La lumière grandissante qui émanait de moi, s'éteignit aussi vite que j'avais pensé pouvoir la toucher. Elle n'existait plus, comme envolée. Je ne sentais plus la béatitude certaine du Paradis. J'avais l'impression que l'on m'avait arraché mon âme, et insupportait les ténèbres qui englobait ce qu'il y avait autour de moi. L'Enfer. C'était là où je vivrais, là où j'étais condamné, pour avoir ouvert ma bouche. Le regret qui m'envahissait à cet instant, fut si grand, que je manquais d'en tomber par terre. A la place, quelque chose sortit de ma bouche. Une sorte de cri. Je ne criais pas avant. Je parlais. Doucement ou avec une voix plus forte que les autres. Mais je ne criais pas.
Je savais ce que ça voulait dire, je savais que je changeais déjà. Je savais que c'était trop tard, et que je ne pourrais plus jamais faire marche arrière, et je ne comprenais pas. N'avais-je pas eut raison, de faire ce que j'avais fait ? J'étais persuadé que dire à Notre Créateur que ce qu'il avait en tête n'était peut-être pas bon, lui ouvrirait les yeux. Pourquoi avais-je du lutter contre lui et être tant condamné ?

Le premier sentiment à m'envahir, fut certainement la haine. Je n'étais même pas sûr exactement de savoir ce que c'était, pourtant, dans l'état où j'étais, elle me semblait déjà comme acquise. Peut-être parce que tout l'amour que j'avais pu éprouver pour mon Père n'était plus que de la rage, de la haine. Je le trouvais injuste. Je le trouvais idiot. Je ne comprenais pas sa décision. Ce n'était pas...Ce n'était pas du tout ce que j'aurais voulu qu'il y est. Il aurait pourtant du savoir que j'avais raison.
J'étais encore sûr d'avoir raison. Je m'entendis le murmurer, après mon cri, après que je me sois effondré, dans ce lieu perdu. Dans ce souterrain qui me condamnait. Ma prison.

- J'ai raison pourtant...

J'avais envie de me recroqueviller et de pleurer, mais je ne comprenais même pas encore ce que c'était exactement. La chute m'avait apporté des sentiments que je ne connaissais pas. Et plutôt que de les laisser libres, je les enfermais, et me relevais, tournant mon regard vers le seul qui avait fini par rester. Le dernier de mes frères accessibles. Bélial.
Je m'approchais de lui.

- Qu'est ce qui nous est arrivé, Belial ? Qu'est ce qu'il nous a fait ? Nous étions...Nous avions raison...J'en suis tellement sûr...Comment peut-il autant... Comment a-t-il...Pourquoi nous....

Je m'accrochais à lui.
Quelle étrange sensation qu'être plus matière qu'avant. Quelle étrange sensation qu'être ça. Je ne savais pas exactement ce que j'étais, je ne savais pas exactement ce que je pouvais faire. Je savais juste que nous étions dans un trou, et que nous ne pourrions pas tant en sortir, que nous étions condamnés pour toujours, lui et moi, parce que j'avais ouvert ma bouche.

J'entendais sa voix comme j'avais entendu la mienne. C'était étrange et désagréable. Je savais que je pensais comme un idiot à regretter un endroit où je ne serais plus jamais. Mais je regrettais quand même parce que La Haut j'étais le plus brillant de tous. J'étais celui qu'Il préférait. J'en étais sûr. Mais je me sentais arraché de tout à Le haïr comme jamais je n'avais haï. Mais je n'avais jamais haï avant ça.
J'entendis donc mon frère me parler donc. Belial. Le seul qui était resté et qui me parlait encore en des termes.... Oui j'étais son Seigneur c'est vrai. Mais je n'avais jamais aimé ça.
Et la encore j'aurais préféré qu'il emploie un autre mot.
Seigneur de quoi ? De cet enfer dont en effet je serais le maître à présent ? Je ne savais toujours pas si je devais m'en réjouir.
Pourtant Belial en semblait heureux. Il paraissait ravi qu'on est fini ici. Dans ce trou.
Certes, nous étions loin de cet imbécile de Créateur qui ne m'avait pas écouté. Et au fond j'en étais un peu heureux.
Mais j'avais perdu ce que j'étais et c'était détestable.
Je me laissais entraîner en silence.
J'avais envie de dire à Belial combien il était naïf. On avait hérité d'un trou. Et lui en était heureux comme un enfant.

