Sujet: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Mer 13 Déc 2017 - 21:05
Of sandwichs and enconters
Portable coincé entre joue et épaule droite, je faisais des signes au serveur, lorsque se dernier arriva avec ma commande, tout en continuant à parler. - « Mataa tewd ? fi ghdwn shahrayn ? » Je remercier le jeune homme en face de moi d’un signe de la tête, lui donnant la monnaie avant de prendre le sachet et de continuer ma conversation, tout en reprenant ma canne posait contre le comptoir lorsque j’attendais. - « Hal taerif ma yahduth fi jakswnfyl ? madha ? ... 'asmaeuk sayiyat lilghaya ... alaistimaeu, tadhkurni eindama yakun ladayk sharak alty ln takun fi alkurtuna ! hah ?! hdha kula shay' naeim, 'anaha 'akufians ... aldhahab tajeal nafsak wadieat. »
Je roulais des yeux à mon ami arabe, qui au front, avait essayé de me contacter pour savoir si lors de sa permanence en Amérique, je pouvais lui rendre visite. Malheureusement sa connexion était tellement pourrie que j’avais finis par raccrocher, en lui demandant de me rappeler quand cette dernière serait meilleure. Désormais dehors, je remarque que les tables du commerce sont prises pour la plupart et je n’avais franchement pas envie de squatter avec des inconnus, rangeant mon téléphone dans la poche gauche de mon jean, tout en me mettant à boiter pour chercher un coin plus tranquille que celui-ci, qui, à midi était aux heures de pointes. Je ne savais si je devais aller dans la veille ville ou bien rester dans les parages.
Je n’eus pas, cependant, à me poser la question longtemps. Alors que canne en main j’attendais que le feu des voitures passe au rouge, je remarquais de l’autre côté, une ombre familière. Très familière même. Tellement, que nos rencontres étaient si fortuite et pourtant ridicule, que cela était et semblerait être le jeu humoristique du Destin, pour peu qu’il existe ! M’avançant une fois le feu stoppant les voitures enclenché, je m’approche de lui. Il allait être absolument dégoûté de me voir. J’en étais certain. Mais je m’en fichais, quelque part, voir son visage familier, quand bien même je l’emmerdais me donnait le sourire aux lèvres. - « Bonjour Jake. »
[HRP - Traduction de la langue arabe : Première phrase : Tu es en perm quand ? Dans deux mois ? Deuxième phrase : Sa te dis de venir à Jacksonville ? Quoi ? Je t'entends mal, ta co est pourrie ! Hein ?! T'as raison, ouais, c'est les acouphènes. Rappelle quand t'auras pas une co en carton.]
Dernière édition par John Wincott le Ven 15 Déc 2017 - 19:00, édité 1 fois
Jake Gordon
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Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Mer 13 Déc 2017 - 21:45
Aujourd'hui était un nouveau jour. Bien que nuageux, le ciel acceptait de laisser le soleil faire irruption dans la vie des habitants de Jacksonville. Il était dans les alentours de midi et comme tous les jours à cette heure, il y avait une activité humaine particulièrement intense. Les gens allaient et venaient, prendre leur déjeuner le plus rapidement possible, ou non, avant de repartir à leur travail, enchaînant comme chaque jour leur routine monotone. Nombreux étaient les petits oiseaux qui s'incrustaient parmi les gens pour espérer récupérer quelques miettes sur leur passage. Les restaurants et bars étaient bondés de monde. Certains prenaient le temps de s'asseoir aux tables, d'autres mangeaient directement en chemin, traçant leur route vers le bureau.
Assit sur le couvercle d'une benne à l'entrée d'une ruelle qui donnait sur l'avenue, Jake observait sans intérêt le quotidien classique des habitants de la ville. Eux ne le voyaient pas, ou bien ne faisaient juste pas attention à lui. La sombre silhouette qu'il représentait étaient parfois connu de certains regards qui avaient décidé depuis longtemps de l'intégrer dans le décor. Et ceux qui ne le connaissent pas ou ne se souviennent pas de l'avoir déjà vu dans les parages, ils préféraient également tout éviter, changeant même parfois de trottoir. Mais pas un regard ne lui était destiné. De part cette ignorance pure et dure, Jake s'en retrouvait satisfait. Qu'on ne faisait pas attention à sa présence l'arrangeait. C'était l'attention des autres qui le faisait fuir. Son invisibilité face à la populace lui permettait de garder sa place sur son perchoir.
Qu'y faisait-il ? A vrai dire, pas grand chose si ce n'est qu'attendre que le temps passe. Il était adossé au mur contre lequel se trouvait la benne, une jambe pendante vers le sol, l'autre repliée sur le métal de l'objet. Il n'était pas là pour mendier, comme le petit vieux au bout de l'avenir qui gémissait des choses presque inaudible, un chapeau devant lui où les gens y déposaient uniquement les petits pièces qui ne leur servait à rien. Il n'était pas comme, encore un peu plus loin, ce pauvre bougre qui jouait de la guitare pour espérer gagner également quelques petits récompenses. Ce genre de personne qui, une fois la somme récoltée, allaient la dépenser stupidement en boisson alcoolisée croyant que cela leur permettra de passer l'hiver.
Faire le mendiant, Jake ne l'avait jamais fait. Pas dans cette ville du moins. A ses débuts d'errance, durant ces premières périodes désespérées, il avait bien tenté une ou deux fois. Ca s'était perdu avec le temps. Au fond, il préférait que les gens fassent comme s'il n'existait pas. Il ne s'en porterait que mieux. Lui-même ne regardait pas les gens qui défilaient devant lui. Parfois, ceux qui avaient le malheur de croiser ses prunelles se heurtait à la noirceur de son regard qui leur faisait immédiatement détourner les yeux. Il restait donc à prôner là comme un corbeau. Il en avait déjà la couleur et sûrement que beaucoup le voyaient comme un oiseau de mauvaise augure. Mais il observait les mouvements de la ville, sans raison apparente si ce n'est qu'il n'y avait que comme ça qu'on apprenait à vivre avec son rythme. Contrairement à ceux qui se pressaient devant lui, Jake prenait plutôt du bon temps à glander, sans responsabilité ni devoir. Le moins évident était sûrement de rester ainsi et se contenter d'humer les odeurs de tous les mets que les gens achetaient à l'autre bout de la rue, sur les différentes enseignes qui se suivaient le long du trottoir.
