When I'm falling down, when there is no light, there you are. There you here. Be my anchor, be my help, be my guest
Edriss & Gregory

Ayant la sensation d'être un bébé,Edriss fit la grimace quand il vit la fourchette approcher. Était il vraiment obligé de manger ? Il n'en avait pas besoin.
Mais Gregory semblait insister, le demandant même avec politesse. Edriss soupira et prit la fourchette de ses mains, lui arrachant presque. Apparemment il avait encore assez de fierté pour ne pas être traité comme un enfant. Il se força à manger et eut quelques difficultés parfois à avaler sans recracher.
De mauvais gré, Edriss parvint à un moment, au bout de son assiette. Il avait eut du mal avec certaines bouchées. Il n'avait vraiment plus l'habitude de manger. Mais il était vrai que tout être humain normal et bien constitué, mangeait. Il termina d'avaler et soupira

- C'est bon ? C'est assez pour toi ?

Il l'avait dit sur un mauvais ton de celui qui n'était pas de bonne humeur. Mais il imaginait que de toute façon, au bout d'un mois il n'y aurait aucun changement.
Pourtant, finir son assiette était déjà un bon changement. Et le fait que sa tête soit plus présentable qu'avant, était aussi un changement aussi.

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Edriss & Gregory

Edriss espéra qu’après la nourriture, cela suffira. Mais quand il vit Gregory revenir avec un manteau, il comprit qu’il n’était pas au bout de ses peines, et se leva comme il pu, encore un peu groggy par ce qu’il avait pris et par le manque de force.
Il parvint à mettre le manteau tout seul, et soupira :

- Je sais, je sais….

Il se dirigea vers la porte, trébuchant en chemin sur une bouteille, se rattrapant au mur, râlant un peu, remarquant presque le bazar qui trainait autour d’eux, et qui faisait partie de la décoration, à présent. Edriss se demanda s’il devait même fermer l’appartement, se fichant que quelqu’un vienne le voler.

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Edriss & Gregory

Toutes les promesses que lui faisait Gregory sonnaient comme fausses aux oreilles d'Edriss. Pourtant il avait cette étrange impression d'avoir envie d'aller mieux pour qu'il le laisse enfin en paix. Il avait cette impression de fierté voulant revenir pour fermer le clapet au sorcier qui voulait l'aider pour lui prouver qu'il n'avait pas besoin d'aide. Seulement, vu son état, il avait besoin d'aide.
Il n'avait même pas pensé à la déclaration que lui avait fait son "allié". Il n'y pensait même pas, n'y réfléchissant même plus. Surement par crainte de devoir admettre que quelqu'un l'aimait

En clair tout ceci était trop compliqué pour qu'il y songe.
La, Gregory ne semblait pas lui refaire de promesse sinon de lui proposer un lit, mais tout dans son regard sonnait la pitié. Et Edriss ressentit à nouveau cette sensation de fierté qui ne voulait pas voir ce genre de regard.

- Comme tu veux.

Il lui avait répondu assez froidement, mais c'était pour monter plus rapidement dans la voiture.
Il s'installa plus ou moins bien et ne pensa même pas à mettre sa ceinture, sa tête se posant sur la vitre, rêvant de se reposer.
A vrai dire, Edriss avait surtout besoin de sommeil en cet instant. Avec ce qu'il avait fumé et tout le reste... alors, il eut l'impression que peu à peu, la présence de Gregory s'estompais.

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Edriss & Gregory

S’endormant profondément, Edriss ne sentait plus rien, n’entendais plus rien. Il n’avait même pas conscience d’avoir l’air vulnérable, et s’en ficherait sûrement, après tout…
Il se sentit réveillé, et grimaça. Il n’était plus sûr de savoir ce qu’il faisait et où il était, encore dans l’état second du sommeil. Il sut juste qu’il termina dans une autre chambre.
Il s’étala sur le lit, ne prenant pas la peine de se changer, préférant replonger dans les bras de Morphée, s’oubliant, se disant que de toute façon, ce morceau de calme et de détente serait court. Que demain, tout reprendrait…

* * *

Edriss ouvrit les yeux. Cela faisait une semaine qu’il était là. Cela faisait une semaine, qu’il n’avait plus été exploité par qui que ce soit, et qu’il avait l’impression, un peu, de revivre. Il ne pensait toujours pas au fait de pouvoir redevenir l’ancien Edriss qu’il avait pu être, mais il marchait normalement, et avait repris un peu des couleurs.
Il tâchait de ne pas penser à ce que lui avait dit Gregory vis-à-vis de ses sentiments, et ne pensait toujours pas qu’il irait réellement mieux au bout d’un mois. Il restait taciturne, ne parlant guère, enfoui dans la colère. Il fallait dire, que malgré les soins qu’il avait pu obtenir, il savait que dès l’instant où il partirait de chez son hôte, tout ce qu’il subissait reprendrait.
Alors qu’il y repensait, il arriva dans la cuisine. Il commençait enfin à sortir de la chambre. Il avait comaté dans le lit pendant une bonne partie de la semaine.
Il songeait enfin au besoin de manger, et avait encore l’air endormi, les cheveux ébouriffé, et il chercha Gregory du regard.

