qui prouvait son attachement.
Donc, il sait donc que son avis pouvait évoluer. Un minimum. Et pour le moment, il ne sait pas exactement quoi penser de cet homme, mais bizarrement, il apprécie la franchise. Même si Léo ne se considère ni comme fou, ni comme idiot, beaucoup de gens lui ont déjà reproché son manque de « tact », et Léo a déjà essayé de faire des efforts. Même s’il ne voit pas pourquoi il devrait en faire avec un parfait inconnu.
Encore que, apparemment, l’inconnu le connaissait et donc Léo pouvait-il donc le considérer totalement comme un inconnu ? La question méritait d’être réfléchie.

- Les personnes qui m’entourent n’ont qu’à être moins stupides et je n’aurais pas besoin de leur faire remarquer.

Répondit-il quand même, parce que c’était la vérité, sur un ton carrément blasé. La plupart des gens étaient des idiots. Il ne prend pas en compte qu’il est injuste, puisque lui-même est un petit génie et qu’il ne peut pas demander à tout le monde d’être aussi intelligent que lui. D’autant plus que quand la compréhension humaine rentrait en compte, Léo devenait réellement stupide, puisqu’il n’y comprenait absolument rien.
L’homme, qui ne lui a toujours pas dit qui il est, lui fait remarquer que regarder la mer (ce n’est pas la mer, se dit Léo, mais pas à voix haute) ne ferait pas venir ceux qu’il attendait. Léo n’attend personne (et surtout pas Leviathan), il réfléchit simplement à ce foutu problème qu’est Zoé. Pourtant, Zoé avait toujours été la moins compliquée à comprendre, avant. D’accord, elle le détestait parce qu’il n’était – selon elle – qu’une espèce d’enfoiré qui se sentait au-dessus des lois et des gens à cause de sa putain d’intelligence qui ne lui servait à rien, puisqu’il était incapable de savoir ce que voulait dire « franchir le Rubicon » et que c’était exactement ce qu’elle allait faire en le quittant.
Léo ne savait pas en effet, à ce moment-là. Comme pour la plupart des expressions qu’il ne comprenait pas. Il avait cherché. Ça voulait dire « prendre une décision irrévocable ». Donc que c’était fini à tout jamais entre lui et Zoé blablabla… D’accord, d’accord. Mais quel était le rapport avec Sweet Lucy ? Pourquoi Zoé ne voulait-elle même pas essayé de connaître sa fille ? De reconnaître qu’elle était sa fille ? Léo ne comprend vraiment vraiment pas. Mais la réponse n’est pas marquée sur l’océan, ça c’est certains, et, un point pour l’homme à côté de lui, des miracles il y en avait peu. Même pas du tout selon Léo. Les miracles n’existaient pas.
Il commence à pleuvoir. C’est vrai. Léo lève le nez alors que de fines gouttes lui tombent sur la tronche. Bien, il ne va pas rester planté là toute la journée de toute façon.

- Je n’attends personne, dit-il.

Et comme il est de mauvaise humeur, il lâche un :

- Je crois que je n’aime vraiment pas les gens.

Il regarde de nouveau l’homme inconnu ou pas inconnu. Il déteste regarder les yeux des gens qu’il ne connait pas, mais il fait un effort monstrueux et prend sur lui-même, en se disant que l’homme le connaît, lui.

- Je n’arrive pas à me décider sur ton cas.

Il dit ça parce que l’homme est plus censé que Léo ne l’avait cru d’abord. Peut-être… Peut-être qu’au début, il plaisantait, l’embêtait, parce qu’il le connaissait et donc savait comment Léo pouvait réagir. Peut-être que c’était autre chose. Léo ne sait pas du tout. Léo aimerait bien savoir son prénom, ça lui rappellerait peut-être quelque chose. Ou bien rien du tout.
La fine pluie se transforme en déluge et Léo fronce les sourcils en lâchant l’homme des yeux. Voilà maintenant, il est réellement de mauvaise humeur. Pas assez pour déclencher le pouvoir qu’il ignore avoir, assez pour avoir l’air super sombre et beaucoup moins détaché que d’habitude.
Il allait falloir courir pour se mettre à l’abri, Léo déteste courir, il déteste ce temps.

- Bon. J’y vais. Dit-il.

Il avance en direction d’un bar près de la plage, qu’il connaît aussi à cause de Zoé et où il pourra attendre que le ciel arrête sa crise. Il n’invite pas l’homme à le suivre. Il ne l’invite pas non plus à ne pas le suivre. Léo laisse souvent les gens en plan, faire leur vie, et décider de ce qu’ils veulent.

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyDim 13 Nov 2016 - 0:16

C'est pas moi...


Plus le temps passait, plus Claunech devait admettre qu’il n’avait pas la réelle impression d’être en présence de Lucifer. Encore que. Le démon aurait très bien pu avoir l’impression d’être entouré d’imbéciles ou de gens stupides. L’ange déchu avait bien été le voir, une fois, justement parce qu’il avait failli cramer l’Enfer à cause de certains de leurs congénères. Mais du reste, il était encore trop tôt pour Claunech de se prononcer. D’autant que l’humain restait quand même une copie parfaite du vaisseau de Lucifer. C’était quelque chose qui l’amusait, au fond, le bookmaker n’allait pas s’en cacher. Ceci dit, l’ancien messager de Dieu et le jeune homme n’avaient pas le même style. C’était un autre élément qui faisait penser à Claunech  qu’il n’avait pas affaire à son roi et à son créateur. Après, quant à dire que c’était un humain totalement étranger au monde des démons ou le vaisseau de Lucifer… Il y avait qu’une mince frontière entre les deux. Mais dans un cas comme dans l’autre, Claunech allait un peu creuser quand même. L’occasion ne se présenterait peut-être qu’une fois après tout, alors, il n’allait pas se priver pour plus en savoir sur cet humain un peu curieux, il fallait le dire. S’il s’agissait de Lucifer, même endormi, il finirait bien par se réveiller… Et s’il s’agissait d’un humain totalement nouveau à Jacksonville, plus il en apprendrait sur lui, mieux ce serait d’un point de vue stratégique et aussi pour son plaisir personnel.

Jusqu’ici d’ailleurs, malgré ses réponses directes et parfois peu malignes pour parler aux gens, Claunech n’avait pas vraiment à se plaindre. Il rencontrait souvent des gens qui lui disaient l’inverse de ce qu’ils pensaient. Alors voir un humain aussi franc que celui qu’il avait sous les yeux, quitte à se mettre tout le monde à dos, avait quelque chose d’appréciable, en plus de changer son quotidien, avec ça. On pouvait donc dire que le démon était agréablement surpris, et il se demandait jusqu’où pourrait aller sa franchise. Sans doute loin si le jeune homme parlait déjà ainsi avec un total inconnu qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam…

Et quand bien même serait-ce le vaisseau de Lucifer, alors soit celui-ci avait été endormi lors du temps passé avec son ami, soit il faisait diablement bien la comédie.

Mais peu importe de toute façon. Il avait son temps et comptait bien en profiter. Cela même si l’humain – simple hypothèse qu’il allait suivre pour le moment – semblait perdu dans des pensées connues de lui seul. Claunech attendit, néanmoins, et l’homme lâcha finalement qu’il n’attendait personne. Au temps pour lui. C’aurait été regrettable s’il avait dû s’occuper d’une bande d’amis un peu trop collant à son goût.

Mais visiblement, il n’aurait pas à le faire, puisque l’homme devant lui n’aimait pas les gens à l’en croire. Claunech n’allait pas dire que c’était un associable – il avait trop peu d’éléments en main pour le dire – mais il semblait être en tout cas un solitaire, de ce qu’il pouvait comprendre. Par contre, le démon ne put cacher son amusement quand il lui sortit qu’il ne savait pas à se décider sur son cas, en le regardant bien en face, cette fois.

- Ne pas aimer les gens n’est pas vraiment un problème, si tu respectes ce que tu es toi-même. C’est plus ceux qui fuient ceux qui sont différents qui sont stupides à l’intérieur. Ils se croient forts mais ne sont que des moutons qui préféraient tomber dans le ravin plutôt que d’avoir le courage d’aller vers l’inconnu et vers l’autre. Un peu comme les gnous. Sauf qu’ils sont tellement plus idiots que c’en est un peu pitoyable.

Claunech se détourna pour regarder un instant l’océan, avant de reprendre, un mince sourire sur les lèvres.

- Et je vais prendre tes paroles pour un compliment. Tu n’auras qu’à me dire quand tu te seras décidé.

Ce fut sur ces propos que le déluge commença, assombrissant l’humeur du jumeau officiel de Lucifer, qui ne tarda pas à se diriger vers un bar, après lui avoir signalé qu’il s’en allait. Claunech l’observa un instant avant de le suivre. Le sosie de Lucifer avait un léger temps d’avance, mais arrivé sur les lieux, le bookmaker ne fut pas vraiment long pour le rattraper et se mettre à l’abri de la pluie.

Restait donc la question de qui était-il, de ce qu’il faisait ici, et surtout, de son lien éventuel avec Lucifer… S’il en existait un. Mais nul doute que sa présence à Jacksonville risquait de créer certains quiproquos, s’il restait ici. Plus encore, cela allait peut-être même lui apporter quelques ennuis.

Enfin, sa priorité, à l’heure actuelle, était quand même de savoir s’il s’agissait de Lucifer ou du vaisseau que Lilith lui avait donné.

Sans se gêner, laissant éventuellement l’homme le suivre, Claunech alla commander une boisson auprès d’un serveur avant de se tourner vers celui dont il ne savait toujours pas le nom, en fait.

- Du coup, comme tu n’aimes pas les gens. Qu’est-ce que tu faisais sur la plage ? Son ton était légèrement curieux, sans toutefois être celui des personnes qui voulaient tout savoir sans aucune gêne ou indiscrétion de leur part. Il désigna ensuite le bar d’un geste, en reprenant la parole d’une voix tranquille. Tu veux un verre ? Je paie, si jamais tu n’as rien. Et honnêtement, je crois que ça aidera à passer le temps vu la douche qu’il y a dehors…

Le démon jeta d’ailleurs un œil vers la plage qui était désormais totalement vide et laissa éventuellement l’homme à ses côtés réagir. Au fond, le bookmaker guettait toujours un semblant d’indices qui pourrait le faire trancher quant à son lien avec Lucifer, mais une part de lui restait quand même sceptique. Il reprit finalement une dernière fois la parole en tapotant un siège vide près du bar.

