Pff. Ne pas le faire parce que c’est sale ici. Quelle maniaque. Moi j’étais capable de le faire n’importe où. Et surtout dans les endroits les plus sombres et les plus sordides. Mais c’était sûrement parce que j’étais le Père de la débauche.
Aalyah supposa que son frère avait quitté l’appartement, et je la suivais alors jusqu’à celui-ci, pour rejoindre ce lieu où on se trouvait précédemment :

- Avec tout ça je n’ai pas déjeuné.

Bien que je n’en avais pas besoin. Mais j’étais censé jouer l’humain approximativement lambda, vous vous rappelez ?

Alors que je répondais que je ne voulais pas grand-chose, mais qu’une ou deux tartines suffiront, je la suivais dans la cuisine. Je sentis soudain sa colère remonter, et me délectait de cela avec un plaisir que j’eus du mal à dissimuler. Je l’entendis me dire que le frigo était vite parce que son frère…Son frère était gardien à l’Institut ? Raison de plus pour qu’il ne soit qu’un détritus. La fin de sa phrase me fit sourire, mais j’arrêtais vite :

- Tu n’as pas l’air d’aimer sa copine…

Je disais cela de façon innocente, ne voulant que faire grandir sa colère quand elle me parlerait de cette fille. Je fis mine de simplement observer la cuisine, rappelant qu’une ou deux tartines étaient tout à fait convenable.

Hum. Encore une histoire d’amour si peu intéressante, que j’avais envie de bailler, moi qui n’étais jamais fatigué. Enfin, j’y trouvais au moins un intérêt, de quoi tirailler sa rancœur et sa haine un peu plus. De quoi m’amuser quoi.
Je pris les tartines qu’elle me donnait, et tiqua quand elle me dit de ne pas faire le timide. Moi faire le timide ? C’était une blague, ou… ? Non bien sûr, ce n’était pas une blague.
Je fini par m’asseoir quand même, puis la regardais :

- Pourquoi tu ne pourrais pas ? Parce que ton frère te le reprocherais ? Je ne vois pas ce qu’il aurait à te dire, honnêtement.

Je croquais dans une tartine. Ouais. C’était pas la meilleure nourriture que les humains avaient pu pondre, mais j’avais l’habitude.

- Enfin, c’est son problème, si après, il traine avec la mauvaise personne.

Quand on voyait avec qui trainait la sœur… Quoique moi j’étais parfait. Mais les gens avaient tendance à me désigner comme étant la mauvaise personne. Je ne voyais pas pourquoi d’ailleurs.

La gentillesse, c’était vraiment pas pour moi. La tendresse, l’affection, tout ce genre de trucs, non plus. Je me demandais bien comment je faisais pour ne pas perdre patience devant cette histoire à dormir debout. Putain, mais on s’en foutait qu’Aalyah ait un jumeau détritus, qui soit suffisamment con pour être con. Qu’est ce que c’était emmerdant à la fin. Limite j’avais envie de mettre le déchet à la poubelle une bonne fois pour tout et je serais débarrassé, merde.
Enfin, je pouvais aussi abandonner l’idée d’avoir mon propre toutou de compagnie, ou tenter d’élever son frère avec.
A voir.
Un bon lavage de cerveau, et pouf, ils seront gentiment dociles tout les deux.
Mais bien évidemment, je n’aimais pas ce qui était trop facile, au contraire.

Alors qu’elle m’embrassait – ce qui en soi n’avait rien de très propre vu que j’avais peut-être la bouche encore pleine de tartine -, je laissais filtrer un sentiment de haine et de rancune dans sa bouche, utilisant bien évidemment ma puissance pour ça.

- Tu l’aimes, c’est bien beau. Mais t’aimes-t-il en retour ?

Je l’embrassais à mon tour pour laisser passer tout ce que je voulais, comptant bien l’atteindre.

Je l'avais oui. Je l'avais entre mes mains, elle était là, avec son âme de chien. Je pouvais l'arracher quand je le voulais, mais j'étais bien décidé à attendre encore un peu. J'attendais le bon moment, et je savais quand celui-ci viendrait. Sous son baiser, je jouais avec sa langue, les yeux brillants d'amusement. C'était tellement facile. Et Aalyah n'était que le départ de mes manipulation. Un des départs. Je jouais avec elle en y prenant du plaisir du fait qu'elle se pensait aimé et à l'abri avec moi. Son collier se resserrait alors qu'elle se pensait libre. C'était hilarant au possible.