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Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh

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MessageSujet: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyVen 23 Juin 2017 - 19:29

Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale


Qu’il y a-t-il de plus ennuyant que de voir l’amour fleurir ? Sûrement, l’amour qui fleurit en période même de trouble, de crise et de guerre, comme c’était le cas ici. Mais un pacte était un pacte, et je ne dérogais jamais à ce que je disais, quand il s’agissait de pacte.
Et si je voulais m’amuser avec quelques gardiens, je pouvais bien faire une concession, malheureuse, mais qui m’apporterait sûrement de quoi m’occuper.

De fait, j’avais donc laissé le démon et « la contrefaçon d’ange » jouer aux tourtereaux, les observant de loin, invisible, esprit, filant dans les cieux, vomissant à moitié, manquant de provoquer un orage juste pour ruiner leurs plans.
Je ne comprenais pas comment un humain pouvait en aimer un autre. Baiser oui, mais aimer, pourquoi ? Quoiqu’au moins cela m’apportait du travail, entre les crimes passionnels et autres chantages affectifs.
Et des pactes alléchants.

Quand enfin, l’heure passa, je n’eus qu’à claquer des doigts pour remplacer la présence de son très cher, à ce lampadaire crétin, par ma propre présence. Le démon disparaissant en enfer, confié aux soins de quelques démons prêt à le torturer pour lui réapprendre les bonnes manières.
Moi, j’étais donc là, assis devant elle, et sa tasse de thé vide. Je n’avais qu’une demi-heure, autant dire que j’avais plutôt intérêt à en profiter.

- Bien, et me voilà. Ravi de me revoir, non ?

Je souriais de plus en plus. Je portais sur moi une tenue plutôt chic, mais simplement parce que de fait, il me semblait évident, de se faire beau, quand on avait d’autres affaires à s’occuper juste avant.

- Alors, ces retrouvailles ?

Prétendre ne rien savoir, était une bonne idée.

- Prête à passer du temps avec moi ? Tu vas voir, tu vas être ravi, on va s’éclater.
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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyVen 30 Juin 2017 - 22:28



 
Tu sais je ne suis pas si mal...



Se revoir une heure à peine après près d'un siècle et demi d'absence était une torture à laquelle elle s'était attendue, et pourtant, le vide dans sa poitrine lorsqu'elle comprit que l'entrevue était terminée lui donna l'impression qu'il s'était créé en une fraction de seconde une telle dépression entre ses côtes que sa cage thoracique ainsi vidée de toute substance risquait d'imploser.
Pour rendre les choses encore plus agréable, Lucifer avait visiblement décidé d'échanger leurs places et de profiter de ses droits immédiatement. L'idée de le laisser s'apercevoir de l'effet que la disparition de son mari et la présence soudaine du démon à ses côtés avait sur elle la rendait malade. Elle ferma les yeux un instant et respira lentement, profondément, feignant de passer les mains sur son visage comme pour se réveiller d'une sieste, pour essuyer les larmes qui perlaient à travers ses paupières et les étaler sur ses cils où elles seraient moins évidentes. Elle ne prit pas la parole tout de suite, sa gorge lui paraissait encore trop douloureuse pour ne pas être serrée au point de faire trembler sa voix.

Lucifer était particulièrement guilleret, et elle était certaine qu'il les avait espionnés. Son "innocente" question ne fit que renforcer cette impression. Elle soutint une seconde son regard avant de détourner les yeux, préférant de loin détailler les motifs délicats de sa tasse en porcelaine plutôt que de devoir affronter la vision du grand sourire qui dévoilait toutes les dents du Prince des Enfers. Il portait un costume élégant, et elle aurait presque pu avoir un bon à-priori sur lui, si elle l'avait croisé de loin dans la rue. Elle frissonna à cette idée et tira légèrement sur l'étole qu'elle portait autour du cou pour être certaine qu'elle rejoigne le décolleté de son chemisier et qu'il ne puisse pas voir un seul centimètre-carré de la peau de sa gorge. Ses jambes étaient à l'abri sous la table, recouvertes par une jupe longue et par de hauts bas maintenus par des jarretières. Elle portait des mitaines blanches légères simplement agrémentées d'une dentelle autour du poignet, et un chapeau classique à bords fins qu'elle mettait constamment en extérieur même si elle tentait de s'habituer à le retirer dès qu'elle pénétrait dans l'enceinte de l'université. Dans l'ensemble, à quelques jupons près, elle était donc décente, à défaut d'être à la mode, que ce soit celle de 1850 ou de 2015.

Elle aurait bien aimé pouvoir lui répondre poliment, mais cela aurait impliqué de mentir de manière éhontée et il l'aurait su. Elle laissa donc filer la première question et se contenta d'une réponse vague à la deuxième, quelque chose comme "Elles se sont très bien passées, je vous remercie.", qu'elle oublia instantanément tellement la formule était plate.

"Je ne prétendrai pas avoir eu le temps de m'apprêter à recevoir votre visite, mais vous aurez votre entrevue comme convenu."


Le plus dur serait sans doute de se retenir d'aborder la question des conditions de détention de son bien-aimé. Il avait refusé de les décrire et elle savait qu'elles étaient probablement effroyables. Cependant, faire preuve d'impatience agacerait Lucifer, lui montrerait à quel point il lui était insupportable de laisser la situation en l'état, et la placerait dès le début en porte-à-faux si leur discussion devait déboucher sur des négociations.
Ce n'était qu'une demi-heure à passer. Elle n'était tenue à rien de plus qu'être présente. Il lui suffisait d'attendre, se répétait-elle pour se rassurer.

"Est-ce que vous avez... Prévu quelque chose, en particulier ?", demanda-t-elle dans un élan de bonne volonté, mais sans pour autant aller jusqu'à se risquer à relever les yeux vers le visage du démon. Pour tromper sa nervosité, elle s'occupait les mains à jouer avec sa cuillère posée dans la coupelle sous sa tasse.




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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptySam 1 Juil 2017 - 23:20

Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale


J'aurais pu être satisfait de la voir placer autant de formalités, juste pour moi, mais il était clair que la décoincer allait prendre des plombes. Pas que parce qu'elle venait d'une autre époque, simplement parce qu'elle semblait si têtue, que j'avais presque envie de dire que c'était insupportable. Mais juste presque, parce que finalement cela constituait un défi pour moi, et disons que parfois, j'adorais les défis. ...Ou pas que parfois, surtout tout le temps. Du coup, je me contentais de sa réponse trop bien tournée, et m'amusait de la voir si mal à l'aise en ma présence. Pauvre petite chose, qui, quelques secondes avant semblait si heureuse. J'aimais à briser le bonheur, c'était quelque chose de fascinant à voir. La désillusion suivi de la désolation, était quelque chose d'agréable à voir, croyez moi.

