Mon coeur a décidé que je devais le chercher alors, c’est ce que je suis en train de faire. Seulement, la ville est grande et c’est difficile de retrouver quelqu’un. Je me suis installé non-loin du commissariat central, je sais qu’ils reçoivent des appels lorsqu’il y a un accident ou une alerte. Je sais aussi qu’ils partent pour rejoinder les ambulances et les pompiers au cas où quelqu’un ferait l’imbécile en lançant un faux SOS. Donc, logiquement, si il y a un appel, ils partiront et donc, je pourrais les suivre sur les toits et je trouverais des pompiers au travail. Du coup, je me planquerais au camion et comme ça, ils m’emmèneront directement à Maître Phen. Oui, voilà, ça se passera comme ça. J’ai uniquement revêtu mon sarouel et je suis pieds et torse nus, je suis plus à l’aise comme ça et je peux aisément utiliser mes atouts félins pour être furtif sur les toits. Je suis allongé sur le toit du poste et j’attends patiemment que les choses bougent. Seulement, je suis bien embêté car rien ne se passe et la chaleur deviant de plus en plus écrasante bien que je sois à l’ombre. Sans compter que je commence sérieusement à avoir faim. J’ai repéré un endroit où je peux manger sans me cacher. Ni une ni deux, je me redresse et me dirige vers le dit endroit.

Bonjour Angel ! Laisse-moi deviner, tu meurs de faim et de soif, n’est-ce pas ? Je souris de toutes mes dents en acquiesçant. Ne t’en fais pas mon chat, je vais te faire un bon burger comme tu les aime !

Et j’en suis ravi. Cet homme est aussi l’un des nôtres et il n’hésite jamais à aider son prochain, Mutant ou non. Il sait aussi que je le payerais car dans mes poches zippées, j’ai mis de l’argent et d’autres trésors que j’ai trouvé sur mon chemin. Je n’attends pas bien longtemps avant d’être servi et, après l’avoir payé, je m’éloigne et grimpe dans un arbre à l’abri des regards. Une fois la panse bien remplie, je m’octrois deux petits heures de sieste.

(…) Le soleil est encore bien haut dans le ciel et, sans mentir, je suis tout transpirant. Un son familier me fait dresser l’oreille et, après avoir vérifié que personne ne me voit, je descends de mon perchoir. Il fait tellement chaud que personne n’est dehors, pratique. Je repère rapidement le véhicule et le suis des yeux avant de partir en courant à sa suite. La course dure plusieurs minutes et enfin il s’arrête devant la caserne. Essouflé, je me hisse sur le toit dans un coin d’ombre. Mon soufflé retrouvé, je tends l’oreille et hume l’environnement. Trouvé ! ; dis-je en descendant de mon perchoir. Je me glisse dans les vestiaires, et comme je suis un idiot, m’y retrouve coincé. La panique s’empare vicieusement de moi lorsque j’entends la porte s’ouvrir. Il faut que je me cache au plus vite.

Je suis vraiment le plus crétin de tous les mutants de ce monde. Je me suis fait avoir comme un bleu en entrant ici. Je me suis piégé tout seul et maintenant, je vais clairement le regretter. Je cherche désespérément une sortie de secours mais tombe sur une porte cadenassée. Ma seule chance serait de sortir par l’entrée mais c’est impossible car il y a des hommes dans les autres pièces, je peux sentir leurs odeurs. Je cours dans tous les sens, essayant de me hisser sur les armoires les plus hautes afin de me cacher dans la pénombre, mais c’est clairement inutile. Je suis fichu. Les pompiers vont forcément venir ici et me trouver. La suite ? Ils vont probablement m’utiliser pour assouvir leurs désirs les plus répugnants et ils me feront du mal. Je regrette tellement d’être venu… Je me réfugie finalement du côté des douches, j’ai repéré un coin un peu moins visible, et m’assois en me faisant le plus petit possible. Un des jets s’est déclenché tout à l’heure et je suis trempé. Tant pis, ça m’apprendra. […] La panique s’empare de moi alors que la porte d’entrée s'ouvre. C’est la fin…

Qui est là ? Répondez ! Je sais que vous êtes là !

