Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Dim 27 Nov 2016 - 18:29
Akio n'avait rien contre le fait de passer à la librairie, peut-être un peu honte de le faire sous cette apparence, et sûrement un peu peur malgré lui de sécher les cours, mais en fait, il n'avait pas tant le choix, et préférait suivre le professeur plus qu'autre chose. C'est d'ailleurs ce qu'il faisait. Il se demanda ce que celui ci voulait dire par "un journal de chez lui". Est-ce que ça signifiait qu'il ne venait pas de là ? De la même façon qu'Akio ? Akio n'y connaissais pas grand chose en culture diverse autre qu'asiatique, sinon celle américaine. Tout ça parce que ses parents étaient persuadés que s'il y avait un lieu avec des démons ça serait forcément les U.S.A vu que c'était à cet endroit que son arrière grand père s'était occupé de Lucifer.
Akio avait trouvé ça un peu... Americocentriste, quelque chose du genre, mais n'avait jamais rien dit, parce que de toute façon, ses parents ne l'auraient même pas écouté. A la question du professeur, Akio tritura ses doigts. Admettre que sa polymorphie était un pouvoir qui agissait comme bon lui semblait et qu'il arrivait rarement qu'il parvienne à le maitriser de lui-même, revenait à dire qu'il était un raté, ce qui atteignait sa fierté. Pourtant, ses parents n'avaient eut de cesse de l'entrainer sans cesse, et il était vrai, que lorsqu'Akio voulait s'épargner des entrainements insupportables de ses géniteurs, il parvenait toujours à disparaître sous une autre apparence... Mais il devait reconnaître que depuis son arrivée au U.S.A, ses repères n'étant plus les mêmes, ses émotions se géraient très mal, et qu'il passait souvent ses journées à tenter de retrouver sa véritable apparence. Mais. Akio préféra mentir :
- Pas tant que ça, ça va.... C'est juste une exception là.
Mentir très mal, en plus. Mais il fallait qu'il ait encore un peu de fierté... Histoire de.
- ...Et vous, quel est votre pouvoir ?
Akio préféra changer de sujet, cela lui allait mieux. Ca faisait vraiment "louche" mais il s'en fichait, tant que le professeur ne lui faisait pas remarquer ce brusque changement de sujet.
J'suis caché« A quoi te servirait cette imagination féconde si tu ne pouvais l'employer à travestir la dure réalité d'un vilain moment ? » – San-AntonioPour Sirom, le jeune homme n’avait pas à rougir de son apparence. Certes ce n’était pas la sienne, mais il n’était pas sous cette apparence la plus moche des filles. Qui plus est, sa tenue était correcte et non extravagante. Non vraiment, tant que personne ne saurait la vérité, personne ne devrait le juger en mal. Il était certain par contre que si quelqu’un reconnaissait la jeune fille qui se baladait en ville pendant les heures de cours, que cela ferait jaser sur elle… et non sur sa véritable identité. Qui plus est, elle se promenait avec un jeune homme : lui-même. De là à ce qu’il se murmure qu’elle séchait les cours pour voir un homme plus âgé, il n’y avait qu’un pas, même s’il ne paraissait pas si vieux que cela. Bien sûr Sirom ne pouvait pas savoir ce que Akio Takenaga pensait. Il ne pouvait que supposer, mais puisque jusqu’à ce qu’il l’invite à le suivre, ce dernier se cachait, il pouvait imaginer qu’il n’aimait pas se promener ainsi à la vue et au su de tous. Et pourtant, il l’avait invité à l’accompagner.
" Je n’en doute pas, mais si tu as un jour besoin d’aide, tu pourras toujours passer ma porte. Je loge sur le campus "
Sirom n’était pas dupe mais il ne voulait pas brusquer plus que de nécessaire son élève. Lui dire qu’il ne croyait pas que ce soit si peu fréquent que cela aurait-il en cet instant changé quelque chose ? Non, alors il ne servait à rien de s’y attarder. Il savait par expérience que forcer quelqu’un à parler n’amenait rien de bon et souvent pas la vérité vraie. Plutôt qu’avoir un mensonge, le professeur préférait attendre.
" Nous allons dire la transformation des corps, mais pas du mien… du moins je ne l’espère pas… Jusqu’à présent j’ai toujours évité de me changer moi-même, par sécurité "
Volontairement, Sirom était resté vague. Parler de son pouvoir… Il ne l’avait jamais vraiment fait, ou du moins pas avec un parfait inconnu. Il n’était pas encore à l’aise d’en faire étalage au premier plan quand bien même il était professeur.
Ils arrivèrent alors dans la librairie et le professeur tint la porte ouverte tel un galant homme afin qu’il entre. Il chercha du regard les journaux du jour mais bien entendu le sien n’était pas à vue. Il demanda au gérant s’il lui avait bien commandé et ce dernier l’empressa de lui donner sa commande et de lui faire payer puis le professeur s’adressa à son élève pour lui demander s’il ne lui fallait pas quelque chose. Comme il l’avait promis, sa visite à lui était rapide. Il serait donc tout à elle/lui pour le reste de la journée si tant était que son élève l’acceptait. Il avait dans l'idée de l'emmener boire un chocolat chaud ensuite.
