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Under new lights [Tomi]

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MessageSujet: Under new lights [Tomi] Under new lights [Tomi] EmptySam 3 Juin 2017 - 17:41



Under new lights



A l'hôpital, une gentille infirmière lui avait fait quelques listes d'endroits à aller visiter à Jacksonville, mais aussi de sorties à faire si elle voulait se trouver des amis, "ou autres", avait-elle précisé avec un petit clin d'oeil. Leigh avait perdu la feuille aussitôt qu'elle l'avait "rangée" dans un tiroir chez elle avec toute la paperasse inutile. Elle ne jetait rien, on lui avait bien fait comprendre que certains papiers en apparence totalement inutiles avaient une valeur incroyable. Elle ne comprenait toujours pas le principe d'une fiche de paye, mais elle les avait sagement mises de côté quand le médecin qui la suivait à l'hôpital le lui avait demandé, lui promettant de dépêcher un aide soignant pour l'aider à faire sa déclaration d'impôts quand le moment viendrait.

Mais il était difficile d'oublier certains hauts lieux de la culture Jacksonienne, tant leurs noms revenaient fréquemment sur les lèvres de tous. Elle avait vite compris que l'"Underground" ne faisait pas référence aux Enfers mais à un lieu de divertissement. De ce qu'en disaient ses camarades, elle s'était un moment demandé s'il ne s'agissait pas d'une maison de tolérance ou d'un clandé quelconque. Mais malgré les nombreuses allusions à la consommation abusive d'alcool et aux relations charnelles qui se seraient passées là-bas, aucun tabou ne semblait entourer cet établissement. Beaucoup de jeunes étudiants s'y rendaient apparemment simplement pour danser, s'amuser innocemment et faire de nouvelles rencontres ou y retrouver leurs amis.

Elle hésita un long moment à faire preuve d'autant de sociabilité. Elle risquait déjà de commettre un impair chaque fois qu'elle adressait la parole à un camarade, et restait majoritairement dans son coin en classe, trop préoccupée par les découvertes qu'elle avait faites sur l'Institut, ses protégés, son amant qu'elle ne parvenait pas à retrouver, et ce monde auquel elle peinait à s'acclimater. Mais on ne s'habitue pas à interagir avec une culture inconnue en évitant de fréquenter ses membres. Elle se demanda un instant si les femmes des premiers colons, enlevées par les sauvages autochtones jaloux de garder leurs terres, avaient réagi comme elle, plongées dans un univers qui n'était pas le leur, et les déroutait par son manque de civilité.

Un samedi soir, alors qu'elle relisait distraitement un ouvrage traitant de la mode des "années d'avant-guerre" pour un projet dont elle lisait à grand peine les e-mails, tous intitulés "Re: Photoshoot Titanic de septembre", l'ennui eut raison de sa prudence et son sérieux universitaire. Elle referma le livre sur une illustration de jabot pour costume de soirée masculin, et ouvrit sa propre armoire. Que pouvaient bien porter les gens quand ils allaient à l'Underground ? Elle avait saisi qu'ils faisaient particulièrement attention à leur tenue et à leur coiffure, bijoux, maquillage le cas échéant. Elle hésita un moment entre la "ceinture dorsale médicale" que lui avait offert le docteur grâce à un papier qu'elle était allée remettre à la pharmacie, et les véritables corsets qu'elle s'était confectionnés très vite en découvrant que l'accessoire n'avait qu'une efficacité modérée comparée aux baleines d'acier qu'elle avait portées toute sa vie. On lui avait promis qu'une fois qu'elle aurait musclé son dos convenablement, elle n'aurait plus besoin de rien porter, mais elle en doutait franchement.
Elle jeta par-dessus une chemise longue au col agrémenté d'une discrète dentelle, puis enfila une longue robe au col en V, resserrée à la taille par un élastique (bénie soit cette matière) et dont la jupe lui parvenait aux chevilles. Le tissu était blanc, produisait des reflets qui rappelaient ceux du satin, et était décoré de fleurs bleues qui semblaient avoir été peintes ou imprimées sur les fibres fines avec des couleurs proches de l'aquarelle. Elle se para d'un tour de cou simple, un ruban blanc cousu d'une perle en son milieu, et enfila un chapeau tressé dans ce qui ressemblait mais n'était pas de la paille, au bord court, abaissé, et rétréci à l'arrière, un ruban bleu agrémentant le tour de tête.
Elle alla jauger son reflet dans le miroir en se demandant à quoi elle pouvait ressembler, vue à travers les yeux des contemporains. Elle dut considérer qu'elle ne paraissait pas trop étrange, puisque malgré un soupir, elle alla saisir sa veste et son sac, et sortit de l'appartement en fermant la porte à clé derrière elle.