- Prévu quelque chose.... Hm. Pour cette première fois, je saurais me contenter de bavasser, sauf si une idée me viens.

Si la dernière fois, lors de notre pacte, je m'étais retenu, à présent, je savais qu'à tout moment, je pouvais faire comme je le désirais, puisqu'il me semblait évident qu'elle ne pourrait pas m'arrêter. En somme, elle était piégée, et devenait mon nouveau jouet.
Je ne détachais pas mon regard d'elle, avant d'aborder un garçon, pour qu'il me serve un alcool fort. Le thé, c'était rien à côté de ce que l'alcool pouvait apporter.

- J'aimerais faire d'abord connaissance, tu vois, détends toi.

Oh, elle savait sûrement que je ne pensais pas qu'à ça :

- Tu as déjà bu de l'alcool fort ? Sûrement que non, tu es si prude, c'en est affligeant. Relâche toi un peu, on est plus à ton époque. A présent, nous sommes à un temps où tu pourrais même te trimballer seins nus que le seul problème que tu aurais, serait avec la police.

Je la fixais d'un air malicieux :

- Même ta garde robe laisse à désirer. Tu veux vraiment plaire à ton... Tourtereau ? Franchement, tu as l'air ridicule comme ça. Tu pourrais mettre ton corps plus en valeur. Je peux te montrer si tu veux.

Me présenter en ami, en allié, bien que je restais sûrement désagréable pour elle. Voilà mon principal moyen de faire. Tout du moins pour le moment. Si cela ne fonctionnait pas, je trouverais bien quelque chose d'autre pour changer.
Dans tous les cas, je comptais ne pas perdre trop de temps.
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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyDim 2 Juil 2017 - 0:07



 
Tu sais je ne suis pas si mal...



Elle se détendit légèrement à la perspective qu'ils ne fassent que discuter, ne restant sur ses gardes qu'au cas où, comme il disait, "une idée lui viendrait."
Son calme ne dura qu'une fraction de seconde. Il commanda une boisson dont elle reconnu le nom, et elle dut s'enfoncer les ongles dans les paumes de la main pour ne pas se lever et s'enfuir en courant. Son mari était très friand de ce genre de tord-boyaux. Ils le mettaient sans faute dans l'état lamentable qu'il semblait affectionner, celui où il devenait violent avant de se sentir trop mal pour pouvoir la poursuivre, ce qui l'énervait d'autant plus dès qu'il commençait à se remettre et qui lui donnait à nouveau envie de maltraiter tout ce qu'il avait sous la main.

"... détends-toi."

Plus facile à dire qu'à faire. Il pouvait bien être détendu, il était plus puissant que tous les Gardiens réunis. Est-ce qu'il se rendait compte à quel point ses sous-entendus qu'il ne s'agissait là que du début de leur relation et que la suite serait nettement plus mouvementée n'étaient pas du tout rassurants ? Probablement.
Elle détourna la tête sous son regard scrutateur, soudain moins certaine que les couches de tissu suffisaient à la mettre à l'aise face à l'oeil critique du démon.
Une fois qu'il eut fini sa tirade, plutôt que d'accepter ou de refuser directement sa proposition, elle répondit sur un ton mécanique à ses questions successives :

"L'alcool le plus fort que j'aie consommé était du sherry. Je ne pense pas que nous ayons la même définition de pudeur et d'un problème, à la manière dont vous les mentionnez. Je suis à peu près certaine de savoir mieux que vous comment plaire à mon mari, sauf votre respect. Et je vous remercie pour votre proposition de me servir de styliste, mais j'imagine que vous avez des choses plus importantes à faire que de jouer à la poupée avec moi, même si je ne doute pas que vous vous amuseriez beaucoup. Ce n'est pas la raison pour laquelle vous avez passé ce pacte avec moi. Votre simple divertissement ne vaut pas une concession comme celle que vous m'accordez de revoir mon époux."

Il était peut-être dangereux de lui rappeler ses intentions originelles, mais elle préférait être sacrifiée sur-le-champ sur l'autel de ses intérêts, plutôt que de subir ses moqueries pendant encore des heures, peut-être des jours s'il était du genre à ne jamais se lasser, et quelque chose lui disait qu'il l'était.
Elle se comportait de manière bien trop sérieuse à son goût, elle en avait tout à fait conscience, et elle espérait vivement qu'il s'en agace bien vite. Elle aurait pu se montrer bien plus conciliante, plus naturelle, comme elle l'était au quotidien d'ailleurs, abaisser ses défenses et le laisser prendre ce qu'il désirait au rythme qui lui plaisait. Mais elle pariait plutôt (aidée par un brin d'esprit de contradiction si elle devait être parfaitement honnête avec elle-même) sur sa colère face à une proie réticente pour le pousser à commettre des erreurs, à oublier des détails, à la renseigner sur ce qu'il voulait d'elle, à la fin, histoire qu'au moins elle reste pas dans l'ignorance même après se l'être fait dérober.
Elle rajusta sa jupe sur ses genoux d'un mouvement nerveux et releva vers lui ses yeux d'un vert profond, son expression la plus sérieuse peinte sur le visage.

"Alors, dites-moi, que puis-je faire pour vous lors de cet entretien ?"


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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyDim 2 Juil 2017 - 18:20

Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale


Si elle n'avait pas été la parfaite proie pour obtenir ce que je désirais, il était clair que ça ferait longtemps que je m'en serais servi comme punching ball. Honnêtement, qu'elle vienne d'un autre siècle n'était sûrement pas la seule raison qui la poussait à être ennuyeuse.
Je manquais de lever les yeux au ciel, songeant à tout ce qu'elle ratait en étant ainsi. Elle semblait clairement vouloir se débarrasser de moi, et en même temps, se prosterner pour rester muette et infime, presque invisible, comme si j'allais la cramer si elle m'offusquait. Sauf que oui, j'allais finir par la cramer si elle agissait comme une idiote.
Mais je ne perdrais pas mon sang froid pour si peu, aussi, l'observais-je, avant de me saisir de mon verre, et de le terminer cul sec, faisant en sorte que plus qu'un verre, le garçon me ramène une bouteille complète. J'allais en avoir besoin, avec une si charmante personne me faisant face.

- Ce que tu pourrais faire pour moi ? Te détendre, je t'ai dit.

Avançant mon visage d'elle, je l'observais sous toutes ses coutures. Je veux dire par là que j'allais jusqu'à observer son esprit grouillant d'idées.

- Et m'expliquer comment un démon a pu tomber sous le charme d'une humaine. Ça me rendrais presque curieux. Tu savais qu'il y avait des risques qu'il te crame la gueule sur un coup de tête ? N'as-tu rien craint ? Et pourquoi me craindrais-tu, puisque je ne compte pas te tuer, et qu'en prime, lui, tu n'en avais pas peur.

