J’écoutais tout ce que Lilith pouvait me dire sur ce qu’on allait devoir faire. Un mutant dur à faire craquer parce qu’il ne ressentait pas la douleur ? Mais c’était merveilleux. Ca serait intéressant. Même si j’avais déjà une idée de comment aborder l’axe.
Pour le reste des détails, je m’en fichais bien, puisque je savais qu’il y avait énormément de mensonges dans ce qu’elle disait. Après tout, la barrière servirait surtout pour moi et mon armée. Parce que bien évidemment, je pouvais très bien y aller tout seul mais… Je trouvais ça plus amusant à plusieurs. Ca m’éviterait pas mal de désagréments en plus.

Alors que je regardais Lilith s’en aller, mon regard se tourna vers mon concurrent. Enfin, fallait-il encore qu’il puisse me prouver qu’il valait quelque chose. Je le regardais avec un amusement que j’avais du mal à feindre, et en même temps, je m’efforçais de paraître presque hésitant. Allons, la personne qui se tenait en face de moi était censé avoir plus d’expérience que moi ! …Hum. Sauf que niveau expérience dans le mal, il fallait se lever tôt pour me battre.
Ses questions m’amusèrent, et je me contentais de hausser les épaules, en faisant celui qui n’avait aucune idée de ce que ça pouvait être.

- Je ne sais pas. Tu pourras lui demander, si ça te turlupines. Moi, je viens juste d’arriver.

Allons, comme si j’allais lui répondre. Qu’il prenne son mal en patience, comme tous les autres, et puis voilà.
J’observais le mutant arriver, et pu obtenir toutes les informations dont j’avais besoin, d’un simple regard.

- Je commence ?

Je n’étais que le nouveau, comment aurais-je pu faire craquer quelqu’un aussi facilement ? Enfin, ma question était purement rhétorique, puisque je me mis devant ce mutant, qui me regardais avec un sourire que j’aurais pu qualifier de stupide, mais qui se voulait odieux. J’étais persuadé qu’il était persuadé que comme il ne ressentait pas la douleur alors tout irait bien.

- Bonjour, moi c’est Luciano, et je suis nouveau ici. Et toi, tu t’appelles comment ?

Me faire passer pour un idiot, amadouer sa concentration, faire qu’il me sous estime totalement. M’amuser un peu quoi. Je vis le mutant esquisser un sourire qui signifiait clairement « le type en face de moi est un abruti ». Il se tût.
Bien. Je poursuivis :

- Très bien…. Tu sais, je ne sais pas bien pourquoi, mais je me retrouve pris dans un challenge assez étrange. En gros, je dois te faire craquer. Ou bien c’est l’homme derrière moi qui doit te faire craquer. Alors, tu penses que c’est qui, qui va te faire parler le premier ?

Je l’entendis rire encore, avant de me répondre :

- Aucun de vous deux.
- Que tu crois. Et sans être sûr de toi ?
- Lui.

Je fis un grand sourire, et me retournais vers le sorcier :

- Je crois qu’il a envie que tu essaies de le faire craquer, il a l’air de mieux t’aimer que moi.

Néanmoins, je ne m’arrêtais pas là. Je me retournais vers le mutant :

- Bien. On va compter jusqu’à trois, et à trois je vais te montrer pourquoi, tu risques de regretter ton pouvoir.

Je l’entendis rire encore, légèrement. Et lui fit un grand sourire avant de me saisir d’un couteau – que je venais juste d’obtenir, haha – et de lui couper brutalement sa main.
Bien sûr qu’il ne hurla pas. Pourquoi hurlerait-il, alors qu’il ne souffrait pas ?

- Aucune douleur, rien. Et bien. Mais quel dommage. Sans ta main, ça sera plus dur pour manger. Pour t’habiller. Tu vas devoir demander de l’aide à chaque fois…Si tu t’en sors. Sans cette main, si ça se trouve, si je ne me suis pas trompé, tu ne pourras plus écrire. Ni même dessiner. Sans cette main, tu ne pourras plus rien faire. Handicapé à vie. Dis moi, si je te coupe ton pied, tu vas parler ?

