Sujet: Un vague élément du passé Sam 5 Nov 2016 - 12:29
“Tristes circonstances”
On avait beau avoir modifié la mémoire et un morceau de la personnalité de Krysten, une seule femme restait à ses yeux, importante : Lena. Sa seule véritable mère. Celle qui l'avait adopté mentalement. Celle qu'il avait lui même adopté mentalement. La seule personne qui lui avait donné, dans ses souvenirs en tout cas, de l'amour maternel. Il n'avait jamais pu compter sur Mary Collins pour cela. Trop difficile pour elle, contrairement à son irrésistible passion pour décrypter son fils adoptif durant ses nombreuses séances de psychanalyse. Oui, Lena avait été la plus formidable des mères pour Krysten, assez pour que, même après ses changements de données et de souvenirs, elle reste gravée dans sa mémoire comme une sainte.
A la demande de Krysten, le corps de Lena avait été rapatrié en Floride. Même si l'Angleterre était son pays d'origine, elle n'avait aucune famille là-bas. Ce choix pouvait être égoïste, mais les deux parents s'étaient toujours sentis heureux "seulement quand l'autre était là", comme ils se le disaient souvent. En Angleterre, comme aux Etats-Unis, les deux britanniques pouvaient se trouver n'importe ou, tant que c'était à deux. Et ce rituel continuait même dans la mort.
Même si Lena avait été enterré il y a de cela plusieurs semaines, son passage par le Projet Shadow avait retardé de nombreuses signatures, pour lesquelles on ne cessa d'appeler le fils. Enfin, le jour où il put se rendre à l'hopital arriva. Ce n'était que l'histoire de quelques minutes... Normalement.
Papiers en main, Krysten rentra dans l'ascenseur vide qui s'ouvrit à lui. Il était troublé. De nombreuses émotions se bousculaient à l’intérieur de quasi-quarantenaire qui pourtant, restait de marbre. Seul quelqu’un de proche aurait pu déceler une certaine détresse chez cet homme. Comme Lena. Ou Morgan. Ses pensées s’arrêtèrent quelques secondes en pensant à son cousin, avant de vite rediriger ses pensées sur la défunte, froissant les papiers dans sa main.
Sujet: Re: Un vague élément du passé Sam 5 Nov 2016 - 22:30
Un vague élément du passé
Feat Lilou & Krysten
Une de ses anciennes camarades de classe avait fait à nouveau surface dans la vie de Lilou. Cette dernière avait malheureusement été blessée peu après son arrivée dans la ville, fauchée par une voiture. Heureusement, cela ne se terminait qu’avec une jambe et une côte cassée et quelques bleus par-ci par-là. Bon, cela n’était pas le top du top, mais Jennie n’était pas morte au moins ! Etant donné le fait qu’elles avaient quand même gardé un bon contact par la suite grâce aux moyens électroniques modernes, Lilou avait décidé de venir passer une heure lors des heures de visites.
Maintenant, il était temps pour elle d’aller vadrouiller ailleurs, et de faire de nouvelles escapades en ville. Ces retrouvailles avaient beau avoir été sympathique, il n’en restait pas moins que Lilou avait d’autres projets pour cette soirée. Enfin, pas vraiment, la mutante n’avait encore rien de prévu, mais rester dans un hôpital toute l’après-midi n’était malgré tout pas dans ses projets de la journée. Vite fait bien fait, elle vit les portes de l’ascenseur qui se trouvait à un moins d’un mètre d’elle commencer à se fermer. Une personne semblait se trouver à l’intérieur, et Lilou fonça donc pour interrompre la machine, n’ayant pas vraiment envie d’attendre un autre qui mettrait surement full time avant de venir à cet étage vu le monde qu’il se trouvait dans cet établissement.
- Niaaah ! Attendez-moiii ! s’écria-t-elle tout en rentrant dans l’ascenseur en trombe, interrompant sûrement les rêveries de son compagnon d’ascenseur.
D’ailleurs, en regardant son visage, la brunette eut une sorte de bug. Lilou aurait parié reconnaitre ce visage… Connaître cette personne… C’était où encore ? Quand ?
- KRYKRYY ! cria-t-elle, mille étoiles dans les yeux, lui faisant la bise sans savoir si ça le gênerait ou non, trop contente de le revoir ! Oh mon dieu, c’est vraiment toi ? J’ai eu du mal à te reconnaitre…
Lilou observa les portes de l’ascenseur se refermer, et frappa sur le numéro où elle désirait aller avant de reprendre :
- Tu vas bien ? Et Lena aussi ? J’avoue avoir perdu contact avec vous depuis un bon moment… Tu deviens quoi ?
