Deux cercles, l'un pour donner, l'autre pour recevoir. Une sorte d'engrenage qui assurait au sorcier un sens unique au cour du rituel. Il laissa ainsi le mutant s'installer dans le cercle de gauche, tandis que lui prit place au centre de l'autre tracé. Le sorcier et mutant en face à face.

- Bien, restes calme...il serait dommage que ta tête explose. Dit-il, sans pour autant être sûr que le rituel puisse produire un tel incident, il voulait juste s'assurer que Alec ne perturbe en rien la séance.
Zyan ferma les yeux, essayant de concentrer son énergie pour pouvoir être des plus efficace. Quelques secondes plus tard, il releva la tête, regardant Alec. Ok...c'est parti.

Unius alterius memoria. Lets vide quid aliis videretur. Memoriae, inducit.

Récita le sorcier, tandis que ses pupilles se dilatèrent soudainement. Les mots latin s'enchaînèrent, pendant que les symboles commencèrent à briller et tourner tout autour de leur cercle respectif, pour finalement s'échanger à l'entrecroisement. Zyan commença a visionner les premiers souvenirs dans sa tête, sentant ses yeux se révulser au fur et à mesure que les images défilaient dans sa tête. Il continua de réciter la formule, sans pour autant manquer d'attention aux souvenirs qu'il recevait.

Le sorcier voyait les quelques dernières secondes, puis les quelques dernières minutes, la dernière heure, un peu comme un film qui se rembobinait au fur et à mesure qu'il récitait chaque mot de la formule. Zyan sentait son énergie diminuer petit à petit, mais sans pour autant arrêter le processus. Il continuait, à la manière d'un sorcier un peu trop curieux.

Les souvenirs allaient de plus en plus vite, mais restaient encrés quelque part dans un coin de sa tête, un peu comme une chose acquise définitivement. Zyan sentait ses lèvres s'engourdir devant la répétition incessante de la formule, bientôt il ne pourrait plus suivre, ni même tenir le coup, mais ce n'était pas pour autant que le sorcier décidait autant de s'arrêter pour le moment, il voulait poursuivre ce voyage à travers les derniers jours du mutant.

Contrairement à ce qui était prévu, Zyan traversa bien plus que les dernières heures que Alec avait passé dans quelques coins de l'Institut, mais déjà un détail vint attirer l'attention du sorcier. Peut-être n'était-il pas censé voir ce qu'il recevait directement dans sa tête, mais Zyan était bien trop prit dans ce tourbillon de souvenir pour y penser, il se contentait de visionner un échange que le mutant avait eu un peu plus tôt dans la journée. Sans qu'il le veuille, le mutant était un livre ouvert, un livre où les pages tournaient sans cesse, rapidement, un livre où il se passait bien trop de chose pour enfin accepter de le refermer définitivement.

Annabelle. Annabelle, ce nom ne lui était pas étranger. Zyan ne pu s'empêcher de penser à la seule Annabelle qu'il connaissait, mais combien d'Annabelle existait-il aux alentours. Zyan chassa rapidement ses propres pensées pour continuer de visualiser les souvenirs. Il ne comprenait pas, puis les souvenirs apportaient bien plus que des images, mais aussi la compréhension, une sensation étrange, mais qui à la fois semblait bien présente.

Les tracés des deux cercles commencèrent à luire un peu plus que d'habitude, une leure orangée, chaude, mais les écritures continuaient de tourner, de vaciller, transportant les souvenirs du mutant jusqu'au sorcier dont le nez commençait à couler d'un léger filet rougeâtre.

De la colère, de la déception, comme s'il avait mal fait les choses, comme s'il s'en voulait à lui-même. Zyan se sentait soudainement inutile, nul, une sorte de sous-estimation de soi-même. Tout cessa au moment où le souvenir se termina et qu'un autre recommença.
Le sorcier vit des visages familiers, des voix passagères, ressentit des émotions, des douleurs, des goûts, des parfums, tout ce que l'esprit du mutant avait pu accumulé hier, ou bien avant-hier.

Il devait s'arrêter, quelque chose n'allait pas, quelque chose le dérangeait bien plus que cette vague de sensation que provoquait le passage des souvenirs. Alors, soudain, il cessa, tout s'arrêta.
Le sorcier fit quelques pas en arrière, comme une perte soudaine de l'équilibre, une baisse d'énergie soudaine. Zyan chercha un coin où se poser, se rappelant du dernier souvenir. Mécaniquement, il se frotta les poignets, sortant de son cercle qui n'était qu'un tracé brûlé sur le parquet.