Il ne lui fallut que quelques minutes de marche pour parvenir à destination. Ses vêtements étaient bien plus légers que ceux auxquels elle était habituée, permettaient plus de mouvement, et elle avait l'habitude de longues promenades de plusieurs heures le long du St. Johns pour se divertir et s'entretenir, activité que ses camarades avaient été horrifiés d'entendre louer. Elle qui avait espérer pouvoir bénéficier de leur compagnie avait vite déchanté. Mais après tout, c'était à elle de faire un pas dans leur direction...
Elle entra à l'adresse indiquée, paya la taxe nécessaire pour lui autoriser l'entrée, et confia chapeau, sac et veste au portier.
Elle pénétra ensuite dans l'antre que ses amis de l'université lui avaient tant vantée.

Cela ne ressemblait à rien de ce à quoi elle aurait pu s'attendre, ou se préparer pour. La musique était incroyablement forte, et les rythmes résonnaient dans sa poitrine qu'elle sentait vibrer. La pièce était remplie à craquer de toutes sortes de jeunes gens plus ou moins dévêtus et échevelés occupés à danser (ou plutôt s'agiter sans une once d'organisation qu'elle puisse déceler) ou à discuter, debout ou assis sur les quelques sièges ou au bar. Sur la scène, un musicien unique était occupé à manipuler une machine imposante qui lui arrivait à la taille. Comment pouvait-il produire autant de bruit avec quelque chose qui ne ressemblait même pas à un instrument ?
Elle se fit bousculer plus d'une fois alors qu'elle avançait lentement, comme hypnotisée, vers le centre de la salle.
Ce qui l'impressionnait le plus étaient les lumières. Des flashs de toutes les couleurs se produisaient à intervalles plus ou moins irréguliers, des colonnes de lumière s'allumaient puis s'éteignaient, certaines se déplaçaient même sur scène et dans la salle sans que la foule n'y prête attention, faisait parfois briller les décorations des murs et du plafond.
Elle avançait toujours et ne s'était pas rendu compte que ses pieds avaient quitté le sol.
Sur une note, alors que la musique atteignait son paroxysme, les lumières s'allumèrent toutes en même temps pendant un instant. Fascinée par leur puissance, elle se retourna pour en apercevoir la provenance, mais ce fut comme si elle avait directement fixé le soleil. Elle ferma immédiatement les yeux et leva un bras devant son visage, désorientée par l'intensité de la sensation. Ce n'est que lorsque ses pieds heurtèrent le sol qu'elle réalisa qu'ils n'avaient pas été en contact avec depuis plusieurs minutes. L'une de ses chevilles se déroba, et sous peine de la tordre violemment, elle dût plier la jambe et accepter de choir au sol de tout son long. Sonnée, elle n'eut pas le temps de comprendre ce qui s'était passé que, déjà, le regard de ses voisins se tournait vers elle. Elle s'empressa de se redresser, époussetant sa robe salie par la poussière laissée par toutes les chaussures qui avaient frappé la piste de danse depuis le début de la soirée, et fit signe de la main qu'elle allait bien.
Ce qui n'était pas vrai. Elle s'était cogné un coude qui lui envoyait des signaux de douleur vengeurs, et sa cheville n'avait pas pu échapper à une partie du choc. Elle chercha des yeux un endroit calme où elle puisse reprendre son souffle, et comme tous ceux qui avaient recherché la même chose auparavant, tenta de se diriger vers la périphérie de la large salle de réception sans être bousculée.





