Avoir l’air du diable pour un démon, restait quelque chose de cocasse, mais qui ne me surpris pas. J’eus un sourire, quand il parla de me réveiller, et haussais les épaules. Non, je ne pouvais pas laisser de consignes, puisque j’ignorais même qu’on allait m’endormir. Cela ne me fit pas vraiment plaisir de repenser comment j’avais pu me faire avoir. C’était légèrement honteux de ma part. Enfin…
J’observais Bélial, tandis qu’il me parla d’endurer le monde seul. Lui avais-je manqué à ce point ?
Je restais songeur, tandis qu’il parti. J’observais autour de moi cet appartement. Etait-il venu parmi les humains pour ne plus être si seul ?
Moi je n’avais pas eut le temps de penser que je pouvais être seul. Je ne l’avais jamais été. Puisque je n’avais fait que dormir.

Bélial revint avec ce qui ressemblait à un humain, et une console. Tandis qu’il paraissait vouloir s’occuper de la console, j’agrippais le garçon et me mis au dessus de lui en souriant.

- Bonjour.
- …Bon….Bonjour ?
- Tu vas me servir,c’est bien, soit en fier. Adieu.
- N…

J’enfonçais la dague violemment dans sa nuque. C’était l’endroit où je pourrais trouver une masse de sang suffisante pour le remplir pour m’en servir de stylo ensuite. Je déchiquetais comme il faut la nuque, avec une précision qui m’amusait, avant de descendre en enfonçant toujours la dague, la faisant traverser le ventre de ce qui vivait il y a quelques instants.

- Je vais un peu salir ton appartement.

Mais cela me faisait sourire plus qu’autre chose. Alors que je m’amusais bien, pris d’une envie enfantine de dessiner sur le corps mort, je vis mon frère me tendre quelque chose que je pris. Apparemment, le jeu allait commencer. Je posais la dague au sol. J’installais l’espèce de casque avec une visière sur la tête.

- Ca me détend déjà. C’est quoi, exactement…Comme démo ?

J’observais autour de moi. C’était étrange. Je voyais autre chose que la pièce, et quand je bougeais, le paysage bougeait avec moi.
Parfait. Je détestais les humains, mais je devais reconnaître, que, parfois, ils avaient des idées amusantes.

Je le savais. J’entendis Bélial râler que je salissais son chez lui. De toute façon, je n’aurais pas à faire grand-chose pour faire disparaître toutes ses gouttes de sang qui trainait chez lui.
Je fini par le laisser tout installer, et compris rapidement de quoi on parlait. Bon. Je me retrouvais donc, comme entouré de zombies, presque fasciné par l’évolution de la technologie.
J’avais dans mes mains ce qui devait être relié au casque que j’avais sur moi. Et dans le monde virtuel, j’avais une arme.
J’eus un sourire mauvais, et me mis à attaquer rapidement ce qu’il y avait autour de moi. C’était assez facile. Peut-être trop. Mais au moins, cela défoulait bien.

Je vit que le jeu était terminé, et enlevait l’attirail, entendant mon frère me demander comment cela était.
J’eus un rictus amusé en l’entendant préciser que j’allais devoir nettoyer avant. Il y tenais…

- Je préfère des vraies cibles, en effet. Parce qu’ici…Ca n’était rien que du faux. Il n’y avait pas l’odeur. Il n’y avait pas ce qui allait avec…

Je levais ma main, laissant les gouttes sur le sol se mettre à léviter.

- Je suis d’avis pour un réel petit massacre. C’est mon jeu préféré après tout.

Je serrais le poing et laissait le sang disparaître brusquement de la pièce. Un petit tour de magie simple, mais utile quand on voulait dissimuler ses traces.

- Et on est resté trop enfermé, il vaut mieux que l’on sorte, tu as raison. Je prends ton petit cadeau.

Je gardais la dague avec moi. Même si très honnêtement, je n’en aurais pas forcément à l’utiliser. J’aimais aussi me battre à mais nues. Les gens ne s’attendaient jamais à ce qu’elle puissent être aussi…Tranchantes.

- Puisque c’est toi que je suis venu voir, j’attends de voir si tu as un coin préféré pour….T’amuser.