- Et si jamais tu veux t’asseoir. Je crois que sinon, elle sera bientôt prise.

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyDim 13 Nov 2016 - 17:54

feat Cookie Léo
& Claunech

C'est pas moi...


Les gens sont ennuyants. Quand ils parlent, Léo a tendance à décrocher, sauf quand il les apprécie – et encore, il lui arrive de décrocher quand même et de se perdre dans ses pensées. Ses amis ne lui en tiennent pas rigueur, les autres par contre…
Mais là, il écoute, parce que ce n’est pas si ennuyant, parce que ce type parle bien et que ce qu’il dit est moins ennuyant que pour la moyenne des gens. Même si Léo ne comprend pas pourquoi tout à coup, il inclut un gnou dans la conversation, ou des moutons. Mais il saisit le fond quand même. En gros, ceux qui fuient la différence sont stupides, et il faut vivre en accord avec soi-même.
Léo pense que peut-être ça veut dire qu’il est un peu stupide, parce qu’il a du mal à aller vers les autres, justement parce qu’il ne les comprend pas. Ce n’est pas de la stupidité, décide-t-il, ni de la peur. C’est simplement que ça ne l’intéresse pas, pas autant que l’intéresse l’informatique.
Il trouve ça bizarre que le gars prenne ses paroles pour un compliment, mais soit. Il ne répond pas à tout ça, il est déjà perdu loin dans sa tête, un moment, il en oublie même un peu l’existence de l’homme avant que celui-ci ne le rattrape dans le bar. Il l’a suivi, donc Léo est de plus en plus persuadé qu’il le connaît. Pourquoi suivre un inconnu dans un bar sinon ?

Léo se sent mouillé, il n’aime pas ça. Ses cheveux dégoulinent et il n’aime pas ça non plus. Il a l’air ronchon, il écoute vaguement l’homme qui est parti commandé au bar, mais ne répond pas à ses questions tout de suite. Ni pour sa question sur la plage, ni pour le verre, et il ne vient pas s’asseoir. Il doit d’abord régler ce problème de cheveux qui dégoulinent. Il enlève donc sa chemise, un peu mouillé aussi du coup. Il enlève méthodiquement chaque bouton, sans se préoccuper d’être au milieu d’un bar avec des gens et qu’on le regarde. En dessous, il porte un débardeur blanc qui lui colle à la peau. Léo est une rame de haricot, grand, pas un gramme de muscle, svelte, mais pas le genre à faire du sport, du tout. Il utilise la chemise qu’il a retiré pour se sécher les cheveux.

Léo ne voit pas les gens autour, c’est comme s’il était à l’intérieur de lui et qu’il voyait le monde à travers un prisme. Ce qui peut expliquer aussi qu’il ait autant de mal avec les autres. Il ne comprend pas non plus les comportements sociétaux, il ne voit pas ce qu’il y a d’incongru à enlever sa chemise dans un bar plein de monde pour s’essuyer les cheveux. Ensuite, il va vers un radiateur et y étend sa chemise. Certaines personnes le regardent faire, il y a un groupe de jeunes qui se marrent, mais il n’entend pas vraiment. Il ne voit pas que son comportement peut être sujet à moqueries.
Et il va s’asseoir finalement à côté de l’homme qui lui montre la place, avant qu’elle ne soit prise.

Léo commande un jus d’orange et dit :

- Je peux payer.

Il sort de sa poche droite une liasse de billets de cent dollars, accroché avec une pince. Il en prend un et met le billet sur le comptoir.

- Je n’ai pas de monnaie.

Léo ne remarque pas la tête agacée du barman qui doit calculer et lui rendre pas mal d’argent. Léo défroisse les billets, les range par somme et ne les mélange pas. Il a plusieurs pinces de billets pour chacun. Quant à la monnaie… Il la pousse vers le Barman.

- Gardez là.

Absolument pas un pourboire, mais Léo n’aime pas la monnaie. Les pièces sont petites, Sweet Lucy pourrait les avaler.
On lui apporte son jus d’orange.
Maintenant, il regarde en direction de l’homme qui l’a trouvé sur la plage et il recommence à se poser des questions.

- Tu me connais. Dit-il. Tu me connais sinon tu m’aurais demandé comment je m’appelle et tu ne m’aurais pas abordé. Ou bien, tu ne me connais pas et tu es complètement fou, mais tu sais simuler une certaine forme d’intelligence. Il y a une troisième raison pour laquelle tu me parlerais, ne me demanderais pas mon prénom, me suivrais jusqu’à ce bar, me poserais des questions…

Léo réfléchit à voix haute, mais il ne donne pas la troisième raison à voix haute. Parce que la troisième raison serait que ce type a appris par un moyen ou un autre ses activités inégales, et est un genre de policier. Léo ne sait absolument pas comment il pourrait savoir si c’est le cas, ça l’embête. Sur Internet, il est le meilleur pour se dissimuler. Pas dans la vraie vie.

- Je vais m’en tenir au fait que tu me connais et que je t’ai oublié. Conclu Léo.

Léo boit une gorgée de jus d’orange, puis se souvient de la question que lui a posée l’homme à un moment.

- J’étais sur la plage parce que je réfléchissais, même s’il y a de meilleurs endroits pour réfléchir que la plage. Mais je me trouvais là par hasard alors c’est là que je me suis arrêté pour réfléchir.

Léo ne parle pas de Zoé, malgré sa franchise, il ne parle pas beaucoup de lui-même.

- Que faisais-tu sur la plage ?

Demande-t-il en retour, sans savoir exactement si la réponse l’intéresse ou non. Peut-être que la réponse lui donnera une idée de qui est ce type.

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyJeu 17 Nov 2016 - 23:56

C'est pas moi...


La drache était une plaie pour beaucoup de gens. Il suffisait de voir les humains courir pour comprendre qu’ils ne voulaient pas être mouillés, et seules quelques exceptions restaient sous la pluie. Soit qu’elle ne les dérangeait pas, soit qu’ils étaient trop occupés pour y faire attention, sans doute. Mais ces cas particuliers étaient quand même rares, et d’autres personnes avaient décidé, comme Claunech et Lucifer de s’abriter au même bar qu’eux. Ce qui faisait la joie du barman, sans doute, et un peu moins des clients qui avaient surtout eu envie de se promener. Dans son cas, le démon ne savait pas trop. Certainement, il aurait peut-être préféré voler ou même empirer le temps en alliant le vent à la pluie. Les tempêtes restaient de sa compétence, après tout, et ça ne l’aurait pas dérangé d’en créer une sur toute la région de la côte. Ça aurait emmerdé du monde, mais… Lui, au contraire, ça lui aurait vachement plu.

Peut-être l’aurait-il fait s’il n’avait pas croisé Lucifer – même si le démon l’observait toujours avec curiosité. Pas que son vaisseau lui pose de problèmes – il était sûr que c’était le même depuis qu’il l’avait vu la dernière fois –, mais comment dire ? Ou Lucifer avait décidé de lui montrer ses talents d’acteur. Ou il était totalement à côté de ses pompes. Mais genre, vraiment. A se demander s’il n’avait pas voulu jouer à l’apprenti sorcier avant de voir un de ses sorts se retourner sur lui. Et si c’était le cas, peut-être que Claunech s’amuserait à le narguer avec ça, en fait. A moins que ce ne soit un démon qui avait réussi à lui jouer un tour et parvenir à ses fins. Mais alors, il était désormais un mort en sursis quand l’ange déchu reprendrait ses esprits.

C’était ça, ou Lilith avait choisi un vaisseau totalement zarbi à Lucifer. Car si ce n’était pas le démon qui jouait ou qui avait reçu un mauvais sort, ça ne pouvait être que l’humain qui était ressorti… non ?

Refoulant finalement ses questions dans un coin, Claunech reporta son attention sur l’homme en face de lui. Lucifer s’était arrêté au milieu du bar avec un air ronchon, et le démon se demanda un instant s’il n’allait pas faire un sort à tous les humains de la pièce. Mais il le vit bientôt non s’amuser un bon coup ou répondre à ses questions, mais plutôt sur se concentrer sur… sa chemise.

Haussant un sourcil, Claunech le vit déboutonner soigneusement son vêtement, un bouton après l’autre sans se préoccuper manifestement de tous les gens qui l’entouraient. Peut-être parce qu’il le faisait avec le plus grand sérieux du monde et non comme un gars qui avait trop bu, il s’attira bien vite les regards de l’ensemble de la pièce. Un mince sourire sur les lèvres, amusé par son calme olympien tandis qu’il prenait finalement sa chemise pour se sécher visiblement les cheveux, le démon ne put s’empêcher de lui lancer un regard intrigué. Qu’il joue les « je te connais pas » au point de lui sortir des définitions loufoques de Léviathan, d’accord. Qu’il s’amuse à se sécher alors qu’il pouvait faire ça en un claquement de doigt, c’était plus… original.

Et le mot était faible.

Toujours sans bouger mais ne cachant pas son amusement, Claunech le regarda aller mettre sa chemise sécher avant de le laisser venir sur la chaise qu’il avait pris soin de garder.  Pour tiquer légèrement ensuite quand il commanda un jus d’orange. Le grand Lucifer qui prenait un soft. Il devrait presque prendre une photo en fait.

Mais le démon l’observa une nouvelle fois avec une certaine curiosité. Parce qu’avoir une liasse de dollars avec des pinces, plus encore, une liasse pour chaque type de billet, ce n’était même pas être minutieux, c’était quasiment être maniaque. Lucifer aurait plutôt balancé une poignée d’argent sur le comptoir, ou même il l’aurait laissé payer sans véritablement se faire prier.

Sérieux, c’était quoi ce bordel ?  

Encore qu’il avait fait profiter à tous d’une magnifique vue sur son corps svelte et son débardeur blanc, ce dont il n’allait pas se plaindre, en soi, mais, non, il y avait un problème.