Je garde la tête baissée, mes oreilles suivent le mouvement, et me lève. Je sors de ma pseudo-cachette et m’avance, la queue enroulée autour de ma jambe. Alors que je me croyais fini, je redresse la tête et mon cœur s’emballe.

Maître Phen ! Je t’ai cherché partout…

Des larmes font leur apparition au coin de mes yeux et je m’empresse de venir contre Phen, me blottissant au creux de ses bras en pleurant.

Je voulais… je voulais te voir et je me suis coincé ici… j’ai essayé de me cacher et… je suis tout mouillé… j’ai eu peur…

Je ne suis plus seul, Phen est là et je suis dans ses bras. Je retrouve mon calme alors que mon nez se cale dans son cou. J'ai besoin de le sentir, ma dépendance est de plus en plus forte à son égard et j'avoue que j'ai un peu peur. Il me demande pourquoi je le cherchais et me dit que c'est moi qui suit parti.

Je t'ai attendu... tu n'es jamais revenu... tu m'as abandonné tout seul chez toi... je suis resté devant la porte... t'étais pas là... je te cherchais parce que je voulais te voir... je voulais savoir si tu m'as oublié...

Je ne sais pas si oui ou non, il a fait exprès de ne pas revenir. Peut-être que c'est de ma faute si il m'a laissé. Peut-être qu'il ne veut plus de moi et qu'il ne sait pas comment me me dire.

Si tu veux plus se moi... faut me le dire... parce que moi... je veux de toi... mais si c'est pas réciproque... faut me le dire... faut pas mentir... ça me fait mal au coeur...

Oui, s'il m'abandonne je ne suis pas sûr de le supporter. Je sais que j'ai ma maison et mon ami renard qui m'attendent mais moi, je veux Phen. Je veux rester avec lui. Je veux lui appartenir mais seulement s'il me traite bien. Sinon ce n'est pas la peine.

Je reste blottis contre lui, m’accrochant désespéremment à lui. Je peux dire que j’ai eu la frousse de ma vie à partir du moment où la porte s’est ouverte. J’ai vraiment cru que ça en était fini de moi, que j’allais me retrouver dans un laboratoire ou pire, dans une cave dans laquelle je subirais de nouvelles tortures, comme avant. Il me dit qu’il est revenue mais que je n’étais plus là, normal, j’étais en train de le chercher parce que j’en ressentais le besoin irrepressible.Il m’est vital c’est ce que je ressens au fond de moi. Sans lui je suis perdu. Les caresses et les gratouilles qu’il m’offre, sont un moment de pur bonheur. Je retrouve mon calme progressivement.

Tu veux de moi petit ange ? Comment veux-tu de moi ?

Nos regards se connectent, je ne comprends pas trop sa question. Il me demande de quelle façon je veux de lui. On ne m’a jamais pose une telle question auparavant et j’avoue que je suis un peu pris au dépourvu. Néanmoins, mon corps semble connaître la réponse. Mes bras s’enroulent autour de son cou et je viens l’embrasser me collant encore plus contre lui si c’est possible.

Je… je te voudrais… tout entier… c’est mal…?

Je le fixe, mes joues rougissent fortement. Je ne sais pas si c’est bien de dire les choses ainsi. Bian sûr, Phen m’a appris que ce n’était pas mal de ressentir, de dire et de faire ce que l’on desire mais là, c’est un tout autre contexte. Je me décale de lui en me pinçant les lèvres et retire le seul vêtement que je porte : mon sarrouel ethnique. Je suis totalement nu devant lui, je ne sais pas si je dois en dire advantage ou pas.

Tu… tu veux pas que l’on aille dessous la douche… ensemble Maître Phen…?