- On ne brillera pas, ici, Belial. Ici, nous allons devoir faire l'inverse.

L'idée de ne plus jamais être l'étoile du matin...C'était tellement désagréable. Je laissais alors l'amertume et la rancoeur devenir mes alliées.
J'avais lutter avec la colère avant ma chute et voilà que d'autres sentiments jusque là inconnus en moi, naissaient.
Serions nous vraiment libre ici ? Sans pouvoir retourner la ou nous vivions avant ?
Mais voulais je finalement retourner la haut quand on voyais comment j'avais pu être traité ?
Je grimacait. M'arrêtais.

- Il n'y a que nous deux, ici.

Je ne savais pas pourquoi je disais ça. Peut être parce que j'étais habitué à l'harmonie céleste, inexistante dans cet endroit si différent.
Le regret continuait de me manger, mais je repensais à tout ça. A cette armée de sentiments qui m'envahissaient.
Je regardais mon frère.  

- Mais peut être que c'est ça.... La liberté.

Avais je vraiment perdu l'amour de mon Père pour ça ?
Serais ce aussi bien que ça ?

- Ça a juste l'air desert et guère peu intéressant. Tout l'amour que l'on recevait ne te manques t-il donc pas ?

- Tu as peut être raison.

Cette phrase, c'était la haine qui me l'avait soumis.
Je n'y avais même pas réfléchi mais maintenant que je voyais tant mon frère être si heureux de notre arrivée ici...J'essayais de voir les choses sous un autre angle.
Ça ne voulait pas dire que j'étais super heureux d'avoir fini dans un trou. Simplement que ma haine et ma rancoeur augmentaient sans même y réfléchir.
Pas beaucoup de réflexion simplement de l'action. Mais vu ou en étaient mes sentiments et émotions, j'imaginais que je pouvais me permettre.

Il n'empêchait que tout cela m'inspirait une idée qui s'insinuait en moi avec une force si grande que je la laissais venir.
Elle me rappelais le moment où le non avait franchi ma bouche.  

Je me détachais lentement de Belial. Observant ce qui nous entourait. Ce qui serait à présent, notre résidence.
Si je pouvais être un dieu, cela ferait peut être les pieds à celui là haut. Et cette idée me plaisait.
Elle m'envahissait.

Je fixais mon frère et posait mon doigt sue sa bouche.

- Tais toi.

Ma voix était ferme et froide. J'avais besoin de silence et de ne plus l'entendre. Je savais très bien tout ce qu'il me disait.
Je soupirais. Puis me laissais a sourire. Mon premier sourire qui n'avait rien de la béatitude que j'avais pu avoir la haut.

- Tu as assez parlé, merci.

Je ne comptais pas m'arrêter de parler, moi.

- Je sais ce que je vais faire de cet endroit, Belial. Je vais faire comprendre a notre très cher paternel, que ses humains furent la pire erreur qu'il ait pu commettre. Je vais lui montrer que m'envoyer ici, était sa seconde pire erreur. Lui faire regretter ma présence. Lui faire regretter ses actes.

J'observais le lieu vide et fumant qu'il nous avait laissé. Aussi vide que le paradis finalement. Mais moi je comptais bien le remplir et qu'il soit sûrement plus peuplé que la ou nous étions avec nos frères.  
Restait encore a ce que je trouve comment. Mais je savais que je finirais bien par trouver un jour. Si ce n'était dans quelques instants.  

Je laissais ce mauvais sourire marquer mon visage sans jamais se retirer.

- Faisons de ce monde un monde de haine et de rage. Faisons Le rager lui même. J'adorerais voir ça. Pas toi ?

