Psychiatric case

C

ela était décidément incompréhensible. Zyan continuait d'observer Layla comme une chose curieuse, tout ce qu'elle disait lui était impossible à assimiler, même si au fond rien ne semblait très compliqué. Et toutes ces voix qu'il entendait, qu'il était le seul à entendre d'ailleurs, n'en finissaient pas. Il n'avait qu'une seule envie, les étrangler une par une afin qu'elles cessent tout ce brouhaha dans sa tête.

- Non...il faut que je parte quelque part. Il chuchota tout bas. Quelque part...mais je ne sais pas où. Il ne faut rien dire ici...pas même pour le bébé. Dit-il avant de rire à nouveau. Un rire hystérique qui ne dura pas plus de quelques secondes, car Zyan s'agita à nouveau, insultant les voix invisible dans sa tête.

- Je les tuerais tous...jusqu'au dernier. Dit-il d'une voix plus grave, redressant sa tête pour regarder Layla dans les yeux. Mais toi...je te garderais pour la fin ! ( rire ) Non...c'est pas ça qui doit être dit...rien ne doit être dit...FERME LA ! TU M'ENTENDS, FERME TA P**** DE GUEULE ! Hurla Zyan en se jetant en arrière, faisant légèrement tremblé le lit, avant de tomber dans une nouvelle crise de sanglot.

- Libères moi, retire moi ça...  Dit-il, forçant sur les sangles de contention.

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I

l s'énerva devant le refus de Layla, essayant d'arracher les attaches de la structure pour se libérer par lui-même. Plus il s'énervait et plus les voix dans sa tête élevait le ton, rendant presque inaudible les paroles de Layla. Le sorcier s'agita d'avantage, laissant réapparaître les plaies sur son visage et ses bras, formant de petite fissure et craquelure sur sa chaire. Zyan cria et hurla, attirant le médecin qui entra dans la chambre avec un infirmier, ordonnant alors à Layla de sortir de la chambre pour procéder à une injection...mais l'infirmier eut à peine le temps d'approcher, que le corps du sorcier implosa en une lueur lumineuse et aveuglante, projetant en arrière chacune des personnes présentes dans la pièce.

Cette lueur, semblable à une boule lumineuse, se figea au-dessus du lit vide. Immobile.

Le docteur fut le premier à se relever, bien incapable de détacher son regard de ce noyau lumineux. Toute la chambre commença à partir en friche, se détériorant petit à petit en de fine particule que la source lumineuse attira. Soudain, c'est un cri qui força le médecin à détacher son attention du phénomène, remarquant alors l'infirmier – au sol - hurler de douleur tandis que son corps tout entier commençait à suivre le même traitement que le reste des objets de cette pièce ; dissout et absorbé par la boule lumineuse qui se déforma et se reforma en une forme allongé, presque humanoïde, jusque bientôt perdre peu à peu de sa luminescence. Dés que le corps de l'infirmier fut entièrement absorbé, la forme lumineuse cessa bientôt de briller, révélant alors un corps de chair intact, un être humain dans son plus simple appareil; Zyan fixa le médecin qui resta bouche bée. Le regard du sorcier se retourna ensuite vers Layla. Le médecin profita que le sorcier détourne son attention pour fuir. Zyan s'approcha de Layla, tendant une main vers le ventre de cette dernière.

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a main du sorcier s'arrêta à quelques centimètres du ventre de Layla. Il resta ainsi, immobile, un court instant avant de relever son regard dans celui de la sorcière, apercevant la couleur de ses yeux. Il sentait une certaine énergie déborder de ce corps, une énergie qui se ressentait encore plus concentrer à l'intérieur de ce ventre. Zyan n'osait imaginer ce qu'il pourrait en faire, une fois absorbé...mais il n'en fit rien, se contentant de seulement de fixer son regard dans celui de sa cousine, avant de se relever et quitter la pièce, sans même chercher à s'habiller du moindre vêtement.

C'est donc entièrement nu que Zyan avança dans les couloirs désertiques du service, passant devant plusieurs chambres pour finalement atteindre un post infirmier dans lequel il pu entrer sans problème. Il fouilla la pièce, jetant des piles de papier sur le sol, faisant table rase du bureau. Il s'arrêta alors sur l'écran de surveillance, affichant divers chambre d'isolement dont celle où il avait été enfermé. Le sorcier ressorti du post, cherchant une autre issue.

Il devait quitter cet endroit. Pourquoi ? Il n'en savait rien. Toujours est-il que sa place était ailleurs. Un ailleurs qu'il tentait d'approcher sans réellement savoir l'endroit exact. Il continua de longer les murs du couloir, approchant lentement du panneau lumineux sur lequel était indiqué un pictogramme de sortie de secours. Ce genre d'image lui rappelait quelque chose, une impression de déjà vu. Il devait continuer dans ce sens.