J’observais immédiatement les lieux sur lequel Bélial nous avait emmené. Un bar. Un simple bar, mais les bars étaient toujours pleins d’imbéciles capable de résistance stupides et de tenacité. Et puis, l’alcool dans le sang aidait à leur faire croire qu’ils étaient tout puissant, où qu’ils pouvaient se protéger. En somme, c’était un endroit amusant, comme le stipula mon frère.
Quand il osa parier qu’il serait capable d’en tuer plus que moi, je sentis immédiatement mon sang ne faire qu’un tour. J’aimais prouver que j’étais le meilleur. C’était un fait que je ne pourrais jamais nier.

- Tu sais…Depuis mon réveil, je me suis bien dérouillé.

Je n’attends pas que mon frère commence pour me précipiter dans le tas, ralentissant légèrement le temps à mes passages, poussant sur ma vitesse. Observant avec plaisir le sang gicler. Entendant les cris, observant les hommes vouloir s’enfuir. Il me suffit d’un claquement de doigt pour voir toutes les issues se verrouiller. Ils sont fait comme des rats. Je ris tandis que certains en protègent d’autre. Tandis qu’un imbécile me fracasser une chaise, un autre une bouteille sur moi.
Quelle vaste blague.

Et au milieu de tout ça, je m’adresse à mon frère, tandis que j’arrache l’œil d’un humain, avec simplement mes doigts

- J’espère que tu comptes ceux dont tu t’occupes…

Parce que moi…Je comptais en y allant de tout mon cœur.
Finalement, ce n’était pas si mal que les humains existent. Outre le fait de les influencer…Je pouvais aussi m’en servir comme…Défouloir.

J’aimais voir le sang gicler. J’aimais arracher les entrailles. Découvrir ce corps à l’anatomie complexe, crée à l’image de celui qui m’a fait lui aussi crée. Je voyais difficilement comment « Papy » avait pu créer des êtres à son image, quand lui n’avait jamais eu de corps.
Dieu est esprit, c’est un fait. Quelle utilité de faire des êtres avec des choses aussi vulnérables que des corps. Pourquoi ne s’est-il pas contenté de nous avoir nous, et le Paradis. C’est une question que je me posais souvent.
Je comptais, tandis que je m’amusais. J’observais aussi mon frère, avec curiosité, voir sa façon de faire, m’en rappeler, me la réapproprier, constater de s’il avait changé, évolué, ou pas du tout, ou tellement.
J’avais perdu un siècle fabuleux, Bélial n’avait pas tort en annonçant que lui n’avait jamais rouillé. Les humains m’avaient presque surpassé à la limite du mal. Ça avait dû lui donner des idées. Et à présent, je leur montrais quand même l’exemple.

Nous arrivâmes à la fin de notre massacre.

- 107, répondis-je quand il me demanda le chiffre.

Je souriais. 107 âmes humaines en moins. Néanmoins, cela avait le don de devenir épuisant au bout d’un moment. Dieu avait bien prévu son coup, maintenant que les humains étaient 7 milliards, tous les massacrer allait s’avérer difficile.
Je souriais toujours, quand Bélial parla du fait que j’étais resté moi. Comment aurais-je pu changer ? Pour moi le sommeil n’avait duré qu’un instant. C’était plus au niveau des autres, comme lui, comme mes autres bras droits, comme le reste de l’enfer, que je devais parfois découvrir des changements.

- Je m’en rappelle, oui. C’était fascinant de voir ces punaises tenter de courir pour leur vie. Comme s’ils pouvaient nous échapper… Et tu te rappelles de Napoléon ? Je suis sûr qu’il n’a jamais eu conscience de combien on s’est amusé à ses dépens.

Les guerres étaient une partie de plaisir pour commettre des massacres

- Quand je pense que tu as pu profiter de la seconde guerre mondiale…

Je serrais les dents avec colère :

- Et moi, j’étais là, endormi, à ne même pas pouvoir participer à ça. J’aurais pu tellement rendre ça bien pire… Bien que je doive avouer que pour le coup, les humains se sont très bien débrouillés pour finir chez nous.