Ce fut à ce moment là que le regard de Jake aperçu la silhouette familière de John, justement à l'autre bout de cette avenue. Pour Jake, le voir ainsi n'était même plus une surprise. John faisait partie de ce mouvement de la ville après tout. Lui aussi sortait d'une enseigne, comme bien d'autres, en cette heure de midi. Jake lui capturait ce moment fugace du quotidien. Ce n'était pas parce que c'était un visage qu'il connaissait, le seul d'ailleurs, qu'il allait s'étonner à le voir suivre le rythme de Jacksonville. Jake s'étonnait plutôt de le croiser là où il ne s'attendait pas à le voir. Mais ici, dans cette rue, à cette heure, en ce jour, l’événement lui paraissait banal.
Aussi, le jeune homme ne réagit pas tellement en voyant l'ex-soldat traverser la rue. Il avait bien remarqué que John l'avait également vu depuis son trottoir. Ce dernier arriva finalement non loin de lui avant de le saluer. Jake posa son regard sur lui, à quelques hauteurs de plus à cause de son perchoir. Il éprouvait pas grand chose à son arrivée. La dernière rencontre avec lui ne lui avait pas vraiment plus, plus encore que les précédentes. Il était bien décidé à faire comme si cette face que John avait vu au Panama Park n'avait jamais existé.
- Tiens, fit le jeune mutant un peu las, qu'est-ce que vous faites dans le quartier ?
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Mer 13 Déc 2017 - 22:13
Of sandwichs and enconters
Ma première action, en arrivant à hauteur de se dernier, fut de l’observer. Par pour trouver quelconque trace de notre vécu passé à Panama Park non, mais simplement pour faire stock de son apparence aujourd’hui. Il ne semblait pas porter trace de quoi que se soit, si ce n’est d’un peu d’ennuie. D’ailleurs, en y repensant, je me demandais bien se qu’il pouvait faire toute la journée. J’espérais qu’il ne passait pas son temps à observer la population, parce que sa devait être sacrément chiant. Moi j’en serais incapable, rester assis sur une chaise comme à l’Institut, sa me donne déjà des fourmis dans les jambes pour que j’aille marcher ou faire quelque chose, alors ça… - « Juste de passage et vu que c’était midi j’en ai profité pour prendre de quoi manger. »
Se faisant, je collais au mur d’en face pour observait un peu les gens. C’est vrai qu’en y regardant de plus prés, ça avait son charme, mais ce n’était certainement pas mon truc. Glissant la commande de nourriture au niveau de mon coude et posant ma canne contre le mur je sortais mon fameux paquet de cigarette. J’avais, actuellement, essayer d’arrêter, mais je n’y arrivais pas. Alors pour l’heure, je faisais avec. Sortant une clope, j’allumais cette dernière, la gardant dans la bouche, avant de ranger le reste dans ma poche de veste. - « Et toi. Qu’est-ce qui t’emmène ici ? » Parlons-en ça, tiens. Moi, j’avais simplement marché et puis comme à midi j’étais dans le quartier, j’en avais profité pour prendre de quoi graillé, mais lui ? Le connaissant, il aurait était capable de rester dans l’ombre comme un putain de spectre pour juste regarder la fourmilière géante que formait Jacksonville.
Peut-être que je devrais m’habitué davantage a ses rues ici. Qui sais, sa pourrait toujours être utile. Surtout que je suis probablement un futur SDF moi aussi. Si vous vous dite que je déconne, comprenez bien que sans l’Institut, je n’ai nulle part ou aller. Une pension d’invalidité ne permet pas de s’offrir quoi que se soit, en Amérique. Nourriture et eau oui, mais n’espérez pas plus. Enfin, je divaguais. A vrai dire, à la base, j’étais venu dans les environs pour trouver un club de sport, que j’avais bel et bien trouvé. Sa me permettrait de reprendre un peu de tonus musculaire, que j’avais perdu ses derniers temps. Et c’était hors de question que je laisse cela être. Tout en fumant, je ne pus m’empêcher de me dire que Jake était tout de même un bien étrange personnage. Lunatique oui, solitaire aussi, mais il faisait partie de ses personnes qui ne veulent pas de contact alors qu’ils peuvent avoir de l’aide. Ils rejettent tout se qui peux leurs être donnés par autrui comme si c’était du poison. Je me demandais bien pourquoi. C’était du pain bénis pour quelqu’un à la rue, d’avoir des gens qui vous offre de la nourriture ou bien de l’argent. Refuser apporter quoi ? De la fierté ? De l’honneur ? C’était mal placé dans les deux cas. En survie aucun des deux n’existe.
- « Comment tu vas ? » Pour être franc, je ne savais pas comment il faisait pour être assis. A part si j’avais mal quelque part, ou que j’étais obligé, je ne le faisais que rarement. A part les activités qui demandaient qu’ont le soit, je ne rester bien longtemps assis. Je ressemblais un peu à un hyperactif, incapable de rester normalement dans cette position pendant une heure à écouter les cours. A l’armée, ont s’assoit dès qu’ont peux, mais ça, c’est parce qu’ont est debout, jour et nuit, à tel point qu’ont ne sens plus nos jambe, croulant sous les trente kilos parfois trente cinq kilos de paquetage. Ont passe notre temps à se coucher pour avoir une position de tir ou à s’agenouillé. Ont passe son temps à courir sur les terrains découverts, par peur de se prendre une balle.
Toutes ces actions, cette adrénaline, ont finit par s’y habitué, dans la vie civile, elle nous manque, ont en manque. Ont à besoin de dépenser de l’énergie, comme un drogué à besoin de cocaïne.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Mer 13 Déc 2017 - 23:22
Et oui, il était midi. Les gens allaient manger. C'était leur habitude. Trois repas par jours, chauds de préférence en cette période de l'année. Grâce à l'argent de Jake avait dérobé aux trois malheureux qui avaient osé s'en prendre à lui à Arlington, le jeune homme avait eu la chance de pouvoir également s'acheter ce qui lui faisait envie. Mais il y avait un bon moment que cette petite fortune s'était épuisée et qu'il devait à nouveau fouiner du côté des poubelles de magasin pour trouver des choses neuves mais invendues. On avait tort de penser qu'il se nourrissait de déchets quand on le croisait le nez dans les ordures. En réalité, il pouvait dénicher de vrais petits trésors. John disait donc être de passage dans le coin et comme l'avait déjà remarqué Jake en jetant un oeil au sac qu'il tenait, il avait également son repas de midi.