J'étais sur que si.
Parce que Belial, lui, ne fut pas comme moi. Un des anges les plus aimé de Notre Père.

Je savais que le remord serait toujours la tout de même. Mais je savais que j'aurais les moyens de l'enterrer sans attendre. Sans le laisser me pourrir.

Ce qui nous envahi tous les deux n'a rien du Paradis. Mais de toute manière nous avions été jeté de ce lieu. Nous ne pouvions plus y appartenir.
Alors autant faire a notre guise. Nous étions libres.
En quelque sorte.

- Ça ne sera pas le paradis. Simplement l'enfer. Le pire endroit du monde. Et je compte bien m'appliquer à le faire suffisamment horrible pour que l'on nous craigne comme jamais.

Et cela sonna comme un départ. Je levais ma main et laissais alors mes pouvoirs me rappeler qui j'étais.  
J'avais été l'étoile du matin et ce n'était pas pour rien si j'avais été si proche de Dieu.
Je laissais l'enfer se garnir de ce qui fut ses prémisses au niveau décoration.  
C'est là qu'une autre idée me vint.

- Pour que cet endroit ramène des gens, il nous faut des esclaves. Il faut que j'arrive à créer quelque chose capable de nous amener ces humains ici. Je vais y réfléchir

Je me laissais approcher un peu plus belial. Je le regardais les yeux brillants. Attrapant son visage. Le fixant avec mon nouveau sourire.

- Et si je suis roi tu seras prince. Et je te jures que ceux qui seront ici, devront te respecter.

Je posais ma main sur son visage. Je voulais qu'il me crois. Je crois que je voulais aussi qu'il comprenne qu'il comptait pour moi.

- Alors tu n'es pas obligé d'être si formel avec moi. Ici tu seras presque mon égal.  

Presque. Parce que je serais toujours au dessus de lui.
Je murmurais à son oreille

- Ne me déçois pas.

Je découvrais, certainement comme lui, ce que cela pouvait donner que de toucher quelqu'un. J'avais l'impression qu'à chaque contact c'était différent. En un sens, je voulais m'y habituer. Puisque je passerais le reste de mon existence dans cette situation.
Je sentis une nouvelle émotion me traverser quand Belial sembla encore vouloir m'appeler son seigneur. Même s'il restait en dessous de moi, il avait plutôt intérêt à m'appeler autrement. Alors qu'il s'agenouillait devant moi, je le fixais, et l'entendit me faire une sorte de sermon d'allégeance. Ce n'était pas une sorte en fait. C'en était un. Le tout premier que quelqu'un me fit.

Je me sentis sourire. Parce que je me sentais puissant. Si fort, malgré la taille minable de mon armée. Mais en un sens, je me disais que Père n'avait pas pu tout me retirer. Il me restait Belial. Et je le sentais, il m'était totalement dédié.

Alors qu'il prononçait mon nom, je me mis à sa hauteur. Cela brisait le côté autorité, mais plus que mon actuel unique soldat, il était aussi mon frère. Et ça, je ne pouvais pas l'oublier.

- Ici, pour le moment, tu seras mon atout majeur. Mon frère. Je me rappelerais des mots que tu viens de prononcer, et y ferait toujours attention.

Je me relevais, l'incitant, d'un geste, à faire comme moi.

- A présent, il nous faut trouver le moyen de peupler ce lieu.

Mais j'avais déjà une idée qui germait au fond de moi. Restait à savoir si j'aurais assez de force pour ça.

- Je vais essayer quelque chose. Pour gâcher ces humains que Père a tant voulu, il faudrait quelque chose fait à ma nouvelle image. Quelque chose qui leur nuirait.

Je savais que pendant que je me concentrerais la dessus je perdrais du temps. Et surtout, mon frère risquait d'être inactif. Aussi me rappelais je d'une chose dont Père avait parlé il y a si longtemps. Bien que je ne fus pas sur que cela soit fut longtemps puisqu'au paradis, je n'avais pas tant de notion du temps que cela.

- Je sais ce que tu vas faire en attendant. Belial, cela sera ma première requête, et ta première chose à faire en tant que prince : chercher quelque chose pour moi.