Lilou se retenu de poser d’autres questions, et attendit une réaction de la part de son interlocuteur, grand sourire sur ses lèvres.
Invité
Invité
Sujet: Re: Un vague élément du passé Dim 6 Nov 2016 - 19:52
“Tristes circonstances”
Plongé profondément dans ses pensées, Krysten releva la tête en entendant quelqu’un crier. Une voix de jeune femme. De fillette même. Ce qui était idiot, releva Krysten, c’était qu’elle avait demandé à l’attendre… Alors qu’elle était déjà à moitié dans la cabine. Le comportement des adolescents était bien étrange… Ou alors, c’était tout simplement l’Homme qui était idiot. Chose que s’était toujours répété Krysten qui avait souvent tenté de justifier le comportement de certaines personnes avant d’arrêter ses recherches, s’offrant cette unique réponse tant il n’arrivait pas à trouver d’éléments assez plausibles.
Ses pensées se figèrent quand son regard croisa celui de la nouvelle venue. Il la connaissait. De loin. Mentalement. Temporellement. Quelques flashs rafraichirent sa mémoire. Ses doigts eux-mêmes se refermaient sur un de ses éléments : Lena. Leur dernière rencontre datait de plusieurs mois… Une année peut-être, plus même ? Quant à leur première rencontre… Elle, remontait à de nombreuses années. Peu après son réveil du coma. Comment s’appelait-elle déjà ? Lila ? Lily ? Elle, en tout cas, ne sembla pas connaître ce problème de mémoire, perçant les tympans du quasi-quarantenaire avec un surnom qui sonna d’un ridicule à ses oreilles, l’embrassant. Krysten se raidit instantanément, ne supportant plus ce genre de contact depuis son remodelage. Avec une autre personne, le mutant aurait certainement empêché ce contact en plaquant l’imprudent contre le mur. Mais elle… Il se souvenait avoir ressenti un sentiment protecteur à son encontre. Limite paternel pour cette orpheline qu’il avait rencontrée chez Lena, en pleine crise d’hystérie. Mais tout cela était loin. Et le moment était mal venu. A croire que c’était le ciel qui envoyait cette jeune fille près de Krysten, enfonçant avec un sourire angélique une lame qui était déjà profondément ancrée dans sa poitrine.
« Je… »
Comment être exécrable avec une personne pareille ? Avec une jeune fille qu’il avait calmé et avec laquelle il avait partagé il y a de nombreuses années, l’apaisant dans ses cris et pleurs ? Intérieurement, il avait connu son premier rôle paternel avec elle. La seule chose qu’il voulait était disparaître, ne pouvant rien faire d’autre, pas même l’ignorer. Une boule se créa dans sa gorge, comme si elle venait d’appuyer sur le bouton de la prise de réalité. Comme si elle venait de lui faire se rendre compte de la situation actuelle. De la mort de Lena. De sa solitude. De son statut d’orphelin que l’amour et les bras de Lena lui avaient fait oubliés. Ses yeux se posèrent sur l’étage qu’indiquait l’écran de l’ascenseur. Ses mots restaient bloqués dans sa gorge, tout comme les larmes qui commençaient à inonder ses yeux sans pour autant s’échapper sur ses joues. Ses lèvres légèrement entrouvertes à la recherche d’une réponse à tout ça, Krysten sentit bientôt ses doigts crépiter sous cet afflues d’émotions. La panique le prenait, tandis que ses iris prirent une couleur jaune, traversés d’étincelles. Sentant son pouls s’accélérer, Krysten se recroquevilla contre la paroi de l’ascenseur, s’écriant à son tour :
« Eloigne-toi des parois ! »
A peine eut-il terminé sa phrase que son corps se vida de nombreux éclairs, aussitôt absorbés par le métal de la cage d’ascenseur, dans un cri étouffé. Les ampoules éclatèrent tandis qu’un bruit d’électricité statique parcourait les tympans des deux mutants, désormais bloqués dans un boite métallique qui s’était freinée sèchement suite à la décharge.
Pendant ce temps, plongé dans le noir, le corps de Krysten continuait d’offrir quelques éclairs de lumière par ses nombreuses étincelles se dégageant de lui. De plus en plus petite, de moins en moins lumineuses, de moins en moins nombreuses jusqu’à être inexistantes à la fin et replonger les deux corps dans le noir. La batterie qu’était Krysten venait de se vider entièrement, laissant le mutant affaibli et vide d’énergie adossé dans le coin de l’ascenseur. Cette manie qu’avait cet élément de se déclencher et d’interagir comme bon lui semblait, exaspérait l’orphelin qui en avait fait tomber ses feuilles au sol, ayant tendance à lui faire perdre toute notion de réalité. Quasiment inconscient pendant quelques secondes, l’ainé finit par reprendre le contrôle sur lui, rouvrant ses paupières qui pourtant, ne lui laissèrent rien voir. Ses larmes avaient finalement coulé pendant l’explosion d’énergie, faisant trembler la voix de l’homme, inquiet.