L'homme s'adossa au mur avant de s'allumer une cigarette. Voilà une odeur des plus déplaisante. Elle faisait tâche face à toutes les autres qui émanaient des enseignes d'en face. Fumer aussi était entré dans la routine des humains. C'était aussi banal que boire ou manger. Jake jeta un oeil à l'homme. Au moins ce dernier tenait à distance les événements de leur dernière rencontre. John lui retourna la question pour savoir ce que le jeune homme faisait ici. Il devait se dire qu'il n'avait pas grand chose à faire de ses journées et il avait bien raison. Jake n'avait rien à faire. La plupart de son temps consistait à chercher de quoi manger et à se balader sans but précis. Il dormait aussi, sur de petites intervalles dès qu'il trouvait un endroit propice pour le faire. Il quêtait des endroits chauds également, comme de large sortie d'aération qui renvoyaient de l'air chaud à l'extérieur, ou devant les portes de restaurants où chaque passage laissait échapper une effluve chaleureuse. La dernière option était généralement de courte durée. Les membres du personnel s'empressaient généralement de chasser ceux qui pouvaient gêner l'arrivée de la clientèle. Jake usait aussi de sa liberté pour s'isoler dans des lieux interdits et délaissé, ou sur le toit des immeubles pour avoir une vue imprenable sur la ville.
- Rien, répondit le jeune homme en reposant son regard sur l'avenue, j'attends que le temps passe.
Se tenir perché devant une rue bourré d'enseignes et de restaurant n'était pas le fruit du hasard, surtout devant les terrasses bondées de monde. Lorsque midi passera, la foule s'en ira, l'avenue se libérera un peu, les terrasses seront désertées. Et il ne fallait pas non plus sous-estimer le gaspillage sur les tables d'un restaurant. Le temps que les serveurs s'en occupe, on avait vite fait de récupérer une bouteille d'eau par ci, le reste d'un cake par là. Voire même une addition laisser sur la table, sous le cendrier pour pas que le billet s'envole. Son estomac criait famine alors le mieux qu'il puisse faire en attendant la vidange du soir des magasins étaient de trouver de quoi grignoter histoire de calmer ce caprice fort désagréable. Il jouait un peu le rôle de vautour. Bien peu de SDF, si ce n'est aucun dans le quartier, n'osait faire cela. Mais Jake était rapide et réactif. Il ne considérait pas ça comme du vol. Ca serait jeté de toute façon, même si le plat était à peine entamé, ou même pas toucher du tout pour x ou y raison.
L'homme lui demanda également comment il allait. Il posait souvent cette question. Jake se demandait vraiment ce qu'il pouvait bien en avoir à faire, de comment il allait. Quelle qu'en soit la réponse, cela ne changerait strictement rien.
- Comme d'hab, répondit-il.
C'était un peu sa formule pour dire que ça allait. Disons que ça sera toujours mieux que la dernière fois, ça c'est sûr. Donc bon, il ne sautait pas de joie, certes, mais il avait connu bien pire comme moment. Le "comme d'hab" était le "ça va" classique que tous se disaient, même quand ça n'allait pas en fait. Comme d'hab signifiait sa routine normale de sans abri.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Mer 13 Déc 2017 - 23:45
Of sandwichs and enconters
Je terminais ma cigarette, que j’écrasais contre le mur, avant de regarder la poubelle. Bon, vu qu’il était assis dessus, je n’allais pas lui demander de bouger, donc tant pis, plus tard, de retour à l’Institut. Je mettais cette dernière dans lequel d’où elle venait, parce que polluer, c’est mal. Vous me direz, laisser les douilles de nos ogive dans un désert, ce n’est pas très écolo, mais faut aussi avoir le sens des priorités. Et l’écologie en temps que soldat sur le champ de bataille, ce n’est pas tellement ça. Rien qu’avec une douille, ont pouvait savoir le type d’arme ennemi, mais sa servait à rien de regarder, généralement, elles étaient toutes les mêmes. Je suivis un instant le regard de Jake, portais sur l’avenue. Je me demande se qu’il voit lui, quand il regarde cette rue.
Moi, je vois des dangers potentiels, des voleurs, des meurtriers, des menteurs, des inconnus susceptibles de faire du mal. Et des menaces potentielles se doivent d’être exterminées. Sauf que tuer des gens au hasard dans le rue sous prétexte que ceux sont des « menace de niveau un », n’était pas possible. Donc, je ne le faisais pas. Est-ce que je l’aurais fait autrement ? Allez-savoir… Peut-être. Parfois, j’avais des envies de meurtres oui. Ils sont tous si insouciant dans leurs vies de tous les jours. Ils se plaignent et se complaignent de leurs vies, alors qu’à côté la misère elle-même régurgite ses pires atrocités. Et ils tournent les yeux, continuant à se concentrer sur leurs malheurs. Immonde ramassis d’ignorant et d’ignare. Quand je regardais les gens, mes yeux scannés, ils fouillaient. Mains, poches en premier. Torse et tête en second. Puis ensuite, je repassais une deuxième fois, si je voulais retenir le visage. Imaginez faire ça, en permanence, sur une foule, sans pouvoir vous arrêter, sans pouvoir vous en empêcher.
Ca me filait vite la nausée, alors je regardais la foule que par précaution, de temps en temps. Je reportais d’ailleurs bien vite mon regard dans le calme de la rue ou je me trouvais. - « Un petit creux ? J'ai de quoi donner pour deux. » Ne vous y trompez guère, je ne disais pas ça par hasard, ni même par préméditation. Simplement une conclusion. Un SDF qui attends sur une poubelle en observant la foule à l’heure de pointe de midi, soit il attend l’occasion de voler de quoi manger, soit il à vraiment rien à faire de sa journée. Et Jake était plus du premier type, que du second. Du moins, à mon humble avis. Je n’étais pas dans sa tête, difficile de dire s’il appréciait la vue. Moi pas en tout cas. Trop de données à la fois. Pour se qui était de savoir si aller accepter que je lui offre de la nourriture, là aussi, je me doutais bien que la réponse serait d’abord un non catégorique et un probable « aller donc voir ailleurs si j’y suis », ou bien il me laisserait faire et dans se cas, se serait un combat comme à chaque rencontre, pour lui faire prendre ou du partager mon repas. De toute façon, souvent, j’avais la flemme, alors je prenais un repas pour le midi et le soir, comme ça en rentrant, je n’avais pas besoin de chercher à manger. Je pouvais cependant faire exception pour une fois. De toute façon, sa n’allais pas me tuer !
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 0:21
Pourquoi restait-il ici ? Contre le mur, repas en main, cigarette en bouche jusqu'à ce qu'il la termine finalement, John était désormais en train d'imiter Jake dans sa contemplation de ces mouvements de l'avenue qui ne cessaient de se répéter. Des gens qui allaient, venaient, des voitures, camions et motos qui passaient et repassaient. Du bruit, de la pollution et un nombre incalculable de conversations au détour des allées.