Cela faisait beaucoup de questions, je le conçevais, mais en un sens, j'avais bien envie d'obtenir la réponse.

- Et sache, que la raison pour laquelle j'ai passé ce pacte, c'était pour passer du temps avec toi, ainsi, t'offrir une nouvelle garde robe, m'amuserait certes, mais cela fait donc partie des raisons pour laquelle je suis là.

Haussant les épaules, je me resservis un verre, ne me résignant pas pour le moment à boire à la bouteille, j'avais une tenue à garder :

- Tu ignores le nombre de gens qui donneraient tout pour que je leur accorde une telle attention, sans les tuer.

A commencer sûrement par mon fan le plus proche, qui de fait, se faisait durement tabasser quand il me déplaisait. D'ailleurs, à cette idée, je compris une chose qui me laissa un peu à sourire, me faisant comprendre que le monde, malgré la grandeur qu'il pouvait avoir aux yeux des humains, restait infiniment petit.
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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyDim 2 Juil 2017 - 22:39



 
Tu sais je ne suis pas si mal...



Après un temps mort, elle s'attendait à l'avoir suffisamment énervé pour qu'il finisse par abandonner son attitude désinvolte, qui lui donnait la désagréable sensation qu'elle pouvait à tout moment voler en éclats pour laisser paraître la véritable nature et les intentions peu louables du Mal incarné devant ses yeux.
Elle comprit à quel point elle avait échoué dans sa tentative en le voyant vider le verre et faire signe au serveur de lui apporter un contenant plus conséquent. Rien que le voir lever haut le menton pour ne faire qu'une gorgée de sa boisson suffit à la faire frissonner et détourner le regard. Elle détestait ça. Son "premier" mari aurait pu fumer, jouer, mais non, il avait fallu qu'ils jouent à un cache-cache permanent de bouteilles dans la maison, à le ramener du bar quand il n'arrivait plus à marcher sous les rires de ses "camarades", jusqu'aux disputes et au silence. Et depuis, elle ne pouvait plus voir un verre de whisky en peinture.

"Te détendre, je t'ai dit."

Elle aurait volontiers rétorqué qu'il ne risquait pas de la mettre à l'aise en la dévisageant ainsi, mais elle opta pour l'option plus instinctive de subir l'examen stoïquement, tout en surveillant d'un coin d'oeil douloureux l'approche du serveur et le placement d'une bouteille fuselée sur la table, à portée de main. L'employé hésita visiblement à servir son client, mais décida que celui-ci était trop occupé à scruter sa partenaire pour être dérangé par la proposition, et il s'éloigna sans bruit.

Les pensées de Leigh tournaient surtout autour de la menace qui lui faisait face, de ce qu'il pouvait bien vouloir, de l'anxiété liée à l'incertitude, avec un brin d'inquiétude pour son amant en arrière-fond. Rien de très original, sans doute, pour le Prince-Démon, qui devait avoir connu son lot de "oh, non, il va me faire du mal, à moi et à mes proches !" ennuyeux. Pourtant les émotions négatives qui tourbillonnaient dans l'esprit de la jeune femme formaient un étrange tableau quand elles se mélangeaient à son fond naturellement bienveillant, amplifié par sa nature de Gardienne. Pour peu, elle aurait souhaité pouvoir racheter les fautes de l'immonde personnage qui était occupé à lui fouiller les méninges. Mais cette motivation, même si elle paraissait bien noble, était liée à un vilain défaut qu'elle avait toujours eu : la curiosité. Pas une curiosité d'intellectuel bien décidé à découvrir le sens profond de la vie ou les secrets du fonctionnement de l'univers, plutôt une sorte d'intérêt un peu malsain pour ce que les autres pouvaient bien penser et ressentir. Parallèlement, elle notait un nombre de détails impressionnant qui confirmait qu'elle était du genre à se taire et à observer non parce qu'elle n'avait rien à dire, mais parce qu'elle préférait simplement engranger les informations et les garder pour plus tard, quand elle pourrait leur donner un meilleur usage.
Avec l'heure qui tournait, le "salon de thé" s'était transformé en bar relativement animé.
Le serveur faisait les yeux doux à une cliente, qui était là avec son petit ami, qui ne se rendait pas compte qu'elle lui en voulait pour quelque chose, en plus d'un ressentiment de longue durée né d'une insatisfaction qui la pousserait bientôt dans les bras d'un autre.
Le vieux monsieur dans un coin faisait semblant de lire son journal depuis vingt minutes, mais ses yeux repassaient inlassablement sur la même ligne. Il était en fait très occupé à se faire faire du pied par la dame d'un certain âge assise à la même table et qui se prétendant, elle, plongée dans un roman, et étant la complicité qu'on sentait entre les deux, le couple était coutumier du fait.
En cuisines, on avait entendu un bruit de récipient en métal qui tombe au sol, quelques cris de colère, et depuis, le silence pesant indiquait que s'il avait été relégué à la plonge, l'employé n'avait pas été congédié pour autant. Aucun membre du personnel de salle n'avait osé passer la porte depuis, ce qui laissait à croire que ce genre d'incident se produisait assez fréquemment pour qu'ils aient déjà fait l'expérience d'en faire les frais par un malheureux effet de rebond.
La fille qui s'occupait du bar en était à son deuxième verre aux frais de la maison, et ses regards de côté indiquaient clairement que le patron n'était pas vraiment au courant.
A une table, deux hommes discutaient tranquillement d'une voix calme et basse pour ne pas déranger les autres consommateurs. Mais peut-être aussi pour ne pas qu'on remarque les échanges de sachets qu'ils se faisaient par-dessous la table. Une ou deux personnes étaient passées les voir pour demander poliment l'heure, ou d'emprunter une chaise, et étaient reparties quelques secondes plus tard en ayant obtenu ce qu'ils avaient demandé, et un supplément de nature inconnue glissé dans leur poche.
La plupart des autres clients semblaient se contenter de partager une bière avec des amis et de faire d'innocentes tentatives de séduction auprès de la personne qui leur avait tapé dans l'oeil le cas échéant.

Et encore, la présence de Lucifer la déconcentrait. Une demi-douzaine d'autres petits détails révélateurs qu'elle aurait d'habitude attrapés au vol avec aisance lui avaient échappé.

Elle changea de position sur sa chaise comme si ç'allait la mettre plus à l'aise pour répondre aux questions qu'il lui assénait.

"Je ne sais pas. Vous devriez lui demander."


