[Abandonné] Crime culinaire. ~ Morgan

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Le couvre-feu n'allait pas tarder à tomber, ce n'était plus qu'une question de minutes, voire peut-être même de secondes, on ne savait pas trop le nombre d'heures qui défilaient lorsque la concentration était présente. Finissant de ranger son matériel de nettoyage, après avoir astiqué vitres, tables, sols, tableaux et chaises, Lydia, exténuée par sa journée de cours suivi de sa soirée dans la peau d'une femme de ménage, ferma le placard à clef. Retrouvant les couloirs de l'institut, elle vérifiait les diverses portes et verrouillait celles oubliées. Répétant cette même routine presque tous les soirs, elle savait à présent quelles salles étaient les plus en désordre, combien de temps lui suffisait pour tout ranger, et surtout, le nombre de fois où son ventre allait gargouiller entre la première pièce et la cafétéria. La cuisine était également un lieu qu'elle devait nettoyer, et faire attention à bien refermer. C'était presque une épreuve de ne pas se servir, de rester forte et ne pas craquer devant toute la nourriture qui se présentait à elle, cette grande gourmande. L'envie criait, mais la raison hurlait bien plus fort, c'était pour cela qu'à chaque fois, elle finissait par renoncer à cette petite voix déraisonnable qui murmurait de laisser un peu parler son côté moins coincé. Cette soirée-là, après avoir nettoyé toutes les tables du réfectoires, la sorcière fut également contrainte de s'aventurer dans les coulisses -où tout se préparait- pour mettre de l'ordre, et vérifier que rien n'était resté allumé. Avant, c'était une de ses collègues qui avaient pour tâche de le faire, néanmoins cette-dernière était subitement partie, ne laissant qu'une vague excuse racontant qu'elle ne voulait pas faire cela toute sa vie, qu'elle était bien plus ambitieuse et visait un avenir et une vie professionnelle plus bénéfique pour elle ainsi que mieux payée. De ce fait, ce fut à la dernière recru, et accessoirement la plus jeune, de remplacer et reprendre son poste abandonné, ses habitudes, ses objectifs, et avec, la tentation de grignoter en cachette. Arrivée devant les cuisines, elle ouvrit et passa un rapide coup d'œil pour vérifier l'état des lieux, ne souhaitant pas s'attarder sur place -puisque que des devoirs d'étudiant l'attendaient parallèlement dans son dortoir- elle acheva bien vite ce travail, et se retrouva à insérer la clef dans la serrure puis de la tourner dans un grand "clac", traduisant que tout était bien verrouillé. Mais un silence s'ensuivit puis un second bruit : Lydia venait de rouvrir la porte, puis fit quelque pas dans la salle. "Bon, ce ne sera que l'histoire d'une miette de dessert, ils en font toujours trop..." pensa-t-elle pour se donner bonne conscience dans son délit. De nouveau, sa part dominante de gentille fille obéissante l'obligea à faire demi-tour et encore une fois, à fermer l'issu et la bloquer. Refusant tout accès au contrôle à ses envies. Elle resta ainsi, immobile, stupidement devant l'entrée. Un coup la main le long de son corps, la seconde d'après les doigts pianotant sur la poignée. Que faire ?

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“ Crime Culinaire ”

Le sport. L'une des choses qui occupait le plus le coeur de Morgan. Lorsqu'il était sous son apparence masculine cependant. Parce que courir avec des seins, c'était l'horreur. Grande découverte pour ce mutant qui avait pourtant appris l'existence des soutiens-gorge. Non, quand même pas mais limite. Cette soirée là, le Collins avait courut sur de longs kilomètres, s'éloignant de l'institut pour en revenir 2heures après. Autant dire qu'il avait bien transpiré et que le tee-shirt était imbibé d'une sueur bien méritée. Passant devant une épicerie, l'un des pêchés capitaux prit le dessus : la gourmandise.

Grimpant les escaliers quatre à quatre afin de rejoindre sa chambre et le confort d'une douche brûlante, Morgan ne se laissa qu'une dizaine de minutes sous l'eau. Car si la propreté était quelque chose d'important chez lui, deux autres choses l'étaient encore plus : manger et dormir Et là, le premier besoin urgeait. Dans sa chambre, un sac remplit de bonbons, et autres ingrédients sucrés attendaient bien sagement l'arrivée de leur maître et de leur futur magicien. Parce qu'il en fallait de la magie, pour transformer du sucre, du lait, de la farine et du chocolat en délicieux gâteau nommé Cookie, ou synonymement parlant : le meilleur gâteau du monde.

Lors de sa visite à l'épicerie, alors qu'il traversait les allées avec une rapidité alarmante -le magasin n'allait pas tarder à fermer- , une folle envie de cuisine se fit ressentir. Créant de toute pièce un plan machiavélique, il avait donc décider de suivre sa gourmandise culinaire. Dans la chambre, le plan était totalement composé : prendre une épingle à cheveux que lui avait donné Layla -une parmi une vingtaine- et ouvrir la cuisine. Après tout, c'était comme ça qu'il faisait dans les séries, non ? Rentrer dans la cuisine devrait être un jeu d'enfant. Et à ce moment là, le meilleur resterait à venir. Morgan s'en léchait déjà les babines. Un plan parfait. Dans sa tête.

Sortant de sa caverne d'ours, le blond dévala les escaliers rapidement mais surtout, avec la plus grande discretion. Il ne devait pas se faire repérer. Le personnel pourrait vite découvrir ses futurs méfaits. Et pas question d'aller se coucher sans avoir mangé de cookies maison. Les bonbons présents ne serviraient qu'à le faire patiente durant la totalité de l'opération.

Le chemin se passa sans soucis. C'en était presque formidable. Hein ? Ah ben non. A peine Morgan venait-il de tourner à un coin qu'il entendit des pas venir vers lui. Zut. Il hésita entre rebrousser chemin et recommencer son parcours, ou bien tenter le tout pour le tout et foncer en cuisine, crocheter la serrure et s'y cacher. Tant pis. Il fallait foncer. Prenant ses jambes à son cou, Morgan se dirigea en courant -mais toujours le plus silencieusement possible- vers son paradis. Plus que quelques mètres le séparaient du tournant et de la porte. Sur les derniers mètres, juste avant son virage, Morgan tenta un coup d'oeil en arrière pour voir si la personne était dans son champ de vision. Non, parfait.

BAM.

En fait, son esprit n'avait pas imaginé la possibilité de rencontrer un obstacle devant cette porte... Encore moins un être humain. Son front heurta donc un autre front, offrant une douleur assez vive sur le coup.