Jake ne portait aucune attention aux gens. Il ne portait pas de mépris pour autant. Ces gens-là, ils vivaient dans un autre monde que le sien. Jake se tenait juste éloigné de leur présence, se désirant invisible, méfiant, farouche. Ce n'était pas son univers. Ce n'était pas le fait que des gens soient là qui posait problème mais il s'identifiait lui comme le parasite de la ville, et non l'inverse. Il ne faisait pas plus attention aux personnes qui étaient dans la même situation que lui. Il restait dans sa bulle transparente, il suivait la vie des yeux.
Regarder les autres manger était psychologiquement déplaisant quand la faim tordait les viscères. Mais pour Jake déjà psychologiquement atteint, ce genre de scène n'avait plus une trop grande portée. Il ne pouvait que se montrer patient, tenter sa chance, espérer que ça fonctionne. Pour le moment, il devait juste tout faire pour oublier les vibrations de son gosier. Mais ces dernières se réveillaient à chaque nouvelles effluves odorantes et envieuses. Il y avait des choses contre lesquelles on ne pouvait lutter. Si l'esprit avait un rôle, le corps seul n'en faisait qu'à sa tête.
Jake colla sa tempe au mur. C'était lassant d'observer mais au moins, il pouvait profiter de son temps. Chaque instant où il ne se sentait ni traqué, ni menacé, ni sur ses gardes, était un instant à bien prendre. Le stress montait tellement aisément en lui que ne rien faire comme maintenant était un moment de repos. la météo jouait aussi beaucoup sur son activé. Il s'enfermait quelque part quand la pluie ou la tempête faisait rage, il sortait beaucoup plus la nuit quand il y avait largement moins de monde dehors. Quand il avait trop froid ou trop chaud, il s'affalait dans un coin isolé, se cachant comme un animal à l'agonie, et n'y bougeait plus, soit trop engourdi par un froid intense, soit trop assommé par une chaleur écrasante. Aujourd'hui, le temps était plutôt correct. Nuageux, sec, pas encore trop froid.
Il pensait qu'avec le temps, John allait finir par partir, se trouver un coin où manger où rentrer à l'Institut ou faire ce qu'il avait prévu de faire pour la journée, quoi que ce soit. Ces derniers temps, le soldat avait appris à prendre congé de son plein gré face à Jake, alors qu'au départ, c'était au jeune mutant de le fuir. Mais à son grand étonnement, le vétéran lui proposa de partager son repas. Jake baissa son regard vers lui. Il arqua un sourcils.
- C'est quoi l'arnaque ?
Si l'homme lui avait déjà offert du soutien gratuit, cela ne voulait pas dire qu'il en serait du même pour le reste. Jake n'avait qu'une vision des choses à laquelle il avait toujours fait face, depuis trois ans maintenant : l'être humain est égoïste. On a rien sans rien. Il n'agit jamais sans servir son propre intérêt. C'était dans sa nature. Ce n'était pas forcément la seule raison qui poussait le jeune homme a refusé toute aide. Il était trop bloqué contre les liens relationnels. Et bien trop farouche pour laisser quelqu'un pénétrer son périmètre de sécurité invisible qu'il avait formé instinctivement autour de lui. Le monde est fourbe, vicieux et ses habitants transparents, hypocrites, snob et imprévisibles.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 0:37
Of sandwichs and enconters
C’est quoi l’arnaque ? Dit donc, il était drôle celui-ci. Comme si j’avais que ça à faire de l’arnaquer. Dans quel but pour commencer ? Lui prendre de l’argent ? Il n’en a pas ! Le frapper ? Je l’avais aidé, ce n’était pas pour le martyrisé derrière ! - « Humm…A part le prix que j’ai payé pour l’avoir, je ne vois pas. » Je lui répondis, pince sans rire. Parce qu’il ne fallait pas déconner, six dollars le tout, autant me torcher le cul au toilette avec, sa aurait plus d’utilité. Mais bon, je n’avais pas à me plaindre, c’était plutôt bon. J’éviter catégoriquement la mal bouffe des restaurations rapide, l’odeur de frite à l’huile me donnais la gerbe. A la place, j’allais dans un commerce plutôt sympa et fréquenter, qui vendait de l’emporter de qualité et sans trop de graisse à l’intérieur. C’est curieux, mais j’ai l’impression qu’en Amérique, ont aime vraiment la graisse. Quand je compare avec les plats français, je me pose des questions. Les types foutent à tout casser une lichette de beurre dans leurs pâtes ont en met la moitié de la plaquette ! Y’a un problème quelque part.
- « Et puis, en quel honneur je voudrais t’arnaquer ? » Je ne me sentais pas offenser par la question, j’étais au contraire, curieux de connaître la raison pour pareille croyance. Curieusement, depuis que j’étais rentré, les questions inutiles que je considérer comme interdite à poser autrefois car sans intérêt, je les posais en permanence. Un grand pas dirait certain, mais pour moi, les choses perdaient soudainement en simplicité. Tout était soudainement plus compliqué, si ont cherche réponse à toute les questions inutiles qu’ont peux se poser au quotidien. Je trouvais ça personnellement lourd et extrêmement stressant de ne pas avoir de réponse, alors je limitais parfois mes propres questions à quelque unes et je faisais taire les autres en fumant ou bien en marchant. Quand je marchais, je n’entendais plus rien mais le silence. Le bruit infernal des pensées s’envole et avec lui, les tracas du quotidien et de ma vision du passé et du futur.
Pour en revenir au sujet de base, si Jake pensais qu’il y avait anguille sous roche c’est qu’il y avait quelque chose qui faisait qu’ont ne pouvait pas faire confiance aux gens qui offrent de la nourriture sans rien. Ou du moins, se qu’il pensait être rien. Moi ? Oh, je ne lui demanderais rien en retour. Rien qu’il ne m’est déjà donner. Contrairement à se que Jake pensais, il m’avait déjà donnais bien plus qu’il n’aurait jamais de ma part. Mais ça, il le comprendrait avec le temps, si jamais il le comprenait un jour.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 0:55
Ah ça, il fallait payer pour manger. Il fallait payer pour vivre. Telle était la société humaine. Ces bouts de métaux, ces bouts de papiers verts, en échange de quoi vivre. Qu'importait si manger était un besoin fondamental pour vivre. Si on a pas d'argent, on avait plus qu'à mourir. Ca, l'humanité s'en moquait bien. L'argent comptait plus que la vie elle-même. Ce n'était pourtant pas lui que l'on mettait en bouche pour se nourrir.