Elle releva les yeux vers les siens d'un air de défi. Elle n'avait jamais pu s'empêcher de céder à la provocation. Selon certaines de ses amies à l'époque, c'était elle qui s'attirait elle-même ses ennuis, mais elle savait bien que son cher et tendre époux, quand il était saoul, l'aurait frappée de toute façon, qu'elle ouvre sa grande bouche ou non. Alors, autant se défouler en paroles.

"... Quant à savoir pourquoi j'ai peur de vous et pas de lui... Peut-être que c'est lié au fait que vous êtes à l'origine du Mal sur Terre, ou que je ne connais toujours pas vos véritables intentions à mon égard. Je ne vous crois pas quand vous dites que vous souhaitez simplement profiter de ma compagnie. Je suis peut-être naïve à vos yeux, mais je ne le suis pas à ce point."


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Elle avait toujours eu un ego trop prononcé pour une femme. Quand elle était enfant, ses parents en riaient. Et puis, au fur et à mesure que l'âge de la marier approchait, elle s'était fait réprimander de plus en plus souvent, mais rien n'y avait fait.
Et il aurait été faux de croire qu'à cette nouvelle époque magique, si moderne et ouverte d'esprit, elle ne souffrait plus de critiques de ce genre.

"J'échangerais volontiers ma place à la faveur de quelqu'un qui serait plus heureux de se trouver en votre présence... Mais j'imagine que c'est pour partie la raison pour laquelle je suis là avec vous et pas eux."


Dieu répondait aux prières, mais on n'avait jamais entendu dire que Satan exhausse les souhaits de ses fidèles.

Elle se mordit la lèvre en le voyant se resservir un verre.
Une demi-heure, se mit-elle à se répéter intérieurement. Il ne peut pas se rendre saoul en si peu de temps. Il devra partir dès qu'il commencera à ressentir les effets de l'alcool. En tous cas, s'il n'a pas le ventre vide. Avec un peu de chance. De toute façon, il ne fera rien de trop déplacé en public. Je ne crains rien.
Ca ne la rassurait qu'à moitié, mais elle s'efforça de se détendre et de prendre l'air plus affable pour répondre à ses réclamations. Elle parvint à faire cesser ses tremblements et à détendre ses muscles pour finir par ressembler à autre chose qu'un lapin pris dans les phares d'une voiture.

"Alors... Quels sujets comptiez-vous aborder ce soir ?"





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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyLun 3 Juil 2017 - 0:15

Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale


Il était certain qu'elle ne se détendrait pas. J'aurais beau lui soumettre cette demande, cette sotte, restait si serrée sur sa chaise, si mal à l'aise. En un sens, cela me flattait, cela signifiait que même pour des lampadaires dans son genre, je faisais éprouver de la crainte et du mal être. "Papa" aurait eut beau essayer de rendre ces êtres utiles, qu'il aura été trop idiot pour les rendre sûr d'eux. Quoique. Ainsi, en me craignant, ils savaient qu'ils ne devaient pas me sous estimer.
Mais leur crainte était aussi leur faiblesse. Donc, sur un échiquier, j'aurais encore l'avantage de ma sûretée certaine, et de mon hésitation si faible. Je savais jauger mes adversaires, sans les sous estimer, et plus encore, je ne les craignais pas, malgré toute leur puissance. Si mon père pensait me faire peur, il se trompait. Il m'amusait. J'étais cet enfant chéri qu'il avait rejeté, et enfant j'étais resté, suffisamment pour défier ces êtres qu'il avait façonné pour mon annihilation.

Mais passons. Je la laissais me répliquer froidement quant à son très cher et tendre, et soupirait. Vraiment pas marrante. Je lui laissais la possibilité de se vanter d'avoir séduit un démon, et elle ne prenait pas ma perche, préférant me renvoyer à l'expéditeur. Elle en devenait ennuyante. Heureusement pour elle que je savais être patient. Seulement, je sentais que toutes ses tentatives de ne pas tant me répondre, faisait partie de "son plan". Comme si elle voulait presque se débarrasser de moi, faire en sorte de ne plus être tant avec elle, que je me lasse d'elle.
Sauf qu'elle ignorait une chose : si j'avais tenu le pied à un abruti pendant quarante jours, je ne l'avais relâché que parce que ce dit abruti m'avait vraiment cassé les pieds. Et bordel, il en fallait pour me casser les pieds, croyez moi !

Néanmoins, elle eut tout de même l'intelligence de me répondre à ma question, et je la laissais me désigner comme cette merveilleux origine du Mal. Oui, c'était bien moi qui avait fait cela, et j'en étais assez fier. Bien qu'elle eut raison en disant ne pas être naïve, je ne mentais pas tant. Je profitais de sa compagnie .... Pour la manipuler. Voyez vous, c'était simplement de l'omission, quelque chose dont j'étais friand, et qui me permettait d'avoir même des pactes sous mon contrôle.
Quant à sa réponse sur le fait d'autres qui donneraient tout pour être à sa place, je haussais les épaules d'un air décontracté, sifflant un peu plus de la bouteille, renversée dans mon verre. Si elle s'imaginait me voir saoûl, j'espérais pour elle, qu'elle avait des siècles à perdre.
Je n'avais pas besoin de boire. L'alcool n'avait donc aucun effet sur moi. Voilà. Ainsi, il allait être difficile de m'avoir là dessus. Ou sur tout autre chose.

Après, je devais bien avouer que ce fut sa dernière parole qui fut la cerise sur le gâteau. Posant le verre dans mes mains, sur la table où nous étions, je lui offrais un sourire qui voulait dire "tu es stupide ou bien".

- Vraiment ? C'est la question que tu me poses ? Tu n'es peut-être pas naïve, mais tu es bien idiote. Je veux dire, depuis tout à l'heure je t'offres des sujets, mais tu ne fais que les rejeter. Quel dommage, non ?

Je savais que traiter quelqu'un d'idiot pour le mettre de son côté, était bien futile, mais j'avais aussi conscience que je faisais ce que je voulais, et qu'il fallait tout de même la remettre à sa place, cette personne se pensant capable de me défier, et par la suite de sortir de telles conneries.

- Je suis peut-être l'origine du Mal, mais comme tu le vois, depuis le début, je t'offres des conversations. Sur ta garde robe passable, sur ton cher mari, tout ça....Tu es peut-être un lampadaire, mais tu n'es pas une lumière. Tu penses sincèrement me lasser, me fatiguer, me faire tourner en rond pour me voir disparaître ? Sache simplement que tu as devant toi le plus grand des emmerdeurs, je ne lâche pas si facilement prise.

Je bu un nouveau verre pour m'en resservir un autre :

- Mais soit. Tu veux des sujets ? Allons y. Qu'est ce que ça fait d'être un lampadaire venu d'une autre époque ? L'intégration est bonne ? Ca fait quoi, d'être obligé de faire le bien ? Parlons de toi, en somme.
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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyMar 4 Juil 2017 - 23:08



 
Tu sais je ne suis pas si mal...