"Gnnn..."

Reculant sous le choc, il posa sa main sur son front, les yeux plissés, geignant tel un gamin. Ce n'est qu'après que son cerveau réagit, pour lui faire comprendre que ce qu'il venait de se passait... Engendrait une autre personne. Qui devait aussi avoir mal du coup. Rouvrant ses paupières, il fit face... A une jeune femme.

"Désolééé-éé-éé-ééé..." s'empressa de dire le mutant. S'occupant tantôt d'elle -mentalement- tantôt du couloir d'ou il venait, il souffla en s'apercevant que la personne qui arpentait l'endroit était parti dans une autre direction. Reportant son attention sur la brunette, il se frotta l'arrière de la tête, gêné.

"Pas trop d'mal?"

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Tandis que l'esprit de Lydia oscillait entre l'envie et la raison, que sa main tantôt heurtait la poignée de la porte de la cuisine, tantôt revenait se positionner dans le prolongement de son bras le long de son corps, des bruits de pas se firent entendre. Dubitative quant à son origine et sa destination, la jeune fille ne bougea pas et garda une oreille attentive au son. Mais ces-derniers semblaient se rapprocher, et de plus en plus vite, aussi elle ne put s'empêcher de paniquer. Ne sachant que faire, elle regarda précipitamment autour d'elle avant d'extirper en toute hâte la clef de la serrure de la porte, et d'insérer le trousseau dans sa poche. Elle remit rapidement son badge sur son haut -qu'elle avait enlevé vers la fin de son service- pour permettre de justifier sa présence ici, au cas où elle se ferait prendre. Après tout une femme de ménage après le couvre-feu avait plus de justification pour expliquer sa présence ici, qu'une étudiante. Néanmoins en faisait ça, elle risquait de perdre son emploi, et cette option était impossible à envisager. Sans revenu, elle ne s'en sortirait plus, de plus, avec ses horreurs, un travail en dehors de l'institut qui ne demandait que peu de qualifications et respecterait son emploi du temps serait assez difficile à trouver. Il fallait alors qu'elle s'échappe et sans aille discrètement et au plus vite. Mais impossible de prendre le virage qui précédait la cuisine sans risquer de se aire avoir, et les pas qui semblaient encore plus proche. Elle se sentit prise au piège, il fallait tenter le tout pour le tout. Sa décision était prise, puisque rester planter là n'allait mener à rien, il fallait au moins essayer de s'en aller. Si on la trouvait, la punition serait la même. Aussi, elle tourna les talons d'un coup prête à s'en aller, mais à peine ce geste fait, que son front rencontra celui de quelqu'un d'autre. Dans le choc si soudain, et violent, elle se fit reculer d'environ deux mètres, et posa sa main sur sa futur bosse en fermant les yeux et serrant les dents. Elle pouvait sentir la douleur se rependre comme le fruit d'un raisonnement. Sur le coup, Lydia ne fit pas attention à la personne qui l'avait bousculer. Mais après quelques secondes, lorsque la sensation s'estompa assez pour enlever sa paume de son front, elle rouvrit les yeux. Elle vit un jeune homme, très sûrement un étudiant et non un salarié de l'établissement, qui semblait avoir autant mal qu'elle. Lorsque lui aussi reprit ses esprits, il s'empressa de s'excuser, tout en -de temps à autre- surveillant le couloir.
La jeune fille lâcha un soupire soulagé et ne put s'empêcher de sourire, d'une part gênée, mais aussi rassurée. Elle s'excusa également alors que l'individu s'inquiétait de son état.
Tâtant un peu une bosse qui promettait d'arriver pendant la nuit, la demoiselle secoua la tête.

- Non ça va aller merci, et toi ?

Par ailleurs, maintenant que sa tête demeurait de nouveau bien en place, elle se questionnait enfin sur la venue de ce drôle de personnage ici. Était-ce habituel que de voir des personnes courir par ici le soir ? N'étant que la remplaçante de sa collègue qui s'en était allée, la sorcière n'avait pas l'habitude de se promener par ici. Aussi, peut-être que ce garçon était un fidèle vadrouilleur des alentours de la cuisine.

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[Rah mais comme une blonde j'ai oublié de lui faire faire tomber ses ingrédients! xD Bon, j'me rattrape! Et désolée du retaaaard ♥]

Bon. Tout allait bien? Les deux s'étaient cognés ensemble, ils allaient avoir une petite bosse mais c'est tout. Surtout que la brunette affichait déjà un sourire. Un ravissant sourire. Hey mais il l'avait déjà vu quelque part. Une aussi mignonne personne ne passait pas inaperçu dans le visuel de Morgan. Mais où ça ? Bah. Pourquoi se le demander, après tout, ça devait juste être une élève qu'il aurait croisé plusieurs fois dans les couloirs. Cependant, ses pensées s'arrêterent lorsque l'inconnue s'excusa, lui renvoyant la question que Morgan lui avait posé. Descendant sa main qui se baladait dans sa chevelure, le sachet de provisions qui pendait de ses doigts offrit un froissement sonore, faisant légèrement grimacer Morgan. Oui, bon, même si ce n'était qu'une élève, ça pouvait très bien être une cafardeuse.

"Ca va, ça va. Au pire, le choc m'a fait perdre quelques neuronnes..." dit-il en rigolant légèrement, essayant de cacher le sac dans son dos, qui avait décidé de faire de plus en plus de bruits, à croire qu'il le faisait exprès. Un léger blanc s'installa, car après avoir prononcé ces derniers mots, Morgan ne bougea pas. Elle allait partir non ? Non ? Non. Morgan avait l'impression qu'elle n'allait pas faire demi tour et repartir. Hum. Situation gênante. Surtout lorsque son regard -qui cherchait quelque chose à dire ou à faire- se posa sur le badge du personnel de la jeune fille.

Sa peau assez palotte prit une teinte légèrement rosée, tandis que ses yeux s'ouvrirent de plus bel, haussant ses sourcils assez visiblement. Un, parce que c'était une membre du personnel, et donc ça allait mal aller pour lui. Deux parce qu'en buguant sur le badge, il passait pour un pervers qui relookait sa poitrine. Ouvrant la bouche pour sortir une excuse et ainsi partir, remuant sur place, il releva son regard vers celui de la jeune femme, mais aucun son ne sortit. D'ailleurs, sa bosse le relança. Sous la douleur furtive et la situation gênante, Morgan fit un geste maladroit de la main et fit tomber la totalité de ses achats par terre. Farine, oeufs, bonbons et gateaux se dévoilèrent hors du sachet, sans pour autant tacher le sol. Devant le spectacle, Morgan passa sa main sur son visage, posant sur ses paupières index et pouce, se les frottant. Un soupir s'échappa, ainsi qu'un long :

"Et meeeeeeeerde..."

