En urgence, les deux ainés de l'institut furent transportés par les secours à l'hopital le plus proche, heureusement dirigé par un ami du directeur Parker. Toujours plongé dans une profonde inconscience, le corps de Krysten présentait de nombreuses plaies ainsi qu'une jambe incroyablement gonflée, des orteils jusqu'au mollet. Il ne fallut qu'une dizaine de minutes pour qu'ils n'arrivent dans le batiment, dans lequel le Collins fut aussitôt pris en charge.

De nombreux soins lui furent prodigués dans une salle stérile. Points, compresses, plâtre, perfusion avec de nombreux liquides injectés. Une demie heure plus tard, toujours inconscient, Krysten rejoignit Answald dans une chambre. Il lui fallut plusieurs heures avant de commencer à se réveiller.

"M-mo..."

Alors que son corps prenait conscience des nombreuses douleurs qui l'affublaient, ses premières pensées furent dirigées vers son cousin. Une chose était certaine pour lui : Il était à cette soirée. Il n'y avait aucun doute dessus. Ses secondes pensées allèrent pour Anna, qui s'inquiéterait certainement de son absence. Puis ce fut au tour de Kyle et Kirsten pour qui il commença à s'inquiéter.

Pendant que son cerveau faisait le tour des personnes pour lesquelles il se montrait inquiet, ses paupières commencèrent à s'ouvrir. Il faisait noir, mais les murs blancs étaient clairement visibles encore, offrant une certain reflection à la lumière de la lune qui passait par la fenêtre. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre qu'il était dans une chambre d'hopital. D'anciens souvenirs vinrent polluer ses inquiétudes.

Gémissant légèrement, Krysten voulut se relever avant d'être bloqué par sa jambe platrée, retenue en l'air. Se rallongeant aussitôt en vue de l'angle désagréable qu'avait pris le corps, le mutant semblait retrouver toutes les pièces du puzzle. Dont une : Answald.

Instinctivement, sa tête se tourna vers la gauche, pour retrouver visuellement son ami. Relevant sa main pour dégager une franche trop longue qui troublait sa vue, il fut rassuré de le voir.

"Ans... Answald..?" prononça la faible voi de Krysten, encore victime de nombreux médicaments soporifiques.

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Un faible sourire apparut sur le visage de Krysten quand il vit Answald tourner la tête vers lui. Il était rassuré. Rassuré d’avoir ce voisin et de ne pas se retrouver seul, dans l’interrogation, dans le mystère. Rassuré de le voir réveiller, peut-être prêt à répondre à ses questions. Mais aussitôt une excuse fut prononcée, offrant une seconde pièce de puzzle au Collins, suivie d’une question sur son état.

C’est avec un grand naturel que Krysten haussa les épaules, avant de grimacer sous les courbatures, perdant son sourire. Se laissant quelques secondes pour que la douleur s’atténue, le mutant joignit ses paroles à son ancien geste :

« T’as pas à t’excuser… T’en fais pas. »

En plus de sa nature à vouloir rassurer son entourage, Krysten n’était pas rancunier. Surtout face à ce genre de situation ou divers sentiments se mélangeaient, prenant le dessus sur leurs pouvoirs. Answald ne lui avait voulu que du bien. Pourquoi lui en vouloir ?

« Me sens… Perdu. J’ai du mal à être totalement… Conscient. Je déteste ça… Si ces foutus médicaments ne me tuaient pas… Je serai déjà en train de rechercher Morgane… » dit-il légèrement euphorique, sans faire attention au prénom féminin sorti. « Et… Willow ? Tu sais où elles-sont ? Elles vont bien.. ?» continua le blessé, sentant la fatigue appuyer sur ses paupières. « Et toi ? »

Sa tête tourna légèrement plus vers la gauche, apercevant la perfusion à laquelle il était rattaché. Ses yeux suivirent le fil jusqu’à son avant bras, pensifs, la tête lourde encore. Son regard vira ensuite sur le contenu de la chambre sombre, à laquelle ses yeux s’habituaient.

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Le sommeil commençait à guetter de plus en plus Krysten. Mais les paroles d’Answald lui parvenaient toujours, sans pour autant créer d’inquiétude chez le mutant. Il savait qu’il devait s’inquiéter pour son cousin, pour Willow, mais son état un peu trop médicamenté ne lui permit pas. Tout comme lorsque son voisin parla du genre de Morgan et de son prénom féminin. Oups. Là encore, Krysten s’apercevait de son erreur mais la gravité de la chose –et de toutes les choses existentes pour l’instant- ne lui importait que peu. Haussant les épaules encore une fois, il dit en rigolant un peu :

« Ouais, me suis trompé, c’pareil… »

Sa main se releva douloureusement vers son visage qu’il s’étira un peu, afin de se réveiller. Pas question de s’endormir alors qu’Answald semblait avoir besoin de parler. Se frottant les yeux, le mutant fit un abdominal afin d’atteindre la presque extrémité de son pied, pour décrocher la lanière qui retenait son membre en hauteur.