- T-t... Balbutia Zyan avant de s'installer lentement sur le rebord de son lit, prenant en compte le léger saignement de son nez. Tu vas échouer...comment peux-tu être aussi...ils ont essayé de te tuer et tu continues de les servir...qui est Annabelle ?

Zyan avait beaucoup de questions, bien décidé de ne pas laisser Alec se défiler aussi facilement.

Aussi stable qu'un château de carte, Alec ne tarderait pas à s'écrouler, chose que le sorcier observait sans la moindre compassion apparente, d'ailleurs rien ne s'exprimait sur le visage du sorcier, si ce qu'un front légèrement plissé par l'épuisement. Quant à Alec, il se laissait exprimer ses émotions, libérant les premières lames au fur et à mesure qu'il parlait à son propre sujet, ainsi que celui de son père. Le mutant s'interrogeait, se répondait, puis finissait toujours par douter, sans vraiment dire ce qu'il attendait réellement de la part de son interlocuteur.

Zyan se contentait seulement de l'écouter, ressentant cependant une légère satisfaction devant la complainte d'Alec, comme si finalement il avait atteint un but...bien loin l'idée de vouloir retrouver le couteau des âmes. Fallait-il encore qu'il ait véritablement perdu.

Une brèche, une petite brèche que le sorcier était parvenu à user, à creuser à travers cette carapace sous laquelle apparaissait Alec. Finalement, le jeune homme n'était pas si dur que ça.
"Pourquoi tu dis ce que je ne veux pas savoir ?" Lui-même n'en savait rien. Il pensait peut-être pouvoir le blesser plus efficacement ainsi, il pensait peut-être pouvoir l'atteindre psychologiquement en lui faisant réaliser le pire...le sorcier marqua un temps d'arrêt, semblant incapable de lui répondre directement. "Mais Papa à peut-être fait une erreur [...]" Une erreur ? Le sorcier ne manqua pas un léger sourire en coin, réalisant encore une fois la naïveté d'Alec et réalisant une fois de plus que le mutant n'était au final qu'un pauvre gars qui cherchait désespérément à comprendre le comportement d'un Père qui se moquait bien la vie d'un "fils" qu'il n'avait peut-être même pas voulu. "Sans papa je ne suis rien", le pensait-il vraiment ? Apparemment oui. Zyan ne comprenait pas comment pouvait-on encore croire en ce genre de chose. Lui n'avait jamais pensé ainsi, il s'était toujours convaincu qu'il pourrait s'en sortir sans ses parents, peut-être quelqu'un de meilleur...mais encore une fois, le sorcier semblait pensif. Il reposa son regard sur le mutant, s'efforçant d'exprimer du dégoût. Il se releva de sur son lit, se sentant un peu moins essoufflé, il passa à côté d'Alec comme s'il s'agissait d'une chose vulgaire et sans intérêt.

- Si tu commençais déjà par être moins stupide...ou bien plus sincère avec toi-même ! Dit-il sèchement, s'approchant de son bureau pour fouiller les poches de son manteau, à la recherche d'une cigarette. Sans ton père, je ne sais pas ce que tu ferais...mais je pourrais facilement imaginer que tu n'aurais pas eu à te tailler les veines. Ce n'était pas une erreur de sa part... ( Il se saisit d'une cigarette et s'approcha de la fenêtre qu'il ouvrit après avoir balayé l'air d'un rapide revers de la main, déverrouillant ainsi la porte et les fenêtres de la chambre. ) Ton père est un bel enfoiré...oui, je sais, il est tout pour toi. Coupa Zyan, ouvrant la fenêtre pour prendre un peu d'air. Il alluma sa cigarette, son regard fixant l'horizon. Il sentait encore le peu de sang qui séchait dans ses narines, quant au goût il paraissait disparaître au fur et à mesure qu'il aspirait un peu de son tabac. Il savait qu'Alec ne l'entendrait jamais, il savait que le jeune homme idolâtrait trop son père pour lui faire changer d'avis. À vrai dire, il se demandait encore pourquoi il s'épuisait à lui parler ? Lui-aussi se le demandait vraiment.