S'attardant quelques secondes les yeux fermés, Morgan finit par les rouvrir avant d'ajouter :

"Je suppose que je vais me prendre des heures de colles?"

Bon, il l'avait cherché d'un côté et il accepterait sans broncher la punition. Même s'il grimaçait.

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[Pas graaaaaaaave ~ [Abandonné] Crime culinaire. ~ Morgan 2560079956

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Le jeune homme semblait quelqu'un de très agréable, amusant. Captivée par ses yeux, elle ne remarquait même pas ce qu'il pouvait faire d'autre, et ce qu'il cachait dans son dos. Ils ne se connaissaient pas, et pourtant déjà elle se sentait à l'aise. Mais la bonne ambiance passa à un blanc assez ... Gênant ?
Ils restèrent planter là, à ne rien faire, pendant un moment. Chacun semblait espérer que l'autre décide de s'en allait, ou de faire quelque chose. Lydia ne savait pas trop comment réagir, elle se mordit la lèvre inférieure, c'était un peu sa manie lorsqu'elle était mal à l'aise. La jeune fille ne voulait pas abandonner la cuisine, et... et lui non plus, semblerait-il. Ils étaient donc là, comme deux idiots, à ne rien faire, face à face. Détournant le regard pour fuir cette situation, elle ne fit pas attention à son regard qui se posa sur son badge. D'ailleurs, au vu de l'endroit où il devait être placé, elle se serait instantanément sentie encore plus intimidée.
Lorsqu'elle passa de nouveau son champ visuel sur lui, l'expression du garçon avait changé. Il semblait avoir pris une mauvaise surprise en plein dans la figure. Cela interrogea immédiatement la sorcière qui regarde derrière elle. Rien. Quoi ? Qu'est ce qu'il pouvait bien avoir ? Elle avait quelque chose sur la figure ? Etait-ce un moyen de la faire partir ?
Elle ne comprit pas trop sa réaction, mais d'un geste soudain, il fit tomber quelque chose de son dos, révélant plusieurs ingrédients et gourmandises.
Le curieux personnage eut l'air de se sentir bien idiot, il lâcha un juron, dans l'embarra. Ses yeux ne voulaient plus croiser ceux de la jeune fille, et lorsque cela se fit, il lui demanda s'il allait avoir une ou plusieurs heure(s) de colle.
Sur le coup, elle ne comprit pas trop cette question. Puis, bien vite, se rappela qu'elle portait le badge propre aux personnels. De son rang de femme de ménage, elle ne pouvait pas faire grand chose auprès des élèves, bien qu'ils avaient tendance à croire cela.
Une chose était sûre, c'est qu'à présent, l'ambiance froide et silencieuse avait changée, et ce n'était pas ça qui allait lui déplaire. D'ailleurs, Lydia se confirmait sa première impression, ce jeune homme était vraiment plein de charme, amusant, et si elle ne se trompait pas, il serait sans doute gentil également.
Elle se baissa et ramassa ces aliments tombés, puis les lui tendit en rigolant doucement. Elle décida tout de même de se prendre au jeu un moment.

- Mmh, je pourrais oui ! Mais ça va pour cette fois, si tu partages bien sûr. Quel crime culinaire préparais-tu avec toutes ces munitions ?

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De manière très rapide, la demoiselle ramassa toutes les affaires tombées à terre, rigolant. Si les pensées du mutant s'apaisèrent face à une attitude et à des mouvements aussi doux, l'inquiétude revint face aux premiers mots qui sortirent de la pulpeuse bouche de la jeune femme.... Elle confirma la possibilité d'une retenue. Et Morgan ne sentit absolument pas la pointe d'ironie qu'elle avait glissé avec ses mots là. Sa grimace s'accentua, tandis qu'il récupéra ses achats avec un faible "merci" digne d'un enfant que l'on aurait pris la main dans le sac.

Mais le soupir qui commençait à s'échapper de sa bouche fut interrompu par la suite de la phrase de la brunette. La grimace s'effaça, remplacé par un sourire rassuré. La fin du soupir se transforma en rictus amusé. Une gourmande. Il ne pouvait pas mieux tomber. Peut-être y avait-il moyen de rentrer dans la cuisine donc, s'il arrivait à se la mettre dans la poche..? C'est avec une certaine pointe d'hésitation -bien qu’énormément amusé- qu'il répondit à sa question :

"Des cookies...?"

Sa main gauche vint à nouveau se gratter l'arrière de la tête, ne sachant s'il devait poursuivre la discussion ou non. Prenant sa courage -et sa faim- à deux mains, il ajouta :

"Mais bon... Pour partager les cookies... Faudrait les préparer et les cuire et... Donc ... Rentrer dans la cuisine... Donc utiliser votre clef... Mais une de mes barettes à cheveux pour... Ouvrir la porte serait mieux... Vu que... une serrure ayant l'air forcée vous innocenterait..."

Tentative qui semblait désespérée, tellement désespérée que Morgan faisait une petite moue peu convaincue de son argumentaire. Pour ajouter des chances à sa tentative de séduction gourmande, le blond plongea sa main dans la poche de son sweat... Et en sortit un petit paquet de dragibus ouvert, prêt à se faire vider par les deux estomacs ambulants présents. Tendant la gourmandise dans la direction de la jeune femme, il ajouta :

"Y a une nouvelle couleur avec un nouveau gout.. Les beiges. Il ne vaut pas les noirs mais en vaut le coup... Tout comme mes cookies?"