Problème qui ne semblait même pas traverser l’esprit de son « camarade » à ses côtés, et celui-ci se tourna d’ailleurs vers lui en reprenant la parole.

Bien sûr qu’il ne lui avait pas demandé comment il s’appelait. Puisque son nom était évidemment connu par tous, aussi bien au Ciel que sur Terre. Il avait vraiment perdu une case, en fait. Genre, il allait les faire venir chez Bélial. Il était un scientifique de la NASA, bien sûr, mais il était sûr qu’il se changerait bien en médecin particulier en voyant l’état de son frère. Il lui avait laissé la caméra de leur dernière sortie ? Parce que ils pourraient peut-être en profiter pour faire des films épiques, si Lucifer ne jouait pas. De quoi lui donner envie de crâmer tout le monde, eux les premiers, mais ce n’était pas leur faute s’il perdait les pédales sans prévenir.

Et restait toujours l’option du vaisseau, mais… Même si c’était son vaisseau, rien n’interdisait Claunech de prendre son pied.

Non, ils n’allaient pas aller chez Bélial, mais il allait bien s’amuser quand même.

S’adossant au dos de son siège, faisant légèrement danser dans son verre le martini qu’il avait commandé, le démon écouta lui dire qu’il était aussi passablement fou, s’il l’avait abordé en faisant semblant de le connaître. A ses paroles, un sourire germa sur ses lèvres tandis qu’il faillit faire la remarque qu’était passablement fou celui qui jouait à ne rien connaître. Après. S’il avait vraiment perdu la mémoire ou qu’il feignait être quelqu’un d’autre. Peut-être que le balancer dans la mer serait un bon moyen pour lui donner envie de réagir. C’aurait même pu être encore mieux si Léviathan avait su se joindre à la partie.

Quoi qu’il en soit, Claunech attendit avec curiosité la troisième raison, mais l’homme préféra s’en abstenir. Hum, s’il avait été plus causant, ça ne l’aurait pas dérangé.

Mais quoiqu’il répondait à ses questions, le vaisseau de Lucifer restait quand même un peu réservé.
Il allait être temps de changer ça quand même, et après que le sosie de son créateur lui ai dit qu’il réfléchissait, Claunech posa son verre sur la table.

Tu parles, il n’y avait pas que lui qui se retournait les méninges.

- Je trainais sur la digue, un peu plus haut, quand je t’ai vu. J’envoyais des sms pour conseiller un collègue qui avait quelques soucis pour le boulot. Il a fait quelques boulettes au niveau de l’argent qu’il a parié, et c’est un peu regrettable pour lui.

Encore que Claunech n’était absolument pas désolé, mais il aurait peut-être dû voir si son collègue s’en sortait. Tant pis.

- Du coup, il m’a demandé de lui donner des conseils mais il n’est pas le plus malin du monde. Donc s’il va s’en sortir ou non, telle est la question.

Claunech reprit une gorgée de son martini, jeta un oeil rapide à son portable avant de le poser devant lui. Son collègue devait toujours chercher à s’en sortir, mais il ne lui avait pas encore donné de nouvelles.

- Du reste, je crois que si je ne t'avais pas vu, je pense que j'aurais été voler.

Ce n'était pas un mensonge, mais seuls ceux qui savaient qu'il était aérokinésiste comprendrait le sens de ses paroles. Après, on pouvait aussi le traiter de voleur, vu comment il jouait avec l'argent, mais c'était autre chose. Cela dit, sa remarque n'était pas non plus tout à fait innocente. Il avait bien envie de voir la manière dont il allait réagir à ses propos.

- Tu réfléchissais à quoi ? reprit-il en jetant un coup d’oeil à sa chemise qui séchait toujours près du radiateur. D’ailleurs, tu viens de taper dans l’oeil de tout le monde ici présent si tu veux savoir. Retirer ça pour n’avoir que ton débardeur, et Claunech ponctua sa phrase d’un sourire, tu n’as vraiment pas froid aux yeux, ma parole. Un instant, j’ai cru que tu allais tout retirer.

D’ailleurs, il n’avait pas dû être le seul à le penser.

- Et sinon. Autant aller jusqu’au bout rien que pour voir comment il réagirait. Puis, avec un peu de chances, il lui donnerait des infos qui lui permettrait de se situer… un peu. Puisque je te connais, il n’y a pas de mal à ce que tu dises la troisième raison non ?

Qu’il s’agisse de Lucifer ou de son vaisseau, Claunech était curieux de ce qu’il pourrait lui sortir face à cette question.


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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyVen 18 Nov 2016 - 0:54

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C'est pas moi...


- Je trainais sur la digue, un peu plus haut, quand je t’ai vu. J’envoyais des sms pour conseiller un collègue qui avait quelques…

Léo décroche à cet instant. Suivre la conversation est déjà difficile, écouter ce que ce type a à lui raconter demande pas mal de concentration, mais s’il commence à lui parler d’un tiers qui n’est même pas là… Léo n’est plus du tout intéressé. Peut-être qu’il devrait, il a posé la question après tout, et peut-être que la réponse pourrait lui donner des indices sur cet inconnu qui le connait. Mais non. Léo fixe son jus d’orange, le monde autour n’est plus qu’une sorte de flou et les paroles des gens et de l’homme se transforment en bruits de fond. Léo se perd dans ses pensées.

Je me demande qui est ce type et ce qu’il me veut et pourquoi il me parle ? Parce qu’il me connaît. S’il me connaît, il doit m’apprécier parce qu’il reste avec moi, et d’habitude les gens ne restent pas avec moi, et moi pas avec eux. En même temps il pleut et je préfère être là et boire mon jus d’orange. Je devrais peut-être appeler Sweet Lucy pour m’assurer qu’elle va bien. Normalement elle va bien, mes parents en prennent soin, mieux que moi, Sweet Lucy doit être heureuse. Je me demande pourquoi Zoé ne veut même pas la voir. Sweet Lucy est intelligente et mignonne. Le code que j’ai commencé dernièrement c’était…

Pendant quelques secondes Léo se met à penser en code. Avant de se souvenir qu’il est avec ce type qui le connait et il revient au monde. Moins flou, plus de bruit, et la voix du gars pas loin de son oreille.

- … je crois que si je ne t'avais pas vu, je pense que j'aurais été voler.

Léo réfléchit à ce qu’il vient de dire, il ne comprend pas, mais alors pas du tout. Il voudrait bien avoir un décodeur pour ces fichus gens qui utilisaient toujours un langage qu’il n’arrivait pas à décrypter. Léo le prend au premier sens.

- Tu avais un avion à prendre ? Demande-t-il très sérieusement.  

Si l’autre se met à rire, c’est qu’il a dit quelque chose qu’il ne faut pas, sans savoir quoi. Léo n’aime pas quand les autres se mettent à rire, comme si c’était lui le demeuré, alors que c’est tous les autres qui sont vraiment débiles. Avant, Zoé lui aurait expliqué et maintenant Zoé le traitait de pauvre type et des mecs inconnus qui le connaissait lui parlait sur la plage. Léo se frotte les cheveux. Ça l’agace. Il boit son jus d’orange, il est frais, mais ce ne sont pas des vrais oranges pressés, ça se sent. Léo ne sait pas si c’est important de faire la différence, ses parents lui pressaient des oranges. Là c’est autre chose, c’est tout, ça n’a pas le même goût. Il ne fait que constater. Léo n’est pas très attaché au fait de boire et de manger, il le fait pour vivre et c’est tout. S’il n’était pas obligé de le faire, il arrêterait.
Mais il dit quand même :

- Ce ne sont pas des oranges pressés.

Parce que c’est faire la conversation, avec cet inconnu qui le connaît. Il répond aussi à la question.

- Je réfléchissais aux gens qui ne savent pas ce que c’est réellement que l’océan mais qui disent qu’ils aiment l’océan. Est-ce que tu aimes l’océan ? Est-ce que tu sais ce que c’est ?

Léo ne se dit pas qu’il est fort possible que le type s’en fiche complètement de ses questions, du jus d’orange qui ne sont pas des oranges pressés, des gens qui ne savent pas ce que c’est l’océan. Il dit juste ce qui lui passe par la tête. De toute façon si l’autre s’ennuie, il n’a qu’à arrêter d’écouter, comme lui un peu plus tôt. Si ça se trouve le gars lui a dit un truc important, si ça se trouve il lui a dit qui il était, il lui a dit son prénom, ou bien qu’il était un policier et qu’il menait une enquête. Léo n’en sait absolument rien, parce qu’il n’a vraiment rien écouté.
Tant pis.

- Et je n’ai tapé dans l’œil de personne.

Ajoute Léo. Il montre ses deux paumes de mains au type.

- Je n’ai touché personne. Je n’ai pas pu leur taper dans l’œil.

Premier degré. Léo a du mal avec les expressions. Il en connaît certaine, il ne connaît pas celle-là. Léo regarde son débardeur, jette un coup d’œil à sa chemise qui sèche plus loin, puis regarde le gars, sans regarder ses yeux. Plutôt son front, sa bouche, ses sourcils, son oreille droite.

- Je n’ai pas froid aux yeux.

Il n’a pas froid tout court en fait. Se dit-il.

- Je n’ai pas besoin de tout enlever, j’ai déjà un peu séché mes cheveux.

Il dit ça comme si le gars était idiot. Pourquoi est-ce qu’il enlèverait autre chose ? Si ses cheveux dégoulinaient encore, d’accord, il aurait enlevé son débardeur. Mais là il n’a pas besoin.
Finalement l’homme lui dit qu’il le connaît. Donc c’est ça. Il le connaît. Et comme il le connaît, il veut savoir la troisième raison. Est-ce que c’est mauvais de donner la troisième raison si l’homme le connaît ? Léo ne sait pas. Si les policiers le cherchent, c’est qu’il n’est pas innocent, est-ce que cet homme sait qu’il n’est pas innocent ?
Si c’est un ami de Zoé et qu’elle lui a dit, c’est possible. Mais Léo ne sait pas.

- La troisième raison c’est que tu es un enquêteur qui enquête sur les gens.

