On lui avait conseillé la bibliothèque. Il paraît qu'elle regorge d'une tonne d'ouvrage sur tout et n'importe quoi. Ca tombait bien, Melody avait justement du temps devant elle. Pourquoi ne pas enfin découvrir ce lieu ? Pourtant, elle passait souvent devant, mais elle n'avait pas encore eut l'occasion de vraiment s'y arrêter. Voilà que peu de temps qu'elle avait débarqué à l'Institut Parker et il y avait sûrement encore un bon nombre de salles qu'elle ne connaissait pas. Mais bon, pour le moment, on lui avait soufflé la bibliothèque. Un prof lui en avait parlé en fait.

Melody aimait lire, et elle aimait apprendre. L'endroit semblait parfait, prêt à lui convenir. Elle le sentait avant même d'y pénétrer. C'est avec la discrétion recommandée pour cette zone de l'institut qu'elle ouvrit la porte et s'engouffra dans le jardin des livres. Ce qu'elle vit ne la décevait pas le moins du monde. La salle était bien grande, ce qui paraissait normal vu la taille de la bâtisse entière. Mais ça surprenait toujours de tomber sur une pièce si grande qu'on avait du mal à savoir comment on avait pu passer à côté dans l'indifférence.

Elle parcouru la salle des yeux. Il n'y avait pas grand monde. Ce n'était peut-être pas une plage horaire approprié pour ça. Peu importe, des livres par contre, ça il y en avait. Bien rangés, dans des rayons de tous genres. Il y avait tellement d'ouvrage qu'il faudrait sans doute plusieurs vie pour tous les consulter. Elle sourit et s'engagea dans les rayons qui lui faisait face, longeant les étagères, parcourant les titres des livres qu'elle voyait sur leur tranche. Elle ne cherchait rien en particulier mais des fois qu'elle tombe sur un titre accrocheur.

Soudain, au détour d'un rayon, ce fut la collision. Elle heurta un homme qui tenait une pile de livre. Pile qui chuta sous l'effet du choc.

- Oh mince ! s'exclama t-elle.

Dans le feu de l'action, elle tenta désespérément de rattraper au vol les ouvrages qui se cassaient la figure. Mais elle ne parvint qu'à en sauver un maladroitement tandis que tous les autres s'écrasèrent au sol, coupant net le silence qui régnait jadis. Heureusement qu'il n'y avait pas grand monde. Ce bruit n'avait pas trop dérangé. Enfin, il fallait l'espérer. L'inconnu s'excusa. D'abord une première fois en vouvoyant la petite demoiselle. Melody leva les yeux vers l'homme qui lui faisait face. Ce dernier se reprit, reprenant son excuse. Mais Melody agita négativement la tête :

- Non, non, c'est de ma faute ! Je n'ai pas fais attention où j'allais. Désolée, j'ai essayé de les rattraper.

Chose qu'elle n'aurait sûrement pas pu faire vu le nombre et le poids que ça faisait. Elle jeta néanmoins un oeil à celui qu'elle tenait entre ses mains puis le tendit à l'homme face à elle.

- Ah, tenez. Attendez, je vais vous aider à ramasser !

Elle s'accroupit alors au sol et agrippa un ou deux livres dans ses bras, jetant à chaque fois un regard à leur thème. Le troisième lui resta en main tandis qu'elle lisait le titre.

- Ca en fait des recherches, commenta t-elle.

Elle se redressa sur ses jambes avec les trois bouquins qu'elle rendit à nouveau à l'homme.

- C'est pour un devoir ?

La jeune fille commença sa tâche de ramasser les livres tombés. C'était la moindre des choses, puisqu'elle était coupable de s'être cognée sur cet homme qui n'avait rien demandé à personne. Elle cala ses cheveux derrière ses oreilles pour qu'ils ne la gênent pas lorsqu'elle se baissa. Alors qu'elle attrapa son premier livre, elle vit une ombre se pencher vers le sol. Elle leva les yeux. C'était l'inconnu qui, difficilement, voulait également se mettre au sol pour ramasser les ouvrages. Melody avait bien évidemment remarqué sa canne et en particulier la rigidité du corps de l'homme qui se compliquait la vie à vouloir faire comme elle.