En ce qui concernait la nourriture en elle-même. Jake n'était pas difficile. De toute façon, il ne savourait jamais ce qu'il mangeait. Tout passait rapidement jusqu'au fond de son gosier. Il mangeait toujours comme s'il avait un temps limité pour le faire. Alors que ce soit bon ou mauvais, de qualité ou non, de la malbouffe ou non, il ne crachait sur rien, du moment que ça se mangeait, que c'était encore consommable. Il ne risquerait pas non plus à avaler n'importe quoi au risque de récupérer une maladie en prime. Inutile de mourir empoisonné.
Evidemment, John n'avait aucune raison d'arnaquer le jeune homme en lui proposant un repas. Disons que pour Jake, c'était une façon de parler. Il ne pensait pas forcément à l'arnaque en terme d'argent. Juste que la bonté d'autrui lui échappait complètement. En revanche, il devait se l'avouer, c'était bien du genre de John d'agir ainsi. Pouvait-il alors accepté ? Si c'était le cas, ce serait bien la première fois. Et chaque nouveauté le rendait suspicieux. Mais d'un autre côté, il était affamé.
- Je ne sais pas...On sait jamais.
Il ne savait pas, en effet. C'était sa prudence automatique qui jouait en sa défaveur. Il ne pouvait pas se permettre d'accepter, comme ça, sans réfléchir. Quand bien même il le voudrait. Le repas de John lui faisait effectivement envie, comme chaque fois qu'un repas se trouvait pas bien loin de lui.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 1:12
Of sandwichs and enconters
Je regardais le jeune homme un instant en haussant un sourcil a sa réponse. Pas tellement de surprise, mais juste d’un air intrigué. Je ne poussais pas plus loin cependant et je me contentais d’hausser les épaules. J’ouvrais mon sac, qui contenait la nourriture pour en sortir un sandwich, je le retournais pour voir le goût inscrit dessus. Poulet crudité ? Meh, sa irais. Je sortais également une bouteille d’eau de cinquante millilitres. Je lui jetais la bouteille d’eau visant au niveau des épaules pour qu’il puisse l’attraper facilement, avant de me concentrer sur le deuxième sandwich qui était lui « façon française ». Mon favori. Ayant donc tout se qu’il fallait pour un bon repas, je tendis à Jake le poulet crudité sans même lui prêter attention, tournant la tête pour observer momentanément la rue.
Je n’y restais que quelques secondes, le temps de vérifier qu’aucune menace ne planait, yeux toujours balayant, mais jamais ne fixant, avant de reporter mon regard sur mon compagnon. Je n’étais pas tellement fan de manger dans des ruelles sombres à l’écart de la foule comme des mafieux, mais je devais admettre que c’était plus agréable. Je n’aimais pas le bruit et la foule, pour moi, c’était la dernière des choses que je voudrais affronter en mangeant. Habituellement, j’allais manger dans un endroit ou y’a peu de monde, sa m’évitais de me chopper une tête comme une pastèque à la fin de la journée. Je sortais de la poche de mon blouson couleur camouflage ouvert, car j’avais trop chaud, une plaquette de pilule blanche. Ca faisait un peu un échange de drogue au coin de la rue, mais c’était comme ça, j’en avais besoin. Je jetais un coup d’œil à ma montre, calculant mentalement, avant de prendre seulement un caché, à sec. Je n’avais vraiment pas envie de boire de l’eau.
- « Simple curiosité mal placé, mais… J’ouvrais le papier de mon sandwich paisiblement. Pourquoi tu ne prend pas de travail ? Tu as les capacités pour, sa t’aiderais dans ta vie, plutôt que de vivre de se que tu trouve. » Je m’étais poser la question lors de notre première rencontre, mais il était vrai que je n’avais encore jamais eut de réponse. Après tout, quand bien même il craignait les autres, ce n’est pas dans un travail qu’il allait se faire agresser. Je vais bien que certain abuse, mais seulement s’ils sentent que tu es faible. Et puis, de toute façon, s’il pouvait améliorer sa manière de vivre, pourquoi ne pas le faire ? A part parce qu’ont est maso ou qu’ont cherche à se punir, je ne vois pas.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 1:36
John se mit à fouiller dans le sac. Il allait vraiment partager sa croûte ? Jake suivait scrupuleusement chacun des mouvements du vétéran. Ce dernier fini par lui envoyer une bouteille d'eau que Jake attrapa au vol aisément. Sitôt en main, il ne perdit pas de temps pour dévisser le bouchon et boire de tout son saoul. De grandes gorgées s'écoulèrent dans son œsophage, étanchant sa soif. Quand il eut fini, il soupira, non pas de lassitude pour une fois, et referma la bouteille avant de la poser à ses côtés. Le vétéran choisi un sandwich qu'il tendit alors au jeune mutant. Ce n'était pas donc pas une blague ? Il partageait vraiment ? La main du garçon se tendant à son tour vers le sandwich s'avéra mal assurée. Prendrait-il, prendrait-il pas ? Il n'allait pas croire qu'il allait le faire. Mais finalement, d'une traite, il agrippa le pain avant de le ramener à lui.
Aussitôt fait, il ne perdit pas plus de temps. Il mordit dedans. Quel goût ça avait ? Il s'en moquait bien. Il mâchait à peine. Maintenant il avait un but : engloutir le plus possible de nourriture avant que, possiblement, quelque chose ne vienne troubler son repas. Son regard passait un peu partout autour de lui, car s'il y avait bien un moment de la journée en particulier où il renforçait sa vigilance, c'était quand il se nourrissait. Le sandwich diminuait rapidement. Il mordait à belles dents dedans.
C'est alors que John lui parla travail. Alors ça, c'était la meilleure de l'année. De nos jours, même un bac+8 ne garantissait plus un travail. Les SDF de la ville étaient en partie là parce qu'ils ne trouvaient rien. Un travail...Ca sortait tellement de son cadre de vie actuel. Le travail, c'était comme rejoindre l'Institut, c'était en dehors de ses capacités sociales. Le jeune homme avala la bouchée qu'il venait d'entamer avant de répondre :
- Vous en avez encore des bonnes comme celle-là ? Et puis qu'est-ce vous savez de mes capacités d'abord ?