Elle subit sans broncher les soupirs de désespoir agacé et les sourires méprisants de Lucifer. Elle commençait presque à s'y habituer, et elle pouvait les laisser glisser sur elle comme de l'eau sur les plumes d'un canard, au moins en apparence.
Lorsqu'il se mit à l'invectiver, elle pinça les lèvres et baissa les yeux, les mains liées posées sur ses genoux, comme une enfant sage prise en tort. Elle n'en pensait pas moins, évidemment. "Cesse de prétendre vouloir faire la causette. Je sais que tu cherches à profiter de moi d'une manière ou d'une autre. Dis-moi ce que tu veux, qu'on en finisse. J'ai accepté qu'on abuse de moi pour obtenir ce que je désirais, mais je refuse de ne même pas être mise au courant de ce pour quoi on m'utilise."
Elle resta silencieuse tant qu'il parlait, mais releva les yeux brièvement pour lui lancer un regard noir quand il se tut pour s'enfiler un nouveau verre de liqueur avec autant d'enthousiasme que les précédents. La bouteille était déjà à moitié vide. Il se versa une nouvelle fois une généreuse quantité du liquide aux reflets ambrés. Trop occupée à fixer les creux dans la surface brillante du breuvage, elle n'écouta que d'une oreille les nombreuses autres questions personnelles que lui posait Lucifer, et auxquelles elle ne comptait pas plus répondre qu'aux précédentes. De toute façon, le ton du démon était légèrement las, comme s'il ne se souciait pas vraiment d'en savoir plus et cherchait surtout à la mettre en difficulté. Jusqu'à...

"Parlons de toi, en somme."

Elle releva les yeux et les plongea dans ceux de son voisin de tablée. Il était sérieux. Il voulait savoir quelque chose à son propos. Ou plusieurs. Mais la conclusion en apparence anodine de sa série d'interrogations était sensiblement plus motivée que toutes ses paroles jusqu'ici, ou du moins en avait-elle l'impression. Est-ce que son instinct lui soufflait des mensonges aux oreilles, trompé par sa nervosité, dérouté par la peur ? Est-ce qu'il avait le pouvoir de produire cet effet ? Elle préféra ne pas trop s'avancer sur la véracité de son ressenti.

"Et qu'est-ce qui vous intéresserait vraiment de connaître sur ma personne ? Vous ne vous souciez pas plus de la réponse à la plupart des questions que vous avez posées que de votre première chemise. Pourquoi ne pas passer directement aux choses sérieuses ? Vous ne gagnez rien auprès de moi à tourner autour du pot."


Elle redressa le menton et lui jeta un regard insolent.

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"Et puis... Vous n'avez qu'une demi-heure. Dois-je vraiment vous inciter à cesser de perdre votre temps ? On m'avait dit que la fainéantise était un des défauts dont vous nous affligez, mais je n'avais pas entendu parler de votre amour pour l'inefficacité."


Elle se rappela nettement une soirée au lavoir.
"Mais pourquoi diable est-ce que tu ne le laisses pas faire, ça durera moins longtemps, et tu t'en tireras à bien meilleur compte ! De toute façon, lui résister ne sert à rien, tu le dis toi-même !"
"Mais si je ne fais rien, je donne mon accord !"
"Comme si ça changeait quoi que ce soit que tu l'insultes ou que tu te débattes. Il ne s'en souvient même pas le lendemain matin tellement il boit ! Ton mari est un bon à rien, Leigh, qu'est-ce que tu espères en tirer ?"
"Rien. Mais je ne pourrais plus me regarder dans une glace si je le laisse faire sans tenter de rendre coup pour coup !"
"Le problème avec toi, c'est que dès que tu perds le contrôle, tu deviens agressive. C'est inutile ! C'est trop tard !"
"M'empêchera pas d'essayer."
"Tu es irrécupérable. J'abandonne."

Finalement les années avaient eu beau passer par dizaines, et son statut dans la hiérarchie céleste se trouver bousculé de manière aussi incroyable qu'inattendue, elle n'avait pas tant changé.





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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyMar 4 Juil 2017 - 23:45

Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale


Si je devais avouer qu'elle franchissait les limites de ma patience, je savais que je risquais de perdre à quelque chose, et autant dire, que perdre, ce n'était pas mon truc. Cette fille tournait en rond, me faisait tourner en bourrique, et nous jouions au chat à la souris, alors que je perdais cette fois, clairement mon temps. A présent, il était évident qu'elle ne voulait pas parler, et qu'elle se refusait à cela, encore et toujours, comme si je ne me souciais pas d'elle, et qu'elle voulait que je passe aux choses sérieuses.
Sauf qu'en disant cela, cette petite sotte, venait, sans le savoir, de déborder des limites de ce que je pouvais supporter, et si pour le moment je gardais mon calme, le verre que je tenais, vint à se vider toujours plus vite que le précédent. Je savais que de cette façon, je montrais presque une sorte de faiblesse, mais je m'en fichais bien. J'avais le caractère que je voulais, et cette faiblesse, je savais de toute façon y remédier.

Dans tous les cas, je reposais mon verre, en me redressant sur ma chaise, signe qu'il était clair que je commençait à me lasser de ce petit jeu, mais qu'il était hors de question que je m'avoue de suite vaincu. Sinon, de quoi aurais-je eut l'air ? D'un imbécile s'étant fait avoir à son propre jeu ? Oh, il en était bien évidemment hors de question. Je comptais bien lui faire subir tout de même un peu cette petite demi-heure, dont un morceau s'était déjà écoulé.
Mais elle allait comprendre ce que c'était, que d'oser me "provoquer" de cette façon. Elle ne voulait pas la jouer calme et douce ? Très bien, j'arrêterais d'être gentil avec elle. Enfin, gentil. Beurk. J'avais en horreur ce mot pour me désigner. Sinon simplement que j'avais été clément, que j'avais voulu la laisser parler - pour mes propres intérêts, certes, mais tout de même ! - et qu'elle avait perdu sa chance, à ce que j'agisse en lui laissant toute volonté dans les faits.
Tant pis pour elle.
J'allais au moins la prévenir de ce fait, qu'elle comprenne rapidement à quelle point elle avait agit comme une idiote.

Alors que je me resservais un verre, je posais la bouteille violemment sur la table, et elle eut de la chance de ne pas se briser. Sa dernière remarque avait été fort bien mal placé pour elle.
L'observant, l'air calme en apparence, je fit un joli shot, et lui offrait mon plus délicieux sourire innocent.

- Vraiment, je savais que les lampadaires n'étaient pas répandus pour leur intelligence, mais je crois que pour le coup, j'ai fait une affaire. Je suis tombé sur le lampadaire le plus idiot du coin. Honnêtement, je t'offres la possibilité de causer de toi, et toi, tout ce que tu as à me dire, c'est que je suis... Inefficace...

