Deux journées que nous étions arrivées à l'Institut Parker. Pour le moment, aucune foutue trace de notre géniteur... J'avais l'impression d'être à la recherche d'une aiguille au sein d'une meule de foin. C'en était presque désespérant. Mais je ne voulais pas me laisser abattre. L'endroit était grand et nous avions besoin de nous habituer à ce monde totalement innovant. La possibilité même qu'il existe d'autres mutants n'était pas une découverte. Mais se retrouver soudainement face à cette réalité en était une autre. Plusieurs fois, simplement en marchant dans les couloirs, je dus faire face à tout ça. Je n'arrivais pas encore réellement à déterminer si j'étais en plein rêve ou si tout ça nous arrivait vraiment.
Mais je dois dire une chose... Être entouré de mutants, c'est vraiment cool ! J'ai l'impression de faire parti d'un de ces blockbuster de films américains dans lesquels ont adoré se plonger avec Raj' des heures durant. Croire que tout ça pouvait exister était encore difficile à croire. J'étais telle une enfant que l'on menait à Disneyland. C'était certainement réducteur de penser ainsi... Mais qui pourrait en vouloir à une jeune fille de découvrir autant de magie et de possibilités ?!

Enfin... La journée était terminée et j'attendais allongée sur mon lit que le temps passe. Les soirs étaient plus longs dès que je quittais la présence de Kyle. Nous ne connaissions personne, dans un pays totalement différent. C'était... Déroutant. En fait, je me sentais surtout un peu seule.

Quelque chose retint mon attention. Des nombreux mouvements dans les couloirs. Avide d'un peu de distraction, je me redressai rapidement sur ma couche. Quelque chose se tramait... Sortant de la pièce, je pus voir un mouvement de foule. Discrètement, je pris la même direction afin de comprendre ce qu'il se passait. Ma curiosité me fera défaut un jour, je le sais bien... Mon regard balança d'individus en individus. Personne ne semblait être assez lent ou arrêté pour que je puisse poser des questions. Jusqu'à ce que le Directeur croise sa route et l'interpelle avec les passants du couloir pour faire une annonce... Urgence ? Ah... Devait-elle réellement y aller ? En réalité je n'avais strictement rien comprit à ce qu'il nous avait dit. Certainement dû à l'accent américain. Ma première pensée fut de savoir si Kyle avait ressenti lui aussi la panique.

Quant enfin, après quelques enjambées à en avoir finit dehors, je pus tomber sur un groupe de personnes fixes, je saisis ma chance de les interpeller.

- Hey ! J'ai entendu dire qu'il y avait une urgence... Mais dites-moi... Quand il parlait d'Enfer, c'était quoi ?

J'eus l'impression d'avoir prononcer la blague la plus nulle du monde. Ou peut-être était-ce du à mon accent anglais...?

Je dois dire que la réponse du garçon me sidéra pendant quelques secondes. J’étais partagée entre l’admiration de l’avoir vu réussir à construire une phrase pseudo-romantique à deux sous et l’envie de lui rire au nez, la gorge dépliée. Au vu de l’ambiance générale, je me suis contenté d’un simple sourire moqueur. Après tout, je n’allais pas me mettre à relever ce genre de choses. Fort heureusement, l’homme, plus vieux que le précédent, répondit un peu plus sérieusement à ma question. Etant du genre très observatrice, mon regard accrocha le sien, tentant de déceler les émotions qui le traversait. Il serait bien plus intéressant à analyser que l’autre bougre romantique à moitié bourré. Etrangement, son regard m’accrocha beaucoup plus que sa voix. J’avais comme une fâcheuse impression de déjà vu… En réalité, j’avais l’impression de retrouver Kyle en face de moi.
Je n’eus pas le temps de me pencher plus sur la question, car très vite l’homme réagit à une bouteille roulant jusqu’à ses pieds. Oh. Il ne me fallut que quelques secondes avant d’identifier l’alcool qui se répandait. Quel gâchis… Ca sentait jusqu’ici. Cela aurait été tellement meilleur avec de la liqueur de melon et de la canneberge. Je ne comprends décemment pas comment les gens peuvent prendre plaisir à boire ça nature. Enfin, là n’était pas la question. Cette histoire des Enfers me titillait un peu trop… Bien qu’à cause du bougre bourré je n’ai pu entendre la quasi-totalité de ce qu’il avait voulu me dire sur le sujet. Ca m’apprendra à me faire distraire…

Avant que je ne puisse réagir sur quoi que ce soit, je vis l’homme se diriger jusqu’à l’autre femme qui commençait à s’impatienter. Devait-on réellement vouloir se jeter ainsi dans les méandres des flammes de l’Enfer ? Au commentaire de l’homme, mes lèvres se pincèrent tandis que je commençais à m’avancer jusqu’à eux.

- Dis-donc !

Je m’arrêtais un instant, ayant conscience de mon accent purement british en comparaison aux leurs. Je secouais intérieurement ma tête pour me replacer les esprits.

- Ce n’est pas parce que je me pose des questions sur ça qu’il faut me mettre à part.

Je croisais les bras, tout en fronçant les sourcils. Tic que j’avais hérité de ma mère.

- Je viens avec vous. Ce n’est pas négociable.

Tandis que je les laisser délibérer, je sortis mon cellulaire de la poche arrière de mon pantalon pour envoyer un rapide message à mon frère. Il devait être sur le coup.

To : Kykynou
From : Kitty

Ramène ton boule à l’entrée du bâtiment des dortoirs. Cheesecake.