Il ne dit pas « sur moi ». Il n’est pas si con quand même, malgré le fait qu’il a du mal à comprendre les gens.

- Mais si tu dis que tu me connais, c’est que tu n’es pas un enquêteur. Les enquêteurs ne connaissent pas réellement les gens, ils posent juste des questions sur eux.

Léo regarde encore l’homme, sans croiser son regard. Sa tenue, sa carrure, son visage. Rien ne lui vient, il ne se rappelle pas.

- Je ne sais pas qui tu es et tu sais qui je suis. Je ne sais pas pourquoi je t’ai oublié.

Léo a sûrement dû vraiment penser que ce type était stupide quand ils se sont rencontrés. L’était-il ? Parfois il le paraissait, et dans d’autres moments, il avait au contraire l’air intelligent et disait des choses pertinentes.

- Alors… Dis-moi qui tu es.

Léo réfléchit une seconde avant d’ajouter :

- Et en essayant de ne pas être trop ennuyant.

Sinon il va encore décrocher.

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyMer 30 Nov 2016 - 0:17

C'est pas moi...


[Alors. J'ai perdu la première partie de mon post l'autre jour (elle est restée à la maison) donc j'ai dû la réécrire. J'espère du coup que c'est pas trop mauvais par rapport à ce que j'avais écrit à la base :p Voilà voilà <3]

Ecouter, ne pas écouter, tel était le choix qu’on avait généralement dans toute conversation. Tel était aussi le cas quand on se retrouvait dans un bar avec pas mal de monde à l’intérieur, notamment à cause d’une douche qui n’en finissait pas. Enfin, les gens qu’il y avait autour d’eux n’intéressaient pas tellement Claunech. Même, il ne les intéressait pas du tout à l’heure actuelle. Il se contentait surtout d’observer, pour le moment, et si Lucifer semblait s’ennuyer comme un rat mort face à ce qu’il racontait, le démon n’en avait pas grand-chose à faire. Il n’avait qu’à cesser la comédie, s’il voulait faire autre chose… Et si ce n’en était pas une, alors, Claunech irait sans doute commettre un meurtre et massacrer le responsable de tout ce foutoir.

Mais il en fallait quand même beaucoup pour toucher à l’ange déchu. Et il fallait encore plus de chance pour en ressortir vivant si Lucifer se rendait compte qu’on tentait de le doubler. De ce côté-là, donc, Claunech ne s’en faisait peut-être pas trop. Sans doute. Il y réfléchissait, mais si Lucifer avait bien été sous l’emprise d’un sort, à l’heure où celui-ci cesserait de fonctionner, ce ne serait pas une bombe à retardement qu’il aurait à calmer, mais plutôt une bombe atomique qui allait tomber sur tout l’Enfer avant même qu’il ne sache dire un mot.

Si c’était ça, sans doute que Claunech achèverait tranquillement son martini avant de se pointer à son tour. Et du reste, si c’était plutôt un humain auquel il avait affaire, il aurait eu une chance de cocu pour le rencontrer sur les sept milliards d’humains qu’il y avait sur la terre. Surtout qu’il n’y avait pas trente-six mille vaisseaux identiques à celui que Lilith avait choisi. Alors bon…

Ce fut sur cette pensée qu’il s’immobilisa avec son verre dans la main lorsque l’homme lui demanda s’il avait un avion à prendre. Un avion ? Lui ? Il était sérieux ? Claunech avait bien essayé de voyager ainsi – et il ne s’était jamais fait prier pour avoir un siège en première classe, d’ailleurs.  Pour autant, le démon préférait largement voler par lui-même et sentir le vent en face que d’être assis dans un avion durant plusieurs heures. Et Lucifer devrait être assez doué pour le savoir, surtout assez doué pour comprendre le double sens qu’il avait infusé à ses paroles.

Voler par aérokinésie. Quelque chose de logique, d’évident, même, quand on le connaissait un peu. Alors lui balancer qu’il avait un avion à prendre… Soit il avait véritablement un trou de mémoire, soit il se moquait royalement de sa tronche et le démon envisagea un instant de lui lancer son martini au visage. Juste pour le réveiller un minimum, puisque la douche qu’ils avaient dehors n’avait vraisemblablement pas suffi.

Pensée qu’il faillit bien réaliser lorsqu’il commença à lui parler d’oranges pressées.
Mais qu’est-ce qu’on avait à foutre des oranges pressées, bordel ?

- Dis, tu es tombé sur la tête, ou je dois dire à tous les démons que tu es brusquement devenu accroc aux jus d’orange uniquement pressées ?

Une phrase franche, qu’il n’allait sans doute pas comprendre d’ailleurs, mais tout en étant mi-moqueur, mi-sérieux, Claunech pouvait ainsi le tester. Il voulait voir jusqu’où son pseudo-créateur pourrait aller dans son sens, notamment. Parce que l’homme devant lui semblait mortellement sérieux, et si cela l’amusait, Claunech allait quand même finir par le chercher vraiment, si ça continuait ainsi.

Quand il aborda le sujet de l’océan, par contre, le démon fronça légèrement des sourcils. C’était un sujet pour Léviathan, ça.  Il aurait eu quelques millénaires à son actif pour y répondre, surtout qu’on pouvait peut-être entrer dans des débats, à propos de sujets si vastes.

- Ca dépend. Léviathan te dirait peut-être que c’est la huitième merveille du monde et qu’elle égale peut-être les sept autres. Moi, c’est le ciel, mon élément. Mais l’océan a des contrées qui sont sans doute plus intéressantes et plus belles que tout ce que l’homme peut imaginer, alors je pense que l’océan vaut vraiment la peine.

D’autant qu’au fond, le ciel et l’océan se côtoyaient bien plus qu’on pouvait le penser...

Du reste, pour sa deuxième question…

- Quant à ce que c’est, je suis sûre que tu peux me sortir une magnifique définition comme tantôt.

Ton goguenard, à nouveau. Cette fois peut-être de manière un peu moins cachée. Laissant son coude appuyé sur la table, sa tête légèrement appuyée sur sa main, Claunech fronça quand même des sourcils quand il lui sorti qu’il n’avait tapé dans l’oeil de personnes et qu’il lui montra ses mains comme sorte de preuves. Genre. Lucifer était en train de devenir un bisounours ou c’était lui ? Parce que s’il fallait, il voulait bien se porter volontaire pour y remédier de manière un peu brusque et violente.

D’autant que soit Lucifer était devenu débile par une potion, soit son vaisseau était le plus stupide au monde – et il avait alors peut-être eu raison de le cacher à tout le monde. Ou alors, le bookmaker était tombé sur un humain très particulier, mais cela avait quand même bien moins de chance d'arriver.

De toute façon, Lucifer avait beau lui dire qu’il n’avait touché personne, ce n’était pas vraiment le genre de démon à rechercher la paix et l’amour très longtemps.  En fait, quand bien même il faisait semblant d’aider les humains, ceux-ci finissaient plus par pleurer qu’autre chose au bout du compte.  Sans compter que Lucifer aimait aussi la bagarre plus que les contrats posés et tranquilles… Et ici, il était décidément bien calme, il fallait le dire.

Après, Claunech voulait bien en déclencher une de manière tout à fait gentille et innocente, ceci dit.  D’autant que l’homme devant lui recommençait comme avant à ne plus le regarder en face. Ce qui l’intriguait assez. Genre, il n’avait pas une pustule en plein milieu du visage, à ce qu’il sache. Et même. Depuis quand celui qu’il avait toujours suivi regardait à droite, à gauche, sans en démordre pleinement avec celui qu’il avait en face ?

Il allait vraiment le foutre dans l’océan en fait. Il aurait une douche froide gratuite en plus d’une remise en place de ses souvenirs. C’était presque dommage que Léviathan ne soit pas dans le coin pour jouer avec eux deux d’ailleurs. Et puis, lui retremper ses cheveux l’énerverait peut-être assez pour qu’il essaie de les carboniser sur le champ.

S’il lui ne lançait pas son martini en pleine face, c’était une idée qui restait toujours dans un coin de sa tête.

Quoi qu’il en soit, Claunech se contenta juste de le regarder quand il lui balança qu’il n’avait plus à sécher ses cheveux. Soit. C’était une… vision des choses. De toute manière, c’était plus la « troisième raison » qu’il n’avait jamais dite qui l’intéressait. Et si l’idée de faire partie de la police l’amusa un instant, en tant « qu’enquêteur », le démon de la richesse dut bien avouer qu’il ne s’attendait pas vraiment à cette réponse non plus.

Mais celle-ci paraissait très logique à son interlocuteur, puisqu’il continua sur sa lancée. Ce qui lui faisait penser que l’homme en face de lui n’avait peut-être pas fait des choses les plus légales s’il pensait directement à la police en le voyant agir de cette façon.

Le problème, c’est que c’était censé être Lucifer, par un truand, un escroc ou que savait-t-il encore de typiquement « humain ».

Ce qui l’amenait aussi à se demander dans quelle situation il s’était fourré après sa rencontre avec Sytry et celle avec Lilou. Mais celle-ci était la plus divertissante quand même. De toute façon, avec Lucifer, on s’amusait vite tôt ou tard, même si ici, il était tombé sur un cas… particulier.

- Je ne sais pas qui tu es et tu sais qui je suis. Je ne sais pas pourquoi je t’ai oublié.

Ou alors il continuait à jouer la comédie. Première possibilité.

- Alors… Dis-moi qui tu es.

Ou il était vraiment sincère et Claunech faisait fausse route. Il arrêta de faire tournoyer son martini dans son verre et le posa sur la table tout en observant le double de Lucifer. Bon. Ne pas être ennuyant…

Alors ils allaient jouer aux devinettes.

- Je suis celui qui ait ruiné les trésors des rois de France, celui qui a causé le crash de 1929, qui ait renversé certains pouvoirs et permis à certaines personnes de s’enrichir comme des rois. Je suis celui que tu as surtout fait chier pendant un siècle en dormant comme un loir pendant cent ans. Et je suis celui qui veut te balancer dans la flotte pour te rafraichir un peu la mémoire aussi. Du haut du ciel, pour bien faire, je pense que ça serait plus efficace.