- Tu ne vivras pas longtemps avec ton Père. Soit-il te tuera, soit quelqu'un d'autre le fera de part sa faute...dans les deux cas, il sera le responsable. Quoi te dires d'autres... si ce n'est que sans ton père, tu pourrais faire autre chose que la taupe, ou l'espion, je ne sais pas trop ce qui est plus clair pour toi. Tu pourrais enfin arrêter de tromper ton monde...tu pourrais éviter de trahir ceux qui te considère comme "ami". Bref, tu pourrais vivre plein de choses, sans pression, sans obligation, loin des embrouilles. Bien sûr, c'est pas le paradis non plus...mais c'est toujours mieux qu'être ce que tu es Alec. Dit-il avant de se retourner vers le mutant, laissant ses coudes prendre appuie sur le rebord de la fenêtre. Bien sûr...je ne suis pas celui qui voudra t'aider ici, ni même celui qui le pourra...en fait, je te dis tout ça, un peu comme ça, enfin je crois. Je suis sûr que tu as réussis à appâter quelques "bonnes âmes" dans cette école. Si tu veux vraiment savoir que tu es vraiment sans ton père, tu devrais te tourner vers eux. Tout ce que je sais de toi...ce devrait être quelqu'un d'autre qui devrait le savoir. Quelqu'un qui voudrait vraiment le meilleur pour toi...quelqu'un envers qui tu pourrais avoir confiance, enfin bref, quelqu'un qui même en sachant tout ça, refuserait de te tourner le dos, sans pour autant t'épargner lorsque tu t'apprêtes à faire une belle connerie. C'est bête, mais faut parfois recevoir quelques bonnes claques pour ouvrir les yeux et revenir sur le bon chemin.

Il tira une dernière fois sur sa cigarette avant de l'écraser sur le rebord. Il referma la fenêtre.

- Je sais, sans doute, que tu es une fois de plus en désaccord avec moi. Tu vas encore remettre ton Père sur le tapis...mais je m'en moque finalement. Tu n'es plus intéressant pour moi. Tu ne l'as jamais été à vrai dire. Alors voilà, c'est à toi de décider ce que tu souhaites réellement devenir par la suite Alec...mais sache qu'il faut que tu sois prêt à affronter la vérité si un jour tu souhaites "vivre". Sinon, meurs dans le mensonge...c'est facile, peut-être pas très agréable, mais bon qui sait; les cons ont aussi droit à une belle mort. Je te laisse libre maintenant...la porte est ouverte, fais ce que tu veux; bien ou mal, ça ne changera rien pour ma part. Par contre pour toi...je ne peux pas en dire autant !
 

Aussi stable qu'un château de carte, Alec ne tarderait pas à s'écrouler, chose que le sorcier observait sans la moindre compassion apparente, d'ailleurs rien ne s'exprimait sur le visage du sorcier, si ce qu'un front légèrement plissé par l'épuisement. Quant à Alec, il se laissait exprimer ses émotions, libérant les premières lames au fur et à mesure qu'il parlait à son propre sujet, ainsi que celui de son père. Le mutant s'interrogeait, se répondait, puis finissait toujours par douter, sans vraiment dire ce qu'il attendait réellement de la part de son interlocuteur.

Zyan se contentait seulement de l'écouter, ressentant cependant une légère satisfaction devant la complainte d'Alec, comme si finalement il avait atteint un but...bien loin l'idée de vouloir retrouver le couteau des âmes. Fallait-il encore qu'il ait véritablement perdu.

Une brèche, une petite brèche que le sorcier était parvenu à user, à creuser à travers cette carapace sous laquelle apparaissait Alec. Finalement, le jeune homme n'était pas si dur que ça.
"Pourquoi tu dis ce que je ne veux pas savoir ?" Lui-même n'en savait rien. Il pensait peut-être pouvoir le blesser plus efficacement ainsi, il pensait peut-être pouvoir l'atteindre psychologiquement en lui faisant réaliser le pire...le sorcier marqua un temps d'arrêt, semblant incapable de lui répondre directement. "Mais Papa à peut-être fait une erreur [...]" Une erreur ? Le sorcier ne manqua pas un léger sourire en coin, réalisant encore une fois la naïveté d'Alec et réalisant une fois de plus que le mutant n'était au final qu'un pauvre gars qui cherchait désespérément à comprendre le comportement d'un Père qui se moquait bien la vie d'un "fils" qu'il n'avait peut-être même pas voulu. "Sans papa je ne suis rien", le pensait-il vraiment ? Apparemment oui. Zyan ne comprenait pas comment pouvait-on encore croire en ce genre de chose. Lui n'avait jamais pensé ainsi, il s'était toujours convaincu qu'il pourrait s'en sortir sans ses parents, peut-être quelqu'un de meilleur...mais encore une fois, le sorcier semblait pensif. Il reposa son regard sur le mutant, s'efforçant d'exprimer du dégoût. Il se releva de sur son lit, se sentant un peu moins essoufflé, il passa à côté d'Alec comme s'il s'agissait d'une chose vulgaire et sans intérêt.

