Si planifier mon prochain coup était un de mes buts principaux depuis mon réveil, il n'empêchait que je tenais aussi en compte le fait que je pouvais toujours faire ce que j'avais toujours fait.
Dans l'ordre, corrompre les hommes et obtenir leur âme. Ou faire des pactes avec eux.

Les pactes que je liais à moi étaient les plus amusants. Peut-être parce qu'étant le roi des enfers je pouvais tout me permettre.
Donc, de fait, je pouvais m'amuser autant que je voulais.
Et aujourd'hui n'échappait pas à la règle. Je cherchais l'âme parfaite pour l'enfer et m'insinuais de sillon en sillon, de rue en rue, songeant bien sûr à aller plus loin que Jacksonville. Songeant à aller tout autour du monde. Mais il ne me fallut guère de temps avant de trouver le bon coup.
Reprenant une apparence visible au lieu de la garder invisible, je décidais de l'attendre, dans un coin de la rue.

Je n'allais pas être Luciano. Je serais Lucifer. Directement.
Pour la peine, je laissais même apparaître deux jolies cornes sur ma tête pour répondre à l'apparence archétypale dont on m'avait affublé. Elles étaient petites mais si on était proche de moi on pouvait les remarquer. Cela m’amusait. Et pour accentuer le tout, je me fumais une petite clope. Là, en costard.
J'attendis.
Enfin, il me sembla le voir. Je m'avançais.

- Dis-moi. Il n'y aurait pas quelque chose que tu désirais plus que tout au monde ?

Je tentais une approche qui pouvait très bien fonctionner ou ne pas fonctionner. Cela dépendrait. Je n'avais plus qu'à observer

(Je sais pas du tout ce que tu imaginais en voulant un rp avec moi xd du coup si ça te convient pas, dis le moi n_n)

When we speak about devil, right ?
J’eus un sourire. Tiens. Il m’avait menacé. Comme si cela pouvait m’effrayer. Je restais souriant, mais d’une façon des plus mauvaises. Tout ce que je voyais devant moi, était la possibilité d’obtenir une âme.
Néanmoins, il exposa son projet, sous-entendant tout de même que je pouvais le berner. Qui, moi ? Berner les gens ? Mais pourquoi donc oserais-je faire ça ! Cela serait tellement cruel…J’adore ça, en vrai, c’est vrai. Haha.

- Hm. Je vois. En gros tu veux un toutou tenu par une laisse, et qui aura beau se débattre, ne pourra pas se dérober à la laisse. C’est possible, en effet. Et sache, que je ne fais presque jamais rien « à l’envers ». Sauf quand je trouve l’occasion trop bonne.

Je tirais une taffe de ma clope, et me fichais bien de lui recracher la fumée à la gueule, bien au contraire.

- Mais là, te la faire à l’envers n’aurait aucun intérêt, vu que tu vas me filer ton âme pour devenir un de mes futurs toutous bien obéissant, contre un toutou qui t’obéit bien. Echange, plus équivalent, tu meurs.

Je craquais mes doigts.

- Il me faut donc…Le nom de la personne que tu veux soumettre, et cela me suffira. Toi, je sais déjà comment tu t’appelles. D’ailleurs, ça me fait bien rire. Et ça me rappelle des bons souvenirs.

Bien que le coup d’Adam et Eve c’était surtout Lévi qui s’en était chargé. J’avais tout de même un grand rôle dans l’histoire de Cain et Abel.

Bien. J’aimais obtenir les informations dont j’avais beosin. Je me fichais bien sous quel nom elle se faisait appeler. Izzy Harris me suffirait largement.
Soudain, j’entendit le garçon me parler de conditions. Les humains aimaient les conditions. Ils pensaient toujours pouvoir s’en sortir avec celles-ci, mais se trompaient largement. Ils ne s’en sortiraient jamais.
Ce qu’elle me demanda m’amusa, et je manquais d’éclater de rire, me contentant d’un grand sourire légèrement moqueur. Les conditions me rappelait une vague malédiction que j’avais envoyé à un imbécile qui m’avait posé problème il y a peu.

- Je vois…. Tant de conditions. Hm. Voici la mienne : Quand ton âme sera mienne, même avant de finir par devenir un marshmallow des enfers, tu devras me rendre le moindre service que je te demanderais.

Je souriais. Hey, je méritais au moins ça, avec tout ce qu’il me demandait. Et puis s’il refusait, il n’aurait pas ses conditions à lui. Et si ce mutant pouvait me servir dans certaines affaires, c’était parfaitement bénéfique pour moi, et en échange, il aurait cette fille qu’il convoitait.

- Je crois que l’on s’est mal compris toi et moi…

Je tirais une taffe de la cigarette que je tenais toujours, me fichant bien de fumer dans sa tête, l’observant avec un sourire mauvais, sondant son âme. Au moins avait-il le courage de faire une remarque concernant ma condition. Pourtant, j’allais être implacable à ce niveau là :

- Quand ton âme m’appartiendras, et que tu te trouveras en Enfer, tu seras mon clébard quoique tu veuilles, quoique tu fasses.