Alors, je me mis à lui parler de cet histoire de serpent géant que notre Père avait pu enfermer il y a longtemps Une fois l'histoire achevé, et elle s'achevait par le fait que j'ignorais ou ce serpent pouvait être caché, je lui demandais d'aller le libérer. Ni plus. Ni moins.

- Si tu as besoin, appelle moi, et j'apparaitrais pour toi.

Le silence apparu immédiatement après qu'il fut parti. Il n'y avait plus rien que moi, cet enfer, ce que je pouvais en faire. Je fermais mes yeux, et songeais à ma condition, à celle de mon frère, à ce que nous avions pu vivre ensemble. A ce que nous allions devenir, à ce que je comptais faire, à ce que j'avais envie de faire, et surtout, à tous ces sentiments qui osaient interférer dans mon ressenti. Soudain, je décidais de ne plus les voir comme des obstacles, mais comme des choses à maîtriser. Je maitrisais ma haine, ma rage, ma colère, mes remords, mes regrets, et tout cet amour que j'avais perdu.
Je décidais ce jour là de fermer mon coeur à jamais pour n'en sortir que ce dont j'avais envie, et n'éprouver disons... De bons sentiments, qu'envers mon frère, ou envers la moindre chose qui saurait un minimum obtenir de moi des privilèges. Si j'étais le roi, alors je déciderais comment régner, et comment mon coeur règnerait sur moi. Puisqu'il ne régnerait pas. Je le soumettrais.
Restant encore dans ma concentration, j'écoutais le silence intense, et désira le remplir d'un peu de vie, d'une vie destructrice et malsaine, qui saurait toucher les "perfections"de mon père. Peut-être, qui sait, que lui aussi regretterait de m'avoir apporté ici.
Mais à y songer, je me doutais qu'il l'avait fait exprès, qu'il devait le savoir depuis le début.
Ca ne voulait pas dire qu'un jour j'aimerais ces humains qu'ils avaient crée, et s'il voulait se jouer de moi, je comptais bien gagner, cette fois. Alors....

J'inspirais. Me concentrait, et ralliait à moi tout ce qui pouvait y avoir de plus dangereux en moi, toutes ces nouveautés, qui auraient pu m'effrayer, qui m'avait dégouté, et que je saurais utiliser pour créer.
Puis, je m'élançais et créait la première démone pour pourrir la vie de ce que mon père avait crée.
Je ne créait pas qu'elle, sinon cela aurait été idiot. J'avais besoin de plus de vie. Elle fut juste la première, le premier essai. Si j'avais su qu'elle ne serait qu'un médiocre brouillon, ayant certainement hérité des restes de mon amour du Paradis, je l'aurais détruit à l'instant où je l'avais devant mes yeux.
Mais à cette époque je n'étais pas apparemment si prudent.

Je créais le reste, et m'en réjouissais.
Même si je sentis bien que je m'épuisais.
J'imaginais que si Dieu avait fait une pause, il y avait une raison.
Je me posais. Je ne devais pas montrer ma faiblesse

Et tandis que Bélial me présentait le serpent, je le laissait découvrir mes créations.

- Oui, c'est moi. Et je suis ravi de voir que tu as ramené le serpent. Je te laisse découvrir mes créations. Celles qui s'opposeront à notre père.

Je passait un peu de temps avec Léviathan, histoire de me raccorder avec, certainement. Mais j'imaginais qu'on avait le même mode de pensée au niveau de Dieu, vu ce qui semblait lui être arrivé.
Plus tard, je retrouvais donc mon frère, tandis que les démons s'étaient posés, que Lilith avait joué à l'imbécile, et que Léviathan avait été plus convaincant. Je le retrouvais, déjà épuisé de la bêtise humaine, mais fier de mon travail accompli. Mi-figue mi-raisin.
Et je me penchais vers lui :

- Vois-tu, mon prince, je commence déjà à me dire que Dieu va bien regretter amèrement son acte, et je lui souhaite bien du malheur. Il a voulu nous rendre mauvais, mais je suis sûr qu'il n'a certainement pas prévu à quel point nous pouvions l'être. Je suis fier de toi, comme je suis fier de moi, et j'ose espérer qu'on puisse continuer dans cette lancée.