- Si tu commençais déjà par être moins stupide...ou bien plus sincère avec toi-même ! Dit-il sèchement, s'approchant de son bureau pour fouiller les poches de son manteau, à la recherche d'une cigarette. Sans ton père, je ne sais pas ce que tu ferais...mais je pourrais facilement imaginer que tu n'aurais pas eu à te tailler les veines. Ce n'était pas une erreur de sa part... ( Il se saisit d'une cigarette et s'approcha de la fenêtre qu'il ouvrit après avoir balayé l'air d'un rapide revers de la main, déverrouillant ainsi la porte et les fenêtres de la chambre. ) Ton père est un bel enfoiré...oui, je sais, il est tout pour toi. Coupa Zyan, ouvrant la fenêtre pour prendre un peu d'air. Il alluma sa cigarette, son regard fixant l'horizon. Il sentait encore le peu de sang qui séchait dans ses narines, quant au goût il paraissait disparaître au fur et à mesure qu'il aspirait un peu de son tabac. Il savait qu'Alec ne l'entendrait jamais, il savait que le jeune homme idolâtrait trop son père pour lui faire changer d'avis. À vrai dire, il se demandait encore pourquoi il s'épuisait à lui parler ? Lui-aussi se le demandait vraiment.

- Tu ne vivras pas longtemps avec ton Père. Soit-il te tuera, soit quelqu'un d'autre le fera de part sa faute...dans les deux cas, il sera le responsable. Quoi te dires d'autres... si ce n'est que sans ton père, tu pourrais faire autre chose que la taupe, ou l'espion, je ne sais pas trop ce qui est plus clair pour toi. Tu pourrais enfin arrêter de tromper ton monde...tu pourrais éviter de trahir ceux qui te considère comme "ami". Bref, tu pourrais vivre plein de choses, sans pression, sans obligation, loin des embrouilles. Bien sûr, c'est pas le paradis non plus...mais c'est toujours mieux qu'être ce que tu es Alec. Dit-il avant de se retourner vers le mutant, laissant ses coudes prendre appuie sur le rebord de la fenêtre. Bien sûr...je ne suis pas celui qui voudra t'aider ici, ni même celui qui le pourra...en fait, je te dis tout ça, un peu comme ça, enfin je crois. Je suis sûr que tu as réussis à appâter quelques "bonnes âmes" dans cette école. Si tu veux vraiment savoir que tu es vraiment sans ton père, tu devrais te tourner vers eux. Tout ce que je sais de toi...ce devrait être quelqu'un d'autre qui devrait le savoir. Quelqu'un qui voudrait vraiment le meilleur pour toi...quelqu'un envers qui tu pourrais avoir confiance, enfin bref, quelqu'un qui même en sachant tout ça, refuserait de te tourner le dos, sans pour autant t'épargner lorsque tu t'apprêtes à faire une belle connerie. C'est bête, mais faut parfois recevoir quelques bonnes claques pour ouvrir les yeux et revenir sur le bon chemin.

Il tira une dernière fois sur sa cigarette avant de l'écraser sur le rebord. Il referma la fenêtre.

- Je sais, sans doute, que tu es une fois de plus en désaccord avec moi. Tu vas encore remettre ton Père sur le tapis...mais je m'en moque finalement. Tu n'es plus intéressant pour moi. Tu ne l'as jamais été à vrai dire. Alors voilà, c'est à toi de décider ce que tu souhaites réellement devenir par la suite Alec...mais sache qu'il faut que tu sois prêt à affronter la vérité si un jour tu souhaites "vivre". Sinon, meurs dans le mensonge...c'est facile, peut-être pas très agréable, mais bon qui sait; les cons ont aussi droit à une belle mort. Je te laisse libre maintenant...la porte est ouverte, fais ce que tu veux; bien ou mal, ça ne changera rien pour ma part. Par contre pour toi...je ne peux pas en dire autant !