Alors que Sirom lui expliquait qu’il vivait sur l’Institut, Akio songea au fait que finalement, la plupart des professeurs devaient vivre ici, puisque c’était aussi le cas de Takumi. Il fut quand même content d’avoir un éventuel soutien avec ce pouvoir parfois trop aléatoire à son goût. Il entendit le professeur lui expliquer que son pouvoir touchait les autres plus que lui moins. Il se demanda en quoi ce pouvoir consistait. Mais si le professeur était purement resté flou sur l’étendue de son pouvoir, c’était peut-être qu’il n’avait pas envie d’en parler. Akio songe à cela, et supposa qu’il ne devait peut-être pas poser plus de questions à ce propos, du coup.
De toute façon, ils finirent par arriver au lieu prévu, et Akio passa devant, en faisant une courbette de la tête, un peu gêné quand même. Il le laissa prendre sa commande, et observa autour de lui. Akio aimait bien lire, mais sans plus. D’autant qu’il avait bizarrement plus de mal à l’écrit niveau anglais, qu’à l’oral. Lire des livres anglais pourrait certainement être un moyen d’améliorer cela, mais il avait déjà du mal avec certains kanjis pourtant « normaux » à connaître à son âge, alors s’il se rajoutait ça en plus…. Il entendit le professeur lui demander s’il voulait quelque chose et Akio haussa les épaules :
- Pas vraiment. Je préfère encore lire dans ma langue natale.
Certains diraient qu’il n’y mettait pas du sien, mais il se contentait d’être sincère, voilà tout. Il sentait de toute façon, déjà qu’il se calmait. Ce qui était tout de même un bon point.
- Vous aviez d’autres choses à faire en ville ? demanda-t-il par simple « politesse » voir « curiosité » ou pour savoir où ils allaient maintenant.
D’ailleurs, il remarqua que le journal ne semblait pas être vraiment écrit en anglais non plus.
- Ce n’est pas de l’anglais ?
[Y m’avait semblé comprendre que le journal était en italien, si jamais j’ai fait une erreur, hésite pas à me le dire]
J'suis caché« A quoi te servirait cette imagination féconde si tu ne pouvais l'employer à travestir la dure réalité d'un vilain moment ? » – San-AntonioPréférer lire dans sa langue natale, Sirom ne pouvait que comprendre le jeune homme. Lui aussi avait toujours préféré et n’éprouvait finalement que peu de plaisir à lire dans une langue étrangère un roman. Quelques mots dans une rue, un titre de journal ou autre, oui… mais une véritable et longue histoire ? Il ne trouvait pas cela savoureux. Il n’avait jamais aimé lire les livres étrangers obligatoires dans son système scolaire et pourtant il aimait lire en règle générale. Par contre il s’était passionné pour la langue des signes de son pays et de quelques autres. Sans doute parce qu’il n’avait pas parlé pendant bien longtemps. Bien trop longtemps aurait sans doute dit son psychiatre mais heureusement il n’avait plus revu cet homme depuis une éternité. Un homme qu’il aurait voulu ne jamais avoir connu, ni même rencontré. Qui aurait voulu revoir la personne par qui ses parents avaient définitivement quitté la terre ? Un homme qui lui avait fait tant de mal… à part peut-être pour se venger… Mais Sirom ne savait pas comment il réagirait vraiment s’il se retrouvait un jour finalement face à lui.
" Pas vraiment, je pensais te proposer d’aller boire un chocolat chaud ou manger une crèpe, je crois que puisque tu n’as pas l’intention d’aller en cours, te détendre un peu te fera du bien. Vois cela comme un cours bonus "
Sirom rit un peu. Après tout son élève devait reprendre son calme pour reprendre une apparence normale, donc considérer de se détendre comme un cours était une option, même si cette idée n’aurait certainement jamais tenu devant un jury. De toute manière, il était presque certain que personne ne serait au courant et au pire… il pouvait toujours faire un mot à son élève pour dire qu’il avait dû aller dans un cours particulier par ses soins pour cause de petit souci avec son pouvoir. Un mensonge qui n’en était pas vraiment un après tout.
" Non c’est de l’italien, au départ je voulais juste voyager et je suis tombé par hasard sur une recherche de professeur dans cette école alors j’ai décidé de faire étape au moins pour cette année. Je me dis que je peux aussi bien trouver ce que je recherche ici qu’ailleurs "
Le professeur sourit et lui fit un petit clin d’œil alors qu’il regardait encore un peu les livres et magasines présents. Bien sûr aucun n’était en langue japonaise mais dans une ville telle que celle-là, ce n’était pas vraiment étonnant. Ici part l’anglais, et peut-être éventuellement le français. Après tout pour beaucoup encore la langue française restait la langue de la haute société et le charme français était reconnu de part le monde. Et même dans une petite ville des Etats-Unis d’Amérique, ça devait faire bien de parler français.