Je plongeais mes mains dans mes poches, en sortant une cigarette, l'allumant.

- Ou alors tu n'es pas idiote. Non.... C'est même pire. Tu aimes souffrir. Et moi qui voulais t'épargner, y aller doucement... Tu pouvais profiter de ma clémence, de tout cela, mais tu préfères tout jeter par la fenêtre.

Aussi étrange que cela puisse paraître pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude, je fumais la cigarette en une seule taffe. La seconde d'après elle était réduite en cendres. Je recrachais de la fumée, mais j'en gardais aussi pas mal, attisant mon feu intérieur, étouffant cet abruti de vaisseau, se plaignant chaque fois que j'osais fumer. Puis, je me levais de ma chaise.

- Bien, puisque tu joues à l'imbécile, jouons ensemble.

Je claquais des doigts, et la merveilleuse scène avec le salon de thé et tout ce qui allait avec, disparu. Fini les petites racontades au coin d'une bonne tasse - ou d'un verre du coup -. Fini les boutades sur mon rôle envers elle ou pas. C'était le moment de lui faire peur, rien qu'un peu.

- Voyons ce que tu voudrais que je fasse si je passe aux choses sérieuses... Alors selon toi, qu'est ce que je suis censé faire à ces rendez vous ? Ah, oui ! C'est vrai.

Je lâchais un petit rire mauvais. Nous étions en enfer, nous étions dans mon royaume, et si elle tentait de s'échapper, elle ne pourrait pas. Je pouvais même, si je le voulais ,bloquer ses pouvoirs de "'téléportation". Après, en connaissant le paternel, il a sûrement fait en sorte que même moi je ne puisse pas bloquer éternellement ce pouvoir là, mais je savais être tenace. Si elle essayait une seule seconde de s'enfuir, je la retiendrais à l'instant même où elle en aurait l'idée.
J'attrapais son bras, et la tirait dans mon antre, alors que nous traversions l'endroit où les âmes gisaient, hurlant à tout va, prisonnières, torturées, prêtes à devenir des larbins, prêtes à oublier leurs vies de crétins.

- Tu vois, là, c'est l'endroit où je tortures tout ce que tu ne protèges pas et que tu n'as pas pu protéger.

Disparition, réapparition, je n'attendis pas sa réaction, nous étions au bord d'un précipice de lave :

- Et là, c'est l'endroit où je pourrais te pousser, juste pour voir comment c'est drôle un lampadaire dans le feu. Oh, bien sûr, je me doute que tu n'en mourras pas, parce que mon paternel a apparemment eut l'intelligence de vous faire immortel - au moins, il aura réussi ça, félicitations à lui -, mais tu vois, ça peut être drôle, d'en faire un running gag. Enfin, si tu sais ce que c'est, vu ton esprit arriéré. Au pire, tu le découvriras.

Voilà. Là je lui montrais ce que j'aurais pu faire, si je passais aux choses sérieuses. Si j'avais vraiment voulu me servir d'elle comme cobaye.

- C'est dommage, franchement. A la base, ce n'est même pas ça que je voulais faire, mais si c'est ce que tu veux, moi je dis pas non. Tant pis, ça aurait pu être drôle d'écouter tes réponses, ou de te faire revoir ta garde robe.
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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyMer 12 Juil 2017 - 0:40



 
Tu sais je ne suis pas si mal...



Quand il reposa son verre vide sur la table et se redressa, le dos droits calé contre le dossier de la chaise, elle sut qu'ils allaient passer aux choses sérieuses. Tant mieux, l'attente était insupportable. Mieux valait encore subir qu'anticiper.
Il n'était probablement pas au courant, mais il attaqua sous un angle particulièrement vicieux en manquant fracasser le fond de la bouteille contre la table. Elle d'ordinaire si flegmatique, au point qu'il n'était pas rare qu'on la décrive comme insensible, ou "blasée" comme disaient ses nouvelles connaissances, elle sursauta vivement et leva les avant-bras de part et d'autre de sa tête comme pour se protéger, tordant sa colonne vertébrale pour orienter vers l'origine du bruit plutôt son épaule que l'avant de son corps.
La réaction réflexe ne dura qu'une seconde et elle se figea dans cette position, consciente d'avoir montré à son adversaire une faiblesse qu'elle aurait bien mieux fait de laisser dans l'ombre. Avec une longue respiration contrôlée qui pouvait passer pour un soupir, elle força ses muscles à se détendre à nouveau et reposa ses bras sur ses genoux.
Il se contenta de lui sourire et de boire un nouveau verre, d'allumer une cigarette, en lui reprochant son attitude directe et, elle devait l'avouer, un brin téméraire. L'entendre frémir de rage contenue était cependant une récompense bien suffisante pour justifier ce type de prise de risque. Elle se retint d'en montrer trop l'expression, mais sa lèvre supérieure s'étira légèrement sur ses dents, comme celles d'un animal qui s'apprête à retrousser les babines pour la bataille ou l'amorce d'un sourire moqueur.
Sa satisfaction fut cependant coupée dans son élan par la surprise qu'elle ressentit en le voyant réduire en cendres sa cigarette d'une seule traite. Elle eut à peine le temps d'écarquiller les yeux qu'il reprenait son discours et claquait des doigts.
Ils se retrouvèrent soudainement dans un vide, des limbes qui ne possédaient pas d'existence au point où elle était même incapable de décrire à quoi elles ressemblaient. Ce n'était pas une obscurité, ni un brouillard, c'était... déroutant. En prenant conscience de ce brusque changement de décors, elle se tourna avec une brusque inspiration, mais refit ensuite face à Lucifer pour lui lancer un regard de défi.
Elle entendit son rire et sentit la chaleur sur sa joue une fraction de seconde avant de réaliser ce que constituait la vision qu'elle avait sous les yeux.