- Euh...Vous ne devriez pas...Laissez-moi faire.

Mais il parvint malgré tout sous le regard un peu inquiet de la jeune fille. L'homme lui annonça alors que ce n'était pas grave et que la faute revenait aux deux. Voilà un excellant compromis. Melody lui répondit en un petit rire avant de poursuivre son ramassage. Elle lui tendait les livres qu'il pouvait remettre sur la table juste à côté. L'inconnu lui avoua qu'il s'agissait surtout d'ennui et de curiosité mais Melody avait bien du mal à penser que l'on pouvait s'ennuyer ici.

- Oh...fit-elle sans néanmoins perdre son sourire.

Sourire qui se perdit l'instant suivant, quand elle vit l'homme s'appuyer sur sa canne pour se remettre debout. Sans crier gare, la demoiselle se redressa avant lui avant de lui porter soutien sur le bras libre de l'homme afin de l'aider à plus facilement lutter contre la gravité. Sitôt fait, elle récupéra son sourire. L'homme lui retourna alors sa question.

- Curiosité ! lâcha t-elle avec enthousiasme.

Plus tard sûrement, elle viendra pour s'aider dans ses devoirs. Mais pour le moment, c'était uniquement de la curiosité.

- Et découverte ! poursuivit-elle sur le même ton.

Elle regarda l'homme et ses livres avant d'ajouter également :

- Et apparemment catastrophe aussi.

Elle garda un sourire amusé et les yeux sur le visage de cet individu qu'elle pouvait enfin un peu plus détaillé maintenant que le problème avait été réglé. Il était grand, sans nul doute. Normal pour un adulte. Des cheveux courts, le corps bâti sans exagération, adulte mais quand même encore jeune, mais visiblement une jambe handicapante, soutenue par une canne, lui offrant une démarche boiteuse. L'homme se présenta finalement. Enfin un nom à coller sur ce minois. John Wincott. Sur la politesse énoncée, Melody agrandit un peu plus son sourire en dévoilant ses petites dents blanches parfaitement alignées.

- Je suis ravie aussi de vous rencontré monsieur Wincott ! Moi, c'est Melody Chantefleurie.

L'homme avait l'air étonné que Melody lui vienne en aide pour se redresser sur ses jambes. Elle s'en rendit compte, ça se voyait sur le visage de l'inconnu comme d'une montagne au milieu d'une plaine. Il n'aimait peut-être pas ça ? Ou alors il ne s'était pas attendu à ce qu'elle le soutienne. Pourtant, pour elle, ça lui paraissait tout à fait normal. Elle avait fait tomber ses livres, il s'était démené pour les ramasser malgré tout, il méritait bien un coup de main ensuite non ? Non en fait. Disons que même s'il n'y avait pas eu d'incident, si elle l'aurait trouvé déjà à terre, elle l'aurait aidé également. Pourquoi toujours vouloir trouver une raison pour aider quelqu'un ? Elle était bien contente de le revoir bien debout et ce n'était pas de la fierté sur sa personne. Elle était vraiment juste ravi qu'il se retrouve sur des appuies qui devaient lui être plus confortable. La vie avec une jambe comme ça, ça ne devait pas être facile tous les jours. Un peu de soutien ne sera jamais de trop pour lui.

- Merci, répondit-elle en se dandinant d'une jambe à l'autre, touchée par le compliment, je crois que c'est fait exprès. Vous, c'est...Très simple. Mais c'est court et facile à retenir !

Par ailleurs, l'homme lui demanda justement de seulement l'appeler par son prénom. C'est vrai que c'était plus simple mais Melody avait l'habitude de la politesse et du respect de ses aînés. Mais bon, puisqu'il le voulait, elle ne voulait pas le décevoir. Cette touche de familiarité ne lui déplaisait pas, au contraire.