Aller boire un chocolat chaud ? Akio trouvait vraiment ce professeur…Particulièrement gentil et patient avec lui. Akio savait qu’il avait parfois un caractère de merde, mais même s’il se tenait là, il trouvait que Sirom était plutôt sympathique. Après, Akio avait aussi l’habitude des professeurs du Japon, qui était un peu plus sévères, au fond, que l’endroit familial qu’était l’Institut Parker.
- Je… D’accord… …Merci, fit-il presque timidement
Au fond, c’est vrai que cela l’aidait à se détendre, finalement. Il comprit que son professeur lisait bel et bien en italien et qu’il avait un peu atterri ici un peu au hasard. Akio l’envia. De son côté, ses parents l’avaient…Pas forcé, mais disons qu’ils l’avaient poussé, à cause de son Grand Destin Déjà Tout Tracé. Akio lâcha un soupir agacé en y repensant. Mais il se reprit en entendant d’où venait Sirom. Il fronça les sourcils :
- La Sicile ?
Quiche en géographie comme il était, Akio n’avait aucune idée de ce que c’était. Peut-être qu’il avait déjà entendu ce nom, mais il n’était même pas sûr.
- C’est un pays italien ?
Vraiment. Il était perdu. Ceci dit, il demandait, ce qui prouvait qu’il s’intéressait à la conversation. Et puis ça le rendait quand même curieux.
- On dirait qu’on est tous les deux dans un pays qui n’est pas le nôtre… Même si moi je ne suis pas là par hasard.
Sa dernière phrase avait été dite avec un peu de rancœur néanmoins, même s’il était content d’être là, parce que Takumi était venu, et que ça le changeait de ses parents.
J'suis caché« A quoi te servirait cette imagination féconde si tu ne pouvais l'employer à travestir la dure réalité d'un vilain moment ? » – San-AntonioÊtre sévère, être froid, à quoi cela aurait-il servi ? Sirom pendant longtemps avait préféré être un solitaire n'allant pas forcément vers les gens. Un gamin que l'on qualifiait de bizarre, d'étrange, un gamin que personne ne voulait approcher pour s'en faire un ami ou pour le comprendre. Hormis peut-être ce psy qui avait plus gâché sa vie qu'autre chose... et puis il y avait eu ce prêtre, ce prêtre qui lui avait laissé l'espace qu'il lui fallait pour lui se rapprocher, se prêtre qui lui avait offert une autre voie... qui n'avait pourtant pas été exempte d'embuches. Mais c'était ce qu'on appelait la vie et Sirom avait appris à faire avec.
Pourtant, même s'il avait embrassé la carrière de prêtre pour faire honneur à celui qui avait vu en lui quelqu'un d'autre, il n'avait pas pu se départir de sa méfiance certaine à l'égard des gens... Combien de fois n'avait-il pas vu ce que la peur de la différence pouvait faire faire aux gens ? C'est pour cela qu'il était parti, pour voir autre chose, pour espérer trouver autre chose. A ce gamin... il laissait une chance. Il était perdu... pourquoi ne pas lui tendre cette main qu'on lui avait si souvent refusé autrefois ? Faire ce que finalement ce prêtre avait fait pour lui... A tord ou à raison, Sirom avait au moins le mérite d'essayer cette fois.
" J'aimerais que la Sicile soit un pays... mais malheureusement elle n'est considérée que comme une contrée d'Italie avec heureusement sa propre gérance. Beaucoup aimerait la voir libre... mais je crois que cela n'arrivera jamais. L'Italie tient trop à cette terre... "
Sirom lui sourit tout en se disant que son élève devait un peu se foutre de la politique italienne et celle de la Sicile en général. D'habitude il n'était pas homme à parler trop, pas après tant d'année sans rien dire. Il avait longtemps communiqué uniquement par gestes avec ceux qui savaient, par écrit avec les autres mais si peu... Peu de gens se donnaient la peine de connaitre quelqu'un qui ne pouvait parler, quelqu'un qu'on prenait pour un idiot ou un être pu éduqué. Pendant longtemps sa seule amie avait eu pour nom Solitude, et ses autres... le nom de livres. Il n'avait pas été le plus malheureux des hommes pour autant, mais parfois la cruauté des gens avaient été sa plus grande souffrance mentale.
" Désolé, cela ne doit pas être très intéressant pour toi, allons boire ce chocolat chaud, ça nous ferra du bien. Tu n'es pas là par hasard ? Je ne suis pas sûr de l'être non plus, parfois c'est le fruit du destin "
Malgré qu'il soit prêtre, Sirom se voyait difficilement dire que c'était le fait de Dieu s'il se retrouvait en cette ville. A vrai dire... il n'était même pas certain de croire en Lui malgré sa profession initiale. Il avait suivi le séminaire pour rendre fier un homme qui n'était plus, il avait suivi cette voie à défaut d'en voir une autre pour lui et aujourd'hui il ne savait plus très bien s'il voudrait un jour rentrer pour embrasser à nouveau cette voie. Oh il était toujours prêtre, prêtre en voyage, prêtre en apprentissage, en découverte, mais... voulait-il vraiment rentrer dans cette église qui l'attendait dans une année ? Il se doutait qu'il ne pourrait pas prolonger éternellement son voyage dans tous les cas... que ce voyage c'était un peu comme une mission. Mais après... Il verrait bien. Il avait encore le temps. Ne pas rentrer... ce serait décevoir. Il le savait et sentait comme une chape de plomb soudainement sur ses épaules. Il fit semblant de rien, comme toujours, comme il savait si bien le faire.