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[Crédit : Spiderliliez]

L'Enfer.
Un endroit où elle avait plusieurs fois envisagé de se réfugier.
Elle n'aurait pas pu imaginer de pires circonstances pour le visiter.
Elle sentit une main à la poigne impitoyable la saisir par le bras et la tirer dans une direction comme si elle n'était qu'une poupée qu'on pouvait manipuler sans peine. De fait, elle était trop abasourdie pour tenter de résister, et ça n'aurait sûrement pas servi à grand-chose si elle l'avait tenté face au maître des lieux. Il la traîna à travers un immense hall rempli d'âmes entassées dans un désordre indescriptible, les traits et le corps déformés par la souffrance. Mais le pire restait leurs cris. Leigh se plaqua les mains sur les oreilles mais ça n'atténua en rien les hurlements de douleur et de peine même si elle ne pouvait plus entendre Lucifer se moquer d'elle. Elle se mit à crier elle-même comme si cela pouvait chasser de sa tête les éructations des agonisants. Pendant un bref instant, sa voix se mêla à toutes les autres, et ajoutée à elles, révéla comme un accord de musique grandiose et majestueux, dissonant et déchirant, avec cette qualité des éléments hideux qui font ressortir la beauté du reste, l'intensité de l'expérience de l'artiste comme du spectateur, ces accrocs qui vous tordent les boyaux mais vous font ressentir toute la complexité magistrale de l'oeuvre, quand elle a été composée avec génie.
Sa voix se brisa, et au même moment elle n'entendit plus que le silence, interrompu seulement par quelques clapotements. Elle ouvrit brusquement les yeux, et découvrit devant elle le vide, un vide de plusieurs dizaines de mètres, qui se terminait dans un lac de lave. Elle était si proche du bord, et penchée légèrement en avant, retenue seulement par le bras que son tortionnaire n'avait toujours pas lâché, qu'elle ne voyait même pas ses pieds posés à un centimètre de la fin de la corniche. La sensation de vertige était étourdissante. Elle glapit de frayeur et tenta frénétiquement de reculer, ne parvenant qu'à s'agripper aux vêtements de l'hôte de Lucifer derrière elle et à tomber à ses pieds en se pressant contre ses jambes dans ses efforts paniqués pour éloigner son centre de gravité du vide et du risque de chute. Elle ne pouvait pas retenir ses sanglots terrifiés.
Mais même dans cet état, elle refusait de jouer le jeu du démon. Que croyait-il, qu'elle allait le supplier de continuer à la questionner pour pouvoir se moquer d'elle et se sentir supérieur à ces idiotes de gens qui avaient une morale, qu'elle allait accepter de le laisser la traiter comme une poupée qu'on vêtit à sa guise ?!

"Je me moque de ce que vous pourrez bien faire ! De toute façon, il ne vous reste que quelques minutes !"

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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyJeu 13 Juil 2017 - 23:27

Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale


J'imaginais qu'en les créant, mon très cher paternel, avait oublié d'offrir quelque chose d'essentiel à ces moitiés d'humains lumineux. Enfin, à bien y penser, les chiens de l'enfer en étaient aussi dépourvus. De cette intelligence que je possédais, mais pas eux.
Franchement. J'ignorais à quoi elle jouait, mais son idiotie ne m'amusait même pas. J'en venais presque à regretter notre pacte, même si j'étais sûr de pouvoir m'en servir correctement un jour. Elle avait juste....Besoin d'un peu d'éducation pour le moment.

Je sentais sa terreur. Je l'avais entendu hurler, quand je l'avais trainé devant ses âmes qui n'avaient pas pu bénéficier de son aide, et tant pis pour elle. En plus, à l'idée qu'une des causes qu'elle protégeais, m'était, de toute évidence, destinée, j'avais eut envie de m'amuser d'abord de ça, mais l'idée de la "punir" à coup de lave était bien plus amusant.
Elle n'avait jamais connu pareil douleur, malgré tout ce qu'elle avait pu subir.

- Pauvre chaton. Je t'offrais quelque chose, mais tu continues d'être têtue comme une mule, et de refuser que je sois bon avec toi. Soit, si la seule image que tu veux voir de moi, est ce que cela donne quand je suis mauvais, je ne vais pas me retenir.

A peine avais-je fini ma phrase, que je la jetais aux flammes, la laissant fondre dans la lave. Si le Vieux là Haut les avait dépourvu d'intelligence, il m'avait semblé avoir compris que les lampadaires pouvaient vivre même en cramant des milliards de fois.
Franchement, il s'amusait bien : il m'avait offert des chouettes jouets de torture.

La récupérant, j'ignorais ses éventuelles plaintes :

- Voilà, premier aller dans ce lieu magnifique qu'est la lave. vu que je suis le grand méchant, tout ça, blablabla, on y retourne ?

Et hop. Je la rebalançait dans la lave.
Eh. C'est elle qui l'avait cherché. Moi j'avais assez patienté. Je lui avait offert tout de même la possibilité de refaire sa garde robe, la possibilité de s'en sortir, la possibilité de faire sa connaissance - pour m'en servir, certes, mais ça.... Elle n'était pas censé le savoir, même si elle s'en doutait un peu -.
Du coup, si elle ne voulait rien de tout ça, il fallait bien que je la détende.
En la traumatisant un peu.

Je la récupérais, et la remis après lui avoir laissé un peu de répit. Je n'avais aucune envie de me contenter de ça. Après tout, cela me déplairait de devoir me dire que du coup, cette fille allait vraiment finir par me haïr.
Malheureusement, même si j'adorais ça, ce n'était pas tant mon but.
Du coup, alors qu'il ne nous restait que peu de temps à être ensemble, je disparu avec elle. Dans un endroit plus...Chaleureux disons. Plus doux. Je savais ce qui plaisait aux humains pour leur calme. Et cette pièce de chateau, recouvert d'objets qui lui diraient certainement quelque chose, vu que ce serait contemporain à son ancienne époque, et rempli d'une fenêtre donnant sur une vue "magnifique", saurait la calmer.

- Bien, maintenant tu es détendue ? Je peux te soigner. Mais après ça tu vas continuer de faire l'imbécile, de me rejeter, et tout ça....Alors que si tu avais été "sage" depuis le début, je t'aurais offert un bon moment.

Laissant faire mes charmes, je l'entourais, guérissant les parties que je touchais.

- Je ne suis pas si mauvais...J'aime juste....Quand on ne me met pas de mauvaise humeur comme tu l'as fait... Si tu te laissais aller, tu verrais bien que je peux être aussi très charmant.

Surtout pour manipuler mon monde, mais cela, je devais lui faire oublier...
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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyVen 14 Juil 2017 - 21:30



 
Tu sais je ne suis pas si mal...



Elle pensait s'être suffisamment éloignée du précipice pour résister s'il tentait de l'y jeter, ou au moins avoir le temps de prononcer une phrase, un mot, de crier...
La douleur la prit par surprise, mais de façon si violente qu'elle ne put même pas émettre un son, qui aurait de toute manière été étouffé par la consistance visqueuse de la lave. Elle n'eut pas le loisir d'étudier la fluidité de la matière, cependant. Il était impossible de décrire une telle souffrance, autant qu'il était impossible d'y réagir. Son corps se tétanisa jusqu'au point de rupture de ses ligaments et de ses os. Chaque centimètre carré de sa peau brûlait à tel point qu'elle ne sentait plus la douleur pulser, qu'elle n'arrivait plus à identifier la sensation comme étant chaude, froide, vive ou sourde, intense ou négligeable. Le choc fut tel qu'après une fraction de secondes seulement, ses nerfs lâchèrent, submergés par les informations qu'ils devaient transporter : les infimes signaux électriques brûlèrent leur moyen de transport avant même que la lave ne ronge le corps de Leigh jusqu'à y parvenir. Pour autant la douleur ne s'arrêtait pas, au contraire. C'était une douleur fantôme, qui n'avait pas plus de consistance ou de détails que la première, mais qui était toute aussi intense. Elle se noyait dans cette peine abominable, elle ne contrôlait plus son corps et son esprit n'était plus qu'un souvenir, relégué dans un coin de son âme comme si on n'était pas certains d'en avoir de nouveau l'usage un jour. Elle laissa échapper des râles atroces, et ses membres se tordirent dans des angles hideux.