Déjà, de un.
De deux…

- Ensuite, je me fiche bien de te baiser maintenant ou plus tard, tu verras, en Enfer, tu n’auras peut-être même pas le choix de la personne qui s’occupera de ton petit cul. Au moins au début, le temps que tu deviennes un démon approximativement correct. Néanmoins, tout ce que je te demande, c’est que si j’ai un service à te demander, que tu y répondes, même de ton vivant

Je m’avançais vers lui, tirant une autre taffe, lui crachant cette fois volontairement ma fumée dans sa tête, tapotant sa joue.

- Ca peut concernant le fournissage d’armes, de drogues et de voiture de luxe. Mes services sont souvent « professionnels ». Pour une pute, je sais où me fournir, merci quand même de te proposer. Alors ne te renferme pas dans ta coquille. Par « service » je ne voulais pas dire « viens là bon chienchien ». Pas de ton vivant, en tout cas.

Je tapotais cette fois sa tête.

- C’est la seule condition. Parce que l’obéissance demande une obéissance même minime en retour. C’est con, mais c’est comme ça. Sinon, je doute que tu aimes l’alternative que je suis prêt à te proposer, surtout si tu tiens à ta fierté masculine.

Une âme difficile à négocier, mais vu son éventuel caractère cela ne m’étonnait guère. Je continuais de sourire. J’avais l’habitude des difficultés durant les négociations. Bien évidemment, j’allais lui cacher une certaine chose. J’imaginais qu’il ne se doutait pas qu’avant de devenir un démon, son âme serait d’abord torturée à mort, et qu’après tout ça, il risquait de n’être qu’un futile démon de pacotille qui me servirait de cale pied, ou de trou – à moi, ou à quelqu’un d’autre d’ailleurs -.

Au moins au début. Après, il gagnerait sûrement de la bouteille, il en avait le potentiel.

Mais de fait, je constatais qu’il valait mieux le laisser à ses illusions, parce que monsieur était décidément bien déterminé à ne pas vouloir se faire prendre par derrière ou devant. Pauvre chou.
Je l’observais en continuant de sourire, ne paraissant pas défaillir – et pour quelle raison aurais-je défailli ? –

- Bien, bien, bien, si tu le dis. T’as de la suite dans les idées, c’est déjà ça. Tu as au moins ça pour toi. Donc on dit : la fille t’obéira contre sa volonté, peux pas mourir, tout ça tout ça, et en échange, j’ai ton âme, et de ton vivant, si j’ai besoin d’un service, tu m’es redevable.

Je m’approchais très près de lui, lâchant ma clope au sol, l’écrasant :

- On est d’accord ?

J’imaginais qu’il n’avait aucune idée de comment un pacte se faisait. J’avais hâte de voir sa réaction vis-à-vis de ça.

Je fis un sourire en l’entendant être à son tour d’accord. Je voyais combien il détestait le fait que tout espace personnel était brisé entre nous deux. J’aimais le voir se sentir oppressé par cela. Pauvre petite chose.
Quand il me demanda comment on scellait un contrat, mon sourire devint un peu plus grand :

- Tu vas voir…Tu vas adorer.

Je posais rapidement mes bras autour de sa nuque, le tenant fermement, avant d’aller cueillir ses lèvres pour sceller le pacte entre lui et moi. C’était une façon de récupérer une âme comme une autre. Une façon qui gênait, ou séduisait, mais qui avait un sens.

Tandis que je scellais le pacte, je laissais mes pouvoirs s’opérer. Il faudrait quand même que je vois même de loin, cette Izzy, mais de fait, elle ne pourrait rien faire, de son côté.
Je me retirais, avec un air narquois dans les yeux.

- Ton âme m’appartient. Tu n’auras qu’à attendre quelques minutes après que l’on se soit séparé toi et moi, pour constater les résultats de ma part du contrat.

Pauvre petite chose ne pouvant pas supporter un simple baiser. Je m’amusais de le voir râler à propos de ce simple échange, et souriais de façon moqueuse et méprisante. Je savais d’avance comment je le traiterais quand il décéderait malencontreusement.
De toute façon, ce genre de personne avait une vie quitte ou double : il pouvait aussi bien mourir jeune, que reste envie très vieux. Tout dépendait de comment ils savaient survivre.

- Exactement. Je pouvais déjà te retrouver sans problème, mais là, cela sera encore plus facile.

Sûrement que lui ne sentait rien, mais moi je sentais tout. Le fait que cette âme avait rejoint mon lot d’âmes obtenues par des pactes. Nombreux étaient ceux qui étaient déjà mort et condamné à rejoindre mon enfer.
Je l’observais partir, et disparu, pour m’occuper de cette fille dont il voulait l’obéissance. Il me suffit de passer en coup de vent près d’elle, pour marquer son âme des conditions voulues. Je me demandais si elle avait senti quelque chose…
Je disparu pour de bon, allant m’intéresser aux autres possibles âmes à corrompre.