Sirom ne connaissait pas énormément la ville de Jaksonville encore mais il savait que le centre ville abritait dans la gare une enseigne bien connue pour ses cafés et ses douceurs ... mais aussi pour ses prix assez dithyrambiques. C'est pourtant là qu'il se dirigea, poussant la porte du Starbuck avec le sourire de l'habitude. Il savait exactement ce qu'il prendrait. Il tient la porte pour son élève et s'inserra à la fin de la file. Heureusement il n'y avait que trois personnes devant eux, cela irait sans doute très vite.
Akio tenta de comprendre ce qu’il lui disait, comprenant alors qu’en fait, la Sicile s’apparentait plus à une région, comme Hokkaido pour lui, qu’à un véritable pays. Il savait que certaines régions de pays désiraient fermement devenir des pays, mais lui-même ne comprenait pas tellement bien pour quelle raison. Peut-être parce qu’il avait toujours habitué dans un coin reculé du Japon. Il trouva son professeur très impliqué pour sa région, et se demanda un instant s’il aurait pu faire de même. Sûrement que non. Il était même très heureux d’avoir terminé au U.S.A même si parfois, il devait avouer que l’air frais de la campagne lui manquait quand même.
Akio du reconnaître que c’est vrai que ce n’était pas son truc, mais il ne s’en offusqua pas, puisque lui-même aimait à se plaindre, ce qui faisait qu’il parlait parfois un peu trop pour ne pas dire grand-chose d’intéressant, au fond. Il poursuivit sa route pour le chocolat, et plissa le nez quand le professeur lui demanda implicitement pourquoi il n’était pas là par hasard. Il eut un vague rire amer quand il parla de fruit du destin.
- Je suis justement là pour mon « Destin ». Enfin selon mes parents. Ce sont eux qui ont décidé que je vienne là.
Pour une quête futile, puisqu’Akio se sentait loin d’être à la hauteur. Et même si un dragon pouvait se cacher dans le cœur de chaque homme, attendant juste le bon moment pour s’éveiller, Akio, lui, était persuadé qu’il n’y avait aucun dragon au fond de lui. Simplement un adolescent de seize ans, terrifié à l’idée de devoir faire face à des dangers. Ne donnant pas plus de détails, n’ayant pas envie de parler de son arrière grand père, de son destin, de tout ça, refusant de râler, parce que souvent les gens avaient la réaction inverse de ses désirs, l’encourageant dans la voie de ses parents, il préféra rentrer dans le Starbuck avec lui, avec un doute. S’il reprenait son apparence ici, ça serait étrange… Mais au point où il en était… Il entendit les paroles de Sirom et observa le menu, avant de lâcher :
- Un chocolat viennois, m’ira.
Il haussa les épaules.
- Mais… Si je reprends mon apparence là, les gens risquent de se poser des questions.
Il le prévenait, vu que c’était un risque à prendre. Et comme c’était l’adulte qui l’accompagnait le « responsable » des élèves comme lui… Néanmoins, quand vint leur tour, il commanda quand même, précisant qu’il s’appelait Akio quand on lui demanda son nom. [Kyuh, je crois que y a peu de relance t_t hésite pas à me le dire si ça suffit pas =3]
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Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Mer 4 Jan 2017 - 15:07
J'suis caché« A quoi te servirait cette imagination féconde si tu ne pouvais l'employer à travestir la dure réalité d'un vilain moment ? » – San-AntonioSirom pouvait comprendre qu'un adolescent n'avait pas le choix de venir dans un endroit ou d'aller à un autre. A son âge c'était les parents qui décidaient... du moins normalement. Lui n'avait pas eu cette chance mais toujours oui on avait décidé pour lui. Des adultes... des gens qui se disaient parents de substitution et qui ne pouvaient pourtant pas le comprendre et qui ne le voulaient pas vraiment au final non plus. Il ne pouvait sans doute pas dire qu'il s'était fait tout seul car c'était là une chose impossible, mais c'était bien ce qu'il avait longtemps ressenti et seuls ces gens avaient été des facteurs de la manière dont il s'était forgé. Maintenant il était libre et il ne le regrettait pas... Loin de là... même si certains choix du passé ne l'avait jamais quitté.
