Je soupirais longuement, j'étais dans le parking, à mettre mes sacs tranquillement dans le coffre de ma voiture. J'étais resté à l'Institut plusieurs jours, logeant chez un ami de longue date. J'étais parti rapidement la dernière fois, à cause d'Alex, alors, je n'avais pu tenir ma promesse qui était de les aider a remettre l'institut en ordre. J'avais donc décider de dormir ici une semaine, durant ma permission, afin de pouvoir aider du mieux que je pouvais durant ces quelques jours, retirant le plus gros des gravats avec des gens ayant une force de meme ampleur que la mienne, c'était plutot sympathique, puis, cela me changeait les idées.

Ces idées sombres que j'avais eu en quittant l'établissement quelques jours avant. Où j'avais rouler dangereusement en hurlant dans la bagnole, car je ne savais plus ce que je ressentais. De la rage, de la colère, de la tristesse, de la haine. Pour ma propre personne, ma propre existence, me disant qu'au fond, Alex avait raison, j'aurais dû rester dix pieds sous terre. Alors, pour etre un semblant d'être non conscient, j'avais bu une quantité astronomique d'alcool, ayant certainement battu mes records précédents. J'ai du surement faire des conneries, mais jusqu'a maintenant, je ne m'en souviens absolument pas et je supposais que c'etait mieux pour moi, et ma santé mentale qui n'était déjà pas en grande forme.

J'avais donc, cette semaine passé à l'Institut, pris grand soin d'éviter de croiser la belle blonde, je ne voulais plus l'embeter, ou lui montrer ma présence puisqu'au fond, malgré toute la conversation, je n'avais gardé que la fin, le fait que j'avais certainement été égoiste en me montrant devant elle, alors que j'étais normalement mort au combat.
Je pris donc ma seconde valise, me préparant à retourner dans mon loft à Atlanta, pour finir ma permission à me reposer, penser a certaine chose, ou peut etre d'éviter de penser à beaucoup trop de probleme... De ce fait, perdu dans mes pensées, je n'entendis pas ces pas se rapprocher, pour sentir finalement une main sur mon poignet qui déposait mon sac.

Je me retournais simplement, pour voir qu'il s'agissait de celle que j'évitais depuis deja quelques jours... Je soupira. Qu'est-ce qu'elle racontait? Le droit de partir? Que je partes ? Mais j'en avais le droit, je n'étais nullement étudiant, élève ou quoique ce soit ici.

"Alex. Je vais pas perdre mon temps ici. J'ai fais le boulot que j'avais annoncé, maintenant Princesse, je vais retourner dans mon cercueil comme tu le voulais."

J'étais mal en ce moment, et je n'avais pas besoin qu'Alex soit là pour ça. J'avais simplement envie de me reposer, de ne plus devoir penser aux conséquences de mes actes. Peut etre que finalement, revendre mon appartement, et aller vivre à la base militaire serait ce qu'il y a de mieux pour moi. Peut-être que ce serait mieux pour tout le monde.
Alors oui, mes dires avaient été direct, je n'avais pas maché mes mots, mais en même temps, j'étais en colère, en colère que notre précédente discussion se soit finis comme ça, et qu'au final, cela nous a blessé tous les deux, comme un retour à la case départ après ça.

Elle ferma les yeux, puis remonta ses lunettes. J'aimais cette petite mimique qu'elle avait depuis longtemps... C'était des choses comme ça qui me disait que malgré toutes ces années, malgré que je lui ai fait du mal, je l'aimais toujours. Je connaissais certaines de ses habitudes, et chacune de ses mimiques comme si nous étions toujours ensemble... ah que le temps est cruel avec moi...

"Ecoute. Je suis resté une semaine ici... J'habite pas à l'Institut Alex. Faut bien que je partes à un moment. Je ne te mens pas. Et ne te mens pas a toi meme en ne souhaitant pas ma mort. Ca t'a fait mal de voir que j'étais encore de ce monde je pense."

J'étais sincère, je supposais réellement qu'elle voulait de nouveau me parler pour éviter que je sois blessé. Mais je m'en fichais maintenant. A quoi bon essayer de ne plus se blesser alors qu'au final, nous ne sommes bons qu'a arracher nos ailes?

"Je ne veux pas etre un poids pour toi Alex. Et là, c'est tout ce que je suis. Puis je dois me préparer à finir ma permission."

Bien qu'au final, il me restait encore deux bonnes semaines de repos... Mais qu'importe, je passerai du temps à faire de la musculation ou a m'entrainer d'une facon ou d'une autre...

Alex avait toujours été quelqu'un de très tactile, alors, lorsque je sentis qu'elle me serra davantage la main, je la laissais faire, sachant pertinnament que si je la rejetais, elle serait mal, et je ne voulais absolument pas que la belle blonde soit ainsi. Alors je pris sur moi, la laissant faire alors qu'elle me demandait de l'écouter.
Elle savait calmer ce côté impulsif que j'avais parfois, comme là, où, à la base, je ne voulais rien entendre, juste partir. Loin. Loin de tout et de tout le monde pour moi même et pour protéger les autres d'un certain comportement que je pourrais avoir, parce que tout ce à quoi je me raccrochais n'était qu'illusion.
Alors oui, je me tûs, pour écouter ce qu'elle avait à dire, ce qu'elle voulait m'expliquer. Et au fond, je le savais déjà. Je savais déjà qu'elle ne voulait pas me voir mort. Mais qu'est-ce que je pouvais y faire ? Je voulais simplement y croire. Laissez parler une pseudo colère, m'aider à couper les ponts, m'aider à mettre un terme à ces foutus sentiments qui me rongent.