- D'accord John ! fit-elle comme pour approuver l'idée.

Puis, ce dénommé John, lui demanda ses sujets d’intérêts. Question visiblement en rapport avec la bibliothèque.

- Oh, je m'intéresse à beaucoup de choses. Mais depuis que je suis là, je suis bien intriguée par des sujets un peu plus spécifiques comme les...mutants par exemple ! Quand je pense que l'institut se partage avec eux. Vous allez peut-être trouver ça absurde mais je ne connaissais à peine leur existence avant de venir ici. Je vois d'ailleurs que vous avez choisi des livres qui parlent d'eux également. Ca vous intéresse aussi ?

La curiosité poussait la jeune fille à vouloir en savoir plus sur cet homme. Après tout, il était à l'institut, élève ou professeur, elle l'ignorait mais rien que pour ça, ce partage de toit, ça valait le coup d'apprendre à se connaître. Elle connaissait encore bien peu de monde hélas depuis son arrivée et elle n'avait pas l'intention de laisser la solitude à nouveau l'envahir. Il y avait beaucoup de monde dans cette bâtisse. Elle avait tout ce qu'elle voulait pour amis. Il fallait juste qu'elle se lance, qu'elle fasse le premier pas. Ce n'était pas parce que cet homme était adulte qu'il ne ferait pas un bon ami. Elle se moquait bien de l'âge, elle s'entendait avec tout le monde. Ou du moins, elle voulait s'entendre avec tout le monde.

John Wincott. C'était de consonance classique dans le coin. Sûrement un américain. C'était là tout ce qu'elle pouvait supposer avec ce patronyme. Elle se sentait un peu décalée parfois quand elle n'entendait que des noms américains autour d'elle et qu'elle sonnait comme l'énergumène avec son nom de famille. Ca ne la gênait absolument pas cela dit. Jusque là, ça ne lui avait pas posé de problème alors pourquoi s'en soucier ? John lui disait donc qu'elle n'était pas la seule à ne pas connaître les mutants et que lui même ne savait pas que les sorciers existaient. Ah tiens ? Ce n'était donc pas un sorcier celui-là déjà. Amusé par la situation, elle ne pouvait s'empêcher de sourire à cette remarque. S'il savait ce qu'il avait en face de lui en ce moment celui-là !

Mais en réalité, cette pensée taquine se retourna contre elle car l'homme lui indiqua qu'il était un mutant. Le sourire de la demoiselle se changea alors en stupéfaction. Un mutant devant elle ! Puis elle se souvint de sa pensée de jadis et s'en amusa davantage de s'être fait prendre au piège. Ah, mais ça sera au tour du mutant après ! Elle se redressa un peu plus sur ses fines jambes quand il lui demanda sa nature, sans avoir l'air fière ou snob, elle fut tout simplement ravie de se dévoiler à John.

- Eh bien, fit-elle, rayonnante, vous avez devant vous une sorcière.

Elle posa ses mains à ses hanches, le regard scintillant pénétrant celui de l'homme qui était bien plus grand qu'elle. Pourtant, on lui avait souvent dit qu'elle faisait plus grande que son âge. Mais ça ne suffisait pas pour distancer un vrai adulte. Elle lâcha finalement un petit rire cristallin avant d'ajouter :

- Quelle amusante coïncidence.

Elle faisait référence aux propos d'avant. Le fait qu'elle ignorait l'existence des mutants et qu'elle en voyait un devant elle et le fait qu'il ignorait l'existence des sorciers et qu'il en avait une devant lui également.

- Mais si vous êtes ici depuis longtemps, vous avez dû en voir d'autres des sorciers. Moi je viens d'arrivée en fait et je peux vous dire, vous êtes le premier mutant que je rencontre vraiment.

Elle précisait le "vraiment" pour ne pas compter ceux qu'elle avait vaguement croisé, ou les membres du personnel, les profs, ce genre de personne. Elle posa son regard vers la pile de livre qui traînait sur la table.

