Sujet: Re: Mortem Vitam - ft. Lydia Mar 26 Jan 2016 - 21:29
Mortem Vitam
ft. Lydia
Tout le monde semblait s'en vouloir de quelque chose. Lydia s'en voulait en pas avoir pu contrôler correctement son pouvoir, tandis que Zyan s'en voulait de pas avoir fait en sorte que les choses se passent plus calmement. Tout le monde s'en voulait et tout le monde semblait d'accord pour passer l'éponge sur ces petits aléas. Le sorcier ne porta en aucun cas cette réussite, la chance y était pour beaucoup selon lui, mais il préféra ne pas partager cet avis avec Lydia. Elle avait suffisamment vécu pour ce soir. Il esquissa un sourire.
- Oui...ça a un peu marché. Dit-il, cachant son mécontentement derrière ce sourire. Zyan comptait cette expérience comme un échec. Ce n'était pas son but d'invoquer une telle créature. Le sorcier observa une dernière fois la dépouille du monstre. Il fallait effacer les preuves de son existence, il fallait effacer la moindre trace de cette soirée. Avant de s'éloigner de ce cimetière, Zyan invita Lydia à entamer le chemin du retour. Il l'a rejoindrait dans quelques secondes, juste le temps nécessaire à rétablir un semblant d'ordre.
Le sorcier approcha de la dépouille purulente, ce n'était qu'un amas de chair et d'organe pourri. Il passa sa main au-dessus des déchets, lorsque ceux-ci commencèrent à disparaître, se disperçant dans les aires, se désintégrant au fur et à mesure que Zyan concentra un peu de son pouvoir. Bientôt, la bête disparus pour de bon. Le sorcier pu alors rejoindre Lydia.
- J'imagine que la disparition du gardien se fera remarquer...plus particulièrement s'il possédait une famille. Dit-il en se mettant au niveau de Lydia. Il s'efforça d'ignorer la puanteur qu'ils généraient. Ensemble, ils sortirent du cimetière, atterrissant sur le petit parking où seul le véhicule du gardien était encore stationné. Zyan s'en occupa de la même manière que pour faire disparaître la dépouille de la créature. Le véhicule se retrouva bientôt rongé dans son intégralité, comme un morceau de bois dévoré par les mites. Bientôt, le vieux pick-up s'évapora dans les aires. Le sorcier préférait ne pas trop attirer la curiosité sur cet environnement.
- Personne ne doit savoir. J'y tiens vraiment. Si jamais on te demande quoi que ce soit...nous étions au Rogus ce soir. Nous avons bu un verre entre amis et puis nous sommes revenu à l'Institut. Compris ? Si oui, alors nous pouvons y aller cette fois. Je crois qu'une bonne douche sera la bienvenue.
Zyan arqua un nouveau sourire, puis continua sa route en compagnie de Lydia. Il faisait confiance quant à la discrétion de la sorcière. Après tout, tout son intérêt était à ce taire sur ce qui s'était passé. Jouer avec les morts, ce n'était pas la chose à faire lorsque l'on se voulait sans reproche, de parfait petit sorcier. C'est exactement ce que Zyan voulait que l'on croit d'eux en ce moment même. Il avança, l'air sûr de lui, comme s'il avait déjà oublier ce qui venait de se passer.
Sujet: Re: Mortem Vitam - ft. Lydia Jeu 28 Jan 2016 - 19:12
Les choses allaient de mieux en mieux, pas au point de sauter de joie, la jeune femme gardait toujours une part de tristesse, de peur, de colère, mais elle se calmait, et reprenait ses esprits progressivement jusqu'à pouvoir tenir debout sans tituber, ni avoir envie de s'effondrer. La mort du gardien devant leurs yeux était, bien qu'ils ne le connaissaient pas, un événement tragique dont la demoiselle ne se rendait toujours pas compte. Sous le poids de ces trop fortes émotions soudaines et violentes, ses pensées avaient décidé de saturer quelques scènes de cette nuit, qui lui reviendraient par flashs de temps à autre et iraient jusqu'à hanter ses rêves. Lydia n'était pas prête d'oublier ces frayeurs nocturnes, mais encore moins d'en parler et ainsi de s'en libérer. De toute façon, elle ne pouvait pas, par promesse, par égoïsme également. Un chemin du cimetière était joncher par leur passage, qui avait laissé des traînés de sang, des carcasses à peine reconnaissables, des impacts à cause de la foudre. L'obscurité cachait encore pas mal de ces détails d'horreur, commençant à avancer, elle eut l'impression de fuir toutes responsabilités face à ce drame. Ce n'était pas juste. Mais elle était sûrement trop lâche pour avouer quoique ce soit. Si sa famille se vantait d'avoir eut une enfant aussi droite qu'elle, que penseraient-ils dans ce genre de situation ? Elle ne voulut pas se retourner sur son camarade qui, sans doute, s'occupait de faire disparaître leurs traces à l'aide de son pouvoir dont elle ne connaissait pas clairement les propriétés. Revenant vers elle une fois le travail accomplit, il évoqua le défunt. Sur le coup, la sorcière ne répondit pas, mais lorsqu'elle vit Zyan se débarrasser de sa voiture, enlever ainsi toute trace d'un être humain innocent, elle ne ressentit que du dégoût, une nouvelle fois. Mais, à la différence dès autre, présentement, c'était d'eux-même qu'elle était écœurée. Plus jeune, elle avait appris que la dignité d'une personne, demeurait plus ou moins ce que le prix était à l'objet. La dignité, c'était cette chose qui tendait à montrer à quel point une personne restait irremplaçable, à quel point elle était unique. Pouvaient-ils ainsi, aussi aisément qu'on balayerait une pièce, laisser s'échapper cette dignité ? Celle d'un humain, dont la seule erreur avait été de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment ? C'est en continuant de parler que le jeune homme la sortit de ses songes, lui rappelant à quel point il était primordial de se taire, et de ne plus évoquer ses souvenirs, les troquant pour de nouveaux qui leur serviraient d'alibi. Honteusement, l'étudiante hocha la tête, refoulant de ce fait ses émotions. Elle n'en parlerait pas, n'en évoquerait même plus quelques détails avec lui, et chaque fois qu'elle y penserait, elle chasserait à coup de force mentale, d'incantations ou encore de potions ses affreuses images. Quoiqu'il arrive, elle saurait se taire. Portant un sourire, le visage du sorcier s'apaisa, reniant définitivement cette nuit. Laissant de côté son air dévasté, Lydia fit de même, et ainsi suivit la malhonnêteté de son camarade. Cette nuit là, un cadavre et un supposé vivant avaient disparu. Et avec eux, une part de justice.