’albinisme, toute une mutation à elle-même, alors être mutant albinos revenait à être un double mutant ! Cette pensée amusait Ilyah. Si encore, être albinos ne signifiait qu’avoir la peau blanche les yeux plus clairs… Cela irait. Sauf qu’albinos, ce n’était pas que ça, c’était aussi une sensibilité fasse au soleil, l’astre de la lumière… Sa peau était si fragile, si blanche, si pure et ses yeux craignaient eux aussi les rayons brulants de l’étoile. Elle avait souvent les yeux fermés, une couche de crème solaire avant chaque sortie et pourtant, elle aimait vivre, elle aimait se prouver à elle-même que rien ne l’empêcherait de vivre.

Mais voilà, l’albinisme c’était une fragilité tout court, pas seulement face à la lumière, la jeune mutante avait aussi une santé fragile et se fatiguait vite. Elle ne montrait jamais sa faiblesse, elle prenait sur elle, même aujourd’hui alors que sa température était plus haute que la moyenne. Elle ne prendrait pas de médicament, elle était habituée.

La jeune albinos ne tenait pas en place dans sa chambre malgré la fièvre, elle voulait sortir, vivre une aventure une fois de plus ! Elle savait qu’utiliser son pouvoir serait trop risqué alors elle décida de s’aventurer à pied cette fois-ci, sortant de l’institut assez rapidement, les joues rouges de chaleur.
Une fois dehors, elle inspira une grande bouffée d’air, suivi par un encore plus grand sourire. Ilyah se sentait en liberté à chaque fois qu’elle sortait. Après quelques étirements, elle commença à se promener en direction de la prairie, elle adorait cet endroit, il y avait souvent ses amis oiseaux là-bas ! En parlant d’amis, en voilant un qui venait de se poser sur sa tête, un petit moineau qu’elle appréciait beaucoup ! Bon d’accord c’est vrai qu’elle aime tout le monde, mais c’est toujours bien de le préciser n’est-ce pas ? Enfin bref, après qu’elle lui ait sifflé quelques mots, elle continua sa promenade jusqu’à tomber sur une vue inconnue. Il y avait un inconnu pour être plus précise. Un garçon sur son banc !

Intriguée de ne l’avoir jamais vu, et pourtant, elle était à l’institut depuis ses 15 ans ! Elle décida de s’approcher, telle une espionne en mission de repérage, cela tombait bien étant donné qu’elle se trouvait derrière lui. Une fois assez près, avec toujours son oiseau sur la tête, elle regarda ce qu’il faisait…

« Oh ! Il a un ordinateur ! Trop coool ! » Pensa-t-elle en ayant tout d’un coup des yeux pétillants. Pour Ilyah, elle qui était si nature, l’ordinateur était encore de la magie à ses yeux. Elle était pire que les vieux. Ne la laissez jamais avec de la technologie, vraiment.

La jeune mutante était encore en train de s’émerveiller quand d’un coup le jeune inconnu se leva, ce qui fit sursauter Ilyah.

«Ah ! Je suis repérée ! » Dit-elle, se pensant encore dans sa mission espionnage. « Bon tant pis. Salut moi c’est Ilyah ! Je ne t’ai jamais vu ici, t’es nouveau ? » Lâcha-t-elle, comme si tout cela était normal. L’oiseau qui était toujours sur sa chevelure mis sa tête sur le côté, comme si il questionnait aussi le garçon.

La jeune mutante lui offrit son plus beau sourire, contente de rencontrer une nouvelle personne et peut-être un nouvel ami !

a jeune albinos attendait une réponse, les yeux pétillants posés sur le mutant. Que voulait-il dire par non ? Il n’était pas nouveau ? Bizarre ! Pourquoi est-ce qu’il ne rajoutait rien ? Peut-être était-il timide ? Ou peut-être qu’il avait peur des albinos comme l’infirmier de l’institut ! Rien que cette pensée fit frissonner Ilyah. Elle se souvenait qu’elle avait été abandonnée par ses parents à cause de sa différence et le fait qu’elle puisse effrayer les autres la rendait malade.

Une réponse sortie de la bouche de l’homme. Alors comme ça il ne sortait pas souvent ? Comment faisait-il ?! Il y avait tellement de belles choses et de belles aventures à vivre dehors ! Le mutant rendit Ilyah encore plus curieuse de le connaitre.

Elle remarqua par la suite qu’il semblait intrigué ou gêné par l’oiseau sur sa tête et siffla à l’oiseau de s’en aller. Le regard violet de la jeune femme se posa de nouveau sur le mutant et elle lui offrit un sourire timide.