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ne fois dans la cage d'escalier de secours, Zyan s'arrêta un instant, partagé entre l'idée de monter ou de descendre les marches. Soudain, quelques voix se firent entendre d'en bas, suivit de pas précipité dans l'escalier. Une patrouille de police s'apprêtait à monter jusqu'au premier étage, certainement averti par le médecin, ou bien l'un des nombreux témoins de la scène.

Zyan monta finalement les marches, disparaissant du pallier avant que la police y parvienne. Ils pénétrèrent dans le service, sans se douter qu'il n'y avait plus celui qu'ils recherchaient.

Le sorcier monta jusqu'au dernier étage ; le toit du bâtiment, semblable à une vaste terrasse recouverte de gravier, d'où ressortait toute les bouches d'aération du bâtiment. Zyan avança paisiblement, approchant du bord pour observé six étages en dessous le minuscule amas de personne qui attendait la fin de l'intervention des policiers.

Il resta sur le rebord, laissant le vent le basculer doucement d'avant en arrière. Une voix, la plus imposante de toutes, dans sa tête ne cessait de l'encourager ; bientôt il serait au bon endroit.

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I

l suffisait d'un seul pas en avant. Ce n'était pas si compliqué. Le sorcier leva alors un pied dans le vide, tenant uniquement en équilibre sur son second. La voix continuait de tisser ses ordres, ses raisonnements, elle noyait toutes les autres qui tentaient de donner leur avis sur la question. Zyan se contentait de suivre ce que sa tête lui disait, même si certaines paroles étaient aussi piquantes et blessantes que la stricte vérité. C'est alors qu'une autre voix repris le dessus, celle de Layla, sans pour autant détourner le sorcier du vide.

- M'aider... Reprit Zyan, semblant revenir à lui-même. Personne n'aide ici...personne ne va bien...je dois y aller, c'est mieux comme ça. Dit-il, semblant sûr de lui, jusqu'à ce qu'il tourne légèrement son regard vers Layla. Un regard larmoyant. Je ne suis plus moi...je ne le serais plus jamais...si je reste, tout ira mal...

Il jeta un autre coup d’œil dans le vide, apercevant les gens s'agiter en bas. Peut-être se rendaient-ils compte que quelqu'un se tenait sur le rebord du toit.

- Je ne suis pas au bon endroit...je suis attendu...là-bas...

Sans un mot de plus, le sorcier se décida à franchir le pas.

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out son corps bascula dans le vide, avant d'être retenu par la force seule de la sorcière qui le retenait par la main. Tout ce que sa cousine lui disait était aussitôt déformé par la voix dans son crâne. Personne, personne n'y pouvait rien, pas même Richard...Zyan en était convaincu, si bien qu'il tentait de se libérer de la main de sa cousine, avant de croiser le regard de cette dernière.

- Mort... Il reprit, son regard montrant alors une certaine réaction. Oui...ils sont mort...mais je voulais pas...c'est pas moi qui ait décidé...j'y suis pour rien... tout le monde va mourir...tous le monde ici...

Son autre main vint saisir fermement et soudainement l'autre bras de Layla. Zyan essaya alors de l'entraîner dans sa chute, ne la quittant pas du regard, un sourire narquois sur le visage.

- Viens ! Suis moi ! Tu verras ! Ils nous attendent tous en bas ! Se mit à rire le sorcier, plantant ses ongles dans l'avant bras de sa cousine.

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I

l continua de vouloir la faire chuter avec lui, mais en vain, Layla tenait bon, quand soudain deux paires de bras s'ajoutèrent au soutien de la sorcière. L'équipe de police était arrivé , eux aussi , sur le toit, certainement alerté par l'activité qui s'y déroulait. Sans vraiment laisser le choix à Zyan, ils parvinrent à remonter ce dernier qui s'indigna aussitôt en s'agitant sous le poids du policier qui le maintenait à terre.

Les voix se manifestèrent à nouveau, hurlant, criant dans sa tête, lui reprochant de ne pas réussir, de ne pas avoir fait le nécessaire. Le sorcier n'avait envie que d'une chose ; s'éclater la tête pour que tout cela cesse. Personne ne comprenait et personne ne voulait accepter le fait d'être attendu ailleurs...un délire que Zyan ne cessait d'entretenir avec lui-même et ses « voix » qu'il tentait de réduire en silence en se cognant violemment la tête contre le sol, aussitôt retenu par son entourage qui présentèrent quelques difficultés à le retenir indéfiniment...en attendant une nouvelle administration de calmant.

Zyan ne sentit même pas la pointe de l'aiguille se planter, il se contenta seulement de ressentir les effets du calmant, comme si une masse venait alourdir son esprit, réduisant les voix à des murmures. Le sorcier avait beau vouloir résister, son corps tout entier se retrouva engourdi.