Je ne savais pas s’il voulais me rendre jaloux, ou non, mais qu’il continue de me parler de cette merveilleuse guerre que j’avais raté, et qui aurais pu me permettre de faire des choses fantastiques, ne me rendait de fait, pas très heureux.
Merde, j’aurais pu faire tellement de trucs ! J’en aurais presque tremblé de frustration, si je n’avais pas connu les guerres spartes, et assisté à la guerre de Cent Ans ou aux chasses aux sorcières.

- Dis moi que ce n’était pas aussi bien que les chasses aux sorcières… Parce que putain, tu ne sais pas ce que j’aurais donné pour y être. Les humains avaient l’air tellement… Amusants…

J’aurais pu organiser tant de massacres. Mais non. Je devais me contenter de dormir.

- Vous auriez pu m’en laisser un bout…Prolonger ça jusqu’à mon réveil…

Je posais ma tête sur son épaule. Nos deux vaisseaux faisaient sensiblement la même taille, donc ça ne me posais aucune difficulté.

- On devrait refaire une autre guerre du même genre… Et cette fois… J’en profiterais pleinement.

Un sourire mauvais s’affichait sur mon visage tandis que je redressais ma tête.

- Mais je peux toujours au moins me réjouir d’être réveillé au bout d’un siècle. Vous avez mis du temps, mais je suis réveillé à une époque particulièrement…Distrayante.

Je grimacais. Je me doutais que la seconde guerre devait être bien plus attrayante. J'aurais aimé y être. Et malgré l'étendue de mes pouvoirs, remonter dans le temps n'était pas dans mes possibilités. Ou pas longtemps. Et pas très loin.
Mais la proposition de Belial avait quelque chose qui m'attirait. Je pensais au plan que je constituait au fur et à mesure. Je savais qu'un jour viendrait ou j'aurais besoin de lui.

Je le laissais faire tandis qu'il paraissait tendre avec moi. Rare étaient les gens qui avaient ce privilège de pouvoir me traiter ainsi.

- Je veux voir tout ça. ....quand l'enfer sera plus calme... quand j'aurais fini de peaufiner mon plan.... je veux voir.

Je voulais voir tout ce dont il me parlait. Je plongeait mon regard dans le sien en attrapant son visage

- Tu as interet à tout me montrer. Sans ne rien omettre. Sinon je serais terriblement déçu.... Je veux que tu me montres toute l'horreur dont sont capable ces créatures qu'Il a préféré à nous.

Je veux voir tout ce mal auquel je peux penser, mais que je n'applique pas forcément. Les humains sont parfois bien pire que les démons. Et c'est pour cette raison que je doute être la principale cause de leur côté mauvais.
Mais "Père" ne semble rien vouloir voir de ça. Surement trop perdu dans son monde. Ou trop déçu pour réagir.
Eh ouais, Papy, tu t'es totalement raté.

- Quand viendra le moment, quand le bon moment, viendra, ne pense pas que j'oublierais de t'inclure... Tu auras une place de choix, crois moi.

Parce qu'il était un frère, un bras droit. Et que surtout... son utilité n'était plus à prouver,et encore moins sa fidélité.
J'allais lui arracher un baiser brusque et vif. Comme un pacte qu'on passerait, comme une promesse qu'on tiendrait tous les deux.
Je m'agrippais à lui tandis que mes lèvres voulaient capturer les siennes avec une force mélangée à une étrange passion reliant deux "frères".

Je me sentis sourire, alors que Bélial m’appela « mon maître ». Je ne pouvais nier le fait que j’adorais ça, qu’on m’appelle de cette façon. Même si j’avais tendance à être parfois trop agacé quand on jouait la serpillère avec moi, qu’on m’obéisse et qu’on me respecte avait quelque chose de plaisant.
Même quand cela venait de quelqu’un que je pouvais me permettre d’appeler « frère ». Je sentais une lueur de cruauté briller dans mes yeux alors que j’écoutais Bélial me parler de massacre, et de mon règne.