Oui, je suis intimidé alors qu’il m’a déjà vu nu, c’est stupide.

Je n’ai pas répondu à sa question quant au lieu de residence que je fréquente. Je ne me suis pas fixé encore et donc, j’habite partout et à la fois nulle part. Je ne saurais lui expliquer.

Je ne veux pas rentrer… je veux rester avec toi… tu m’as demandé comment je te voulais tout à l’heure… j’aimerais t’avoir comme le premier jour mais pas pareil… mais sit u as pas envie, alors tant pis, je comprends…

Je tourney les talons et me sirige vers les douches. J’allume l’une d’elles et me glisse en-dessous du jet en fermant les yeux. Je n’aime pas aller dans les piscine ou à la mer parce que, je ne sais pas nager. Et puis de toute façon, ce n’est pas important de savoir nager pour quelqu’un comme moi. Je ne suis pas fait pour vivre dans l’eau, c’est evident sinon j’aurais été dote de nageoires. Je laisse l’eau glisser sur mon corps, je ne sais pas si ce sera efficace pour que j’ai moins chaud et surtout, pour que mes ardeurs se Calment, mais bon. Phen ne semble pas vouloir me rejoinder, ça me rends triste et mes oreilles s’abaissent.

Quand j’ai fini… je te laisse tranquille… je vais partir…

Peut-être qu’en fait, ce jour où il m’a sauvé, il a juste profité de ma faiblesse pour son propre Plaisir et maintenant, je ne l’intéresse plus. Il n’ose rien me dire alors je prends son silence pour une réponse positive à mes doutes. Il ne m’apprécie pas, je suis juste un hybride sans intérêt pour lui. C’est dur d’admettre que l’on n’est pas desire, que les illusions que l’on s’est faites ne se réaliseront pas. J’ai récupéré un peu de savon qui traînait et je m’attèle à me laver le corps. J’espère trouver une serviette abandonee pour me sécher. Et aussi, j’espère savoir rouvrir cette foutue fenêtre.

J’ai bientôt fini…

Je ne sais même pas pourquoi je lui dis ça, il n’est pas aveugle.

J’ai de plus en plus chaud et la proximité de Phen, n’arrange rien à mon cas. Il me demande de quoi j’ai envie et que si je ne lui dit rien, je n’aurais plus de douces caresses de sa part, c’est difficile de réfléchir dans ces conditions.

Je veux… je veux être… tout entier à toi… je veux que… que… tu me prennes…

Les mots sont sortis de manière hachée mais ils sont sortis, ce n’est pas rien. Surtout quand on sait que je n’ai jamais eu le choix auparavant. Demander ça, je n’ai jamais eu le droit parce que c’était au bon vouloir de mon ancien Maître et je n’aimais pas ça. Quant à mon rêve, si je pouvais rougir encore, je le ferais. On ne m’a jamais demandé à quoi je rêvais parce que la plupart du temps, je ne rêve pas, je fais des cauchemars qui me rappellent mon passé douloureux.

J’ai rêvé… *meow* de toi… on faisait du… vrai sexe… doux et gentil… *meow*…

Oui, c’était un rêve très agréable et dans lequel je me sentais bien et sécurisé. Le genre de rêve que je ne faisais jamais auparavant. Je frissonne délicieusement quand il vient s’en prendre à mes oreilles, émettant un gémissement mélangé à un miaulement d’envie.

Il ne faut jamais te toucher sans moi mon petit chat, je veux que tu attendes, toujours. Pas de douche froide. J'aime que tu sois dur pour moi, que tu sois dur en pensant à moi.
O…oui… je promets…

Je me cambre un peu plus contre lui en gémissant doucement. Nous sommes sur son lieu de travail, je ne veux pas qu’il ait de problème par ma faute.

S’il te plait Maître… prends moi tout entier… s’il te plait…

Je pense que je peux rester silencieux ici, je sais me contenir quand il le faut.