Finalement, qu’Edriss le veuille ou non, il avait fini par dépendre presque un peu de Gregory. Ou au moins, il acceptait sa compagnie.

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Edriss & Gregory

Alors qu'il tomba sur Gregory, il voulu lui parler de ce à quoi il pensait mais celui ci pris la parole le premier. Quand il parla qu'Edriss allait mieux, celui ci haussa les épaules.
Il ne voyait pas en quoi juste sortir de la chambre lui même changeait grand chose sinon qu'il tenait debout. De toute façon, à moins qu'on oublie de le nourrir, il ne pouvait pas mourir n'est ce pas ?

A la question de Gregory il fronça les sourcils et soupira. Qu'est ce qu'il devait répondre à ça ? Il avait saisi le sous entendu mais sinon. Sinon, il lui paraissait toujours autant étrange que quelqu'un l'aime. Il n'était pas quelqu'un qu'on pouvait aimer.
Admirer, peut être. Détester, sûrement. Mais aimer? Il ne comprenait vraiment pas.
Il n'avait pas l'habitude de ce genre de sentiments de toute façon.

- Comment je te perçois...

Il était encore dans la notion de peut être se remettre. Il y avait déjà plus d'espoir qu'avant même s'il restait peu confiant. Le Maître des Potions mettait encore un peu de temps à revenir.
Edriss passa une main dans ses cheveux courts et soupira

- Je ne sais pas. Tu es... c'est juste étrange que tu puisses m'aimer. Je pense que tu te trompes. On peut être allié, j'imagine. Mais m'aimer comme "ça"... Non.

Il le regarda

- Je ne suis pas le genre de personne que l'on peut aimer. Et je ne pense pas pouvoir aimer quelqu'un.

Pourtant, l'aide que lui avait apporté Gregory était. ...comme un salut. Et il savait qu'au fond de lui ça le touchait sûrement plus qu'il ne voulait bien l'admettre.
Mais il préféra changer de sujet

- Sinon...c'est bien beau de tenter de m'aider. Mais même si je m'en sors, ça va recommencer à peine aurais je mis les pieds dehors. Alors je pense que tu perds ton temps. Sauf si tu as une idée pour arranger ça.

A vrai dire, Edriss était encore trop atteint pour bien réfléchir sur la question. Sinon il aurait peut être eut une idée.

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Edriss & Gregory

Je. Gregory semblait prêt à tout pour s'occuper de ça. Il paraissait avoir déjà des idées qui sonnaient encore lointaines aux oreilles d'Edriss. Tellement lointaines.
Y avait-il réellement un moyen de le libérer ? Il en doutait encore.
Il haussa les épaules pour les plats. Il n'avait besoin que de quelque chose de relativement simple. Il verrait.

Quand il vit que Gregory était prêt à faire demi-tour il manqua de faire quelque chose d'à peu près similaire pour son petit déjeuner mais l'homme qui l'hébergeait changea d'avis et se dirigea sur lui pour laisser un baiser sur la joue ce qui le surpris
Il entendit ses mots et resta figé un instant là où il se trouvait.
Qu'est ce qu'il devait faire de cette information franchement ? Il savait qu'avant qu'elle parte, il lui avait semblé éprouver des sentiments similaires pour Lydia mais sinon ?
En plus cette histoire lui semblait lointaine.
Il finit par se poser dans la cuisine et laissa échapper un long soupir.
Limite, sortir et se faire attraper par des démons lui semblait plus facile.

