Les cours étaient juste trop bien, ici. J’adorais l’ambiance et tout le monde était juste cool. Bon, il y avait bien deux trois professeurs un peu chelou, voire carrément flippants, mais pas méchants. Le petit blond était même carrément craquant, mais apparemment, déjà en couple avec une élève. Je ne sais pas si ça craignait ou si c’était normal dans ce monde. Parce que bon, d’un côté, je n’étais pas le seul à avoir l’âge des professeurs ici. Il y avait tellement d’élèves de différentes tranches d’âges. Il y en avait même un de 40 piges d’après certains ! Bon, apparemment, il avait tourné vers l’ennemi avec le Projet Bidule Chouette. Bon sang. J’étais arrivé après une guerre. J’avais fait un aller-retour jusqu’à Montreal pour aller remercier mon père sur sa tombe, de ne pas être mort plus tôt. J’aurai pu mourir dans cette guerre, débile et fragile comme je suis, s’il avait passé l’arme à gauche genre un mois plus tôt. Merci le Destin aussi. Houla, je me perds. Et pas que mentalement. Je suis où là ? Ouais, à l’institut, mais avec mon sens de l’orientation de merde… D’ailleurs, j’avais mis 6 heures pour faire l’aller-retour Jacksonville et ma précédente ville natale, parce que je m’étais trompé 9 fois de route. Bon, Sao Paulo c’était pas mal, et c’était plus lumineux que dans mes souvenirs, et les chutes du Niagara étaient toujours aussi fabuleuses à voir, mais quand même… Bref, je m’étais perdu. Tout comme dans cette école.

D’habitude, je suivais le troupeau de ma classe pour changer de salle et quand on était en demi-groupe, le professeur chez qui j’atterrissai par erreur finissait par m’offrir un élève pour me raccompagner. Ça faisait rire tout le monde, ça se voit qu’on n’avait pas le même sens de l’orientation. J’avais l’impression d’être constamment ivre et d’être incapable de retenir et retrouver le bon numéro de classe. … Ah, l’ivresse. Il n’y avait qu’à travers mon sens de l’orientation que je pouvais retrouver cette sensation d’être paumé et de ne plus savoir où j’étais. Mais au bout d’un moment, ne pas trouver son chemin, surtout pour rentrer chez soi, c’est chiant. Aucun élève dans le couloir pour m’aider, je finis par céder à mon propre caprice en me laissant aller avec mon pouvoir. Enfin, mon pouvoir, à moi. Pas de sortilège. Je m’étais retrouvé avec 2 pieds droits la dernière fois. Je préférais éviter, étant seul. Filant à la vitesse de la lumière, je parcourai les couloirs en long en large et en travers jusqu’à trouver une grande porte. Oh, la porte d’entrée certainement ! Dans la fougue qui m’emportait, j’en oubliai le fait de freiner à temps. Et loin d’être léger, combiné à ma vitesse, c’est avec grâce -non- que je déboitais une des deux portes ainsi que son gond, dans un fabuleux fracas. Oups. Bon. Au moins, j’allais me réveiller avec le soleil tapant mon visage pâle et au pire, avec un professeur ou deux, l’un me gueulant dessus et l’autre me demandant si j’allais bien. Biiip, erreur.

Vu la rapidité de mon corps à se remettre des conneries que je lui faisais faire, je ne dus pas rester très longtemps dans les vapes. Et avec ma super rapidité de déduction, vu tous les meubles qui m’entouraient ainsi que les livres, je pus déduire que j’avais trouvé finalement la bibliothèque. Sauf que je n’en avais pas besoin, maintenant, de toute cette documentation.

« Aïeuh… »

Parce que oui, défoncer une porte et faire tomber de nombreux livres sur la gueule, ça fait pas du bien. Bon sang. Je suis ridicule.