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Il avait ce visage de chien battu, de petit enfant qui se faisait gronder, une bouille attendrissante, et amusante. Sur le coup, le jeune homme n'avait pas eu l'air de comprendre l'ironie de la demoiselle, au contraire, il semblait plutôt prendre ses dires aux sérieux, ce qui n'en était que plus drôle. Cette réaction nourrissait un côté naïf qu'on lui soupçonnait, et renforçait son air enfantin. Par ailleurs, il avait également dessiné une grimace sur son visage, qui n'allait pas à contre-sens de l'image qu'il renvoyait de lui. Il la remercia faiblement lorsqu'elle lui rendit ses affaires, décidément ce garçon était vraiment trop mignon !
Entendant le reste de sa phrase, son expression changea, et passa à un sourire rassuré, voire amusé. Du gamin un peu grincheux et boudeur, on troquait avec un petit, joueur et espiègle. Cela n'en était pas moins adorable.
Ce drôle de personnage avait donc dans l'intention de préparer des cookies, avec cette révélation, il tirait droit dans le cœur en chocolat de la gourmande Lydia, qui en avait déjà les yeux pétillants d'envie. Il comprit sûrement très vite son point faible, car bien vite il continua la discussion et s'en servit sans beaucoup de subtilité. S'il croyait faire preuve de persuasion de manière inaperçue, il se trompait. Lui-même ne semblait pas très convaincu par sa façon d'opérer, et par l'efficacité que cela aurait. De ce fait, totalement désespéré, au nom de sa faim, il reprit sa petite moue d'avant. Tentant le tout pour le tout, il sortit de sa poche un paquet de dragibus, en présentant une nouvelle couleur présente, tout en glissant l'air de rien dans sa phrase, que cela en valait le coup au même titre que ces cookies. De la pure corruption !

- Tu essaies de me corrompre ? Dit-elle en essayant de garder un air sérieux tandis que sa seule envie était de rire.

La jeune fille piocha dans le paquet, et goûtant la nouvelle couleur, qui par ailleurs, était bien moins bon que les noirs comme il l'avait prévenu. Elle fit mine de réfléchir très sérieusement à sa proposition, mais son estomac avait déjà pris la décision.

- Mmh, ça passe, ils ne sont pas mauvais. Mais sûrement moins bons que les cookies... Il n'y a qu'une façon de le savoir !

Elle décida tout de même d'utiliser ses clefs pour ouvrir la porte, histoire de ne pas trop attendre. La proposition du jeune homme était gentille, mais ce n'était pas comme si l'institut allait faire une enquête policière si on venait à découvrir que le lieu avait été utilisé. De plus, elle était femme de ménage, elle saurait donc tout remettre en ordre pour ne pas rendre l'endroit suspect.

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Première réaction de la part de la jeune femme... Elle parlait de corruption. Oui ..? Elle disait cela avec un air tellement sérieux, que Morgan n'arrivait toujours pas à la comprendre. Oui, avec tout ce qui était ironie ou non, le mutant avait réellement un problème à ce niveau. Mais son côté gamin l'empêchait de dramatiser plus que ça la situation, lui permettant de garder une attitude apte pour atténuer les futures conséquences. Ou pas toujours en fait. Se retroussant les lèvres, il attendit la réaction de l'inconnue, même si d'un côté, elle lui aurait déjà mis une heure de colle en l'envoyant balader si elle était si sérieuse que ça. Il en était conscient au fond, mais en fait, la situation était marrante. Il ne fit qu'hausser les épaules en tout réponse, attendant le verdict... Qui finit par tomber. Offrant un large sourire qui semblait vouloir offrir toutes ses dents en guise de remerciement.

Contrairement à la proposition de Morgan, ce fut la clef elle-même qui fut insérée dans la serrure. Décidement, c'était un miracle, il n'était en réalité même pas sûr que l'épingle cheveux puisse ouvrir la porte. Peut-être avait-il trop regardé la télé et toutes les séries d'espionnage.

"Super, c'est vraiment cool! Merci!" s'extasia Morgan, avant de rentrer dans la cuisine et appuyer sur l'interrupteur pour allumer la lumière. Le sachet de dragibus attérit sur la première table venue, tout comme l'ensemble de ses achats. Farine, sucre roux, sucre vanillé, chocolat en tablette, nougatine, beurre, oeufs et papier cuisson. Tout y était! Les déballant soigneusement, il finit par se retourner vers la demoiselle qu'il avait laissé durant quelques secondes.

"Au fait, moi c'est Morgan. Je vais éviter de vous donner mon nom, afin de retarder l'heure de colle." dit-il avec un petit clin d'oeil, avant d'ajouter, tout sourire encore : "Et vous ?"

Tout en restant attentif à la présence féminine, le mutant se dirigea vers l'un des fours. L'allumant après quelques instants d'observation, il régla le thermostat, afin que l'appareil soit prêt pour la future première fournée de cookies. Ses pas le ramenèrent ensuite près du membre du personnel, s'asseyant sur le rebord d'une table.

"Vous êtes juste vous aussi gourmande ou vous savez également cuisiner ?"

Qu'elle sache ou non cuisiner, Morgan comptait bien lui faire rejoindre son crime, afin de ne pas être le seul dans l'affaire. Mais aussi par amusement. Pas question d'être observé durant toute l'opération.

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Le jeune homme ne semblait pas toujours comprendre les sous-entendus, et n'était pas très réceptif au second degré. Mais cela ne le rendait que plus craquant, plus enfantin, ce qui était loin d'être un défaut. Ils venaient à peine d'entrer dans la cuisine, refermant la porte derrière eux et allumant les lumières, que l'étudiant donnait l'air d'être dans un parc d'attraction. Quoique cela pouvait se comprendre, une pièce remplie d'aliments, des bonbons, et des cookies prêts à être préparés, puis dévorés, c'était presque tout aussi sympa !
Il versa, en grand homme triomphant contre on-ne-sait-quoi, son gain sur la table, répandant ainsi les ingrédients sur le support. Il avait réellement tout prévu, niveau gourmandise, la demoiselle semblait avoir un concurrent !
Se retournant après avoir inspecté la totalité de ses armes pour commettre son crime, il se présenta, tout en refusant de donner son nom de famille. Suivant cette affirmation d'un clin d'oeil, Lydia fut dubitative. Avait-il compris qu'elle ne comptait pas lui en donner, ou se croyait-il malin en gardant cette donnée secrète ? Il semblait tellement crédule que c'en était troublant...
Tout sourire, mais un peu surprise de se faire vouvoyer, elle le regarda se diriger vers le fours avant de répondre.

- Enchantée, je m'appelle Lydia ! Et, s'il te plaît, tutoie moi, je suis aussi une élève ... Cette marque de politesse qu'était l'emploie du "vous" la mettait un peu mal à l'aise, de plus, ils avaient approximativement le même âge, en tout cas à vu d’œil. Car malgré son air enfantin, Morgan ne faisait plus petit garçon physiquement...
Après avoir réglé la machine, il revint auprès d'elle, s'asseyant sur le rebord de la table et continuant la conversation. Lui demandant si ses capacités allaient plus loin que la gourmandise pour également faire partie de la pratique, elle ne put s'empêcher de remarquer qu'il la vouvoyait encore. Venant à peine de lui dire de ne pas le faire, il n'avait pas eu le temps d'enregistrer, elle parlait si doucement que ses paroles échappaient facilement !
Elle haussa légèrement les épaules/

- Je sais faire quelques trucs et suivre une recette, mais ça s'arrête là. Je ne suis pas une experte non plus ! J'ai confiance, tu as l'air plutôt expert en la matière.