" Un jour tu pourras le prendre toi-même en main mais... pour l'heure c'est sans doute difficile d'avoir le choix "
Sirom sourit et passa sa propre commande avant d'attendre les boissons et de le guider à une table un peu à l'écart mais malheureusement toujours bien visibles par tous. Dans cet endroit, hormis sans doute les toilettes, il n'y avait pas un lieu où se cacher, ce n'était pas prévu pour être intimiste même si l'endroit était en soi assez conviviale.
" Nous ferrons avec. Je ne partirai pas en hurlant si tu deviens soudainement un homme devant moi et puis... j'imagine que si près de l'institut, aujourd'hui... ils doivent en voir pas mal des choses. Je crois que dans cette ville, beaucoup ne se cachent plus "
Même si être mutant n'était pas toujours très bien vus. Même souvent d'ailleurs... Peu importe ce qu'en disaient certains, la différence ne serait jamais bien acceptées par tous. Que ce soit la peur, la jalousie ou d'autres choses qui animent les gens, cela se passait rarement bien. Combien de fois Sirom ne l'avait-il pas constaté ? Et cette ville comme les autres malgré la présence de l'institut n'y faisait pas exception.
" Ne te tracasse pas, dans le pire des cas nous partirons et puis... Je suis là pour te protéger "
Même s'il fallait bien l'avouer, le professeur n'espérait pas devoir se servir de son pouvoir... Car lui, contrairement à son jeune élève, serait sans doute bien plus effrayant. Les personnes humaines normales pourraient vouloir s'associer contre lui pour lutter contre le monstre qu'il représentait... Il en avait déjà fait l'amère expérience et il ne pouvait pas vraiment dire que cela s'était bien fini puisqu'il avait été au final le seul survivant. Par choix... oui... mais quel choix.
" ça va à l'institut ? Tu t'es déjà fait beaucoup d'amis ? "
Sirom l'avait trouvé seul dans cet arbre et il était un peu intrigué. Il se demandait si le jeune homme avait au moins un ami vers lequel se tourné s'il avait des problèmes mais il n'en n'avait pas eu l'impression. Autrefois lui-même s'était isolé à cause de son pouvoir, ce ce qu'il était et de ce qu'il avait fait. Est-ce que cela pouvait être le cas du jeune Akio ? Tout était possible... Mais, n'était-il pas venu dans ce pays pour aider ?
Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Mer 4 Jan 2017 - 20:09
J'suis caché
Akio & Sirom
En un sens, le professeur avait raison, et Akio le savait. Il n’était pas encore majeur, ne savait même pas s’il pourrait être majeur à dix huit ans ou comme au Japon, à vingt et un. Et de fait, il était plutôt chanceux : il restait tout de même que ses parents ne l’avaient pas accompagné jusqu’aux U.S.A. Grâce à Takumi, surtout, mais bon… Seulement, Akio ne supportait pas qu’on lui mette un destin incroyable sur ses épaules. Il n’avait pas envie d’être un héros. Il voulait être normal.
Akio écouta les paroles du professeur, qui paraissait relativiser plus que lui. A nouveau, Sirom avait raison. Peut-être que personne ne réagira, finalement, si la transformation avait lieu. Cela rassura un peu le japonais, qui s’assit simplement, et qui se demandait s’il allait quand même finir par retrouver son apparence originelle, ou non. Sûrement que oui. Il fut surpris d’entendre le professeur parler de le protéger, même si c’était clairement ce qu’il désirait apparemment faire. Il eut un petit sourire, faisant un vague signe de tête, similaire à une courbette :
- Merci… J’essaierais de ne pas trop paniquer alors, si je vois les gens réagir.
De toute façon, s’il paniquait, cela n’apporterait qu’une boucle infinie, puisqu’il reprendrait une autre apparence. Des fois, Akio aurait vraiment préféré ne pas avoir de pouvoirs.
A la question du professeur, Akio haussa les épaules :
- Ca va. Je veux dire… J’ai quelques connaissances, avec qui j’aime bien passer du temps, et j’imagine qu’ils sont comme des amis…
Malgré tout, Akio avait parfois des problèmes avec « l’amitié » en elle-même. Peut-être parce que parfois, les gens ne le supportait pas à cause de son sale caractère.
- Mais je me plais, et je pense que ça se passera vraiment bien. En plus, j’ai Takumi-san avec moi…. C’est un ami qui m’a accompagné jusqu’ici.
D’ailleurs, un instant, Akio songea au fait que Takumi était professeur, lui aussi.
- C’est un professeur. Takumi Asuka. Peut-être que vous le connaissez.
Bizarrement, quand Akio parlait de Takumi, il semblait toujours heureux. Enfin, ce n’était peut-être pas tant bizarre, dans la mesure où ils étaient vraiment amis, et où Akio l’appréciait réellement. Et ce, même s’il était étrange que les deux puissent s’entendre, vu leur tempérament très différents.