* * *
Mais il était resté ici. Malgré le fait qu’il ne contrôlait rien de la confusion de se faire aimer d’une façon inattendue. Edriss était resté, pendant deux semaines. Le temps de se remettre. Le temps de se sentir un peu mieux, un peu plus vivant. De retrouver légèrement cette fierté qu’il montrait au reste du monde sans s’en découdre.
En somme, il avait compris une chose : s’il y avait un endroit où il pouvait se cacher, il fallait agir au lieu de rester croupir dans ce trou. Il avait légèrement repris confiance en lui. Il s’était dit qu’il devait essayer à nouveau. De s’en sortir. Il n’était toujours pas sûr de pouvoir devenir le roi des enfers, parce que sans vouloir l’admettre, Lucifer lui faisait peur, au fond. Il était trop puissant pour lui. Edriss savait qu’il ne pourrait pas tant l’approcher que ça.
Dans tous les cas, il était prêt à s’en sortir. Prêt à tenter de trouver une solution pour arrêter cette malédiction apposé sur son front.
Le maître des potions acceptait de se réveiller un peu.

Et il devait bien admettre, que s’il n’y avait pas eu Gregory dans l’équation, il aurait fini par mourir d’une façon ou d’une autre. Il avait été au fond du trou jusqu’à ce qu’il y ait cette main.
Main qui avait exprimé une chose inattendue.

Edriss avait fini par sortir ce jour là. De la façon la plus discrète qu’il soit, il avait vu quelques livres, et avait eut en tête une éventuelle solution. Mais il avait besoin de certaines choses, alors quitte à faire, autant vérifier qu’elles se trouvaient là. Il pouvait aussi bien demander à Gregory, mais le voir lui faisait éprouver quelques difficultés. Parce qu’il n’arrivait pas à comprendre qu’on puisse l’aimer plus que juste… Une amitié.
Edriss fini par tout de même tomber dessus, et il entendit son allié…Son ami ? Edriss n’avait pas d’amis. Il entendit Gregory, voilà tout.
Et celui-ci semblait tellement hésitant, tellement bancal. Si bien que la confiance d’Edriss le fit lever un sourcil.
Il s’était bien repris, au fond.

Il finit par s’approcher de lui. Ils ne pouvaient pas se fuir indéfiniment n’est-ce pas.

- Arrête de bégayer comme ça, on dirait une fille en fleurs. Et malgré ce que tu peux ressentir, si je suis hébergé par une jeune fille en fleurs, je préfère me barrer tout de suite. Je croyais que je vivais avec un sorcier digne de ce nom.

Mais il ne le ferait pas, et ce, même si soudain Gregory devenait un bisounours. Cela serait toujours mieux que de tomber sur les démons.

- Aide-moi plutôt. Tu aurais de la jusquiame noire dans ce jardin ?

Il avait conscience que cette plante pouvait être particulièrement toxique, et qu’en prime elle poussait plus sur l’autre continent – l’europe – qu’en Amérique. Mais il en avait lui-même un stock. Simplement qu’il n’y avait jamais pensé.
Avant de continuer, il supposa qu’il devait à Gregory, ce qui lui arrivait. Son rétablissement. Il y a trois semaines de là, il était persuadé que de toute façon, il ne parviendrait jamais à aller mieux, et voilà qu’il avait repris des couleurs et qui luttait enfin contre ses craintes.

- …Merci au fait. Pour…Être venu me chercher.

Qu’Edriss remercie quelqu’un, tenait presque du miracle. Même sans fierté, il ne l’avait pas fait. Mais il jugeait, qu’à cet instant, il pouvait le faire à Gregory.

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Edriss & Gregory

Edriss fronça les sourcils, en entendant Gregory paraître se méfier de sa demande. Il avait l'impression d'être un enfant devant ses parents sentant la bêtise. Quoi, il voulait juste la jusquiame noire pour s'en sortir. Etait-il idiot ? Edriss ne pouvait pas se suicider, ça ne marchais pas, il ressentait juste la douleur, mais c'est tout.

- Je ne peux pas me suicider. Donc non ce n'est pas pour ça. Et il me faudrait du gui aussi. C'est pour...

Il maugréa un peu, peut-être avait-il encore du mal à se dire qu'il voulait s'en sortir. pourtant c'était la vérité, et c'était au mieux.

- ....Un talisman. Contre...Contre la malédiction que j'ai.

Le gui était une très bonne plante contre les malédictions, aussi. Alors qu'il avait remercié Gregory, celui ci parla du fait qu'ils étaient amis, et qu'il n'aurait jamais pu le laisser.
Edriss se demandait encore comment il pouvait l'aimer comme ça.
Il l'entendit lui demander de lui répondre :

- Qu'est ce que tu veux que je te répondes ? Je n'ai jamais aimé comme tu sembles m'aimer. Je n'ai même jamais eut d'amis. Ou pas vraiment. Je ne suis entouré que de relations par intérêt, et je m'en suis toujours contenté. C'est la première fois que...J'ai eut besoin de quelqu'un. C'est la première fois qu'on m'a tendu la main.