Claunech fit danser une piécette sur un de ses doigts avant de la faire tomber à l’intérieur de sa main et de refermer son poing dessus. Il continua sans faire spécialement attention à l’expression de son interlocuteur, un sourire presque provocateur sur les lèvres.

- Qui suis-je ?


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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyMer 30 Nov 2016 - 1:33

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C'est pas moi...


Ce type était bizarre. Plus bizarre que les autres disons. En tout cas, il parlait de démons. De démons. De démons. Léo bloqua là-dessus. Démons. Ça avait plusieurs sens. Dans l’Antiquité, un démon était un bon ou un mauvais génie (génie dans le sens « créature magique », et pas génie dans le sens « quelqu’un de très intelligent »). En Religion, démon faisait référence aux anges déchus, au diable et aux être maléfique.
Léo sait qu’il y a un troisième sens. Lequel déjà ? Le sens figuré, celui que Léo aime le moins parce que souvent, il a du mal avec ce qui est « imagé ». Démon : personne méchante, malfaisante. Pas un réel démon donc. Ou bien « Enfant turbulent ».
Les génies et autres créatures surnaturelles n’existant pas, démon devait donc désigner ces personnes méchantes. Ce type fréquente d’autres personnes qu’il qualifie lui-même de méchante. Est-ce que « les démons » n’aimaient pas les jus d’orange pressés ?
Et si ce type connaissait des « démons », est-ce que cela faisait référence aux activités illégales de Léo ? Est-ce que c’était comme ça qu’ils se connaissaient ?

- Les démons se fichent du jus d’orange. Et moi aussi.  Dit Léo.

Peut-être que « démons » n’est qu’un code. Léo n’en sait rien, dans le doute, il rentre dans le jeu du type.

- Et toi aussi. C’est déjà une information.

Puis le type reparle de Léviathan. Okay, Léo a compris. Ce type connaît un Léviathan, Léviathan n’est donc pas une symbolique, juste un enfant avec des parents comme les siens, qui ont des idées de prénoms différentes. Léo ne peut pas se moquer d’une personne qui a un prénom différent, il déteste qu’on se moque du sien. Cookie Léo.
Léviathan donc. Léo ne connaît aucun Léviathan, mais ce type connaît un type du nom de Léviathan. Se concentrer pour savoir la suite, parce que ça parle encore d’une troisième personne qui n’est pas là et dont Léo se fiche. Une histoire d’océan et de huitième merveille du monde.

- On ne sait pas si les jardins suspendus de Babylone ont existé, précise Léo, on a trouvé aucune preuve à ce sujet. Donc il est possible qu’il n’y ait eu en fait que six merveilles du monde, certainement pas huit, et l’océan n’a pas été classé comme tel.

Léo ne fait pas ça pour « ramener sa science » (expression qu’il comprend difficilement), il précise à ce type la vérité, c’est tout.

- Donc Léviathan raconte n’importe quoi. Encore un imbécile.

Quant au fait que le ciel soit l’élément du gars, que l’océan ait des belles contrées et qu’il vaille la peine, Léo le zappe. Sa merveille à lui, c’est plonger dans un code informatique, et s’il existait un monde composé uniquement de ça, Léo y déménagerait avec Sweet Lucy.
Le type demande une définition de l’océan et Léo obtempère. S’il est stupide (Léo n’était plus tout à fait sûr de ce fait) au moins ce type veut sortir de son ignorance, un plus pour lui.

- Un océan est un corps océanique d'eau salée qui compose une grande partie de l'hydrosphère de la planète. En termes d'hydrosphère, l'océan Mondial contient 97% de l'eau de la Terre en tenant compte des îles, volcans océaniques, ... Un peu plus de 71% de la surface de la Terre est recouverte par l'Océan mondial, communément divisé en 5 océans et en plusieurs dizaines de mers. Ainsi, l'océan Arctique, l'océan Pacifique, l'océan Indien, l'océan Atlantique et l’océan Austral Antarctique sont les cinq principales étendues océaniques terrestres. (1) Je ne m’intéresse ici bien sûr qu’à la définition des océans de la Terre, mais je pourrais m’étendre sur les océans extra-terrestres…

Léo a sorti ce discours sur un ton hyper monocorde, sans presque reprendre son souffle, et en ne voyant pas en quoi ça pourrait être super chiant, puisqu’il donne une définition claire de ce qu’est l’Océan, et que les gens devraient tous connaître. Léo n’a pas fait attention au ton goguenard du type. Il lui a demandé la définition, Léo lui en a donné une. Point barre.
La conversation prend de l’intérêt pour Léo en tout cas, un peu. Ce qui lui permet de s’intéresser plus au type, et de commencer à être réellement curieux à son sujet. Un gars qui s’intéresse aux définitions ne peut pas être un total abruti profond, n’est-ce pas ?
Donc Léo écoute ce que le type lui raconte quand il lui demande qui il est. La réponse le fait froncer ses sourcils. Parce que le type raconte n’importe quoi, des choses impossibles. Enfin… Il parle des rois de France, et ils ont existé, mais comme un gars qui a… À peine plus de vingt ans, aurait pu les ruiner ? Comment aurait-il pu provoquer le jeudi noir de 1929 ?
Et le reste ? C’était débile. Léo n’avait jamais dormi un siècle, il avait à peine 22 ans, comment aurait-il pu ? Le type conclu en disant qu’il veut le jeter dans la flotte, depuis le haut du ciel et Léo grince des dents.
Il y a deux choix. Soit ce type est complètement fou, soit il se fout de lui. Léo a du mal avec les gens, mais on s’est moqué plusieurs fois de lui, surtout quand il était jeune. Il ne sait pas pourquoi, mais les gens font ça. Ils se moquent. Et ce que faisait ce mec, c’était ça en fait non ?
Il n’a pas l’air fou. Il ne fait pas des choses folles. Il ne crie pas, il ne fait pas des grands gestes, son ton est assez calme. Et puis il pose la question « Qui suis-je ? » et Léo est sûr qu’il se fout de lui.

- Okay. Dit Léo. Je sais qui tu es.

Ça l’énerve. Il aurait dû le deviner tout de suite. Ce type est un de ces types qui se moquent des gens, peut-être une ancienne connaissance qui a trouvé drôle de venir faire chier Léo. Et Léo n’aime pas ça. Et puisqu’il veut jouer, Léo, malgré ses difficultés à comprendre les gens, connaît quelques jeux.

- C’est facile. Ça commence par C. Je te laisse trouver le reste.

C. Comme Connard. Pense Léo.
Léo jette un coup d’œil à l’extérieur. La pluie tombe encore à flot, mais peut-être que ce serait mieux d’être complètement mouillé plutôt que rester avec ce type. Léo rentrera chez ses parents, il mangera avec eux et verra Sweet Lucy. Sa famille. Des gens qui ne se moquent pas. Mais il va attendre un peu que la pluie s’arrête.

- Maintenant, je suis celui qui veut te balancer dans la flotte, fait Léo agacé.

Léo finit son jus d’orange. Et puisque l’autre parlait de démons (et sûr que ça aussi en fait, ça avait été pour se foutre de sa gueule) …

- Ou bien dans le feu, avec les démons !

Voilà, lui aussi pouvait « plaisanter ». Léo n’est pas stupide, il a du mal, c’est tout, pourquoi se moquer de ça ? Pourquoi se moquer tout court ? Léo soupire. C’est dommage, il pensait que ce type valait peut-être la peine. En fait non.
Malgré son énervement qui est visible par ses sourcils froncés, sa bouche fermée et tendue vers le bas, ses yeux un peu plissés, le pouvoir de Léo ne se déclenche pas du tout. Il faut des émotions plus fortes encore pour que son pouvoir, qu’il ignore avoir, se déclenche.

- Tu veux autre chose ? Demande-t-il froidement.

[HRP : (1) donc pour info j'ai eu la flemme de faire des phrases à moi, alors j'ai juste copié collé ce que racontait ce site : https://www.aquaportail.com/definition-5118-ocean.html]

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyLun 30 Jan 2017 - 13:57

C'est pas moi...


IPouvaient-ils dire qu’ils jouaient à un jeu ? Cela aurait peut-être été un peu loin, mais du reste, Claunech avait l’impression que leur conversation était remplie ou de lapsus, ou de sens-entendus. Voire des mots à double sens que ni l’un ni l’autre n’explicitait parce que cela leur paraissait logique, mais que chacun interprétait à sa façon sans le dire. Il y avait un hic dans cette rencontre quand même ; si ça avait été Lucifer, le bookmaker n’aurait même pas étonné que le bar soit déjà rempli de gens à moitié mort, soit à cause de l’alcool, soit à cause d’une bagarre qu’il aurait « incidemment » provoquée. C’était le démon de la discorde, après tout ; depuis sa révolte, plus il y avait de la rage, de la haine et du désordre, mieux il se portait. Le « Lucifer » qui se tenait devant lui, par contre… Avait dû avoir une sacrée perte de mémoire, si c’était bien lui. Au minimum.

- Les démons se fichent du jus d’orange. Et moi aussi.  

Claunech retint un ricanement. C’était majoritairement vrai, sans doute, même si certains d’entre eux devaient n’avoir aucun scrupule à utiliser autant de softs que d’alcool quand l’occasion se présentait.  

- Et toi aussi. C’est déjà une information.

- Je me fiche pas mal de ma boisson, se contenta d’acquiescer Claunech. J’aurais juste cru que tu choisirais autre chose en venant ici, remarqua-t-il d’un ton tranquille, cette fois sans ironie ni une quelconque moquerie.

Remarque que l’homme devant lui ne tiendrait peut-être pas compte, mais elle pourrait peut-être lui attirer une réaction que Claunech pourrait analyser par la suite.

Puis, le double de Lucifer rebondit clairement sur ses dernières paroles. D’accord, il avait énoncé Léviathan et de l’océan comme la « huitième merveille du monde ». Mais il n’en restait pas moins qu’il n’était pas sérieux non plus. Lui l’avait pris au mot… Et Claunech eut donc tout le loisir d’apprendre que les jardins suspendus de Babylone n’avaient peut-être jamais existé. C’était toujours intéressant pour sa culture générale, mais diable, on s’en fichait non ?