« Lilou ?! »
La peur d’avoir electrocuté l’innocente fillette avait rendu la mémoire à Krysten, affolé.
Sujet: Re: Un vague élément du passé Dim 22 Jan 2017 - 20:44
Un vague élément du passé
Feat Lilou & Krysten
Lilou ne perçut pas le malaise présent chez son ami qu’elle venait juste de retrouver, trop contente de le revoir. Krysten lui rappelait une partie de son passé que la mutante avait un peu effacé de sa mémoire, préférant oublier ses crises d’hystéries passées. Effectivement, ses fugues et bêtises en tout genre d’autrefois n’avaient jamais vraiment plu à sa grand-mère, ce qui l’avait amenée à consulter un psychologue, sans avoir vraiment le choix. Têtue et stupide, Lilou se souvenait que les insultes et tous les mots négatifs qu’elle connaissait à l’époque avaient bien été prononcés à l’encontre de la mère de Krysten, Lena. A force de visite au bureau de cette dernière, Lilou et Krysten s’étaient liés d’amitié, le garçon la protégeant et la calmant sur divers sujets.
Cependant, les larmes soudaines sur les joues de son compagnon ne passèrent pas inaperçues, et Lilou resta sans voix quelques secondes, ne sachant pas quoi faire. Avait-elle dit quelque chose de mal ? Elle lui avait peut-être fait mal en lui faisant la bise ? Son cerveau s’embrouillait de milles et une question envers la raison de cette tristesse, mais aucunes ne furent prononcées. Krysten lui cria soudainement de s’éloigner des parois, ce qu’elle fit sans trop réfléchir. C’est ensuite qu’elle aperçut la catastrophe qui se passait… Le mutant sembla perdre le contrôle de ses émotions, et de nombreux éclairs virent le jour dans l’ascenseur, sous les yeux effrayés de Lilou. Une chance soit-il que les parois étaient en tissu isolant, et que celles-ci les protégèrent en grande partie de l’électrocution sur place. Par contre, ils n’échappèrent pas à la panne de courant qui suivit ce déchainement d’éclairs, ni les ampoules qui éclatèrent au-dessus d’eux. Les deux jeunes gens étaient à présent bloqués dans le noir, dans une cage d’ascenseur bloquée pour un temps indéterminé…
Recroquevillée au milieu de ces trois mètres carrés, Lilou n’avait pas pu s’empêcher de laisser s’échapper des larmes à son tour, ayant laissé la peur s’emparer d’elle. La brunette commençait à peine à s’y faire de voir des éclairs sortir de ses propres mains, et ce pouvoir l’effrayait encore un peu. Surtout depuis qu’elle s’était laissée convaincre d’électrocuter un simple humain. Cela l’avait un peu refroidie face à puissance de l’électrokinésie… Et là, elle avait bien failli finir électrocutée en punition de toutes ses bêtises.
« Lilou ?! Tu vas bien ?! »
Non. Il lui avait foutu la trouille avec ces éclairs. Qu’est-ce qu’il lui avait pris à cet imbécile ? S’il voulait la voir morte, il aurait pu la prévenir histoire qu’elle ait le temps de faire un testament. Pour l’instant, les émotions de la jeune fille étaient assez contradictoires : d’un côté elle voulait l’envoyer bouler, le frapper pour lui avoir fait aussi peur, et de lui dire de ne plus jamais la revoir. Mais d’un autre côté elle savait que perdre le contrôle de ses pouvoirs pouvait être épuisant et inquiéter d’avoir blessé autrui. Il l’avait tant soutenue autrefois, Lilou pouvait bien essayer de le soutenir à son tour, non ? Et puis, il ne l’avait pas fait exprès, si ?