Il reprit son intense repas comme si sa vie en dépendait. Ce fut bien vite qu'il termina finalement le sandwich poulet crudité.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 1:54
Of sandwichs and enconters
Se que je savais de ses capacités ? Bien assez pour savoir que le travail au noir lui irait très bien. S’il pensait que personne ne voudrait de ses compétences, il se trompait. Alors oui, ce n’était pas très légal, mais la légalité, vu son niveau, elle pouvait bien aller ce faire mettre. Personne ne respecte se genre de loi de nos jours, pas même les citoyens ordinaires. Ils étaient tous des hypocrites de toute façon. Moi le premier, je suppose. Être gentil avec lui et pas avec les autres ? Ne pas être altruiste ? C’était vrai. Du moins pour tous. Sauf pour lui. Parce que je m’étais prit d’affection pour lui. Pourquoi ? Aucune idée. Mes instincts peut-être, qui ont reconnu nos points communs bien avant nous ? Mais dans tout les cas, hors de question que je ne l’aide pas. C’était ainsi désormais. Rien ne changerait ce fait.
- « Pas grand-chose, cela dit, tu en a assez pour survivre dans la rue. Tu trouverais facilement du travail. Ça fait de la main d’œuvre pas chère et facile pour les employeurs. » La plupart des jobs comme serveurs ou bien même nettoyeur de vitre, certain accepter de te prendre si acceptait une baisse de salaire, là aussi, pas très légal, mais ont s’en fichait un peu. Sa rester de l’argent. Pas pour profiter de la vie, mais pour facilité une qui était déjà dure de base. Ce n’était pas comme si tout les employeurs de cette ville chercher du qualifier, qui coûte cher en plus de ça. La plupart d’entre eux chercher au contraire du rabais maximum, quitte à devoir rentrer dans l’illégalité. Et certain était assez sympa pour faire des CDI ou des faux CDD. Voir même de prendre des intérimaire. Sa aussi, sa peu aider, l’intérim. Sa peu aider et dépanner de temps en temps. Pas d’obligation de prendre un travail qui correspond pas, t’es payer et tu n’as pas besoin de diplôme.
- « Tu as même l’intérim, si tu préfère bosser que lorsque tu le souhaite. » Je lui fis remarquer, en notant qu’il avait déjà finis son sandwich et que je n’étais même pas à la moitié du mien, actuellement. Il allait se rendre malade à manger comme ça. J’avais l’impression de me voir avec les rations. Bouffer aussi vite que faire se peu, de peur de pas pouvoir manger pendant le reste de la journée. Parfois, ils nous arrivaient même que par quarante degrés au milieu du désert, avec notre paquetage de manger en marchant sous les ravages de feu de cet astre de plomb. Un vrai calvaire. Les insolations n’avaient pas étaient rare, dans se genre de cas. Sa m’était même arrivé. On se fait surprendre par le manque d’eau et soudain, on n’as plus de force dans ses jambes. J’ai eu le réflexe de poser genoux à terre en sentant que tout tournait, mais il m’avait fallut quinze minutes pour reprendre du poil de la bête.
Je tournais à nouveau mes yeux en direction de la bruyante avenue, pour une brève observation, avant de reporter mon attention à Jake, continuant de manger sans trop me presser.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 7:27
Certes, il avait des capacités, si on pouvait appeler ça comme ça, pour survivre dans la rue. Mais curieusement, Jake n'avait pas l'impression que c'était ce genre de capacité que les gens recherchaient pour du travail. Par ailleurs, Jake ne considérait pas cela comme des capacités, c'était juste lui qui était tenace. Il n'avait même pas le niveau lycée, c'était à se demander réellement s'il pouvait travailler comme tout le monde. Pourtant, Jake lui même se disait que ce n'était pas une si mauvaise idée que ça même s'il trouvait une certaine réticente à entrer dans la fourmilière de Jacksonville. Avoir un boulot, c'était aussi suivre une autorité. Il n'était pas certain du tout d'accepter cela. Après trois ans à vivre pour son propre compte, avoir quelqu'un qui demandait de jouer les larbins pour gagner quatre pièces n'allait pas être très appréciable.
Intérim ? Qu'est-ce que c'était encore que cette bête là ? Travailler quand on le voulait ? C'était une option que pas mal de monde devrait s'arracher non ? Si c'était aussi simple de trouver du boulot, comment cela se faisait-il que le taux de chômage était capable de percer les plafonds ? Le jeune homme reprit la bouteille d'eau à ses côtés pour reprendre de nouvelles gorgées, histoire de faire descendre plus facilement tout ce qu'il venait d'avaler. Maintenant il n'avait plus de raison de guetter les terrasses de restaurants. Un jour, il aimerait bien comprendre cet attention que lui portait le jeune vétéran. Parce qu'il ne parvenait pas à se faire à l'idée que l'on s'attache à lui, sans grande raison apparente qui plus est.
- Et vous alors ? fit le jeune homme, vous en avez un de boulot ?
C'est vrai que John vivait à l'Institut mais Jake, à force de l'apercevoir dehors, en était venu à deviner qu'il n'avait pas ce genre d'activité. L'homme revenait de guerre, encore blessé même et il traînait la patte dans les rues le plus de temps possible si ce n'est pas à l'Institut. Jake n'était pas un expert en boulot, ni en emploi du temps d'autrui, mais il mettrait sa main à couper que John n'avait rien pour gagner un salaire. Ceci dit, il n'en avait pas encore trop besoin tant qu'il avait le gîte et le couvert dans cette bâtisse rempli de mutants.
Tout comme John, Jake reposa à son tour les yeux sur les mouvements des citadins. Ceux qui avaient eu l'occasion d'assister au passage du sandwich sur la personne de ce corbeau perché sur sa poubelle ont dû s'en poser des questions. Certains pensaient juste de leur devoir était de lancer des pièces inutiles aux démunis, pas de leur offrir de la bouffe. Beaucoup ont dû trouver l'attitude de John indécente. Partager le repas avec la vermine ? Quelle idée ! D'autres ont pu simplement félicité intérieurement le garçon, et d'autres encore s'en moquaient comme de la planète Pluton. Le jeune homme s'étira. Savoir ce que les gens avaient dans la tête était le cadet de ses soucis. En vérité, la seule personne où il avait la curiosité de vouloir savoir ce qui se passait dans sa tête, c'était sûrement John. Ce gars là tentait de l'aider depuis le début, même si au début, Jake n'en croyait pas le moindre mot et de toute façon l'attitude de John à l'époque lui avait fortement déplu. Mais depuis l'affaire des trois voyous dans la rue, il semblerait que, lentement, les pensées du mutant à ce sujet aient un peu évoluées bien que de multiples interrogations persistaient.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 13:45
Of sandwichs and enconters
Moi, avoir du travail ? Oui, c’est vrai. Je n’en ai pas. Pas que j’en voudrais pas, il m’en faudrait bien un. Mais j’avais déjà du mal à gérer ma vie comme elle était, imaginez un peu pour trouver un boulot ? Quelque part, sa m’arranger l’Institut, quand bien même je n’aimais pas l’endroit. Sa me permettait d’avoir de quoi survivre, le temps de quelques années probablement. Pas de quoi me mettre à flot pour autant, cela dit. Alors, du travail, au début, je n’en avais pas cherché. Je venais de rentrer, j’étais à l’hosto et trouver un travail en béquille vous imaginez bien que c’étais pas ma priorité. Et puis, avec le temps, pendant ma rééducation, j’ai voulut en trouver, peu m’importait quoi, juste dans la limite de mes capacités. Les employeurs m’avaient traité comme une sorte de lépreux.