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Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Jeu 5 Jan 2017 - 10:57
J'suis caché« A quoi te servirait cette imagination féconde si tu ne pouvais l'employer à travestir la dure réalité d'un vilain moment ? » – San-AntonioSirom avait comme l'intime conviction que ce que venait de dire son élève était plus pour qu'il se rassure lui-même que parce qu'il y croyait. Essayer de ne pas paniquer... Est-ce que cela pouvait vraiment se maîtriser ? Oh de façade, certainement et il savait que les asiatiques pouvaient être vraiment fort à ce sujet, mais intérieurement ? Car c'était bien là le nœud du problème. Ce que Akio ressentait. Il était de toute manière évident qu'il n'était pas encore serein vu son apparence toujours féminine. Cependant le professeur ne fit aucune remarque pour ne pas le stresser plus encore.
" C'est bien que tu ne sois pas seul. Tes parents ne sont pas venus dans ce pays avec toi alors ? Ils doivent avoir une grande confiance en toi et en ton ami "
Pourtant alors qu'ils étaient venus à deux, ce n'avait pas été leur projet. Pour quelle raison le jeune homme avait-il parlé d'une destinée qui le poussait à être dans les murs de l'institut ? N'était-ce vraiment que pour maîtriser ses pouvoirs ou parce qu'il y avait autre chose ? Sirom imaginait qu'il devait y avoir des instituts ailleurs qu'aux Etats Unis comme par exemple dans le pays du jeune homme alors pourquoi était-il si important qu'il soit là ? Qu'est-ce que cet endroit avait de si spécial ? Pourquoi une si petite ville était soudainement si importante ? Le professeur venait d'arriver ici par hasard... mais il commençait à se demander si lui-même n'avait pas eu son chemin guidé par une quelconque force. Mais c'était impossible n'est-ce pas ?
Sirom comprit mieux la confiance des parents en les deux amis quand son élève lui parla que cet ami en question était professeur. Il devait donc être plus âgé, être pour ainsi dire son responsable. Cela paraissait soudainement un peu plus logique... même s'il avait du mal à comprendre ces parents qui renvoyaient leurs rejetons loin d'eux de la sorte. Il fallait dire aussi que certains voulaient juste s'en débarrasser car ils ne s'entendaient plus, avait refait leur vie avec un compagnon qui n'aimait pas l'enfant... ou tant d'autres choses. Il n'avait pas à juger, il le savait.
" Je n'ai pas encore eu le plaisir de le rencontrer. De quoi est-il professeur ? Tu as l'air de beaucoup tenir à lui en tout cas "
Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Sam 7 Jan 2017 - 0:05
J'suis caché
Akio & Sirom
Akio fut surpris des paroles de son professeur. Ses parents lui faisaient-ils confiance ? Sûrement un peu trop. Leur fils était « l’élu » après tout. L’élu. Tu parles. S’il pouvait, il préférerait rentrer la queue entre les jambes, plutôt que de devoir faire face à Lucifer ou à un de ses bras droits. Il était déjà bien content de ne jamais avoir vu de démon pour le moment. Il lâcha un léger soupir. C’est vrai que… En un sens, ils l’avaient laissé venir aux U.S.A par confiance, surtout. Puis il eut un sourire, quand le professeur fit la remarque comme quoi le japonais s’entendait bien avec Takumi. Oui, c’est vrai. C’était vraiment un ami précieux.
- Il est professeur de….Culture religieuse. Ce n’est pas très surprenant venant de lui, d’ailleurs.
Après tout, Takumi était avant tout un moine, même si pour le coup, en suivant Akio, il avait un peu délaissé le bouddhisme, la montagne, le monastère, pour une nouvelle vie.
- Et j’imagine que oui, mes parents…Me font confiance. Il faut dire que s’ils pouvaient, ils me couronneraient.
Se rendant compte de ce qu’il venait de dire, il soupira, et consulta rapidement son téléphone pour presque faire comme si de rien n’était, même si c’était trop tard.
[J’trouve que y a peu de relance, mais si jamais, hééésite pas à me skyper / mp / harcelé xD]
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Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Dim 15 Jan 2017 - 12:18
J'suis caché« A quoi te servirait cette imagination féconde si tu ne pouvais l'employer à travestir la dure réalité d'un vilain moment ? » – San-Antonio
" Culture religieuse humm ? Intéressant "
Oui... Sirom aurait peut-être pu bien s'entendre avec lui de part son statut... ou pas. Il avait eu une vie que l'on pouvait qualifiée d'un peu compliquée, et il avait fait ses choix en fonction car oui... On pouvait dire qu'il avait fait le choix d'intégrer le séminaire pour devenir prêtre même si cela n'avait pas vraiment été pour une passion pleine et entière du Christ contrairement à ce qu'il avait vendu autrefois aux grands pontes de l'Eglise. Il l'avait surtout fait pour son mentor, bien plus qu'il ne l'aurai fait pour lui-même et à l'époque, avec ses chers petits camarades, cela n'avait pas vraiment bien tourné avec tous... Comment aurait-il pu oublier ce qu'il avait fait ? Un choix aussi, comme tant d'autres. Cependant, il n'indiqua pas à Akio qu'il était prêtre. S'il n'avait pas vu son col blanc, pourquoi devrait-il attirer son attention dessus ? Et s'il l'avait vu, alors... c'était juste inutile de le faire. Sirom n'avait pas envie de mettre en lumière cette partie de lui en cet instant car il ne se considérait pas en tout premier lieu comme un prêtre. Il voulait être plus... être autre chose peut-être et pourtant il tentait de se persuader qu'il n'avait pas juste fuit.