Tout à coup, plus rien. Il lui fallut un long moment pour réaliser que l'absence de sensations n'était pas dû à la mort, enfin, mais au fait qu'elle était au sommet de la falaise à nouveau, dans les bras de Lucifer, agitée de spasmes impressionnants et les doigts tellement serrés sur le tissu de sa chemise qu'elle craignait que ses ongles ne passent à travers. Elle avait à peine eu le temps de se rendre compte de ces éléments qu'elle entendit :

"... y retourne ?"

Elle ouvrit de grands yeux et jeta un regard au comble de la terreur au démon, mais déjà elle sentait une vague impression de vertige, comme une brève chute, et la torture recommençait.
Elle ne su pas combien de temps cela dura. Elle n'avait aucune idée de ce à quoi son corps mutilé pouvait ressembler. Ses vêtements avaient brûlé depuis longtemps, mais elle s'en moquait. En fait, plus que de s'en moquer, elle n'avait plus vraiment la sensation d'appartenir à une quelconque réalité. Lorsque Lucifer la remontait dans ses bras, elle ne sanglotait pas, ne suppliait pas. Elle se contentait de pendre à son coude, léthargique, le regard éteint, comme une poupée au visage de porcelaine et au corps de chiffon.

Elle ne sembla s'éveiller que quand le décor changea du tout au tout et qu'elle se retrouva au milieu d'une pièce de grande demeure, visiblement un salon, aux meubles recouverts de velours bleu roi, bien agencés et sélectionnés avec goût. Tout était charmant, des fleurs séchées disposées avec art sur une table aux coussins brodés, sans doute à la main par la maîtresse de maison, représentant des scènes champêtres.
Elle n'était pas plus habillée qu'auparavant et elle était assise sur les genoux de Lucifer, mais cela l'indifférait. La douleur s'était arrêtée. Elle aurait préféré n'importe quoi plutôt que ça. Elle réalisa soudainement que c'était ce que son amant devait endurer depuis leur mort, et elle cessa d'hyperventiler pour se mettre à sangloter, interrompue seulement par des spasmes nerveux.

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[Crédit : rebloggy.com]

Elle fut prise d'une nausée persistante puisque son système digestif semblait envisager très sérieusement la possibilité que le supplice qu'elle venait de subir soit lié à un aliment qui ne passait pas et qu'il fallait donc à tout prix éliminer la cause de l'empoisonnement. Il n'obtint pas gain de cause, heureusement.

Elle n'écouta pas ce que Lucifer lui disait, mais elle entendit quelques mots et parvint à reconstituer le sens général de ses propos. Elle accordait bien plus d'attention à ses mains qui se baladaient sur son corps mais soignaient les zones qu'elles touchaient, lui rendant ce contact désirable et non révoltant comme il l'aurait été dans n'importe quelle autre circonstance. Exténuée et sous le choc, elle se contenta de continuer à gémir et trembler, la tête posée sur l'épaule de son tortionnaire, les jambes ballantes mais les bras pliés et les mains agrippées à lui, bredouillant des supplications sans queue ni tête.





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MessageSujet: Re: Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale - Leigh EmptyMar 8 Aoû 2017 - 11:43

Tu sais je ne suis pas si mal, juste prêt à te faire pencher de manière bancale


En vrai, j'avais quand même pris mon pied à la voir souffrir. Fallait pas m'énerver hm. Elle l'avait cherché, je lui avais montré pourquoi il ne fallait pas me chercher, point final, et voilà. Maintenant elle se démerdait. A cramer joyeusement dans la lave. Je pouvais ressentir sa souffrance, et comme d'habitude, je m'en réjouissait. Le fait que je ne puisse pas la tuer, m'amusait encore plus que si elle était morte sur le coup. Je songeais un instant à mon père qui avait crée ses créatures pour me battre. Ne s'était il pas rendu compte qu'en vérité, il me donnait des cibles faciles, des punching ball ? Sûrement que non.
Dieu est bien, avec ses "anges" blancs, dans son blanc firmament, il se pense tout puissant mais ignore le mal que je suis capable de faire.

Mais je la sauvais tout de même de cet enfer que je lui faisait subir, alors qu'elle ne prononçait mot. J'aurais sûrement préféré l'entendre me supplier, mais je sentais quand même sa douleur, alors cela m'était amplement suffisant.
Alors que nous étions à présent dans un endroit plus doux, beaucoup plus soft, je l'entendis sangloter, et l'observais, en ne pouvant m'empêcher de sourire doucement, allant jusqu'à caresser lentement sa joue, comme si je voulais la consoler, alors qu'en vrai, qu'elle chiale, ça me faisait rire.

Je murmurais doucement à son oreille, comme une caresse auditive :

- J'ai une question pour toi.... Pourquoi réversible a pour racine rêver ?

Je laissais un silence, si jamais elle désirait me répondre, et surtout pour la laisser réfléchir à cette question. Il me restait encore assez de temps pour me le permettre.
Puis, je répondit à sa place, sachant qu'elle n'aurait certainement pas la réponse.

- Parce que rien n'est vraiment réversible.

Cette réponse comptait mille et un sous entendu, pour sa personne, pour ce qui risquait de lui arriver si elle continuait de s'évertuer à jouer à l'imbécile.

- Seulement....Si tu rêves assez fort et que tu es sage, peut-être bien que... Mon comportement envers toi peut changer... La prochaine fois, réfléchis mieux.

J'avais fini mes soins, et comme si je lui montrais de l'affection alors que j'en avais cure, je la serrais encore contre moi.
Puis, lentement, je disparu, la laissant seule dans ce monde doux et mielleux, qui me faisait, en vérité horreur. Mon temps avec elle avait atteint son terme, et je savais que je ne pourrais plus rien obtenir d'elle pour le moment. Mais je ne faisais que commencer.

[Petit copyright tout de même : "l'énigme" que pose Lucifer a été crée par une merveilleuse personne du nom de Keith, que je crois que tu connais :p]
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