- J’espère bien que je pourrais faire ce que je voudrais.

J’attrapais son visage, rapprochant le mien du sien :

- Parce que si ce n’est pas le cas, je pense que tu n’aimeras guère ce que je te réserve.

J’appris aussi que mon fils avait tenté de traverser la barrière sans succès. Cela ne m’étonnait guère. Il n’était qu’un incapable.

- Je vois… Mais je ne suis pas vraiment un démon. C’est ce qu’ils oublient.

Je riais, m’imaginant déjà passé sans mal. Et si jamais j’avais une résistance, alors je détruirais cette barrière. Ca n’était pas des choses générées par des sorciers qui allaient m’arrêter. Surtout après qu’ils soient parvenus à m’endormir.

Quand elle me demanda ce que je lui réservais, je me contentais d’un simple :

- Tu verras.

Puis je la vis se prosterner devant moi. Comment aurais-je pu détester cela, alors que j’aimais que l’on me soit totalement soumis ? Je souriais, satisfait. Elle avait plutôt intérêt à faire cela plutôt que de me tenir tête.
Lorsqu’elle s’excusa, précisant qu’elle n’avait pas fait son devoir, je laissais échapper un soupir d’exaspération :

- Ouais, ouais. De toute façon, on verra. C’est vrai que tu aurais pu être plus efficace quand à l’obtention des informations de la barrière. Mais je suppose que tu n’es pas si douée que ça.

De toute façon, je n’en attendais jamais trop des démons. Ils avaient tous leurs limites.

- Et crois-moi : quand je dis que cette barrière ne fera pas long feu avec moi, c’est le cas.

Comme je l’avais déjà dit, ça n’allait pas être une tripotée d’imbéciles de sorciers qui allaient m’arrêter à nouveau.

- Bien sûr. Mais n’oublie pas que tu n’es pas la seule à qui je peux demander des idées ou ce genre de chose.

Je pensais notamment à certains de mes bras droits. Ils étaient tout aussi utiles, bien qu’eux, n’avaient pas eut la décence de me réveiller.

- Même si tu m’as réveillé, cela ne veux pas dire que tu resteras mon unique.

D’autant qu’en vrai, je n’avais besoin de personne. Sauf contre une masse de monde. Malheureusement. C’était navrant.

- Mais tu m’es utile, c’est vrai.

Heureusement pour elle.

- Tu n’as pas plus d’informations à me confier ?

Bien sûr que je savais pour quelle raison elle se tenait devant moi. Elle était l’une de celles qui m’obéissait sans rechigner. Mais je n’aimais pas le fait qu’elle puisse penser qu’elle était unique. Lilith avait beau avoir son importance, elle restait… Une démone.
Je l’entendis me parler d’un professeur du nom d’Edriss qui voulait prendre ma place.
J’éclatais soudain d’un rire mauvais. Lui, prendre ma place ? Je le savais déjà. Dès l’instant où je l’avais vu, j’avais compris ce qu’il voulait.
Et puis, au vu des dires que j’avais pu recevoir, je savais qu’il ne serait pas une nuisance pendant un moment.

- Oh, lui. Je m’en méfie, oui. Un tant soit peu. De toute façon, il n’aura jamais ma place. Son père l’en empêchera.

Si Paimon croyait que je n’étais pas au courant de ses plans, il se trompait largement.

- Donc ça va. Je pense que ce Edriss ne sera pas une nuisance, pour le moment. Au pire, ce n’est qu’un moucheron.  

Je riais encore, me moquant de ce sorcier stupide dont l’ambition était pathétique. Jamais il ne me remplacerai.

- Et je garde son père à l'oeil. Même s'il l'ignore.

Bon. Elle ne savait rien de plus. Je n’avais donc plus besoin d’elle pour le moment. Bien que, au moins, elle avait réussi à me parler de quelques trucs plutôt intéressant. Comme ce projet.

- Je dois aller voir d’autres démons. Il faut que je mette quelques trucs au clair avec eux.

Comme le fait que c’était fini la rigolade. Que j’étais de retour. Et que s’ils continuaient, ils comprendraient leur douleur.

- Tu peux partir. Néanmoins, je viendrais voir pour le projet, très bientôt.

Très très bientôt, même. Je devais voir de plus près cette chose.
Alors que je la voyais rassembler ses habits, je fis de même, et me rhabillais rapidement, avant d’attraper son visage et de forcer ma langue dans sa bouche.
Puis, je m’enlevais, avant de me diriger vers ceux qui osaient jouer les imbéciles.