Je craquais mes doigts. Enfin les doigts du corps dans lequel je vivais. Mais même en ayant un corps matériel, je pouvais me glisser parmi les gens sans qu’ils n’aient conscience de mon existence. C’était tellement facile. Je m’asseyais dans un coin, puis me laissais aller, touchant de mon esprit toutes personnes faisant parfaitement l’affaire.

Assis dans une chaine longue, des lunettes de soleil sur le nez, en maillot de bain noir, ne regrettant pas de devoir me trouver à Jacksonville vu que nous étions censé être en hiver et qu’il faisait chaud.
Mes yeux étaient fermés, ça ne voulait pas dire que j’étais vulnérable, parce que mon esprit, tout autant concentré qu’il était, restait bien présent.

Je m’amusais à aller toucher les gens, m’immisçant en eux, et murmurant sur leurs mauvaises pensées, les augmentant avec force. Je n’avais pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour ça. Limite Dieu m’avait-il permis de le faire avec une facilité déconcertante.
Je m’amusais donc à les tenter, parce que c’est ce que je savais le mieux faire. Poussant un à dire des insultes, ce qui était déjà beaucoup pour lui – première étape quoi -, un autre à tenter de dérober un stand à churros, un autre à mater des filles en ayant des pensées obscènes.
J’étais là, souriant, à m’amuser, sans me dévoiler. Juste qu’autour de moi, le désordre semblait petit à petit naître…

[S’il n’y a pas assez de choses, dis le moi =D]