Visiblement pas. Ou en tout cas il n’était pas censé. C’était un autre aspect qu’il avait pu remarquer depuis qu’il l’avait trouvé sur la plage. Il le prenait au mot. Trop souvent pour que ce soit « normal » de la part de Lucifer. Sans compter qu’il lui sortait des explications qui lui paraissaient comme « évidentes » à l’entendre. Et si d’un côté, il semblait n’en avoir rien à foutre – il lui disait apparemment cela juste pour son information –, d’un autre côté, c’était quelque peu curieux de voir un jumeau de Lucifer comme une bibliothèque ambulante.  Genre, c’était Bélial qui était censé tout retenir, pas l’inverse.

Il n’en resta pas moins que l’homme devint lui en vint à la conclusion que Léviathan racontait n’importe quoi et que c’était un imbécile. Huuum. C’était marrant, mais il aurait mis d’autres personnes au rang des imbéciles. Genre Paimon ou Sytry. Même les humains, certains l’étaient vraiment et c’était à se demander parfois s’ils n’avaient pas de cerveau pour réfléchir un peu face aux pactes qu’on leur proposait. Mais soit. Il allait laisser couler, même si son affirmation était, disons, hautement discutable.

De toute façon, le démon n’aurait sans doute pas vraiment eu le temps de répondre puisque le double de Lucifer partait déjà sur une définition de l’océan. Ce qui eut pour effet de l’immobiliser, son martini dans la main, et Claunech le scruta comme s’il se demandait ou taper pour lui remettre les idées en place. Parce que genre. Il se moquait vraiment de lui en fait ?


- … Je ne m’intéresse ici bien sûr qu’à la définition des océans de la Terre, mais je pourrais m’étendre sur les océans extra-terrestres…

D’accord. Claunech reprit une gorgée de son martini qui se vidait lentement, et continua à regarder cet… humain ? sorcier ? mutant ? qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à Lucifer. Son ton monocorde ne l’avait pas dérangé ; par contre, sa manière de se comporter ne concordait absolument pas avec celle du chef des démons. Et de fait, il y avait tout lieu de croire qu’il avait en face de lui quelqu’un d’autre, en partant de l’option que Lucifer n’avait reçu aucun sort ou potion.

Donc donc donc. De là, comment allait-il partir sachant que sa… « devinette » ne lui plaisait apparemment pas ? Pas qu’il le prenait mal : si on ne le connaissait pas et qu’on ne savait pas sa vraie nature, il y avait tout lieu de croire que le bookmaker se moquait de sa tronche. Chose vis-à-vis de laquelle Claunech n’allait certainement pas culpabiliser – il s’en amuserait presque, s’il n’était pas en train de chercher à savoir qui était ce mec devant lui –, mais d’un autre côté, peut-être que ça l’avait suffisamment énervé pour que le type coupe court à toute conversation.

Peut-être. Ou peut-être pas. Puisque le double de Lucifer en question sembla reprendre la parole après s’être arrêté sur ce qu’il avait dit auparavant. Il savait qui il était, selon lui ? Tu parles, et lui savait qui il n’était pas.

Mais Claunech ne dit toujours rien. Pas vraiment pour énerver l’autre – même si bon, c’est déjà réussi –, plutôt pour avoir le fin fond de la pensée de ce double… assez étonnant.

En fait, après ce tour dans le bar, il irait directement en Enfer trouver Lucifer. Juste pour savoir s’il savait que son vaisseau avait un jumeau, que ce soit de sang ou non, il s’en fichait. Ce serait juste assez drôle à raconter. Et Claunech avait quand même hâte de voir sa tête, même s’il savait quand même qu’il allait en voir de toutes les couleurs s’il le cherchait trop.

Enfin, de toute façon, ce ne serait pas la première fois.  

Toujours en faisant tournoyer légèrement le reste de son verre, Claunech ramena son attention sur l’humain a posteiori devant lui, s’il ne faisait pas d’erreur.  

- C’est facile. Ça commence par C. Je te laisse trouver le reste.

Le démon haussa un sourcil et répondit avec un léger sourire, juste avant de terminer son martini.

- Good job. C’est presque ça.

Disons que le nom complet aurait été mieux, mais il n’allait pas insister. Après, s’il lui avait effectivement sorti son prénom, ça lui aurait encore fait revoir ses théories et ça l’aurait peut-être embêté. En tout cas, il y aurait eu bien plus de chances que ce soit effectivement Lucifer plutôt qu’un pauvre humain, qui peut-être ignorait tout de l’existence des démons, des sorciers et des mutants.  
 
Quoi qu’il en soit, il l’avait visiblement bien agacé puisqu’il lui sortit qu’il voulait le balancer dans la flotte et Claunech retint difficilement un ironique « Tu m’en vois désolé ». Maintenant qu’il pensait ne plus avoir affaire avec Lucifer, il avait bien envie de savoir qui c’était et le faire fuir n’était sans doute pas la meilleure solution pour le faire parler.

Quand il lui balança en revanche le feu des démons, il ne put résister.


- Ca va être difficile, même si tu peux en avoir à souhait ailleurs, mais pour la flotte, il y  en a souhait dehors si tu veux.

Bon, il aurait peut-être dû se taire, mais ça avait été trop tentant.

Il ne fallait pas non plus énormément de discernement pour voir qu’il l’avait énervé. La faute à sa devinette. Le tout était maintenant de voir comment le retenir un peu plus, ou, au moins, de poursuivre la conversation, même si celle-ci se faisait ailleurs. Aussi, quand son interlocuteur lui demanda froidement s’il voulait autre chose, Claunech fut direct, en ayant peut-être le plus grand toupet du monde.

- Oui, et son ton jovial, presque joyeux, risquait sans doute de faire grincer des dents l’autre devant lui. Pour autant, il reprit un ton sérieux, toute trace d’humour s’effaçant sur le visage du démon, même si son ton était toujours amène. Je peux savoir pourquoi, dans la même ville, se trouve deux jumeaux parfaitement identiques, dont le premier est disons, mon meilleur pote, et le deuxième se trouve devant moi, avec qui j’entretiens une conversation sans doute rempli de quiproquos ?

Lucifer n’avait sans doute pas meilleure occasion pour se foutre de sa gueule si c’était lui et qu’il jouait un rôle ; en revanche, s’il s’avérait bien d’un humain, qui allait de nouveau « analyser » ou rebondir sur ses dires, comme il l’avait fait auparavant, alors il risquait de réfléchir et d’essayer de lier les deux bouts. Au fond, c’était un peu le but. Dire cash ce que Claunech  envisageait comme possible, afin de voir sa réaction. Ou il lui dirait que ça n’avait rien à voir et qu’il était stupide, ou il lui dirait sans doute que ces chances-là étaient minimes. Ou il lui balancerait peut-être encore autre chose. C’était à voir.

Claunech s’adossa sur son siège, jetant un œil à son verre vide, et reprit la parole comme s’il n’avait jamais posé sa question auparavant.

- Sinon, tu veux un autre verre ? Il y a autre chose que des softs en passant.

Si c’était un humain, il pouvait toujours le tenter comme ça. En tout cas, il héla un serveur et attendit la réponse du double de son ami. De nouveau s’il ne faisait pas fausse route.

- Et sinon, en admettant que je ne te connaisse vraiment pas et que je t’aie pris pour quelqu’un d’autre, je peux savoir quel est ton nom ?

Il disait ça, il ne disait rien, mais ça valait toujours mieux de savoir qui il était, au fond.


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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptySam 4 Fév 2017 - 20:43

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Le gars pense que Léo aurait pris autre chose à boire. Peut-être pourquoi pas ? Un jus de pomme ou un jus de fraise. Le jus d’orange c’était bien aussi. Léo n’a pas spécialement réfléchi à sa consommation. Il se demande ce que le gars aurait pensé qu’il allait prendre. De l’eau ? Un jus de fruit particulier ?

Mais comme le type se fout de sa gueule de toute façon, ça n’a pas tellement d’importance non ? Léo ne fait rien pour qu’on se foute de lui, mais certains ne peuvent pas s’en empêcher, comme ce mister C. Puisque mister C, disait que Léo avait presque trouvé son nom.
Est-ce qu’il avait compris que c’était C comme Connard, ou est-ce qu’il s’appelait Connor, Charlie, Carl, Casper ou encore Caleb ? Aucun de ces prénoms ne lui disaient quelque chose en tout cas. Plus Léo parle avec ce type et moins il comprend. Il ne sait plus si mister C est fou, débile ou moqueur ou les trois. Il ne sait pas ce qu’il lui veut, si c’est positif ou négatif, et Léo commence à avoir mal à la tête à cause de cette rencontre.
Il pense à Sweet Lucy, il devrait s’assurer qu’elle va bien et qu’il ne doit pas rentrer, même s’il pleut encore. Mais l’autre le coupe en disant que ça serait difficile de l’envoyer dans le feu mais facile pour la flotte. Léo lève les yeux au ciel, peut-être qu’il devrait juste ignorer ce type en fait. Finir son jus d’orange et braver la pluie et rentrer.
Bon sauf que l’autre continue de parler et de dire n’importe quoi. En demandant à Léo un truc que Léo ne comprends pas vraiment.

- Je peux savoir pourquoi, dans la même ville, se trouve deux jumeaux parfaitement identiques, dont le premier est disons, mon meilleur pote, et le deuxième se trouve devant moi, avec qui j’entretiens une conversation sans doute remplie de quiproquos ?

Léo fronce les sourcils, se concentre. Moquerie ? Folie ? Ce qui est sûr c’est mister C raconte beaucoup de trucs bizarres et beaucoup de bêtises surtout.

- Je n’ai pas de frère et encore moins de jumeaux.

Léo réfléchit, ce qu’il vient de dire n’est pas tout à fait vrai, alors il précise :

- J’ai bien un grand frère, techniquement, mais il est mort donc tu ne peux pas le connaître. Alors je commence à penser que tu as dû t’échapper d’un hôpital psychiatrique, ce qui expliquerait que tu racontes n’importe quoi depuis tout à l’heure. En fait je préférerais ça que de savoir que t’es juste en train de te foutre de moi et que ça te fait marrer.