" Couronner ? à ce point-là ? Remarque... Je crois que tous les parents encensent leur progéniture le plus possible... enfin... la plupart "
Les yeux de Sirom se firent un peu lointain. Il avait connaissance qu'il y avait de mauvais parents... et puis des parents qui n'avaient pas envie d'assumer les enfants des autres, surtout quand ils étaient différents... Il avait vécu ce genre de parents parce que les siens n'avaient pas pu prendre soin de lui, à cause de lui. Autrefois il avait pensé être un monstre, encore parfois aujourd'hui il y pensait encore. Ce n'était pas lui qui avait ôté la vie de ses parents... mais il y avait contribué. Sans lui, ses parents seraient sans doute encore en vie et ... il avait du mal à ne pas culpabiliser... en plus de la colère qui l'habitait encore à l'intention de ce psy. Ses parents... il n'avait pas choisi de les perdre à jamais... et pourtant il avait l'impression d'avoir ' signé ' pour cela comme un contrat avec le diable.
Sirom but encore quelques gorgées de son chocolat brûlant et fixa Akio avec un petit sourire, préférant se concentrer sur lui que sur son passé.
" Tu n'es pas obligé de ne faire que vivre pour tes parents. Parfois... il faut essayer de vivre pour soi, le vouloir, le désirer n'est pas suffisant. Tu as encore la vie devant toi, il ne faut pas laisser le monde choisir pour toi "
Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Mar 17 Jan 2017 - 16:13
J'suis caché
Akio & Sirom
Akio ne savait pas si Sirom était sincère quand il disait que la culture religieuse était intéressante, mais il n'avait toujours pas capté ce qu'il était. Il fallait croire que décidément, il n'avait pas tant de culture religieuse que ça, justement, de son côté. Il hocha la tête pour le "couronnement" dont il avait parlé. C'est vrai que les parents aimaient à encenser leur progéniture, mais lui aurait préféré ne pas l'avoir été. Il aurait voulu juste avoir des parents qui l'encenseraient parce qu'il avait une bonne note en sport, pas parce que mon dieu il allait décimer Lucifer à lui tout seul.
Aux autres paroles du professeur, Akio repensa à son arrivée avec Takumi. C'était fait exprès après tout...
- C'est pour cette raison que je suis ici avec mon ami plus qu'avec mes parents. Loin d'eux, ils n'ont pas à décidé de ce que je dois faire.
Alors il était bien décidé à ne pas être le gentil descendant qu'il aurait dû être, mais à être simplement tranquille, et à passer du bon temps à apprendre à maîtriser ses pouvoirs, quitte à faire. Il y songeait alors que leurs boissons arrivaient, et que ses yeux reprenaient leurs couleurs noirs, tandis que sa poitrine diminuait. Il ne reprenait jamais son apparence d'un seul coup. Toujours en douceur.
- Je suis content d'être ici sans eux. C'est sûrement ce qu'il y a de mieux. Je ne les supportais plus, depuis le réveil de Lucifer.
C'est vrai qu'ils étaient clairement incontrolables et horribles à suivre.
- J'aime mes parents, mais, j'imagine qu'il était temps que je m'éloigne d'eux.
A juste seize ans, c'était peut-être un peu jeune, mais Akio n'en tenait pas rigueur. Il prit son chocolat en bu un peu. Cela le détendit un peu plus, le faisant sourire, parce que c'était bon. Ses traits asiatiques revenaient doucement, ne laissant bientot que des cheveux blonds et la mauvaise tenue, avec un corps encore partiellement féminin.
- Et vous. Vous êtes là depuis longtemps?
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Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Dim 22 Jan 2017 - 13:33
J'suis caché« A quoi te servirait cette imagination féconde si tu ne pouvais l'employer à travestir la dure réalité d'un vilain moment ? » – San-Antonio
Ce que son élève lui disait était vrai techniquement. Ses parents en étant loin n'avaient pas à le commander ici mais en pratique... c'était autre chose. Ses parents restaient ses tuteurs légaux, ses responsables et il restait malgré tout et envers tout leur enfant. Il ne pourrait pas agir comme bon lui semblait et ... si ses parents ne pourraient pas tout contrôler au loin... de toute évidence... il ne serait pas vraiment libre avant longtemps à moins de se faire émanciper. Cette dernière chose était peu aisée à obtenir et Sirom ignorait tout des liens familiaux qui unissaient le jeune homme aux siens. Peut-être les aimait-il beaucoup... Peut-être au contraire détestait-il ses proches... Sirom ignorait tout et son élève n'allait sans doute pas lui déballer en un instant tous les détails intimes de sa vie, ses liens forts et moins forts. La confiance ne se gagnait pas en une seconde et le professeur était bien placé pour le savoir. Même si les affinités, elles, pouvaient se voir facilement. Après tout, tout le monde avait ses bonnes impressions, ses mauvaises impressions et ses intuitions.
