SUMMER Cela faisait maintenant quelques temps que j'étais arrivée en ville, et que je vivais au sein de l'Institut. J'avais enfin converser avec des personnes du sexe opposé sans trop me ridiculiser. J'avais même retrouvé Elijah qui semblait être devenu quelqu'un d'affirmé. Tout sembler aller bien dans ce nouveau monde, à l'exception du fait que moi, je me retrouvais bêtement sous le charme d'un garçon qui paraissait quelconque, et qui surtout, n'avait jamais fait attention à moi. Et comme si tout cela n'était pas assez tragique comme cela, voilà que je me retrouvais en cours d'escalade avec lui.

De plus, histoire de faire encore pire, le harnais de sécurité me sciait l'entrejambe, je ne savais pas ce qui était le pire, me retrouver avec des démangeaisons à la fin du cours, ou le fait que mon visage se torde de malaise devant lui. Je soupirais, j'attachais mes cheveux en une longue tresse, puis m'attela à m'agripper au mur d'escalade. Un regard en arrière, et surtout sur Alec, je ne pus m'empêcher de me dire qu'en réalité, il ne me regardait pas, même pas un peu, même par curiosité.

Je soufflais de nouveau lorsque le professeur me demanda d'entamer mon parcours. Comme si le sport était une matière qui me plaisait. Je commençais donc à me cramponner au mur, escaladant petit à petit, mais alors que je gagnais de la hauteur, et que mon assureur tirait sur sa corde, je sentais mon short remonter entre mes jambes, compressant de plus en plus mon entre, qui semblait de plus en plus douloureux.

Instinctivement, je ruminais, et plus je ruminais, plus le petit nuage au dessus de ma tête grandissait dans une coloration grisâtre qui me mettait de plus en plus mal à l'aise. Le professeur de sport, observant mon supplice, avait pris cet évènement pour une réaction à la peur du vide. Or, je n'avais pas de troubles vertigineux, j'avais simplement... un cisaillement inavouable. Et plus il me disait de faire au mieux, de me laisser aller, de dire à voix haute mon trouble afin de me libérer, je ne pouvais m'empêcher de me sentir de plus en plus honteuse. Tant et si bien que le petit nuage au dessus de ma tête commença à s'assombrir, à tel point que désormais, nous entendions gronder le tonnerre. Et même pas deux secondes après cela, la pluie tomba sur ma tête, me déstabilisant jusqu'au bout.

Je glissais alors, et atterris lourdement sur le sol. Suite à cela, le professeur m'annonça que je n'avais aucun don pour l'escalade, et me mit dans un groupe afin de jouer au volley ball. Et bien évidemment, comme si la malchance ne s'était pas assez abattue sur ma tête, il désigna Alec comme compagnon de jeu. Et alors que je me plaçais de mon côté du filet, je ne pus m'empêcher de le contempler. Son visage n'était pas forcément gracieux comme celui de Kyle ou celui de Jack, mais il avait quelque chose que je n'expliquais pas. Je souriais niaisement alors qu'il commençait à froncer les sourcils, et c'est là qu'il parla... " Heu.... Le ballon. " Mais alors que j'entendais ce dernier mot, et que mes yeux se levaient au ciel, je vis à peine ce cercle blanc arriver sur moi, juste à temps pour le voir me percuter de plein fouet. Je m'étalais au sol avec panache, ma tête embrassant le sol avec fracas.

SUMMER "Tu m'entends ? " Cette phrase résonnait dans ma tête comme une balle rebondissante percutant à plusieurs reprises les parois de ma boîte crânienne. Je gémissais. La douleur était vive, mais puisque je la ressentais, alors il ne devait certainement rien y avoir de grave. Je me retournais alors, tandis qu'une silhouette trouble s'était dressée au dessus de ma tête. Je me concentrais, les yeux demi clos tandis que je fixais la silhouette qui devenait de plus en plus nette. Alec. C'était Alec. Il me regardait de cet air crétin qu'il avait l'habitude d'avoir sur son visage, puis il me montra ses doigts. Il s'inquiétait ? Je ne savais pas. Alec était quelqu'un de passablement étrange...

" Cinq... "

Je me redressais un peu, histoire de me mettre sur pieds, mais la pesanteur de ma tête semblait trop forte pour me permettre de rester debout. Je retombais sur les fesses, tandis que mon regard se laissait se perdre sur Alec, sur la contemplation de son être. C'était la première fois que le jeune homme était proche à ce point de moi, je pouvais sentir son odeur, son odeur qui se déposait sur mes vêtements, et qui enlaçaient ma peau. Un sourire se dessina sur mon visage. Alec était là... il était là pour moi, afin de m'aider... Et jamais je n'aurais pensé que cela aurait été possible. Je me pinçais les lèvres tandis que je l'observais encore, lui et son regard si troublé d'incapacité émotionnelle. J'avais remarqué cela plusieurs fois, cette manie à ne rien ressentir normalement comme un humain. Je me penchais vers le garçon avec douceur.

" Merci... "