Elle comptait bien l'aider à réaliser leurs biscuits. De toute façon, la sorcière aimait bien mettre la main à la pâte, c'était d'ailleurs une expression qu'il allait, littéralement, se confirmer présentement.

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Ah, Morgan pouvait désormais mettre un prénom dans son esprit sur la tête de cette gourmande demoiselle. Lydia. Morgan n'en avait jamais croisé. Il avait l'impression que les mutants et les sorciers avaient un don pour choisir un prénom unique au monde pour leur enfant. Lui, par contre, passait assez inaperçu avec son "Morgan", porté non seulement par des hommes, mais aussi par des femmes. Mais bon, qu'il soit unique ou non, certains prénoms étaient beaux, et celui de Lydia lui allait magnifiquement et sonnait particulièrement bien.

Bizarrement, quand Lydia avoua être une élève, Morgan avait continué son petit train train quotidien, sans vraiment relever l'information. Ainsi les deux continuèrent de parler de cuisine. Lydia ajouta ne pas être plus forte que ça en cuisine, sachant du moins suivre une recette. Le blond, lui, avait la chance d'avoir un père cuisinier par son métier, et une mère qui adorait faire de la patisserie. A croire que les deux avaient sû donner le don et l'amour de la cuisine à leur progéniture, qui en faisait profiter tout son entourage. Comme là, par exemple avec la douce créature qu'il avait eu la chance de croiser.

"Expert, non, mais disons que je suis fier de mes recettes et de ce que j'arrive à faire. Mes parents m'ont donné cette passion, même si je la cache, je perd en virilité sinon" dit-il en rigolant à moitié. Son côté féminin semblait peser sur sa virilité mentale, autant ne pas en rajouter auprès de ses potes bien machos. "Bon, règle numéro un, se laver les mains !" ajouta Morgan qui enleva son sweat, pour le poser sur une chaise. Il faisait certes frais dans la cuisine, mais le four allait bientôt réchauffer tout ça. Surtout que le vêtement n'était pas dans le plus propre des états, vu les gamelles qu'il s'était pris au skatepark. S'étirant pour ensuite remettre son débardeur comme il faut, il se dirigea vers l'évier, s'empara du liquide vaisselle et se savonna les mains correctement ainsi que les avants bras et leurs tatouages, pour ensuite se rincer tout ça à l'eau clair. Quand il se retourna pour se sécher les mains, Morgan se figea soudainement, le cerveau se remettant en marche petit à petit.

"Mais... T'as dit que t'étais élève ? Mais et ce badge alors ?" finit-il par demander, faisant un mouvement de la tête en direction du badge sur sa poitrine. Il releva vite le regard, bêtement gêné par la position de ce petit bout de plastique. Ses yeux azur commencèrent à se balader sur les divers placards, qu'il commença à ouvrir, cherchant un grand saladier, une balance, un récipient ainsi qu'un couteau et une cuillère à soupe. Quand la chasse aux trésors fut finie, le mutant déposa tout sur la table qui semblait être propre comme un sous neuf.

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Morgan et elle commencèrent à échanger de manière plus détendue, les présentations étant faites, et l'heure de colle ne lui pendant plus sous le nez, l'atmosphère s'était réchauffée, et laissa alors place à de la sympathie. De son côté en tout cas, elle appréciait déjà le comportement du jeune homme, où ce qu'elle en voyait, car il ne fallait pas se fier aux apparences. Son air enfantin, pas trop prise de tête, mais il semblait quelque peu têtu, et naïf. Le reste se confirmerait avec le temps. A l'entendre, il n'avait pas qu'un qualité, pour commencer il savait cuisiner, un don qu'il tenait de ses parents, avait-il expliqué. Si le début de ses dires étaient plaisants, le reste laissa un peu Lydia sans voix. Elle ne comprit pas le rapport entre ça, et sa virilité remise en cause. Par ailleurs, elle ne savait pas si cela résultait d'une blague, qu'à son tour elle ne saurait comprendre, ou d'une réelle pensée.
Elle resta silencieuse tandis qu'il se leva pour se laver les mains, "la règle numéro 1". C'était une chose qu'elle savait, d'ailleurs, même pour les potions elle l'appliquait. La cuisine, et la confection de filtre, ce n'était pas si différent, si ? Elle avouait pourtant être bien plus douée dans un domaine que l'autre. Quant était-il de lui ? Pour le moment, elle n'avait eu aucun indice sur sa race. Il ne s'agissait pas d'une information des plus importantes, certes, mais curieuse, c'était tout de même quelque chose qui l'interpellait. Mutant, ou sorcier, ne le soupçonnait pas d'être un démon ou un humain, il devait poster un pouvoir. Quel était-il ?
La demoiselle l'imaginait pouvoir répandre des ondes positives autour de lui. C'était un don qui lui irait bien ! Ou encore, lire dans les pensées... Non, impossible, il aurait sinon compris tout de suite qui elle était au lieu de tomber des les panneaux.
Partie loin dans ses pensées, elle s'arrêta tout de même un moment sur ses tatouages, fascinée par cette forme d'art. Elle-même n'en possédait pas, mais n'en appréciait pour autant pas moins le résultat. Que pouvaient raconter ces motifs ?
Soudainement, elle fut sortie de ses pensées lorsque Morgan lui posa une question. Elle se redressa d'un coup, étant jusqu'à restée appuyée sur la table, puis mis un moment avant de se remémorer la question.

- Ho ? Elle regarda son badge et le retira pour le mettre dans sa poche, pas question de la salir. Je travaille comme femme de ménage ici après les cours, histoire d'avoir de l'argent pour mes études, les choses dont j'ai besoin, tout ça ! Répondit-elle doucement.

Se dirigeant vers l'évier, elle ne lui laissa pas le temps de répondre que, tout en se lavant les mains elle continua.

- Attends, je voudrais revenir sur un point. C'est idiot que ça m'ai interpellé comme ça, mais... je ne pense pas qu'un homme qui cuisine et aime ça soit moins viril qu'un sportif.

A vrai dire, la jeune fille nourrissait une vision des choses sur les gens assez personnel. Pour elle, il en existait plusieurs à distinguer, le genre physique, et mental. On pouvait être femme de sa tête, mais avoir un corps d'homme. De même, la virilité n'était pas pour elle un trait qui faisait qu'un mâle était un mâle. Mais bref. Ca allait plus loin qu'une tenue, qu'une attitude.