- J'en déduis alors que vous devez être très curieux.

Même s'il agissait apparemment pour chasser son ennui, John avait dit que tout ceci n'était pour lui que de la curiosité. Une grosse curiosité alors en avait conclu l'enfant devant le nombre d'ouvrage que l'homme avait sélectionné.

Melody fit une mini révérence devant l'homme en répondant à son salut, toujours aussi souriante car ce geste l'amusa. Fille de comtesse, elle gardait ses manières ! Et c'est dans la joie et la bonne humeur qu'elle renvoya également l'honneur à l'homme :

- Très honorée d'être la première sorcière à vous rencontrer !

Ah, tout comme elle, il n'était pas un ancien dans les parages. Mais il était peut-être quand même un peu plus qu'elle. Il lui annonça qu'il n'était pas trop proche des sorciers. Melody pencha légèrement sa tête sur le côté en fixant l'homme avant de demander :

- Ah bon ? Pourquoi ? Vous ne les aimez pas ?

Elle ne semblait pourtant pas déçue de cette hypothèse. En vérité, tant qu'elle ne saura pas si c'est vrai ou non, elle ne se sentirait pas rejetée. Et quand bien même l'homme viendrait à lui dire qu'il n'aimait pas les sorciers, ça ne lui poserait pas trop de soucis. Elle essayerait au contraire de lui faire changer d'avis en voulant se lier d'amitié avec lui. Enfin, qu'il aime ou pas les sorciers, ce lien se formait quand même doucement entre eux. Enfin, selon elle. Optimiste de nature, c'était souvent comme ça qu'elle voyait les choses quand elle rencontrait quelqu'un.

- Vous avez raison, répondit-elle sur les livres, et puis ce n'est pas intéressant de faire les choses à moitié. Au fait, vous êtes professeur ? Parce que vous semblez bien grands pour un élève.

Elle n'avait pas encore trop remarquer qu'il n'y avait pas que des jeunes dans cet institut. Elle avait un peu de mal à imaginer des adultes en tant qu'élève. Au fond d'elle, les deux mots sonnaient en oxymore.

- C'est parce que c'est français, répondit Melody en joignant ses mains dans son dos, mon papa est de France mais si on a garder son nom de famille, mes parents ont emménagé dans la maison familiale de ma maman, en Irlande. C'est là-bas que je suis née. Et mon nom veut dire "SingsFlowers". Enfin, papa dit que c'est une façon de traduire mais normalement, ça ne se fait pas.

Melody porta son attention sur la table non loin d'elle, sur laquelle se trouvait la pile de bouquin que John avait amené.

- Et si on s'asseyait ? proposa t-elle, c'est peut-être mieux pour vous, enfin...Hm, votre jambe. Peut-être ? En plus on risque de gêner l'allée.

Elle ponctua sur un nouveau sourire taquin avant de tirer la chaise la plus proche d'elle pour s'y installer. Elle leva à nouveau les yeux vers John.

- De toute façon, je suis déjà petite par rapport à vous, alors à quelques centimètres près, je ne vois pas de différence !

Timide ? Lui ? Il n'en donnait pas trop l'impression. Un peu réservé peut-être mais sans plus aux yeux de la jeune fille. La timidité était une chose qui ne faisait pas partie de la personnalité de cette dernière et il est vrai que son excentricité pouvait parfois faire fuir les plus timides. Mais bon, la timidité chez un adulte, qui plus est un homme, elle trouvait ça attendrissant. Elle trouvait ça peu commun. En fait, elle ne pense jamais avoir rencontré un homme lui avouer une quelconque timidité, ni même un simple garçon de son âge. Mais c'était néanmoins une réponse qui lui convenait. Il n'avait donc rien contre les sorciers, c'était déjà ça. L'enfant hocha la tête.

- Oh, c'est donc ça. Vous le cachez très bien !