« Il n’est pas méchant. Depuis que je suis née, j’attire les oiseaux. Ils sont ma famille, mes amis… » Dit-elle doucement en gigotant sur place, assez stressé de lui faire peur. « Je peux me transformer en oiseau aussi et les comprendre. » Rajouta-t-elle avec un grand sourire, elle adorait son pouvoir, il lui permettait d’être libre. « Je te fais peur ? » Demanda-t-elle d’un coup avec un petit regard timide et pourtant elle ne l’était pas. « Je ne suis pas méchante, juste curieuse. Surtout quand il s’agit de faire de nouvelle rencontre ! Tu ne m’as pas dit comment tu t’appelais… »
Ilyah fut surprise en le voyant serrer son ordinateur contre lui, pensait-il qu’elle allait lui voler ?

« Oh, je ne vais pas te piquer ton ordinateur ! Je ne suis pas méchante je t’ai dit… Puis j’aime trop l’institut et ceux qui y habitent ! Ici, les gens comme moi sont acceptés, peu importe leurs différences ! » Dit-elle avec un grand sourire adorable, fermant les yeux face au soleil et la fatigue que lui procurait la fièvre.

Elle se rappela qu’à l’orphelinat, on lui avait appris à serrer la main de quelqu’un pour lui éprouver notre joie de le rencontrer… Peut-être que c’était pour ça qu’il était bizarre devant elle ! Sans trop réfléchir, comme à son habitude, Ilyah tendit sa main en gardant les yeux fermés et son beau sourire.


« Ravie de te rencontrer déjà ! » Fallait-il dire, par politesse d’après ses souvenirs. Elle ouvrit un œil pour voir si il avait toujours peur d’elle.

on seul œil ouvert détaillait chaque réaction de l’homme, elle regardait et attendait. Les secondes de silence paraissaient indéterminables… Jusqu’à un nom, Keith. C’était plutôt jolie et pas très connu !
 
« Avoir peur de lui ? Pourquoi ? Il n’a pas l’air méchant. » Pensa-t-elle quand il lui balança sa phrase sèchement. Ilyah eut d’un coup de la peine pour lui, parce qu’elle avait l’impression qu’il vivait la même chose qu’elle en quelque sorte. Il avait peur de lui, comme elle quand elle était jeune. Il avait beau dire ne pas être accepté… Elle n’y croyait pas ! Tout le monde a sa place ici, elle y avait trouvé sa place !
 
Ilyah ouvrit de nouveau ses deux yeux et regarda Keith. Elle venait de décider qu’elle ferait en sorte qu’il s’y sente accepté, que ça serait une mission trop cool et qu’il avait l’air sympa au fond malgré l’air qu’il se donnait.
La mutante fut surprise de le voir d’un coup effrayé quand il lança un regard à son bracelet. Qu’est-ce qu’il avait ? Il était joli son bracelet en plus ! Pourquoi reculait-il ? Il était vraiment intriguant et il semblait aussi avoir peur d’approcher l’albinos… Elle finit par baisser la main, au bord de la crampe à force de la garder tendue. Ilyah sentait que sa fièvre passait un peu, tant mieux ! Elle aura besoin de se transformer pour le suivre car le dénommé Keith venait de prendre la fuite. L’albinos avait déjà prévu de le poursuivre mais avant elle devait continuer son enquête !
 
« Je ne sais pas pourquoi tu t’excuses ! De quels risques tu parles ? C’est dommage de déjà rentrer, il fait beau ! » Dit-elle avec un air enjoué, le suivant sans le coller. « Je ne sais pas non plus comment tu fais pour ne pas sortir souvent ! Moi je pars souvent à l’aventure, je découvre de nouveaux endroits, de nouveaux amis aussi ! Tu devrais essayer ! Si tu veux, je pourrais même t’emmener à des endroits secrets où il n’y a jamais personne, c’est calme et très beau ! Personne ne t’embêtera, ni te collera ! » Rajouta-t-elle avec un regard pétillant, elle espérait qu’il accepte de partir à l’aventure avec elle, qu’il accepte de s’ouvrir aux beautés du monde ! Elle était de plus en plus intriguée sur le comportement de Keith, elle voulait savoir et l’aider. C’était bizarre, d’habitude elle se contenter d’espionner pour s’amuser mais lui, il l’intriguait et lui rappelait ce qu’elle avait pu vivre. Elle se souvenait de la solitude, du rejet qu’elle avait pu vivre à cause de sa différence. Sans les oiseaux, elle serait sans doute devenue comme lui, une personne qui se rejette elle-même.
 
« Tu sais, je n’ai pas peur de toi et j’ai envie de devenir ton amie, même si tu me repousses, j’y arriverai, parce que je sais à quel point c’est dur d’être seule et effrayée. » Marmonna-t-elle doucement, si doucement qu’elle avait l’impression de ne même pas l’avoir dit. Peut-être avait-il entendu ? Ou peut-être pas. Peu importe, elle le pensait et comptait bien le mettre en pratique.