Puis mister C lui demande s’il veut boire autre chose. Autre chose que du soft. Léo ne voit pas de quoi il parle, mais il décide de rester encore un peu finalement. Toute façon il pleut et ça c’est vraiment horrible. Il veut bien prendre autre chose :

- Un jus de pomme, s’il vous plait, demande-t-il au barman.

En recommençant son manège avec l’argent saoulant le barman. Et puis mister C continue. Cette fois-ci il dit que finalement il ne le connaît pas et qu’il veut savoir son nom. Ou du moins c’est ce que Léo comprend. S’il ne le connaît pas, pourquoi il lui parle comme s’il le connaissait depuis tout à l’heure ? Ah oui, il pense qu’il est quelqu’un d’autre, un jumeau imaginaire ou Léo ne sait pas quoi. Vraiment, plus ça va et moins il comprend.
Il se demande si on peut devenir fou en trainant avec un fou, parce qu’il a un peu l’impression de le devenir là. Du coup, il hésite à donner son vrai prénom, ce n’est peut-être pas prudent.

Léo va vraiment avoir mal à la tête là. Il aime bien réfléchir pas de problème, c’est juste que là, il est tellement paumé, qu’il a l’impression de faire chauffer ses neurones dans le vide et que ça use son énergie.

- Léo. Je m’appelle Léo. Finit-il par dire.

Il va demander quelque chose, mais son téléphone sonne à ce moment là. Léo décroche pour se rendre compte que c’est son père pour donner des nouvelles de la petite et demander quand Léo rentre. Léo ne sait pas :

- Quand la pluie s’arrête peut-être, dit-il.

Le père doit avoir l’habitude des réponses évasives de son fils. Le père lui dit que Sweet Lucy va bien. Tant mieux. Léo demande pour lui parler et entend la gamine babiller à l’autre bout.

- Hey Sweet Lucy, dit-il. Je reviens bientôt d’accord ? Ne t’inquiète pas. Il pleut et c’est vraiment embêtant quand il pleut.

La petite doit reconnaître son père puisqu’à l’autre bout elle fait « papapapapa », mais Léo n’est pas sur puisqu’elle dit ça souvent. Ensuite il dit au revoir à Sweet Lucy et à ses parents et il raccroche. Pendant un moment il a oublié mister C. Et puis il se rappelle.

- Et toi ? Je suppose que tu t’appelles pas vraiment Connard, dit Léo.

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptyDim 26 Fév 2017 - 21:00

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L’avantage, il faut le dire, fut que le jumeau de Lucifer, si on pouvait l’appeler ainsi, ne tarda pas lui répondre quant à sa précédente question. Même si ce n’était pas vraiment satisfaisant. S’il en croyait ses dires, il n’avait pas des frères, et encore moins des jumeaux. C’était quelque chose qui n’avançait pas trop Claunech mais l’autre sembla se raviser et entrer plus dans les détails.

Un grand frère. C’était l’information qu’il lui donnait, mais cette piste ne semblait pas aller bien loin, puisqu’il était mort. En tout cas selon le type dont il ne connaissait toujours pas le nom. D’un autre côté, la ressemblance était frappante ; en partant toujours du principe que ce n’était pas Lucifer, il était impossible de ne pas faire le lien avec le vaisseau du roi des démons.

Donc, donc, donc. Où était la clé du mystère, si ce n’était pas son chef qui était devant lui ?

D’une oreille relativement distraite, jouant avec une piécette qu’il faisait tournoyer entre ses doigts dans la main, Claunech entendit que son interlocuteur commençait à penser qu’il était issu d’un hôpital psychiatrique et un léger sourire apparut sur ses lèvres. Quand on était un démon et qu’on commençait à avoir pas mal d’années à son actif, il n’était pas difficile de mieux connaître l’esprit des humains. Alors si des hôpitaux psychiatriques, il n’en avait pas vraiment fréquenté, peut-être en avait-il envoyé quelques-uns quand même au cours de son existence.

- […] En fait je préférerais ça que de savoir que t’es juste en train de te foutre de moi et que ça te fait marrer.

- Huum, je suppose que ce serait plus facile. Et si je ne suis pas en train de me foutre de toi et que je ne viens d’aucun hôpital psychiatrique, qu’est-ce que tu me dirais ?

A moins que l’Enfer ne soit considéré par les humains comme un asile de fous, c’était possible. Mais l’homme devant lui ne devait pas vraiment en avoir connaissance, si le bookmaker ne se trompait pas sur son compte.

Quoi qu’il en soit, Claunech était quand même sérieux quand il lui avait posé la question sur qui il était, même s’il était toujours tranquille et qu’il cherchait à comprendre le pourquoi du comment. D’ailleurs, il n’interrompit pas vraiment le manège de Léo lorsqu’il ressortit ses billets pour payer le barman. A dire vrai, Claunech lui lança un regard amusé, mais ne sauva pas pour autant le serveur en payant la part de celui qu’il accompagnait. Le démon constata juste qu’il était vraiment ancré sur les softs, et ce fut finalement lorsque le bonhomme du bar fut parti après qu’il eut lui-même commandé une nouvelle boisson que le double de Lucifer lui donna son nom.

Léo. Rien à voir avec Luciano, ou même le véritable nom de l’ancien ange de lumière – et de toute manière, si Léo lui avait donné ce nom-là, Claunech aurait vraiment considéré qu’il se foutait de sa gueule. C’était donc un bon point pour lui.

Le truc, c’est que puisque Lucifer avait un vaisseau parfaitement identique à celui-ci… Soit le dit grand-frère avait survécu, soit ils étaient encore dans un truc plus bizarre. Mais bon. Il avait une idée pour faire raviser l’avis de Léo, ou en tout cas, pour lui faire chauffer les méninges un peu plus.

Il empoigna donc son propre téléphone au moment où celui de Léo sonnait, et c’est alors qu’il entrait dans ses images qu’il se stoppa net et lança à Léo un regard sceptique. Il avait dit… quoi ? Sweet Luci ? Il se foutait de sa gueule ou il lui donnait un excellent prétexte pour commencer, par exemple, à lui remettre les idées en place, de la manière forte ? Parce que si Claunech partait maintenant de l’hypothèse qu’il avait devant lui un humain, écarter la possibilité que Lucifer se moquait de lui aurait été trop rapide non plus.

Mais son double semblait l’avoir totalement oublié, et si Claunech put comprendre qu’il parlait avec ses « parents », le Sweet Lucy lui resta quand même dans la gorge. D’ailleurs, ce ne fut que lorsque son appel se termina que le démon se réinteressa à ses images, et il trouva celle qu’il voulait au moment où Léo s’adressait de nouveau à lui.

Connard, hein ? C’était donc ce qu’il avait trouvé ?

- Et toi, je suppose que tu ne t’appelles pas vraiment Lucifer ? Ou, mettons, Luciano ?

Mais il allait le perdre à nouveau, s’il continuait ainsi, alors le démon opta pour la réponse à sa question.

- Claunech. Il lui avait dit que son nom commençait par un C, autant donc dire la vérité.

Ce fut sur ses paroles qu’il lui tendit son portable tandis qu’il l’invitait à regarder ce qu’il avait mis, comme si de rien n’était.

- Sinon, en admettant que ton frère soit mort, tu m’expliques ce qu’il fait là, sur cette photo, avec moi ?

C’était un simple selfie, mais Léo n’aurait pas de doute en voyant la photo que c’était un double de lui-même. Sauf s’il était bigleux, mais le démon en doutait. Tous deux se tenaient bien sur la photo et il n’y avait clairement pas de doutes à avoir sur le fait qu’ils se connaissaient.

- A moins que ce soit un dédoublement de personnalité, mais je crains que ce ne soit pas ça.

Claunech s’interrompit à l’arrivée du barman qui arrivait avec leurs boissons, et tandis qu’il prenait son verre, il regarda Léo d’un air relativement curieux. Comment allait-il réagir, avec son esprit si logique ?

D’ailleurs, il lui avait laissé son portable dans les mains, et il reprit la parole après avoir pris une gorgée dans son verre.

- Si tu n’es pas convaincu, il doit y en avoir d’autres. Tu n’as qu’à faire défiler les images. On était en plus de bonne humeur ce soir-là.

Enfin, ils avaient pas détruit tout un parc d’attraction, quoi.

Le laissant regarder s’il le voulait, Claunech fit danser le liquide dans son verre pour poser une autre question qui lui venait à l’esprit.

- D’ailleurs, c’est quoi ce nom ? Sweet Lucy ?

Il devrait essayer, juste pour voir. Ce serait excellent pour provoquer Lucifer, un de ces quatre.


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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptySam 4 Mar 2017 - 0:01

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- Huum, je suppose que ce serait plus facile. Et si je ne suis pas en train de me foutre de toi et que je ne viens d’aucun hôpital psychiatrique, qu’est-ce que tu me dirais ?

- Je te dirais que tu devrais consulter un psy, dit Léo très directement et honnêtement. Je ne sais pas quel remède existe contre la connerie par contre, désolé.

Léo, encore une fois, ne dit pas ça méchamment, mais le gars lui a posé une question, il a répondu. Voilà tout. Et oui il le trouve fou, bizarre et peut-être même un peu con. Il ne sait pas vraiment où se situer avec ce type. Il a encore plus de mal à le comprendre que la moyenne. Par moment il fait preuve d’intérêt et d’intelligence, et la minute d’après il redevient juste un gars vraiment bizarre.
Après l’appel à Sweet Lucy, le gars lui demande s’il s’appelle Lucifer ou Luciano.

- Léo, répète Léo. C’est pas mon prénom en entier, mais je préfère Léo. Quand à Lucifer, je suppose qu’il est de la famille de Leviathan, ajoute-t-il avec agacement.