J'avais laissé décidé que mon coeur pouvait bien apprécier ce frère qui fut mon soutien, au même titre que le serpent qui avait au moins pu rattraper un peu l'erreur d'une petite idiote se pensant maligne à s'attacher. Et à présent, j'imaginais que j'étais pris de pensées étranges, de pensées que j'avais envie de tester, d'aller plus loin.
Plus loin avec ce frère auquel je tenais, ou avec ce serpent qui m'amusait.
Vous savez, ce "plus loin".
Ce plus loin qui a donné Caïn et Abel, et le reste de l'humanité, mais que je comptais bien faire plus intéressant que simplement faire des gosses.

- Dis moi, j'ai tant envie de nous récompenser tous les deux.... Tu vois, pratiquer ce que l'imbécile qui nous a quitté, savait si bien faire, mais qui m'a permis d'inventer pleins d'autres choses... Je me dis que ça pourrait être...Un bon moyen de se faire du bien.

J'entendis les paroles de mon frère, et me sentis doucement bouillir. Qu'il me traite ainsi, ne me plu guère. Il eut beau être mon frère, beau être comme mon...Second... J'estimais qu'il n'avait pas à user de paroles comme cela. Mon regard se fit glacial tandis qu'il me crachait à la figure ses idioties, comme quoi mes démons étaient des véritables merdes.
Alors qu'il fermait les yeux, je m'enflammait déjà.
Je venais à lui pour m'amuser, et il venait de tout briser par sa bêtise. Par ses propos sans sens, par son insolence, son impolitesse. Je ne pouvais pas tolérer cela, une seule seconde. Jamais.
Il eut beau être le second à fouler l'enfer, ça ne voulait pas dire que je pouvais être toujours être indulgent avec lui.
Alors qu'il s'excusait de façon aussi minable que les précédentes paroles qu'il avait pu prononcer, je m'avançait si proche de lui.

- Ouvre les yeux.

C'était un ordre, dit avec fermeté et d'une méchanceté implacable. On pouvait sentir mon énervement, ma colère, je sentais presque la terre gronder sous mes pieds.
Supposant qu'il le ferait, je lui assénait un coup violent, de mon seul poing, au ventre.

- Je me fiche de tes excuses, elles sont pires que si tu t'étais tût.

Je le fixais avec une haine que je n'avais encore jamais ressenti envers lui.

- Je ne te permets pas d'agir ainsi avec moi. Et surtout. Surtout. D'oser dire que je puisse être pire que l'Abruti Là Haut. Je ne te permets pas de juger de mes créations, surtout maintenant, et plus encore, je te prierais de réfléchir avant de parler.

Ironique que je fusse le feu, sous l'air glacial que je lui offrais.

- Je venais te donner un plaisir, mais tu peux te le fourrer tout seul dans le cul, ton plaisir.

Reculant, je faisais mine de partir, ne comptant pas rester un peu plus longtemps avec un idiot comme cela. Puis, je rajoutais tout de même :

- Tâche de te faire pardonner, et de me montrer que tu es digne d'être mon frère. Et j'aviserais.

S'il n'avait pas été mon frère, je savais que de toute façon, je ne lui aurait pas donné de secondes chances. Parce que je ne donnais pas si facilement de secondes chances, surtout à des démons inférieurs. Mais lui, c'était différent, il était un de mes bras droits, il était mon frère, et je savais qu'il saurait se rattraper. Je lui faisait confiance là dessus.