Je sentis une goutte de sueur perler sur son corps. Je souriais tandis que le mutant face à moi regardait le sang couler, sa main perdue, et tout ce que cela amenait.

- Ou pas le pied non. Ton œil. Ton oreille. Quelque chose qui t’es utile quoi. Mais j’oubliais ! Tu t’en fiches, tu ne ressens pas la douleur ! Quel dommage que ton pouvoir ne te guérisses pas, néanmoins. Enfin…Qu’est ce que j’en sais ? Je ne suis que le nouveau.

Je lui tranchais brutalement le bras. Je prouvais certes que je n’étais pas n’importe qui, parce que couper de la chair aussi facilement n’était pas donné à tout le monde, mais je m’en fichais bien. Je prenais un malin plaisir à faire ce que je faisais.
Je me penchais, arrivant à son oreille :

- Oh… Quel dommage. Sans bras, qui pourront te retenir si tu tombes ? Mais non suis-je bête, tu ne souffres pas, qu’importe la chute. Même celle qui te fracassera le crâne. Sans bras, que feras-tu ? Mais j’oubliais ! Je ne suis pas celui qui te fera craquer.

Je me relevais et me tourna vers le sorcier :

- On change de tour ?

Je sentais l’imagination du mutant se développer. Sûrement imaginait-il ce qu’il pourrait se passer à chaque perte de membres. Mais qu’en savais-je ? Je n’étais qu’un idiot de nouveau qui ne savais rien faire.

J’observais celui avec qui j’étais censé changer de tour, et l’entendit me dire qu’il n’avait pas envie de participer. Oh ? Quel dommage. Allais-je devoir terminer le travail moi-même ?
Je pouvais. Mais bon… Son argumentaire était intéressant. C’est vrai que j’avais déjà beaucoup aidé à le pousser à craquer.
J’eus un sourire quand il parla du fait que j’étais pas mal. Je prenais bien évidemment cela comme un très bon compliment, donc j’étais très heureux, allons. Même si le compliment venait d’une larve humaine – bien qu’anormale car sorcier -.
Je finis par hausser les épaules :

- Vas savoir. Je ne mens pas quand je dis que je suis nouveau.

Je ne donnais pas plus de détails. C’est vrai, j’avais beau me faire passer pour un nouveau, ça ne voulait pas dire que je prétendais ne pas avoir d’expérience. De l’expérience, j’en avais, et si la personne en face de moi en avait aussi, c’était grâce à tout ce que j’avais pu faire ou créer avec les démons m’entourant.
Je souriais et regardais le mutant. Même si c’était complètement de la triche, je m’en fichais bien, et usait de mon pouvoir contre lui. Pas trop. Parce qu’il était de toute façon sur le point de parler.

- Alors. Tu es décidé à parler ?
- …o…Oui ! Oui !
- Parfaaait répondis-je avant de lui couper l’autre bras.

Je me retournais vers le chef des prisons :

- Voilà. Fini. Content ? C’est dommage que tu n’aies pas participé. J’adore observer ce genre de choses. Je demanderais à ….Vous l’appelez Annabelle ici, c’est ça ? Si je pourrais passer du temps avec toi.

Annabelle. J’étais plus habitué à la nommer Lilith. J’attrapais le bras que j’avais coupé, et commençais à jouer avec, en narguant le pauvre mutant, qui devrait vivre sans.

- Je ne sais pas si le prix me botte non plus, mais ça me rend curieux.

De toute façon, je comptais m’occuper de l’Institut, alors…

Il me proposa de passer du temps ici. Dans les prisons ? Pourquoi pas. Cela pourrait toujours être amusant de venir prendre un peu de temps ici. Je souriais, observant le mutant à qui j’avais coupé des membres.