Les gens avaient plutôt tendance à s'en méfier, à le détester, à rester sur leurs gardes. Il passa une main dans ses propre cheveux, légèrement embarrassé par cette question, bien que juste ce geste signifiait son embarrassement.

- J'imagine que...J'en avais besoin. J'imagine que ça m'a fait du bien. Je voulais te repousser. De toutes mes forces. Je ne voulais pas te croire. Parce que personne avant ça n'a été...Comme ça avec moi. Je ne sais pas ce que je peux ressentir envers toi. De sûr, je peux te considérer plus que comme un allié. Qu'est ce que tu veux que je te dises, franchement ? Je pourrais te faire une potion qui t'aiderais à mourir d'une façon lente sans que personne ne comprenne d'où ça vient. Je pourrais te raconter comment vivent certains peuples qu'on a sûrement oublié. Je pourrais même te parler de choses sur les démons. Mais des sentiments, j'en sais rien moi. Je m'en suis jamais préoccupé. Je n'en ai jamais eut besoin. Jamais.

C'était étrange de reconnaître ce fait. Mais à part son père, et avant ça, sa mère, Edriss n'avait jamais eut réellement d'entourage proche. D'autant que certains de ses alliés finissaient par mourir, et que d'autres étaient des démons, et qu'il gardait proprement ses distances avec eux.

- Alors tu peux m'aimer comme tu veux. Même si ça me parait étrange. Mais moi... Moi je ne sais pas. J'imagine que tu es.... Un ami. Oui. Peut-être. J'en sais rien. Et si tu veux m'aider, trouve moi de la jusquiame noire, du gui et de quoi remplir un pendentif...Après j'imagine que me procurer une agathe indienne va être plus dur...

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Edriss & Gregory

Edriss n’avais pas conscience que ses paroles avaient été interprêté par un chemin inexistant vers un amour qui selon lui n’existerait jamais.
Etait-ce sa faute s’il n’avait jamais été élevé que dans la haine – de Lucifer – et le mépris des autres ? Qu’il s’agisse de sa mère ou de son père, ou de lui-même, il n’avait jamais eu de cesse de penser plus à ce genre d’émotions parfaitement négatif, plus que de se préoccuper à autre chose.
Mais il se laissa guider par Gregory jusqu’à la serre, et en fut plutôt satisfait :

- Merci. Je t’emprunterais ton matériel pour faire des potions aussi. J’imagine que pour le moment, le faire chez moi va être plus difficile.

Il n’avait vraiment pas conscience de l’état de Gregory.
Il se plongea dans ses recherches, récoltant ce qu’il lui fallait avec la plus grande attention.

* * *
Finalement, cela lui pris au moins trois jours pour parvenir à faire ce qu’il désirait. Trois jours d’essais, trois jours de dur labeur, dans lequel il n’avait pas dérangé Gregory.
Sa tête restait parsemée de ce qu’il lui avait dit.
Reconnaître qu’il puisse avoir plus qu’un allié.
Il s’observa dans le miroir. Vraiment. Sa tête avait rafraichit, il semblait vraiment aller mieux.
Il eut un sourire fier.
Il s’en était sorti, alors ? Il ne restait que la dernière pièce de puzzle.
Il mit le pendentif à son cou. Prononça une vague incantation et le lia à son propre sang. Il n’avait plus qu’à espérer que le pendentif ne s’enlève jamais. Mais cela devrait bloquer la malédiction de Lucifer pour de bon.
Il restait une dernière chose, alors. N’est-ce pas ?
Il arriva devant Gregory :

- Je crois que ce que j’ai fait va marcher. Dans le doute, si jamais on ne se revoit pas, je croupirais sûrement dans mon appartement.

Il s’avança vers lui, sans se rendre compte qu’il était vraiment très près de lui.

- Je trouve que je le dis beaucoup en ce moment, mais merci. Je veux dire… Je pensais que je n’aurais pas besoin d’aide…. Mais j’imagine que j’en avais vraiment besoin, et c’est la première fois que quelqu’un m’aide.

Il soupira. Faire fi de sa fierté avait quelque chose de difficile…Et en même temps, Gregory l’avait vu dans un bien pire état, alors ça semblait tout aussi facile avec lui.

- Donc… J’imagine que je peux vraiment dire que tu es…  Je ne sais pas moi.

Ca avait quand même du mal à sortir de sa gorge.

- Quelqu’un de précieux, j’imagine. J’en sais rien. J’ai jamais aimé quelqu’un à ce point.