- Je… On peut dire… Que ça va… fit-elle avec une voix encore tremblante malgré elle…
Par chance, la mutante avait juste été électrocutée par un éclair perdu un peu trop loin dans sa direction, mais rien de méchant. Cela lui avait fait la même impression que lorsqu’on touche une clôture électrifiée autour d’un champ, peut-être en un peu plus fort. Quant au verre des ampoules qui trainait dans ses cheveux, cela partirait avec une bonne douche… La jeune femme laissa quelques secondes s’écouler, histoire de trouver son gsm dans sa poche et de l’allumer afin d’avoir un minimum de lumière et voir par où se trouvait Krysten. Une fois cela fait, la brunette se dirigea à quatre pattes à côté de lui, et reprit la parole :
- Tu… Toi… Ca va ? J’ai dit quelque chose de mal pour te mettre dans cet état ? Tu veux en parler ? Je pense qu’on a un peu de temps avant qu’on nous sorte d’ici…
Invité
Invité
Sujet: Re: Un vague élément du passé Lun 23 Jan 2017 - 9:11
Un vague élément du passé
Krysten & Emily
Une réponse à sa question. A ses inquiétudes. Krysten sentit ses paupières se refermer et un souffle s’échapper sous le soulagement quand la voix de Lilou retentit. Lilou. Son prénom résonna dans sa tête avec la voix de Léna, faisant ouvrir et fermer ses mains sous ce stress qui continuait de se faire ressentir. Dans chacun de ses membres. Si l’inquiétude pour la petite brune s’était apaisé, le fait de se retrouver enfermé avec elle… Avec quelqu’un… Ne rendait pas la situation confortable. Recroquevillé dans son coin, face vers le mur, ses mains se détachèrent lentement des parois pour laisser son corps s’installer dans l’angle, jambes repliées contre lui, les serrant pour essayer de s’apaiser. Son front trouva le haut de ses genoux et ses yeux trouvèrent l’obscurité comme nid douillet en se refermant. Les ténèbres qui régnaient dans l’ascenseur n’était pas assez suffisantes pour un quelconque repos. Mais même les yeux clos, son odorat et son ouïe perçurent un mouvement chez son ancienne protégée qui émit une lumière dérangeante. Ne quittant pas son cocon, il ne releva même pas la tête, ses larmes coulant encore seules sans pour autant déclencher de hoquet ou de reniflement chez l’homme. Des pleures d’adultes. Calmes, silencieux, morbides. Pourtant, Krysten ne pouvait pas ignorer Lilou. Ses inquiétudes pour lui. Il les lui avait offerts les siennes, et elles étaient renvoyées. Normal. Un cycle logique. Impossible à ignorer car mine de rien, quelqu’un qui s’inquiétait pour lui… ça n’était plus réellement d’actualité au Projet Shadow. C’était plus une surveillance que des peurs à son égard. C’est après quelques secondes que les yeux de Krysten se servirent de sa manche pour effacer l’humidité ridicule de son visage, se laissant par la suite l’autorisation de relever son visage. Les yeux plissées, sa main se porta sur la minuscule source de lumière afin de garder ses prunelles ouvertes. Son regard se posa sur les feuilles éparpillées sur le sol, dont la première page présentait une photo de Lena. Bon sang, il n’arrivait même pas à se calmer et à accepter la mort de sa mère alors qu’il était un adulte mûr et accompli, quand serait-il d’une jeune fille comme Lilou ? De nombreuses années séparaient leur dernière rencontre. Elle avait grandi. C’était devenu une jeune femme resplendissante aux yeux du monde. Mais pour lui, il voyait encore cette gamine qui avait été plus d’une fois insolente avant de s’apaiser avec lui. Avec les autres par la suite. Avec Lena.
« Lena est morte. »
Prendre des pincettes n’était pas dans ses habitudes. Sa voix trembla tout autant que son corps mais il réussit à le sortir en un coup. Presque de manière brave. La nouvelle était balancée. Il n’avait pas envie de s’y attarder.
« Je… suis désolé. » ajouta-t-il quelques secondes plus tard. Par la manière d’avoir dit cela ? Pour avoir annoncé une telle nouvelle ? Pour l’électricité ? Un peu tout ça. Pour le fait de se retrouver enfermés aussi. Son regard se posait n’importe où mais jamais sur Lilou. Il ne voulait pas rencontrer ce regard jugeur ou peut-être rempli de compassion. Ou de tristesse peut-être. Il ne voulait personne avec lui. Il voulait que cette journée prenne fin, retourner dans sa chambre et fermer les yeux jusqu’au lendemain. Ca ne serait pas difficile, son électricité l’ayant totalement vidé de son énergie par sa fuite. Il releva sa main en face de ses yeux et se concentra quelques secondes. De minimes étincelles jaillirent mais tout juste bonnes pour tuer une mouche peut-être. Un long soupir se fit entendre tandis qu’il replongea sa tête dans ses bras.
« Tu peux… utiliser ton téléphone pour appeler le service ? » demanda-t-il avant de se corriger. « … Laisse tomber, j’ai dû bousiller leurs lignes… Bon sang… »
Lilou n’avait pas eu tort, ils avaient « un peu de temps » devant eux. Beaucoup voire même. Et s’il était possible de minimiser ce temps d’attente. Il ne voulait plus voir personne.