Et oui, bienvenue dans le monde de l’embauche, toi qui est invalidé ! Tu t’es battu pour notre pays ? C’est bien. Mais sinon, vu tu es handicapé, désolé, ont peux pas te prendre. Allez voir ailleurs. Et ça, c’était pour presque tout. Même dans les bureaux, qui pourtant, ne demande pas grand-chose en termes de physique. « Sa fait pas jolie pour les clients » qu’ils disent, ces connards. - « J’en ai cherché un temps, j’ai finis par arrêter. Visiblement être invalidé, c’est considérer impropre au travail. A part si je tombe sur une entreprise qui veut remplir son cota d’handicapé, je suis bon à jeter. » Mes paroles pouvaient semblait dure, mais elles l’étaient toutes autant que cette société de pourris. Je ne demandais pas qu’ont me félicite pour mon effort de guerre, ou même qu’ont me montre du respect en temps que soldat. Non, je demandais du respect en temps qu’être vivant. Mais ça, c’était chez le soldat comme chez le civil, une chimère visiblement.
- « Je suppose que je rejoindrais les SDF quand j’aurais finis mon séjour à l’Institut. » Je ne cherchais pas à l’apitoyer ou à me faire plaindre, je ne faisais que dire et constater une vérité, malheureusement très peu connu. Quatre cent milles vétérans de guerre dans le monde, était sans abri, que je joigne la masse n’était en soit, pas si surprenant. A vrai dire, qu’il en arrive autrement l’aurait était à mes yeux. C’était probablement ma place, cela dit, je n’aurais pas supporté une vie bien rangée. Sans vague. J’ai besoin d’action, j’ai besoin de bouger. J’ai besoin de sentir mes instincts travaillés autant que de sentir l’adrénaline dans les rues. En soit, vivre en clochard dans la rue, c’est un peu un combat. Sauf qu’au lieu de se battre pour tuer l’ennemi et gagner du terrain, on se bat pour trouver la nourriture et avoir son territoire de chasse. Des animaux au final. Un retour à l’instinct primaire, dont a trop tendance à oublier les avertissements.
J’avais bien espoir, qui était une opération pour retirer les morceaux de shrapnels dans ma jambe, se qui permettrait de retrouver potentiellement une mobilité complète et sans séquelle comme celle qui m’attends, mais elle coûtait trop. Que voulez vous que je fasse ? Je n’avais pas de quoi me l’offrir. L’Amérique, elle demande tout de ses habitants, mais ne lui donne rien en échange. Un gouvernement de porcs qui se bâfre comme des chancres, pendant que le peuple se tue à la tâche ou meurt dans les rues comme des invisibles. Moi, j’avais pendant un temps, était le chien de guerre dresser de ses derniers, aujourd’hui, j’étais le chien-loup qui se retourne contre son maître. Flinguer ses enfoirés ne me ferait ni chaud ni froid. Ils étaient tous pareil. Je devrais peut-être me mettre au sniper et en tueur à gage ? Paraît que sa paye bien… - « A la limite, je pourrais essayer de me mettre à mon compte, mais vu la crise économique très peu de chance que sa fonctionne. Donc niveau job, c’est mort. »
Pire que mort, même. C’était la décomposition avancée, à se stade…
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 21:04
Jake avait posé la question, tout en étant certain que le soldat n'avait pas de travail. Il ne savait pas trop pourquoi, il avait cette impression. Et il avait raison. John lui répondit qu'il avait essayé d'en trouver, en vain, et que cela serait à cause de sa blessure. A ces mots, Jake jeta un œil à la jambe. Evidemment, le travail, c'était ça aussi. On prenait que si on avait une tête qui revenait au patron et que tout semblait parfait. Alors si on ne pouvait accepter un homme ayant risqué sa vie pour son pays, comment accepter un SDF qui ne faisait pas d'effort avec la vie ? Ce n'était pas comme si John n'était qu'un vieux croûton bon à jeter. Il était encore jeune. Il avait de la persévérance, il était tenace –Jake pouvait le confirmer !- et visiblement paré à toute épreuve. Mais c'est sûr que sa jambe devait être la tâche noire du tableau.
C'est alors que John mentionna même qu'à cause de ça, il finira sûrement SDF à son tour, une fois sa vie à l'Institut. Eh bien, il était beau l'Institut. Capable de jeter les gens dehors une fois qu'ils n'avaient plus rien à apprendre ? Jake trouvait ça dommage et c'était malheureux pour John s'il finissait vraiment ainsi. Oh il n'était pas triste de son sort. Il se disait que ce gars-là s'en sortirait sûrement très bien dehors. Jake était sans doute le mieux placé pour deviner ce genre de chose. Seulement, après la guerre, et avec sa blessure, ce n'était pas très juste qu'il finisse comme ça. D'autant plus qu'il avait sûrement prévu autre chose de sa vie. Jake ne savait pas quoi mais c'était là la différence qu'il y avait entre les deux. Jake ne songeait pas à l'avenir, il se définissait condamné à l'errance. Mais John, s'il avait le choix, voudrait sans doute un job et une vie un peu près normale. Enfin, il supposait. Ce genre d'analyse n'était pas ce qu'il réussissait le plus. Il essayait de se comparer à l'homme mais c'était assez délicat à faire en fait.
- Ah, elle est belle la perspective d'avenir, lança le jeune homme, sarcastique, c'est bien la peine de me faire la morale sans cesse si pour supposer des choses comme ça.