« Ca fait pas toujours plaisir de voir des cadavres. » dit-il sur un ton sans gravité. D’ailleurs, en parlant de gravité, oubliant cette force, le platre retomba lourdement sur le lit et rebondit une fois ou deux, arrachant un gémissement de surprise et de douleur.

Un « Putain… » S’échappa de sa bouche, peu habitué à ce genre de vulgarité. Mais entre la douleur, les médicaments, et de nombreuses heures avec le blond, Krysten semblait récuperer son vocabulaire. Serrant les dents quelques secondes, il sentit soudainement une vague d’apaisement, puis une absence totale de douleur. Rouvrant les yeux, le mutant fut pris d’un hoquet de surprise en voyant le platre vide, à côté de sa jambe formée de milliards de grains de sable compact.

« … Ca recommence… » dit-il, sourcils froncés devant l’extension de son pouvoir. « Je pouvais pas faire ça avant… » continua le mutant, avant de voir la couleur chaire reprendre possession sur le membre, désormais comme neuf. « Dis-moi que c’est pas une hallucination due aux medicaments… »

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La réponse d’Answald offrit l’un des plus beaux sourires que ce dernier n’eut jamais la chance de voir jusqu’à aujourd’hui. Instable. Les médicaments offraient un Krysten tout à fait instable, passant d’une certaine crainte à un sourire quasiment surnaturel. A une joie surnaturelle plutôt. Décidé à tester si les deux adultes avaient une hallucination commune, le plus jeune se leva sans aucune prudence, se balançant d’un pied à l’autre, ricanant bientôt devant cette jambe neuve.

« C’est génial oh mon dieu ! Regarde ! On dirait presque que j’ai retrouvé mon adolesWAAAOH !! »

La joie un peu trop vive de Krysten lui fit oublier les menaces des médicaments. Alors qu’il dansait presque devant son pouvoir inédit, sa tête le rappela à l’ordre, lui donnant des vertiges afin que le mutant se calme. Ses jambes le laissèrent donc choir, tandis que ses bras rattrapèrent le reste du corps sur le bord du lit.

« Houlà. Ouais, non, je ne la retrouverai jamais… Haha… » dit-il sur un air finalement triste, presque emporté par ses rêves trop fou. « Pour ton pouvoir, ça me semble logique que tu puisses le faire. T’as essayé d’appeler Willow sinon ? » demanda-t-il soudainement, passant d’un sujet à l’autre. Se relevant mais avec plus de sagesse cette fois, Krysten se dirigea vers ses affaires posées sur une chaise mais… Quelque chose le retint : La perfusion. Pestant contre tout ça, sans aucune once de réflexion, il arracha les pansements et enleva l’aiguille de sa peau, ignorant la bulle de sang qui se créa aussitôt. Au diable ces médicaments. Avec cette jambe guérie, les autres blessures n’étaient que superficielles.

Libéré, il put donc aller fouiller dans la poche de son pantalon, vêtu désormais d’une de ces blouses ouvertes dans le dos. Le vêtement vert put donc offrir une splendide vue de l’arrière de Krysten, pendant que celui-ci observait son téléphone.

« Rien du tout. » dit-il d’une simplicité folle,avant d’ajouter « tu veux que je te donne le tien ? », cherchant en même temps le numéro de Morgan dans ses contacts. Portant son téléphone à l’oreille, aucune tonalité ne se fit entendre. A la place, la voix de Morgan, formulant son message de répondeur.

« Répondeur. »

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Krysten toisa Answald quelques secondes, avant de poser son regard sur ses propres vêtements. Pourquoi voulait-il perdre du temps à utiliser son pouvoir alors que lui, était juste à côté et pouvait répondre à sa requête de manière plus rapide ? Ne cherchant pas vraiment de réponses, il attendit avec une certaine impatience la réponse de son voisin. Identique à la sienne. Zut.

L’adrénaline s’emparait de Krysten qui faisait du surplace, comme pris par une certaine inactivité. Il finit par retourner sur son lit, s’asseyant, visage dans ses mains. Il devait partir. Le retrouver. Ne pas se reposer. Et… Retrouver… D’autres personnes aussi. Relevant sa tête, il fouilla sur son téléphone et appela un numéro pas encore enregistré, celui de Kirsten. Mais le résultat fut le même.

« Je vais m’habiller. Voilà ce que je vais faire. » dit-il avant de mettre sa menace à exécution, s’emparant de ses trois pièces de tissus, de filer dans la salle de bain, puis d’en ressortir avec ses vêtements à moitié tachés et troués. Il traversa la chambre, ignorant son boitillement de la jambe gauche.

« Tu ne peux pas sortir ? Tu as quoi ? » demanda Krysten, s’empressant de retrouver ses quelques affaires telles que ses clefs, son téléphone ainsi que ses chaussures qu’il mit. La tête lui tournait, son dos le tirait, des images torturaient son esprit. Sans attendre la réponse d’Answald, le mutant poursuivit :

« J’ai ton numéro, tu as le mien. Si je retrouve Willow, je t’en ferai part. Je pense qu’elle doit être avec Morgane. Il peut se téléporter, je ne pense pas devoir faire d’aller à la morgue pour y vérifier leur absence. » dit-il sans gravité, terminant de mettre ses chaussures.

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