La glace et moi ça fait deux
Edriss & Chelsey

Edriss avait appris qu’à l’Institut, ils avaient mis en place une patinoire pour les fêtes. Le sorcier n’aimait pas Noël. Il trouvait cette fête idiote. Il passerait sûrement le réveillon tout seul, et ça lui convenait. Mais une patinoire ça l’intéressait. Pas que le professeur eut une âme d’enfant, ou joueuse. Juste que c’était un bon endroit pour observer, et découvrir le point faible des personnes. Edriss savait patiner, en plus. Si quelqu’un tombait, il saurait le rattraper, et la personne lui serait redevable. Et s’il y avait une chose qu’Edriss aimait, c’est qu’on lui soit redevable.
Le sorcier maléfique se dirigea donc vers la patinoire, qui était apparemment vide, ou presque. Ne se trouvait dessus, qu’une blonde, qu’Edriss reconnu. C’était l’une des professeurs de combat. Sans être parfaitement lié avec elle, il était déjà arrivé qu’il discute avec Chelsey Drake.
Edriss proféra une vague incantation en gaélique pour obtenir des patins. Il appréciait user de magie d’incantation avec la langue des irlandais et des celtiques. C’était son petit plaisir. D’autant que bizarre, cela semblait plutôt bien fonctionner. Edriss obtint des patins tout ce qu’il y a de plus simple, et il les chaussa sans attendre. Il aurait pu aussi en prendre dans les vestiaires de la patinoire, mais Edriss aimait posséder son propre matériel. Certainement parce que la plupart du temps, il faisait en sorte d’enchanter les choses qui lui appartenaient. Et aussi, parce qu’il n’avait pas envie de porter les mêmes patins que les gens du commun. C’était du pur caprice. Il termina de mettre ses patins qu’il pu voir la blonde s’effondrer à terre.
Il poussa sur ses pieds, glissant sans problème sur la glace, et avança jusqu’à Chelsey, s’arrêtant à temps. Il lui tendit de façon galante, une main. « Besoin d’aide, chère collègue ? » Intérieurement, Edriss était moqueur et méprisant. Il trouvait cela tellement ridicule, ces gens qui ne savaient pas patiner. Extérieurement, il paraissait plutôt juste amusé. Quoiqu’on pouvait discerner son mépris, qu’il ne cachait pas tant que ça. Edriss voulait bien faire semblant d’être du bon côté, mais ça ne l’empêchait pas de trouver les autres personnes que lui, inférieur à sa personne.

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Edriss & Chelsey

Edriss retira la main, quelques instants après que Chelsey ait refusé son aide. Bien, il ne l’aiderait pas. Ca serait toujours aussi amusant de la voir se démener autant que possible. De la voir glisser. De la voir tomber. Seul inconvénient : le professeur de potions savait que la jeune femme avait un pouvoir lui permettant de retomber sur ses pattes. Un peu de rire en moins. Le sorcier l’observa, gardant son petit sourire, reculant sur la piste d’un pas ou deux. Il glissait facilement. Déjà parce qu’il savait, ensuite parce que ces patins étaient spéciaux. Temporaires, mais spéciaux. « Très bien. » Il la vit se remettre debout, et resta silencieux le temps que Chelsey reprenne la parole. Elle le pensait de corvée de patinage. « Une corvée ? » lâcha-t-il sans avoir l’air de comprendre en quoi le simple fait de patiner sur la glace pouvait en être une. D’autant qu’admirer les gens se casser la figure, était un délice rare, et occasionnel. Même si en l’occurrence il n’y avait qu’Edriss et Chelsey sur la piste de glace à l’instant. " J'ai horreur de la glace mais vraiment " Ca se voyait sans mal. Chelsey paraissait comme une personne qui n’avait rien à faire là. « J’avais remarqué. Pourtant ce n’est pas si dur de patiner ». La petite touche de mépris qui sortit de sa voix à cet instant n’avait été que maigrement dissimulé. De toute façon, Edriss n’avait jamais prétendu être un gentil professeur. Il recula doucement, et pour se vanter de ses prouesses, tourna sur lui-même sans grande difficulté. Bien qu’il utilisa la triche pour cet exploit, il savait patiner quand même. C’était déjà mieux que Chelsey qui ressemblait à un chat dans l’eau. Cette pensée fit pouffer légèrement Edriss qui mit une main devant sa bouche. « Je ne suis pas là par corvée. J’avais juste envie de patiner un peu. S’il faut que je me donne en spectacle pour les élèves, ça ne me dérange pas ». Tourner sur lui-même, faire des prestations digne du patinage artistique. Edriss en était capable. Il ne pensa même pas à proposer à apprendre ce talent à Chelsey. Il se fichait bien qu’elle soit mauvaise, cela serait de toute façon un régal. « Mais il serait dommage que je me retrouve seul sur la glace ». Le sorcier désirait continuer de voir la professeur de combat patiner aussi mal qu’un enfant de cinq ans. Ca serait amusant.