Est-ce que cela avait marché ? Plus ou moins. Jusqu'a maintenant. Comment rester impassible devant ces mots. Comment ne pas se dire que cette femme était la meilleure du monde quand on entendait ce qu'elle disait ? Bordel... Je suis en train de faire une rechute. Je me mis à soupirer, ajoutant une phrase suite à cela.


"Tu représentes beaucoup trop pour moi Alex..."

Et c'était bien vrai, alors, dans un élan de courage, ce qui ne m'arrivait que très peu face à elle, j'ajouta :


"Tu représentes tout ce que j'ai toujours aimé, tout ce que j'ai toujours désiré et tout ce que j'ai perdu. Tu n'as même pas idée de la force mentale qu'il me faut pour éviter de te mettre dans une situation gênante."

Je me tendis lorsqu'elle m'enserra, afin que je la prenne dans mes bras, alors qu'elle se posait tranquillement contre moi, sa tête sur mon épaule. Je ne savais trop peu que faire à ce moment là. La repousser ? J'en étais tout bonnement incapable, c'était Alex merde... Malgré tout, je refermais mes bras sur sa personne. Je me detestais à ce moment. Je détestais le fait qu'elle me rend ainsi. Je détestais le fait d'etre faible face à elle, et que, malgré tout, je ne voulais pas lui faire grand mal, bien que la dernière fois, je n'y étais pas aller de main morte en partageant mes émotions de ma captivité, de chaque souvenir, de chaque douleur qu'on m'infligeait, de mon désespoir.

Je l'écoutais. Certes, j'avais été là durant bien un temps. Là où je me disais que l'amitié c'était fort, et que cela ne pouvait s'effriter, se briser aussi facilement. Oui, j'avais tout fait pour Alex, j'avais surtout respecter ses choix, ses envies, comme lorsque nous étions ensemble, nous cachant aux yeux du monde, surtout pour éviter que son frère le sache et que l'on s'entretue... ou quelque chose du genre.
A l'entendre. On dirait qu'il y avait de l'espoir. Jusqu'a sa toute fin de phrase, qu'elle laissa en suspend pour mon plus grand malheur. Et, sans vraiment le prévoir, je redressais sa tête afin de l'embrasser. Un doux baiser, qui se voulait plein d'affection. Je l'arreta bien tôt, sachant que cela la gênerait plus qu'autre chose.

"Mais tu as quelqu'un. Je sais. C'est aussi pour ça que je préfère partir de l'institut pour le reste de ma permission."

Oui, car je ne saurais comme j'allais réagir si je la voyais avec son petit ami. Non pas que je pourrais être violent, il n'avait rien fait le bougre, non, j'avais simplement mis trop de temps à la retrouver.


"Si tu as simplement peur que je partes, je te donnes simplement mon adresse pour que tu puisses venir quand tu le veux. Mais je ne viendrais pas de moi meme te chercher Alex. Tu sais que j'ai encore beaucoup trop de sentiment à ton égard pour ça."

C'était peut-être cruel de ma part de l'embrasser ainsi. Mais je n'avais pas vraiment penser aux conséquences de son côté. Je voulais simplement qu'elle comprenne pourquoi je partais. Pourquoi je me devais de me tenir loin d'elle pour le moment. Car je n'avais aucun controle sur mes sentiments, car je ne voulais pas plus la faire souffrir autant que j'en souffrais à l'instant. Je savais qu'elle avait quelqu'un et de ce fait, je devais respecter cela.


"Puis maintenant. Toi aussi tu as embrassé quelqu'un d'autre alors que tu es en couple."

Je me mis à rire légèrement. A l'instar d'Alex, je n'aimais pas la fille que j'avais embrasser. C'était une camarade sympathique tout au plus, mais rien n'aurait pu me faire détourner les yeux de ma jolie blonde à l'époque. Mais ça, je supposais qu'elle ne le savait pas, au vue de la dispute qui s'était déroulé.


"Tu n'as pas à t'excuser Alex. Tu fais ta vie comme tu l'entends. Je veux juste qu'on ne me considère avec pitié. Rien de plus."

Alors, je lui donnais mon adresse, soupirant un peu. J'estimais qu'elle ne viendrait pas me voir, mais si cela pouvait la rassurer, alors c'était déjà quelque chose de bien sur le moment. Je fermais mon coffre, pour une fois, j'avais opter pour ma voiture, alors que je préfère ma moto, en même temps, avec mes sacs, cela n'aurait été en rien pratique.


"J'espère que tu seras heureuse Alex. C'est tout ce que je demande."