Il était donc un élève. Un élève un peu plus âgé que la moyenne. Il lui expliqua d'ailleurs que c'était monnaie courante ici, en particulier chez les mutants étant donné que ces derniers pouvaient découvrir leur pouvoir bien tardivement dans leur vie. En voilà une chose intéressante !

- Donc vous avez trouvé votre pouvoir il y a pas longtemps alors ? Au fait, c'est quoi votre pouvoir ? Je peux voir ?

Elle s'émoustilla d'avantage, véritablement curieuse de découvrir les capacités de John. Elle savait que les mutants pouvaient avoir tout et n'importe quoi comme pouvoir. Il y avait une quantité infinie de possibilité qui dépassaient même son imagination. La conversation se tourna plus tard sur les origines de Melody.

- Il est différent mais pas forcément moins joli. A vrai dire, je n'ai pas encore vu grand chose des Etats-Unis mais je sais que c'est très grand et qu'on peut aussi y trouver de beaux paysages. Vous savez, il suffit de s'éloigner un peu des grandes villes et d'ouvrir les yeux.

Elle se promettait à l'avenir de prendre du temps un jour pour aller voir d'un peu plus près les alentours de Jacksonville. Peut-être pourrait-elle même trouver des choses intéressantes à voir dans la ville même.

- Mais oui, l'Irlande, c'est très beau, surtout à la campagne.

Elle proposa à l'homme de s'asseoir et s'assit elle-même mais pas dans le but de lui forcer la main. S'il ne voulait pas, il n'avait pas à le faire. Mais elle fut quand même ravie de le voir se décider à prendre place à son tour. C'était quand même plus confortable comme ça non ?

- J'ai eu treize ans récemment, répondit-elle au vétéran, et vous, vous n'êtes pas si vieux que ça. Peut-être...vingt-cinq ans ?

Se lancer des petits défis, du genre deviner un âge, ça n'avait pas beaucoup d'intérêt mais elle aimait ça.

A deux années près, elle aurait trouvé. Elle avait visé un peu trop haut mais ne s'était trompé que de peu. Vingt-trois ans ? Eh bien ça allait encore, il pouvait avoir l'âge d'un étudiant après tout. Il lui paraissait plus âgé que son âge véritable, mais pas de trop quand même. C'était peut-être à cause de la canne.

Il paraît que la curiosité était un vilain défaut. Malheureusement pour John, Melody était une véritable petite curieuse, plus encore maintenant qu'elle savait qu'elle avait affaire à un mutant. Cette race qu'elle ne connaissait que trop peu. En fait, il y avait d'autres races existantes qu'elle ne connaissait pas trop, voire même pas du tout. L'homme sourit, sous le regard attentif de la jeune fille, tandis qu'il fit alors jaillir des espèces de petites aurores boréales au dessus de la table. Melody ouvrit la bouche en un grand sourire, éblouie, le regard pétillant, alors qu'elle observait le ballet de lumières diverses au dessus d'elle. Elle n'avait probablement jamais rien vu d'aussi beau. Ca aurait sûrement eu plus d'effet dans le noir total mais peu importait pour elle, c'était déjà splendide.

- Ouah ! lâcha t-elle dans sa contemplation.

Au bout d'un moment, toutes ces couleurs merveilleuses s'unirent dans un cercle parfait. La jeune fille se dressa sur sa chaise, tendant la main vers lui. Ses doigts fins traversèrent l'arc-en-ciel fermé avant que ce dernier ne termine son petit bonhomme de chemin autour d'elle avant de disparaître comme un mirage.

- C'était magnifique ! ria t-elle avant de se rasseoir face à l'homme.

Deviner quel pouvoir il avait ? Bien, défi relevé ! Bien que ça n'allait peut-être pas être si évident que ça. Posée sur sa chaise, elle se mit à réfléchir à la question, observant l'espace vide au dessus d'elle dans lequel dansaient les couleurs jadis. Il s'écoula un petit instant durant lequel elle cogitait avec patience, se pinçant doucement les lèvres dans sa réflexion.

- Vous faites apparaître de la lumière ? lâcha t-elle subitement en pensant avoir trouvé la réponse.