- Très bien. Je pourrais voir pour venir là plus souvent. Mais c’est… Annabelle, qui décidera, je pense.

Annabelle. J’avais tellement plus l’habitude de vouloir l’appeler Lilith que j’avais manqué de me tromper. Mais j’étais le roi du mensonge, aussi n’avait je laissé aucune trace étrange dans mon hésitation. Après tout, un nouveau peut très bien avoir du mal à connaître ses nouveaux collègues, non ?

- D’ailleurs, je crois qu’on peut la faire revenir…On en a fini avec challenge je pense. Je vais la chercher

Je commençais à y aller. Après l’avoir trouvé sans mal, je m’approchais d’elle :

- C’est bon…On en a fini. On va dire que j’ai gagné par obligation.

Après tout, ce Gregory n’avait même pas participé.

Je haussais les épaules. Le fait qu'il n'ait pas joué le jeu ne changeait pas le fait que j'avais pu l'observer de très près. Et aussi que je m'étais amusé.
Je songeais à mon envie d'essayer de mettre au moins un petit doigt dans l'institut. Voyez vous, je détestais quand un endroit m'était inaccessible.
Surtout que je ne savais pas s'il l'était vraiment pour un être comme moi.

- Hm. On avisera plus tard, je n'ai pas besoin de récompense de toute façon. Je voulais surtout m'amuser.

J'observais Lilith :

- Retournons vers lui. Je le soupçonne de trouver notre rapprochement très étrange.

J'eus un grand sourire mauvais sur le visage

- bien que ce soit excitant de se sentir épier. Voyons voir si son cerveau d'humain va être suffisamment réveillé pour comprendre quelque chose.

Moi ça m'intéressait. Je montrais le chemin à Lilith pour faire demi tour.

- Oh...et j'oubliais. Son père.....c'est très amusant de savoir qui c'est en vérité.

Je suivis "Annabelle" jusqu'à retourner à cette très chère personne que j'observais, et que je ne pouvais qu'estimer un tant soit peu attrayant.
Je restais derrière elle, comme si c'était elle la patronne, ce qui était censé être le cas ici. Alors que finalement, normalement...C'était moi.

- A vrai dire, j'ai un peu gagné par défaut.

Ce type n'avait pas voulu participer. Mais il aurait sûrement perdu de toute façon.

- Mais il a pu au moins me juger...

Je n'avais rien pris sur moi pour manger. Je pouvais manger, bien sûr, mais je n'en avais nullement besoin. Et la nourriture humaine, provenant de ce genre d'endroit, avait tout du goût du vomi. A la rigueur, j'aurais préféré un petit rail de cocaïne. Cela aurait été beaucoup plus plaisant.

- J'adorerais voir ces cobayes en tout cas, si cela est possible.

Mais vu que ce type voulait censé vouloir me garder à l'oeil, ça serait sûrement possible.

- Je les ai bien aimé, et ait bien profité, répliquais-je alors que Gregory me demandais mon avis.

Je me questionnais sur les éventuelles expériences qu’il pouvait avoir en tête. Je songeais à sonder son esprit, et décidait plutôt de me laisser à la surprise. Je remarquais que ce type avait une sorte d’humour macabre, qui n’était pas sans m’amuser. Il était vrai que des hurlements ne faisaient pas une conversation.

- Aller les chercher pourra être une très bonne expérience.

Surtout que je savais ce que je pourrais choisir.

- Encore de la compétition ? Je n’ai pas l’impression qu’il est très botté par la compétition, ça serait… Inutile de continuer là-dessus si un des deux parties n’est pas motivée, non ? Et puis, je suis de toute façon meilleur que lui.

Cette fois, j’exprimais tout mon égo, mais je m’en fichais, ça m’amusais plus qu’autre chose.

- Travaillons main dans la main…