Je sentis tout de même un léger sentiment de vexation quand Bélial me rappela que de fait, j’étais comme un gosse qu’il fallait surveiller pour qu’il ne se blesse pas – ou en l’occurrence, ne s’endorme pas -. Je fis la grimace. Il était hors de question que je me fasse avoir à nouveau de toute façon. Hors de question que je laisse une seule personne en ce monde, parvenir à m’endormir, moi qui ne dormais jamais.
Je finis par l’embrasser, d’abord pour le faire taire, et ensuite pour nos retrouvailles.
Je le tenais contre moi, dévorant presque ses lèvres, le laissant me toucher, s’accrocher à moi, alors que je l’imitais un peu, me tenant tout aussi fermement à lui, m’imposant tout de même, comme étant celui qui devait guider les mouvements de nos langues. Mais Bélial était bon en révolte, et il savait aussi se rebeller à ce niveau là… Bien que je savais qu’il me serait toujours inférieur, vu la façon dont il me laissa une grande partie de liberté.

- J’en ai une infinité en réserve, crois moi… Et je l’ai fait d’abord pour que tu te taises, et ensuite… Parce qu’il fallait bien te récompenser pour tous les efforts que tu as faits pour moi, non ?

Je l’observais, et sentit une nouvelle pointe de colère me traverser, quand, sans réellement le vouloir, il me rappela que j’étais coincé dans ce vaisseau stupide et frêle.

- J’aimerais t’accorder cela…Mais il semblerait que ce putain de sommeil a réussi à m’empêcher pour le moment, de pouvoir faire autre chose que de sortir de ce vaisseau. Je suis comme qui dirait…Coincé là dedans. Et j’espère bien temporairement.

Parce qu’il était hors de question que je reste relié à un corps pareil, bien qu’il plaisait et avait du charme.
Pour ceux qui n’ont jamais été rien d’autre que le vent, qu’une âme invisible, qu’un éclat de lumière, ils ne pouvaient pas comprendre, mais pour moi qui connaissait la liberté de ne pas posséder de corps… Rester enfermé là dedans, avait quelque chose d’irritant.

- Mais cela ne va pas m’empêcher de t’embrasser toujours plus fort tout de même…Tu n’aurais juste pas le droit au meilleur de moi-même…

Je restais collé à lui, alors que nous étions recouverts de sang. Mais ça…Ce n’était pas un problème. J’aimais ce goût de fer. Je me léchais d’ailleurs les lèvres, pour récupérer celui qui avait pu couler à ce niveau là, et j’allais m’occuper de celui de mon frère, en jouant un peu pour aller lécher sa nuque, la mordillant du bout des dents, bien que j’aurais été parfaitement en mesure de mordre réellement par pur plaisir cruel.

Il était vrai que de toutes les personnes qui méritaient d'embrasser mes réelles lèvres, Belial était en haut de la liste. Il était le premier à avoir vu ma véritable apparence. Qui, sans déconner, avait plus de prestance que ce fil de fer.
Je l'observais en souriant, amusé par le fait qu'il oserait m'attaquer si je ne m'occupais pas de lui en premier. Il devrait faire attention, je risque d'y prendre plaisir. D'autant que même s'il venait à couper mes lèvres, celles ci repousseraient quasi instantanément et la douleur ne me dérangerait absolument pas.

Alors que je commençais lentement, je me sens soudain colle à un mur, coincé contre. Je l'observe, l'oeil brillant continuant d'être amusé de ce qui m'arrive.

- Oh oui tiens. Et si tu me faisais une petite piqûre de rappel ?

Je continuais de sourire. Je n'avais pas besoin de piqure de rappel. Et même s'il me bloquait, je le poussais soudainement violemment pour me dégager. A ce jeu j'étais sûr de gagner contre n'importe qui.
Je l'attrapais à mon tour avant de me jeter avec lui au sol.

- ça va piquer un peu....mais je sais que tu vas préférer ça....

Je reprend mon baiser la ou on avait pu le laisser. Je suis toujours aussi brutal, toujours aussi vif. Je pourrais réellement dévorer ses lèvres, réellement lui arracher, mais je fais attention. Je ne voudrais pas tout gâcher des le début.
Je m'accroche à lui et je vais mordre son oreille sans lésiner sur la force de mes dents. Mais je laisse aussi ma langue passer dessus.

Alors que je le tenais, je m'accrochais à lui avec mes griffes. Ainsi, quand je commençais à mordre sérieusement sa peau, mes griffes descendaient le long de son dos jusqu'à ses fesses.
Je murmurait alors

- ....c'est assez brutal...pour toi ?

Je pouvais faire pire. Clairement. Mais je testais mon frère pour voir s'il avait changé ou non