ARRIVE LE : 26/10/2015

“ Crime Culinaire ”

L'évier et la table étaient éloignés de 5 ou 6 mètres, éloignant ainsi les deux squatteurs l'un de l'autre. Mais la conversation continua tout de même. D'abord, Lydia raconta être femme de ménage ici. Morgan se prit à se demander si une femme de ménage pouvait VRAIMENT lui mettre une heure de colle. Mais il devait s'enlever cette idée de la tête, c'est bon, le moment et la menace étaient passés ! Se secouant la tête afin de se dégager cette pensée de la tête. Avec cette découverte, Morgan comprit comment il pouvait connaître de vu un membre du personnel. Il l'avait surement croisé a travers un couloir, lorsquelle sortait de cours elle ausi. Parce qu'il fallait dire que la journée, à part les cantiniers, Morgan ne voyait que peu de membres du personnel. Alors qu'il voulut ajouter quelque chose, Lydia enchaina sur l'une de ses remarques précédentes. Bon, c'est vrai qu'il n'avait pas été très fin par rapport à sa remarque. Ca sonnait un peu.. Macho ? Mysogine ? Mais bon, il en avait le droit, lui non ? Enfin, Lydia n'était pas forcément au courant. Normal. Se sentant donc terriblement bête, le mutant se frotta l'arrière de la tête avec la paume de sa main, embêté.

"Ah, excuse-moi, je ne voulais pas dire quelque chose de travers... C'est sûr, j'suis du même avis que toi mais... Disons que mon cercle de potes est constité de... 95% de gars, assez machos. Ils me connaissent comme Morgan le skatteur rigolo qu'aime bien se battre, qui court à gauche à droite, sportif, limite hyperactif quoi. Mais si je leur dit que j'aime bien dessiner et faire de la cuisine... Bah je vais salement me faire charier."

Il améliorait la vérité disons. Il avait en effet 3 potes garçons assez machos et mysogines, qui n'hésitaient pas à relooker les filles, à parler mal de la gente féminine, etc. En dehors de ces comportements, Morgan les aimait bien. Ou peut-être, aimait-il simplement cette ambiance car ça lui rappelait son ancienne vie tranquille, bien avant la mutation ? Puis d'un autre côté, il vivait assez mal ses transformations. Le fait de devoir porter des sous-vêtements féminins, se maquiller, etc, touchait énormement sa masculinité. Alors sous sa forme de mâle, Morgan avait la sale manie de se comporter le plus "virilement" possible. Enfin, suivant sa propre définition.

Pensant que la discussion sur ce sujet était terminé, Morgan alluma la balance et découpa des morceaux de beurre qu'il pesa. Une fois le poids recherché trouvé, il s'empara de la fourchette et se mit à écraser le beurre dans le récipient. Lançant un regard en direction de Layla, il lui proposa :

"Pour faciliter l'obtention d'une pate bien homogène, je dois bien rendre le beurre en pommade. Tu peux peser le sucre s'il te plait ? Il m'en faudrait 90grammes s'il te plait. Puis il faudrait découper le chocolat en tablette. J'aurai pu prendre des pépites de chocolat mais j'aime beaucoup la marque de cette tablette, mes parents l'a font venir d'espagne. C'est fait avec de la farine de riz et non de la farine de blé. C'est bête mais j'ai l'impression de plus ressentir le gout du cacao avec ça. Les espagnols le font d'habitude fondre dans du lait et cette farine épaissit énormement la préparation. On accompagne souvent des churros avec ça." expliqua-t-il, tout simplement amoureux de ce chocolat qui était à ses yeux, la perfection. Gourmand, il piqua un carreau de chocolat qu'il croqua, souriant à Lydia.

"Goute, tu vas voir! Et fais attention avec ce couteau, j'ai déjà failli me couper juste en découpant le beurre" avoua le mutant en haussant les épaules de sa bêtise, continuant de rendre en purée le beurre.

Invité

Une fois qu'elle eut méticuleusement lavé ses mains, elle les essuya tout en se retournant pour voir Morgan. A ce moment précis, ce-dernier était en train de secouer la tête, décidément, il semblait vraiment souvent dans la lune ! Mais cette remarque était loin d'être un reproche, et de toute manière elle ne faisait elle-même pas mieux. Par contre, les dernières paroles de Lydia avaient donné l'air de mettre mal à l'aise son camarade qui se gratta la derrière du crâne. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela en face d'elle, elle avait alors compris que ce geste résultait d'une gêne. Mince... Ce n'était pas son but. Craignant avoir jeté un froid à l'atmosphère, elle attendait avec quelque peu d'inquiétude la réponse du jeune homme.
A une visée seulement argumentative, dans son discours l'étudiant se justifia tant bien que mal, hésitant sur certain propos. L'écoutant dans sa maladroite explication, la femme de ménage préféra ne pas revenir sur le sujet, ce n'était pas le moment de lancer un débat, non, ce soir, on parlait cuisine ! D'ailleurs, le sujet fut vite clos des deux côtés, et Morgan commença à se mettre au travail tandis que la demoiselle le regardait couper, peser, puis écraser son beurre. Ce n'était pas grand chose, mais rien qu'avec cela, il avait l'air de connaître non seulement par coeur la recette des cookies, mais également le savoir faire du cuisinier. Oui, bon, il ne s'agissait que de beurre... Mais c'était déjà beaucoup !
Tel un passionné, il commença à déblatérer sur le programme qui allait suivre, Lydia s'était arrêtée à "peser le sucre", ce qu'elle fit immédiatement tandis qu'il lui listait les choses à faire. On passa rapidement du chocolat à découper au churros, la transition fut rapide, mais la sorcière tenta, tant bien que mal, de suivre le cours de ses explications. C'était d'ailleurs toujours intéressant ! Cela dit, il allait peut-être un peu vite... Mais le principal compris, elle n'osait pas le couper dans son élan pour lui demander de répéter.
Une fois son premier ingrédient pesé, dont elle posa le contenu à côté du gourmand, elle commença à découper le chocolat comme il lui avait dicté. Tandis que son travail était en cours d'accomplissement, le jeune homme en piqua un morceau et le croqua avant de sourire. C'est vrai que ça avait l'air particulièrement bon !
Mimant ses gestes, Lydia fit de même et se délecta de cette saveur. Trop occupée par cet orgasme gustatif, elle faillit se couper au moment ou son camarade lui demanda de faire attention. Mince, il l'avait vraiment vu venir cette bêtise.
A cet instant présent, il ne semblait plus le même, ce n'était plus le naïf petit garçon, et cette évolution s'avérait surprenante. Le regarder décrocha un autre sourire sur le visage de Lydia. Elle se sentit bête d'étirer ainsi ses lèvres comme ça, sans vraiment de raison. Aussi, elle se concentra de nouveau sur cette lame entre ses mains, histoire de ne pas faire d'accident.