John avait toujours dis à Jake de ne pas se laisser abattre, d'affronter les défis de la vie. Mais en ce moment, il avait plutôt l'air de suivre le dicton "faites ce que je dis, pas ce que je fais". A son tour de se voir un avenir loin d'être glorieux. Mais Jake ne lui jetait pas la pierre malgré sa remarque. En vérité, il en profitait. Le soldat l'avait tellement assommé avec ça. Mais c'était loin d'être méchant.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 22:16
Of sandwichs and enconters
La réponse de Jake me donna un blanc, pendant une seconde, avant que je puisse m’empêcher de rire. Il avait de l’humour, ce petit. C’était bien. Je ne prendrais certainement pas offense de quelque chose du genre. C’était plus proche de la taquinerie, que de la méchanceté gratuite. - « La morale ? Ah, comme si j’étais bien placé pour t’en donner. Non, c’est des conseils plutôt. J’ai commis des erreurs, il serait dommage que tu les commettes les même simplement parce qu’ont t’as pas avertis. » Parce que oui, techniquement, je ne lui faisais pas la morale. Du moins à mes yeux, cela n’en était pas. Pour moi une morale, ce n’était pas dire à un gamin pommer dans les rues qu’il pourrait trouver un avenir peut-être meilleur en travaillant. Une morale, se serait dire « Travailler plus pour gagner plus ». Là, s’en serait une. Et puis, je n’étais certainement pas le genre à donner des leçons non plus, pour le bien que cela m’en a fait, il pouvait bien s’en passer. Il était assez indépendant. - « Si tu as pris ça comme des leçons de morale, tu m’en vois désolé. Le côté militaire qui ressort, probablement. » Je n’essayais pas de me justifié, ni même de me donner raison, tout au plus, c’était une remarque d’autodérision.
Enfin, pour dire qu’un côté ressort, fallait déjà pour s’en séparer et j’avais du mal avec ça. Parfois, je me surprenais à ne plus faire des choses comme avant, mais aussitôt que je m’en rendais compte, je recommençais à faire comme dans le temps. Je croisais les bras sur mon torse. - « Cependant, je ne suis pas très loin de la vérité. Et puis franchement, avec mon dossier long comme le bras de problèmes psychologiques, ça va être compliqué de trouver quelqu’un qui veux de moi. » Je ne mentais pas, quand ont parle de traumatisme psychologique, les gens penses qu’il ne s’agit là que d’une seule pathologie, mais en soit, elle était juste la maladie. Et les symptômes formaient les problèmes psychologiques reliés au dit traumatisme. Pour ma part, j’en avais un flanqué : flashbacks, qui ne partirons jamais complètement, les cauchemars, phobie du tonnerre, humeur instable, douleur chronique de la jambe et des migraines… Bref, j’en passe. Probablement que Jake devais en avoir aussi, mais forcément quand ont est pas diagnostiqué, c’est tellement plus simple de prendre un job.
- « Enfin, c’est peut-être aussi des excuses que je me trouve pour justifier mon manque de motivation. Ou bien mon manque de volonté pour penser tout seul. » C’était vrai que l’esprit militaire m’avais forgé à obéir et pour être franc… Je m’y étais beaucoup appuyé, dans mon temps à l’armée. Maintenant que j’avais champ libre, je ne savais plus vraiment quoi faire et je me sentais perdu dans cette immensité de liberté qui s’offrait à moi. Je me forçais à garder des obligations, mais je n’arrivais plus à voir ou était les réelles limites de l’acceptable dans le civil. Tabasser un type dans le rue parce qu’il à voler une vieille dame, c’est bon ou pas ? J’ai le droit ? Sa peu paraître stupide comme question pour quelqu’un qui vie normalement, mais pour moi, habitué de la violence, je trouvais idiot de ne pas pouvoir tabasser un voleur. Maintenant, j’étais libre de penser, finis, le drone obéissant et quelque part, je m’étais rendu compte au fil du temps que sans personne pour prendre la responsabilité et me faire obéir, je n’étais pas capable de grand-chose à part survivre.
Sujet: Re: [Terminé] - Of sandwichs and enconters Jeu 14 Déc 2017 - 23:09
Le soldat se mit à rire de la remarque de Jake. Pourquoi il se marrait ? Se moquerait-il de lui par hasard ? Oh et puis Jake ne s'attarda pas plus à la question. C'est vrai qu'il s'était montré plus taquin que méchant mais le but n'était pas non plus de divertir le vétéran. Il pensait réellement ce qu'il avait dit et avait effectivement pris tout ce que l'homme lui disait depuis leur première rencontre comme de la morale agaçante. Véridique, mais agaçante. La vérité était agaçante. De ce fait, Jake était un peu étonné d'apprendre que John ne considérait aucune de ses paroles comme des leçons de vie. Des conseils ? Moui, c'était du pareil au même pour le jeune mutant.
- Toutes les erreurs que je peux faire, je les ai déjà faite, répliqua t-il.
Erreurs ? C'était bien trop faible comme mot. En ce qui le concernait, il avait l'impression d'avoir commis tellement de fautes et surtout l'Impardonnable, qu'il se disait qu'il ne pourrait pas tomber plus bas ou faire pire. Il n'avait plus rien à perdre. Mais tombé au fond du gouffre, il préférait y rester même quand on lui tendait une échelle pour l'aider à remonter. Le côté militaire qui ressort ? Ca, très probable même. Jake l'avait d'ailleurs senti, ce petit côté de soldat quand John lui faisait la morale. Pardon, "lui donnait des conseils".
Un moment donné, John avait effectivement parlé de ses séquelles causées par la guerre. Mais il ne se souvenait plus vraiment de quoi il s'agissait. Il y avait cette histoire de bourdonnement dans les oreilles et d'autres choses qui lui échappait à présent. C'est que ça remontait à loin maintenant et au départ, il n'écoutait pas vraiment ce que John lui disait donc bon. Ca démoralisait assez en effet, toutes ces raisons qui feraient que John ne puisse trouver un travail. Fallait pas s'étonner du taux de chômage en ville, ni du taux de SDF, quand on voyait le modèle qu'il fallait être pour dégoter un poste dans la moindre entreprise. C'était lamentable. Sans en avoir forcément conscience, Jake n'était pas mieux loti niveau psychologie et travail. Déjà parce qu'il ne pouvait pas blairer les gens, qu'il n'apprécierait sans doute pas l'autorité, qu'il risquerait de faire tomber le bâtiment au moindre coup de stress.
- Mouais, bah peut-être qu'un petit séjour dans la rue vous aidera à trouver votre motivation, répondit le jeune homme avant de finir la bouteille d'eau, à moins que vous vous mettez à apprécier le confort du béton.
Comme pour illustrer ses propos, le jeune homme prit appuie sur ses mains et descendit de son trône aux côtés du vétéran, face à l'avenue où les habitants commençaient à reprendre leur activité après la pause déjeuner. Mais maintenant, Jake se moquait bien des terrasses qui se vidaient. Il avait, grâce à John, l'estomac suffisamment rempli.