Il commence à penser que ce mec est peut-être un mormon. Ça expliquerait BEAUCOUP de choses. Le fait qu’il soit si bizarre. Le fait qu’il soit vraiment vraiment si bizarre… Le fait qu’il parle de Démons, de Leviathan (bon pas le terme économique finalement, mais le monstre marin évoqué dans la Bible (ne pas se demander comment Léo sait ça)), de Lucifer maintenant.
Ce mec – Claunech donc comme il vient de le dire -  fait en fait partie d’une secte ! Léo sourit d’avoir enfin compris le fond de cette histoire. Et bien sûr il doit chercher des adeptes, et s’y prend en faisant semblant de connaître les gens. Ce mec n’est finalement pas con. Mais très malin.
Sauf que Léo n’est pas du tout intéressé par les sectes. Il sait que c’est de l’arnaque. Qu’une minorité de gens profitent d’illuminés pour leur pomper leur argent. Et Léo a Sweet Lucy et il ne peut pas rentrer dans une secte et la conduire là-dedans. Il va pour l’expliquer à Claunech, mais celui-ci est déjà reparti dans son délire.
Il lui tend son portable avec une photo dessus et demande à Léo, si son frère est mort, pourquoi est-ce qu’il est en photo, avec lui. Léo prend le portable, regarde la photo. En se concentrant longtemps, il reconnaît où est Claunech. Et parce que Claunech est en face de lui.
Léo a toujours une vision floue des gens. Surtout des gens qu’il ne connaît pas. Une vision déformée de la réalité. Comme au travers d’un prisme. Même de lui-même. Finalement il se regarde assez peu. Alors le gars à côté de Claunech… Ne lui dit rien du tout. Léo le regarde à peine à dire vrai. Claunech lui parle de dédoublement de personnalité. Puis lui dit de faire défilé les photos s’il n’est pas convaincu.
Léo obéit. Il passe les autres photos. Avec de la concentration, il remarque que c’est toujours Claunech et l’autre gars. Le même gars. Cheveux bruns. Voilà. Léo ne connaît pas ce type.  

- En tout cas, ce n’est pas mon grand frère, dit Léo, je ne sais pas qui c’est et je ne comprends pas pourquoi tu me montres ces photos.

Léo lui rend son portable. Claunech lui demande alors à propos du nom de Sweet Lucy.

- C’est un nom d’amour, dit-il.

C’est ce que ses parents lui disent. Cookie Léo, Sweet Lucy, des noms d’amour.

- Quand on aime vraiment vraiment une personne, alors on lui donne un nom d’amour. Sweet Lucy.

Il explique ça avec le même ton qu’il expliquait ce qu’était un océan.

- Par exemple, tu aurais pu t’appeler Candy Claunech, ou peut-être que tu t’appelles réellement comme ça, ou peut-être que quelqu’un t’appelle comme ça, mais tu ne vas pas le crier sur tous les toits. Si c’est le cas, ne t’en fais, je ne le dirai à personne.

Léo s’arrête de parler pour boire son jus d’orange. Puis regarde l’épaule de Claunech ou Candy Claunech :

- Par contre, je suis désolé, mais je ne tiens pas à faire partie d’une secte. Je pense avoir compris que tu es mormon ou quelque chose comme ça, mais ça ne m’intéresse pas. Je ne crois pas en Dieu d’ailleurs, je crois plutôt aux codes et aux mathématiques.

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MessageSujet: Re: C'est pas moi... [pv Claunech] C'est pas moi... [pv Claunech] EmptySam 25 Mar 2017 - 22:57

Liam \"Claunech" Taylor a écrit:

C'est pas moi...


L’un des avantages de Léo, pouvait-on dire, était peut-être sa franchise. Ou sa manière cash de dire les choses. Dans un cas comme dans l’autre, peut-être parce qu’il ne comprenait pas tout quant à l’existence que menait réellement Claunech, le spectacle était assez amusant à regarder. Surtout qu’il avait l’air de faire preuve d’honnêteté quand même. Le plus logique aurait peut-être été qu’il se foute de sa gueule, qu’il s’énerve, ou même qu’il quitte le bar, mais il semblait assez calme, malgré toutes les « bizarreries » que le démon était censé lui avoir dit.

Et de fait, le bookmaker ne pouvait pas vraiment s’étonner qu’il lui dise de voir un psy. C’était en soi un raisonnement typiquement humain, sauf qu’avec tout ce qu’un démon faisait au cours de son existence, un bon nombre de ces docteurs allaient prendre leur retraite anticipée si son espèce allaient les voir « pour se soigner ».

Quant à la connerie… Il y avait pire que lui, donc il ne s’inquiétait pas vraiment.

Du reste, cependant, il avait visiblement bien affaire à un humain « normal », et non à Lucifer. Sauf si celui-ci avait trouvé le moyen de changer de vaisseau, mais aux dernières nouvelles, cela ne semblait pas être encore le cas. Pas qu’il s’en plaignait non plus, cela dit. Pour le coup, Lilith avait fait un bon choix.

Après, puisque Léo, ainsi qu’il s’appelait, n’était pas non plus un démon, peut-être qu’il allait retourner vers des sujets plus… « normaux » pour le commun des mortels. Si on pouvait dire ça.

Et s’il lui en laissait l’occasion aussi. Parce que si Claunech était généralement patient et qu’il laissait bien couler les choses, il devait reconnaître que cet humain était étrange. S’il lui avait  passé son portable, c’était pour qu’il regarde les photos et qu’il comprenne – au moins – qu’il y avait un petit problème et qu’il avait double dans la nature. Mais Léo sembla totalement zapper qu’il avait un jumeau en vadrouille, soit qu’il n’y portait pas d’intérêt, soit… qu’il avait rien à compris à ce qu’il voulait dire.

D’un autre côté, le type en face de lui n’était pas un idiot. Preuve en était qu’il savait quand même lui définir l’océan et qu’il saurait sans doute lui sortir bien des choses. Juste… Il était enfermé dans sa logique ou dans quelque chose que Claunech avait un peu de mal à cerner complètement.

Dans tous les cas, soi-disant, ce n’était pas son frère. Soit. Le démon n’était pas convaincu pour un sou, mais il aurait facilement une autre source fiable, et pleinement concernée par la question, aussi.

Au fond, peut-être aurait-il pu lui expliquer, si Léo n’avait pas embrayé sur le pourquoi du « Sweet Lucy ». Dans un sens, il le lui avait demandé, c’était vrai. Mais qu’il lui réponde que c’était un nom d’amour lui fit hausser un sourcil, sans doute parce qu’il n’était pas convaincu du tout. Une seconde, même, il avait cru qu’il avait dû mal entendre, mais non, Léo semblait parfaitement sérieux.

… Un nom d’amour, sérieusement ?  
C’était là qu’il voyait qu’il avait surtout faire à un humain. C’était bien leur genre, d’inventer des surnoms, même si, a priori, Claunech n’aurait pas imaginé ça de Léo. Il lui semblait plus… « logique », trop « logique » pour penser à ce genre de choses. Mais au fond, c’était bien. Ca lui permettait d’avoir des surprises, l’un des grands avantages des humains, d’ailleurs. Ils avaient beau répéter les mêmes erreurs et ne pas changer sur certaines choses, dans certains domaines, ils continuaient à faire des choses extravagantes.

D’ailleurs, Claunech prit sur lui pour ne lui balancer aucune remarque ni aucune plaisanterie. Encore que. Le démon n’était même pas sûr qu’il les aurait vraiment comprises, s’il commençait à bien connaître Léo. Le démon grinça néanmoins légèrement des dents à l’énonciation du « Candy Claunech » et se radossa à son siège, faisant tournoyer légèrement le liquide de son verre.  

- (…) Si c’est le cas, ne t’en fais, je ne le dirai à personne.

- Ne t’en fais pas pour ça. Mon « père » n’était pas si désespéré que ça pour m’appeler ainsi quand je suis né.

Et heureusement. Puis, Lucifer n’était pas si stupide pour appeler ses démons ainsi.

La manière des humains de considérer les choses, par contre, était parfois sidérante. Un mormon ? Lui ? L’espace d’une seconde, Claunech regarda Léo avec un air sidéré, puis il ne cacha même pas son amusement. C’était qu’il lui en sortait des belles, il fallait le dire.

- Mais tu as ma bénédiction pour ce qu’il s’agit de croire aux codes et aux mathématiques, lui répondit-il du tac au tac, un grand sourire sur les oeuvres. Et quant à ne pas croire en Dieu, ricana-t-il, grand bien te fasse, ça vaut toujours mieux d’avoir sa propre opinion, de toute façon.

Ce n’était pas comme si les démons allaient pousser les humains dans les bras de Dieu non plus, de toute manière. Quoi qu’il en soit, Claunech reposa son verre sur le bar et enchaina directement :

- Quant aux mormons, sérieusement ? Je peux admettre que tu n’aies pas tout compris, puisque tu n’es pas la personne que je pensais au départ, admit-il sur un ton plutôt sincère, mais celle-là, on ne me l’avait encore jamais faite. Après, ça ne me dérange pas que tu penses ainsi, mais j’ai mieux affaire que de trainer avec des… gens qui sont coincés sur les croyances. Pour ne pas dire des « petits d’esprits ».

Claunech laissa passer un blanc, puis reprit :

- Je préfère de loin être libre comme l’air que m’enfermer pour des conneries.

En un sens, d’ailleurs, il restait assez indépendant des autres membres de son espèce. Peut-être parce qu’il ne préférait pas se lier au point de devenir dépendant d’un endroit, même s’il y avait des exceptions comme Bélial, ou Lucifer, évidemment.

Et du reste, peut-être était-ce parce qu’il contrôlait l’argent – le moyen le plus excellent pour emprisonner les humains de toutes les manières possibles et inimaginables – qu’il restait assez libre de tout ce que les humains pouvaient imaginer.

- Après, si tu t’y intéresses un jour ou l’autre, pour toi ou pour… ta fille, je pourrai toujours t’en trouver. Ils doivent se faire une joie d’accueillir de nouveaux membres.

Son ton s’était fait légèrement ironique, mais il n’en restait pas moins qu’il se moquait pas mal des mormons. Surtout sachant qu’il y avait des centaines de sectes parmi le monde.

- Alors tu t’intéresses aux codes et aux mathématiques ? A l’informatique aussi, du coup ? lâcha-t-il.

Ce domaine, avec son métier, il le maîtrisait pas mal. Puis, c’était une question qui lui permettrait peut-être d’en apprendre plus sur Léo. Il était curieux de voir ce qu’il pouvait lui réserver encore.


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