- Oui oui, ne t'inquiète pas, je fais attention ! Tu sais, quand tu parles on dirait un vrai chef pâtissier. Tu cuisines depuis combien de temps ? S’intéressa-t-elle.

ARRIVE LE : 26/10/2015

“ Crime Culinaire ”

La gourmandise de Morgan ne s’arrêtait pas à n’importe quelle forme de nourriture. Il avait aussi une gourmandise visuelle, aimant les jolies choses à regarder. Et la demoiselle en faisait partie. Il ne put s’empêcher de la suivre du regard quand elle gouta au chocolat après sa proposition. Et vu comment ses traits s’adoucirent, le blond comprit qu’il n’était désormais plus le seul à aimer la marque de la douceur. Sauf qu’il quitta ce plan visuel pour s’attarder sur un accident qui avait faillit arriver. Ses yeux se plantèrent sur la main qui utilisait l’ustensile de cuisine, avant de faire une moue devant la « dangerosité » de la situation. Pas étonnant qu’elle ait failli se couper, vu comment elle tenait et manier le couteau. Il ne la vit pas sourire, trop préoccupé. Même lorsqu’elle se remit à parler, il ne releva pas pour autant le regard. Il attendit qu’elle termine sa phrase et… Sourit bêtement en se frottant pour là il-ne-savait-combien-de-fois-de-la-soirée l’arrière de la tête avec la paume de sa main. Il décrocha de sa main, pour se montrer réceptif au compliment, avant de s’approcher d’elle et d’avancer ses propres doigts vers le couteau, qu’il figea avant de s’en emparer avec la plus grande douceur possible. Se faire enlever un couteau de cuisine des mains par un garçon de manière brute n’était pas très rassurant, autant y aller avec lenteur.

Sa main et ses doigts imitèrent ceux de Lydia, quelques secondes auparavant avant d’entamer des explications.

« Regarde comment étaient tes doigts tout à l’heure. Ils étaient comme ça alors que… Ton index doit se trouver sur le plat extérieur de la lame. Il ne doit y avoir que trois doigts pour tenir le manche. »

Au fur et à mesure qu’il expliquait, ses doigts faisaient la démonstration. Suite à ça, il s’empara d’un carré de chocolat, pour continuer la démonstration dessus.

« Quand tu tiens le couteau, fais en sorte de garder la pointe de la lame sur la planche, durant toute la découpe. C’est ton poignet qui doit bouger. Avec, il faut faire des mouvements de balancier de haut en bas. Ca donne une certaine régularité dans le mouvement et dans la forme de ce que tu découpes. Ensuite, avec ta main gauche, tu dois tenir ce que tu découpes, mais pas n’importe comment. Replie tes doigts vers l’intérieur et soit en appui sur tes ongles. Vas-y, essaye.»

Finissant sa découpe sur le carré de chocolat désormais coupé en pépites, il attrapa la lame entre son index et son pouce et tendit le manche à Lydia, en souriant. Surveillant les mains de la brune, il finit par répondre à ses dernières paroles.

« D’ailleurs, ce que t’as dit, merci, c’est sympa. J’essaye de faire de mon mieux. Je cuisine depuis tout petit. Je faisais des gateaux avec ma mère assez tôt. Mine de rien, monter des blancs en neige, ça te forge un Homme ! » dit-il en rigolant. S’apercevant que le mot « homme » pouvait être pris comme « humain mâle » et non comme l’humain dans sa généralité, Morgan se reprit aussitôt. « Enfin, je veux dire, ça te forge pas un garçon, mais un humain, un homme, avec un H majuscule. » Il se sentit bête à se justifier, c’est pourquoi il s’empressa vite de continuer à parler.

« Sinon, j’ai suivi un cursus scientifique et j’étais chimiste dans un labo durant 3ans. Ca ne se voit pas mais j’suis un rat de laboratoire. Donc entre ça et ma gourmandise, c’est un bon entrainement ! »

Retournant à son poste en se décalant de quelques centimètres sur la droite, il récupéra sa fourchette pour passer une dernière fois le beurre en revue. C’était parfait. S’emparant du bol de sucre roux, il en versa un tiers, reposa le ramequin puis recommença à tourner sa préparation, avec un fouet cette fois. Il recommença son manège encore 2 fois, passant sur les rebords de son plat pour faire tomber les quelques centaines de grains de sucre restés à l’écart du beurre. Une fois cette étape terminée, il abandonna le bout du fouet dans le début de pate et s’empara d’un dragibus noir et violet. Il aimait bien cette combinaison.

« Le paquet ne va pas se finir tout seul hein ! » dit-il avec un petit clin d’oeil, rappelant ainsi à sa nouvelle connaissance qu’elle pouvait se servir autant qu’elle le souhaitait. « T’as fini avec le chocolat ? Maintenant faut ajouter l’œuf puis la farine petit à petit. Tu veux t’occuper de mélanger la pâte pendant que je verse la farine ou vice versa ? »