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Edriss & Chelsey

Le sorcier remarqua que Chelsey partit de la piste de glace. Apparemment, elle n’avait pas l’air de supporter le somptueux combo d’Edriss et de la glace. Le professeur s’en fichait bien, il la méprisait d’autant plus, qu’elle se défilait. Il haussa les épaules quand elle lui balança le pique concernant le fait qu’il pouvait tout à fait se donner en spectacle. Edriss tourna sur lui-même pour la narguer. Il savait qu’il ne la narguait pas vraiment. Il avait bien compris que Chelsey n’aimait pas la glace. Tant pis, lui au moins profitait de la patinoire. Alors que Chelsey alla se poser plus loin, Edriss patina un peu. Il était un peu tout seul, mais ça ne l’empêchait pas de profiter. Il voulu tester la dextérité de ses patins, et fit des choses plus ou moins improbable avec. Ces choses s’apparentaient clairement à du patinage artistique. Il tournait parfois sa tête vers Chelsey. Peut-être pouvoir si elle s’ennuyait, si elle était impressionnée…L’ego du professeur était à son comble après tout. Alors qu’il n’était qu’un tricheur. Mais comme tout ego qui se sent flatté, il arrive toujours un problème : Edriss, en pleine toupie, glissa donc dans une mauvaise position, et ses patins eurent beau être magique, il tomba. Atterrissant sur les fesses, il sentit toute la honte et la frustration lui remonter à la tête. Edriss avait beau sembler être une personne mature, il n’en restait pas moins un enfant capricieux, pourri gaté, et facilement colérique. Il fronça ses sourcils. Il aurait pu gonfler ses joues, que le portrait aurait été complet. Il avait tout de l’enfant vexé de s’être trompé. Edriss se releva, fit comme si de rien n’était, mais ne se donna plus en spectacle. Par contre, mieux valait éviter de le provoquer suite à ça. Il eut quand même l’audace de tourner son regard vers Chelsey, voir si elle se moquait ou non. Il se demanda d’ailleurs si, c’était le cas, s’il pouvait s’amuser avec son sang.

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Edriss & Chelsey

Elle ne semblait pas se moquer. Finalement, c’était un bon pour elle, puisqu’Edriss resta zen et n’alla pas s’amuser d’elle. N’empêche qu’il sentait une douleur au coccyx, qu’il saurait sûrement régler d’un sort, ou d’une potion. Mais il ne s’abaisserait jamais à le faire en la présence de Chelsey. Il avait assez de ridicule comme ça. Il préférait continuer de faire le fier, et de faire comme s’il n’avait pas mal. Il entendit l’autre professeur l’appeler, et tourna sa tête vers elle. Edriss se retint de bouillir, et de faire son monsieur pas content, et préféra faire comme si de rien n’était. « Non ça va. Je n’ai rien. » Elle n’avait donc rien vu. Du tout. En même temps, elle semblait plongée dans son téléphone, alors du coup, ça s’expliquait. Mais Chelsey avait sentit le cœur du sorcier s’accélérer. Bien sûr, Edriss se rappelait de son pouvoir. Maudit sens félins. « Tu peux retourner à ton téléphone, bien que tu rates quelque chose ». Sous-entendu, que ce qu’il faisait était vraiment génial. Mais Edriss n’avait plus très envie de continuer maintenant qu’il s’était lamentablement éclaté sur la piste de glace. Ainsi, il s’avança vers la sortie, et fit comme si de rien n’était. « Mais je commence à fatiguer. » Ou pas du tout. Il se posa donc en dehors de la piste, posant son postérieur non loin de Chelsey. Ca ne voulait pas dire qu’il avait envie d’être près d’elle. Juste qu’il voulait attendre que sa douleur s’estompe, et peut-être pourrait-il aussi peaufiner son sort sur ses patins. Faire en sorte de ne plus tomber. C’est ce qu’il entreprit d’ailleurs de faire, s’exprimant en murmurant, en gaélique, réfléchissant aux rimes.