" Lucifer ? Comme le diable ? "
Oui Sirom était un mutant mais... il n'avait pas grandi ni évolué dans un monde où on pensait réellement que Satan existait et qu'il allait arpenter la terre... enfin... au séminaire c'était tout de même un peu différent mais au fond de lui, le professeur avait toujours eu du mal à vraiment croire en un Dieu, en des anges ou en des démons. Il pensait d'ailleurs n'en avoir jamais vu... et il était bien difficile de croire en ce que l'on avait jamais vu de ses propres yeux. Ici... dans cette école... il n'avait pas encore parlé avec des gens qui croyaient en les démons ni qui en avaient affrontés ou vus... Il était un peu à part du coup, sans le savoir. Pour l'heure, le professeur se demandait si son élève ne se foutait pas un peu de lui et il le regardait avec attention.
" Je suis arrivé un peu avant la rentrée, il y a un peu plus d'un mois et demi. On peut dire que je suis vraiment nouveau ici et... qu'il y a des choses vraiment bizarres "
Sujet: Re: J'suis caché [Sirom Mar 24 Jan 2017 - 21:25
J'suis caché
Akio & Sirom
Peut-être parce qu’Akio avait vécu dans un univers familial où l’existence de Lucifer et la confirmation de celle-ci était probable, il eut du mal à comprendre pourquoi le professeur paru avoir une telle réaction. Il ne savait pas pour Lucifer ? Akio hocha la tête, et compris plus tard pourquoi le professeur semblait un peu perdu. Il eut un vague sourire :
- Je vois…. Je comprends mieux. Mes parents m’ont toujours appris l’histoire de Lucifer, alors je n’ai pas l’habitude que les gens ne sachent pas.
Il bu une légère gorgée de son chocolat :
- Lucifer existe et a été endormi il y a cent ans. Mais récemment il s’est réveillé.
Et selon le principe des parents d’Akio, c’était à lui de le rendormir à nouveau. Comme s’il pouvait y arriver en claquant des doigts. A cette pensée il manqua de se plaindre encore mais sut se retenir.
- …Et c’est à cause de ça que je suis ici….
Malgré ses mauvaises pensées, il reprenait tout de même lentement son apparence.
- Je suis arrivé a peu près il y a un mois aussi. Mais apparemment, je connais peut-être plus de choses.
Il eut un sourire léger, il ne voulait pas se vanter ou quoi, il voulait juste faire la remarque.
J'suis caché« A quoi te servirait cette imagination féconde si tu ne pouvais l'employer à travestir la dure réalité d'un vilain moment ? » – San-Antonio
Même s’il avait vécu en compagnie de ses parents plus que quelques années, Sirom ne pensait pas qu’il aurait su pour la véritable existence de Lucifer, et des démons en général. Ses parents étaient des gens normaux, pas comme lui. Il avait été différent des siens… Est-ce que ses gènes particuliers remontaient à un grand-parent ? Un arrière grand-parent ? Il ne savait pas, il n’avait jamais su et ce n’était pas ses balades de familles en familles sans tisser des liens qui auraient pu lui apprendre quelque chose à ce sujet. Son élève semblait étonné et presque condescendant envers lui et ce n’était pas vraiment au goût du professeur. Se faire prendre pour un idiot, un imbécile ou un ignorant ne devait être au goût de personne et c’est ainsi que le jeune asiatique rendait son professeur. Pire… Sirom avait l’impression d’être toisé et jugé au plus profond de lui-même comme la dernière phrase du désormais totalement jeune homme le confirmait pour lui.
" De toute évidence pas pour tout "
La pique était ce qu’elle était, et pas évidence, pas vraiment gentille. Un peu comme une piqure de rappel sur le fait que Akio ne savait rien de lui et que c’était lui qui avait été en difficulté ce jour et non l’homme avec qui il se permettait d’être insolent et… suffisant. Car oui, pour Sirom, en cet instant, son élève lui paraissait suffisant, se rengorgeant presque de sa propre intelligence et ses propres connaissances. Le professeur n’avait pas bien pris de se faire considérer aussi mal par un apprenant, mais ce n’était même pas le fait que l’autre le juge alors qu’il était élève le problème… mais bien juste d’être jugé. Il n’était pas venu dans ce pays pour ça, et même pour tout le contraire. Le professeur commençait à se demander s’il n’avait pas fait une erreur en choisissant le pays de la soi-disant liberté. Les Etats-Unis semblaient bien loin du rêve dépeint au monde. Sirom but encore quelques gorgées et reposa son gobelet de carton presque vide en promenant son regard sur les alentours. Personne ne faisait attention à eux et il faisait presque trop calme dans le petit café. La chaleur extérieure n’était pas génante grâce à la clim et pourtant le professeur avait comme une étrange sensation.