Invité

Le jeune homme semblait réellement inspiré par le couteau de cuisine, et l'accident qui avait frôlé Lydia. Maladroite à ses heures, elle était habituée à ce genre de situation. Pour Morgan néanmoins, sa façon de faire était proche du grand n'importe quoi. D'ailleurs, il ne tarda pas à lui retirer l'arme de ses mains. La sorcière eut l'impression d'être un enfant à laquelle on ôtait le droit de faire comme les grands, car cela était trop dangereux et elle pas assez douée. Elle ne lui en voulut guère, c'était même assez gentil, en quelque sorte. Néanmoins, ce geste ne fut réalisé que dans un but didactique. En effet, la garçon se lança dans une explication. C'était vraiment gentil de sa part, et intéressant. Si l'étudiante était venue en ces lieux pour la sorcellerie, elle n'allait pas cracher sur un cours de cuisine, ou de maniement d'ustensile. Après tout, c'était également bon à savoir. L'emplacement de ses doigts par rapport à la lame rejoignirent ses paroles pour les illustrer. Par ailleurs, ces explications étaient très précises, ce qui permit à la jeune femme de vite comprendre. Quand ce fut son tour de mettre en pratique, elle s'exécuta, sérieusement. Puisque la cuisine avait l'air importante pour cette personne, elle le serait aussi pour elle, s'imprégnant de cette passion communicative. Lydia fit de son mieux pour suivre les conseils du chef cuisinier, ses instructions claires qui avait aussi bien joué sur le visuel que l'auditive lui permis de réaliser le mouvement avec progrès. C'était une petite technique qu'elle allait à présent utiliser, même si elle n'avait pas beaucoup l'occasion de faire à manger.
Le sujet étant traité, Morgan reprit sur son compliment et l'en remercia. Il avoua faire des gâteaux avec sa mère plus jeune, ce souvenir fit sourire la demoiselle. Et lorsqu'il lança que monter des blancs en neige forgeait un homme, elle rigola à son tour. Mais bien vite il se reprit, et ôta toute interprétation sexiste à ses paroles. La sorcière en vint à se demander si c'était sa réflexion plus tôt qui l'avait poussé à se justifier ainsi. Ce n'était vraiment pas le but de ce qu'elle avait prononcé... Aussi, elle secoua la tête en rigolant un peu plus.

- Ne t'inquiète pas Morgan, j'avais compris !

Sûrement gêné par le sujet, il détourna vite la discussion vers autre chose, en outre son passé. C'est vrai que la cuisine pouvait s'apparenter à de la chimie, si elle se souvenait bien, il existait d'ailleurs des recettes qui reprenaient un peu plus ces principes : la cuisine moléculaire, lui semblait-il. Ou quelque chose dans ce genre-là. Tandis que Lydia n'avait plus de tâche à accomplir, elle regardait son camarade faire, avec un regard qui quémandait un peu plus de boulot. Mettre la main à la pâte était quelque chose qu'elle aimait faire. Pour le moment néanmoins, il ne semblait pas avoir besoin d'aide. Une fois son travail terminé, le gourmand s'empara du paquet de bonbons dont la demoiselle n'avait, jusque là, osé y toucher avec seulement le regard. Lui donnant son feu vert, c'est avec un davantage grand sourire qu'elle plongea ses doigts dans le plastique pour y soutirer ces petites douceurs qu'elle mangea aussi tôt. En reprenant une seconde fois, elle fut couper par l'appel de la cuisine, appel qu'elle réceptionna volontiers.

- Je mélange ! Moi aussi je veux forger l'homme en moi. Dit-elle pour le taquiner. S'approchant de leur nouvelle mission, elle s'empara du fouet et le brandit comme une épée. A l'attaque ! Lança-t-elle, pleine de motivation.

ARRIVE LE : 26/10/2015

“ Crime Culinaire ”

La jeune fille choisit bien vite son rôle : mélanger « pour forger l’homme en elle », comme s’amusa-t-elle à reprendre ses termes. Ce fut avec un certain enthousiasme que Lydia s’empara du fouet, commençant à s’en servir telle une chevalière. Morgan rigola face à son attitude qu’il trouvait fraiche et adorable. Se penchant légèrement en avant, il pointa son index dans la direction du fouet, puis passa le doigt entre les cordons métalliques, en agrippant un. Prenant le contrôle sur le fouet, il le fit baisser légèrement avant d’ajouter :

« Une pate a cookie, ça se mélange à mains nuuuuuues… » Morgan rigola de plus belle, se moquant gentiment d’elle. « Faut malaxer tout ça ! J’espère que tu n’tiens pas à tes ongles, c’pire que d’être garagiste là ! »

Ouais, bon, vivre dans un monde entouré de gars un peu macho sur les bords n’arrangeait pas Morgan, qui semblait enchainer les remarques stéréotypées sur le monde féminin sans vraiment le vouloir. Ca sortait tout seul. Bon, Lydia avait tout de même l’air d’avoir compris que Morgan était un gros maladroit. Comment ne pas s’en apercevoir, vu le contexte de leur rencontre ?

« Mets toi de la farine sur les mains, histoire que ça ta colle le moins possible. »

Lydia finit par « mettre les mains à la pate », et c’était marrant. L’œuf ajouté, la pate était au début, très liquide. Et l’œuf ne faisait qu’ajouter un côté « visqueux » à la préparation, jusqu’à ce que Morgan ne commence à tamiser la farine. Gardant plus ou moins des distances avec Lydia physiquement –il ne comptait pas utiliser le contexte d’une recette pour la coller-, Morgan eut du mal à faire tomber la farine mesurée. Quand les premiers grammes tombèrent … Un bon tiers du récipient tomba, soulevant un nuage blanc dans les airs. Toussant, Morgan se dépêcha de tourner la tête dans la direction opposé de Lydia et de la pate, secouant sa main dans les airs pour dissiper le nuage.

« Kofkof. ‘Xcuse-m-m-kof-moi… Pas trop d’mal ? » dit-il, observant Lydia, avant de rire. « Vraiment désolé. » ajouta encore une fois le blond, gardant son éternel sourire. Reprenant leurs activités, Morgan se rapprocha un tantinet plus, afin de ne pas reproduire la même bêtise. Y allant petit à petit, la pate devenait de plus en plus homogène, collant de moins en moins aux doigts de Lydia. Bientôt, la farine fut totalement intégrée à la pâte, qui formait désormais une boule beige. Les pépites rejoignèrent bientôt la préparation qu’il fallut malaxer à nouveau. Le sachet de nougatine fut ouvert par les soins du mutant, mais il se figea soudainement.

« Si tu n’es pas allergique aux fruits à coque, je te laisse en ajouter autant que tu veux ! »

Suite à cela, il posa le sachet à côté, commençant à rassembler les différents déchets, et la vaisselle entre elle. Elle fut portée à l’évier tandis que ce qu’il fallait jeter atterrissait dans un sachet qu’il gardait près d’eux. Il n’allait pas jeter les preuves de leur délit dans les poubelles de la cuisine. S’emparant d’une éponge humide, Morgan revint sur ses pas pour essuyer les milliards de grains de farine éparpillés sur la table. Une fois la table propre, il se lava les mains et ramena une plaque du four qu’il recouvrit de papier cuisson. Se plongeant les mains dans le sac à farine, il s’empara ensuite d’un morceau de pates qu’il transforma en boule, avant de l’aplatir légèrement entre ses doigts. Le presque cookie fut déposé sur la plaque.

« Manque plus qu’à faire ça. Après il faudra être patient en attendant que ça cuise » dit-il, d’un faix air déçu.

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[Abandonné] Crime culinaire. ~ Morgan

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