Voilà que le premier bras droit que j'avais pu avoir, le moins stupide, mais surtout, mon frère, décidait à dire non, me renvoyant un écho que je n'avais aucune envie de recevoir. Un instant, je songeais à ce que le vieux barbu là haut avait pu ressentir quand je lui avait dit non.
Est-ce que lui aussi, avait senti la colère le gifler, et que c'était pour cette raison qu'il s'était décidé à me mettre dehors ? Ceci dit, je me voyais mal mettre Bélial dehors. Parce qu'après tout, où pourrais je le mettre ? Sur Terre ? Très bof comme solution.
Il avait beau dire que j'étais incapable de voir quelque chose, je ne le croyais pas. Mais qu'il me dise que je n'étais pas mieux que celui qui nous avait mis à la porte, créa en moi, une colère toujours plus gigantesque.
Je n'étais pas comme Lui. Je ne serais jamais comme Lui.
Je le vis disparaître, et fronçait les sourcils, sentant un bout d'enfer se détruire autour de moi. Qu'il se rejette comme ça, qu'il s'en aille, s'enfuit de cette façon... Pense-t-il vraiment que je vais le laisser faire ça ? Mais je su que si je le retrouvais, j'allais le tuer. Clairement et simplement. Directement. Sans même réfléchir une seule seconde.

Et j'imaginais que ça ne serait pas la solution, de se débarrasser d'un frère comme lui, qui m'avait rejoint malgré tout.
Mais à cet instant, je me disais que s'il revenait en enfer, j'allais le décalquer sans même réfléchir. Après tout, ce n'était pas parce qu'il était mon frère qu'il saurait échapper à mon courroux. Même mon premier démon n'y avait pas échappé.
Pourtant, je vis ce qu'il fit sur Terre. Et je n'étais pas idiot, je savais que ce qu'il faisait était une chose qui me plaisait totalement, et qui allait en mon sens, malgré tout ce qu'il aurait pu prétendre. Je le laissais faire, le surveillant de loin.
Jusqu'à ce que je le sentit revenir dans cet Enfer que j'avais aménagé à la base pour moi, pour lui.
Et bien évidemment, bien que je fus en train de m'amuser à torturer des âmes pour mon petit plaisir personnel, je me laissais à me diriger vers lui, l'observant. S'il avait changé en apparence, ce que je voyais de lui était tout autre. Parce que je savais voir les véritables natures. Je savais déchiffrer sur son regard ce qu'il pensait en me voyant.
Je m'avançais.

- Il y a un temps de ça, tu as prétendu que j'étais un imbécile, doublé d'une imitation d'un plus gros imbécile encore. Tu as bien fait de ne pas rentrer avant, sinon, je crois que je t'aurais tué sur le champ.

Je marquais un silence.

- Mais tu as oublié une chose. Tu es aussi un imbécile. Bien que tu m'as été favorable en allant sur Terre. Je savais que tu serais du genre à faire de grandes choses. C'est sympa, ton truc de révolte. Ca m'a rappelé.... Nous. En un sens, c'était digne de toi. Mais maintenant, tu es là, et je ne te tues pas, comme tu peux le constater.

Je m'approchais tout près de lui.

- Tu es un imbécile. Je ne t'ai jamais vu comme un serviteur. Disons juste que, sur le coup, j'avais besoin de m'assurer de ton respect, après que tu m'aies insulté, mais tout ce que tu as fait, c'est jouer à l'imbécile. Tu es mon frère. Idiot. Et je me fiche que tu penses que mes démons sont des brêles, ou qu'ils ne te plaisent pas. Je ne les ai pas crée pour te faire plaisir, et malgré tout ce que tu peux dire, ils font pas mal de bon travail. Et sinon, je les crame. Ou bien...Tu savais que c'était des excellents portes serviettes ?

Je fais beaucoup de pause, mais je n'attends aucune réponse de sa part tant que je n'aurais pas fini.

- Je sais que tu ne comptes pas rester. Mais moi qui pensais que tu savais tout, j'osais espérer que tu saurais que j'attendais du respect de ta part comme j'ai du respect pour toi.

Je le touchais, le guérissant sans réfléchir plus.

- Maintenant, retourne faire ta vie si tu veux, mais tu restes mon frère alors...Ne me déçois pas en te faisant battre par un idiot de sorcier. Ce qu'ils appellent le "sexe faible" est fait pour charmer non ? C'est ce qu'ils imaginent en tout cas...Alors profite en.