Elle eut une petite mine embarrassée quand il la considéra comme une petite curieuse, bien qu'elle n'avait pas honte de ce petit défaut. Elle feignit une culpabilité évidente et taquine, le menton baissé, le sourire retenu et les yeux relevés vers l'homme comme un chaton implorant. Bah, elle ne pouvait pas nier ses paroles. Il avait parfaitement raison ! Elle se redressa un peu sur sa chaise pour néanmoins répondre à sa question :

- En fait, j'en ai plusieurs. Des pouvoirs que tous les sorciers ont comme pouvoir lancer des incantations. Par contre, je sais aussi parler aux animaux et ça, ce n'est pas acquis par tous. Mes parents m'ont expliqué que chaque sorcier avait une capacité cachée qui variait d'un individu à l'autre.

Créer de la lumière, c'était une chose, mais John pouvait aussi la contrôler. Contrôler de la lumière ? Pourquoi pas ! Voilà un pouvoir bien sympathique qui pouvait s'afférer souvent utile. Sur le moment, Melody se disait qu'on ne devait néanmoins pas pouvoir faire grand chose d'un contrôle de lumière, mais peut-être y avait-il des variations de ce pouvoir qu'elle ne pouvait imaginer.

- Oui, ça a l'air ! Et qu'est-ce que vous pouvez faire d'autre en contrôlant la lumière ?

Elle était néanmoins assez fière d'avoir quasiment trouver la réponse. Elle s'accordait intérieurement le mérite d'avoir réussi ce petit défi. Mais une question taraudait néanmoins l'esprit de la jeune fille quand l'homme lui répondit finalement au sujet de la découverte de son pouvoir.

- Une dizaine d'année, ah bon ? Mais...Comment ça se fait alors que vous ne soyez à l'Institut que depuis pas longtemps ?

Ca l'intriguait vraiment. Elle avait tendance à avoir des pensées logiques et quand quelque chose ne lui paraissait pas clair, elle était toujours encline à demander des explications pour mieux comprendre. En parlant d'expliquer, elle-même essaya de lui donner des idées sur les pouvoirs des sorciers. Des pouvoirs qui permettaient de faire un grand nombre de choses donc oui, il y aurait du boulot dans ses études mais elle ne voyait pas cela comme un mal.

- Eh oui ! Mais comme ça, je saurais faire plein de choses !

Et elle avait vraiment hâte de perfectionner sa sorcellerie. Elle savait déjà un peu la maîtriser mais elle avait encore largement besoin de suivre des cours de ce genre là pour espérer plus tard atteindre un haut niveau dans les domaines de la magie. John s'était lancé dans la curiosité aussi et dans le questionnement. Melody croisa ses bras sur la table en écoutant la question plutôt intéressante de l'homme. Elle pouvait comprendre qu'il se demande ce genre de truc. Bien peu de personnes pouvaient s'imaginer parler aux animaux et certaines ne les croyaient même pas capable de conscience.

- J'aime beaucoup communiquer avec les animaux, répondit l'enfant, je le fais depuis toujours et c'est devenu quelque chose de très normal pour moi. Mais ils ne parlent pas comme nous. Je dirais même qu'ils ne parlent pas du tout. En fait, je communique avec eux par la pensée. Ca s'appelle...Hm...Télépathie je crois. Mais même dans leurs pensées, c'est différent de nous. Ils ne pensent pas avec des mots, ils utilisent des images et c'est ce que...j’interprète on va dire pour les comprendre et c'est ce que j'utilise aussi pour me faire comprendre d'eux. Je ne sais pas si c'est très clair désolée...

Elle haussa les épaules avec un petit sourire au coin de la lèvre. La télépathie animale, ça n'avait pas été simple à ses débuts. Elle ne pouvait que traduire approximativement ce qu'elle voyait dans la tête des bêtes. Mais au fil du temps, elle avait tellement perfectionner son pouvoir que tout était clair comme un lac de montagne par un beau matin de mai.