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Edriss & Chelsey

Edriss ne se préoccupa pas du fait que Chelsey pouvait s’inquiéter pour lui. En fait, il trouvait ça ridicule que des gens puissent s’inquiéter des autres. Lui-même vivait très bien le fait de n’aimer que lui. Edriss tiqua pourtant, quand elle lui dit qu’il était un peu pâle. Il n’était pas pâle. Pas qu’il sache en tout cas. Il aurait eut un miroir sur lui, que le sorcier aurait vérifié son teint. « Je ne suis pas pâle, j’ai sûrement froid ». C’est ça bien sûr, le froid. Edriss n’avait pas si froid que ça. Un peu, c’est vrai. Mais pas suffisamment pour avoir la tête blanche et le nez rouge. Comme il avait été coupé en faisant son sort, et qu’en plus, les paroles de Chelsey l’avait exaspéré, il décida de s’amuser un peu de son sang. Il fit tourner son doigt discrètement, alors que celui-ci était posé de façon être caché. Cela risquait de donner un effet « amusant » puisqu’il faisait tourner le sang. Edriss s’arrêta au bout d’un moment, puisque Chelsey risquait de trouver très étrange qu’il la fixe comme ça. Ainsi, au bout de cinq secondes, il s’arrêta, et retourna à son sort en gaélique, râlant en irlandais au passage, plus fort que ses murmures de sortilèges. Son sort peinait à marcher. Il le sentait bien. Edriss tourna sa tête vers Chelsey, voir s’il pouvait s’amuser à nouveau.

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Edriss & Chelsey

Apparemment, elle ne s’était posé aucune question suspecte sur l’origine de ce qu’il venait de produire. Edriss ne se demanda pas pourquoi. Peu de gens soupçonnaient qu’il puisse être la cause de ça. Du coup, alors que le professeur se demandait s’il pouvait recommencer, Chelsey lui adressa la parole. A nouveau. Lui demandant des nouvelles sur ses cours. Edriss leva un sourcil, puis soupira. En quoi cela pouvait l’intéresser ? Enfin, Edriss accepta quand même de répondre à cette question, bien qu’il la jugeait stupide : « Bien sûr que ça va. Mes cours se passent toujours bien, sinon je fais en sorte que ça soit le cas. » Et comme Edriss était du genre bien cruel, il regorgeait d’idées pour punir ses élèves. Il ne les traumatisait jamais, parce que le professeur savait qu’il devait se retenir, mais il savait les faire se tenir sage et attentif. Il observa ses patins qu’il ne pouvait pas enchanter. Il pouvait toujours réessayer un sort, mais n’était franchement pas sûr d’y parvenir. Alors il se leva à nouveau. Et s’il patinait à nouveau ? Ca serait toujours mieux que de perdre du temps à parler de ses élèves. Et cette fois, il ferait attention de ne pas avoir l’air ridicule. Il se dirigea vers la piste.

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Edriss & Chelsey

Edriss n’avait pas conscience combien il pouvait être irritant : il aimait l’être, c’est tout. Il retourna sur la piste de glace sans prendre en compte le fait qu’il n’était pas suivi par Chelsey. Il s’en fichait bien, tant qu’il pouvait faire son « beau ». Arrivèrent alors quelques élèves, enfin. Ceux-ci allèrent s’asseoir non loin de la professeur de combat, et d’autres vinrent sur la piste. Aussi mauvais et farfelu que le sorcier était, il ne sut résister à l’envie de provoquer des accidents. C’est ainsi que partout où il passait, il tournait rapidement sa main en fixant une tière personne. Celle-ci sentait son sang se mettre à être bizarre, et perdait l’équilibre. Edriss dissimulait comme il pouvait des rires. De toute façon, sur la piste, il y avait aussi plusieurs élèves bien mauvais, alors. Il alla soudain se pencher vers les bords de la piste, faisant face à Chelsey. « Tu devrais venir, il y en a des plus mauvais que toi. » Il aurait pu juste ignorer la blonde, mais Edriss ne savait jamais résister à l’envie de balancer un pique bien comme il faut.

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Edriss & Chelsey

Edriss fut déçu de constater que Chelsey ne bougerait pas de sa place. Il aurait aimé la voir se ramasser. Ca aurait pu être parfaitement distrayant. Il retint un soupir agacé, décidant de ne rien montrer de son exaspération. « Comme tu le souhaites, si tu veut te les geler sur ce banc » Edriss se demanda s’il pouvait encore utiliser soit un sort, soit son pouvoir, puis décida que de toute façon, il avait mieux a faire. Il retourna sur la piste, et recommença à se moquer des élèves qui tombaient, de ceux qui ne savaient pas patiner, en les aidant à tomber. Edriss prenait plaisir de ce qu’il faisait, sauf qu’il se rendit compte que cela vidait la piste. Agacé de constater que les gens n’avaient pas le courage de rester, il cessa son petit jeu au bout de quelques minutes. La piste commença à être très remplie, et Edriss qui n’avait pas la patience de supporter ça, et qui de toute manière fatiguait, se demanda s’il ne pouvait pas partir de la patinoire. Il s’était suffisamment amusé pour la journée. Il tourna son regard pour voir si la blonde était toujours là. Après tout, le professeur ne voyait pas comment elle aurait pu rester là à poireauter.