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Tomi S. Astier
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MessageSujet: Re: Under new lights [Tomi] Under new lights [Tomi] EmptyVen 16 Juin 2017 - 14:53


UNDER NEW LIGHTS
feat Leigh
C’est avec rage que Tomi piétinait le sol de la salle VIP toute une après-midi, allant de sa loge posée en hauteur vers ses nombreuses caisses de son pour essayer de découvrir le problème de ses instruments de mixage. Pas besoin de faire du sport aujourd’hui entre les nombreux poids qu’il transportait ainsi que ses escaliers qu’il ne cessait de monter puis dévaler. Si seulement la nouvelle équipe de l’Underground n’était pas composée avec des humains qui ne connaissaient rien à la magie, il aurait alors profité de son pouvoir et se serait certainement moins cassé le dos. C’est après plus d’une heure d’agacement que Tomi fit arrêter la préparation de la salle, virant tout le personnel du côté VIP pour pouvoir être tranquille. En ce moment, le responsable avait peu de patience. Il fallait dire qu’entre la nouvelle union entre sa meilleure amie et un homme que le sorcier détestait et l’apparition d’un nouveau pouvoir, ça n’était pas la joie. Pourquoi fallait-il que son matériel se mêle de tout ça désormais ? C’est finalement après 3 heures à utiliser de nombreuses formules et à faire graviter les caisses pour vérifier chacun des branchements qu’il abandonna. La salle VIP sera fermée ce soir et jusqu’à ce qu’un technicien professionnel s’occupe de réparer tout ça. L’égo de Tomi était touché, lui qui était habitué à connaître ses machines, les nouvelles commandées suite à l’attaque du Projet Shadow n’étaient pas si optimales que ça. Il se sentit vieillir à travers ces échecs de réparation sur des appareils trop technologiques par rapport à ses anciennes bestioles.

Les plannings avaient été redistribués auprès de l’équipe VIP et pendant que certains se retrouvaient avec une soirée de repos, d’autres aidèrent Tomi à s’installer sur la scène de la salle destinée aux humains fêtards. Le blond continuait cependant d’être en pression, se montrant quelque peu dans la lune durant les préparatifs. S’il avait bien compris son nouveau pouvoir, il consistait à ressentir les douleurs physiques présentes dans un certain périmètre et en absorber une énergie. La sensation d’absorption n’était pas désagréable, au contraire, mais cette lueur émanant soudainement de son corps, elle, était dérangeante. Si dans la salle VIP il pouvait alors être tranquille, auprès des simples mortels il avait intérêt à trouver une solution. Finalement la solution fut trouvée, un spot clair illuminerait continuellement sa table de mixage et son DJ. Remerciant son acolyte et sa formidable idée, le sorcier se sentit plus serein et reprit les activités de préparation.

Le quasi trentenaire avait oublié ce que c’était de rester debout devant une table de mixage. Avec sa loge et le carré VIP, il avait pris l’habitude, assis dans son fauteuil, de balancer quelques compositions enregistrées et de se préoccuper plutôt de l’attraction terrestres des mutants, sorciers et gardiens présents dans la salle. Son rôle de DJ était plutôt secondaire à l’Underground et il faisait plus office de machine anti gravité, ce qui l’amusait plutôt bien d’un côté en fait. Mais bon dieu, voilà qu’il avait l’impression de se retrouver dans sa jeunesse à Londres lorsqu’il n’était qu’un petit DJ de boites de nuit lambda. Sauf que ce soir-là, c’était avec des douleurs au dos et dans ses pieds. En fait, dans chacun de ses plus sombres muscles, vu l’après-midi qu’il avait passé. Grimaçant de temps à autre discrètement, maudissant ses incapacités à réparer des machines trop nouvelles et son pouvoir qui ne cessait de le faire rayonner discrètement à cause de tous ces lancements, Tomi endurait cependant. Il avait rouillé et cette idée ne lui plaisait pas.

Essayant d’oublier ce genre de pensées négatives, Tomi se surprit à observer plusieurs fois avec un certain plaisir tous ces jeunes humains faire la fête comme si c’était leur dernière. Mine de rien, être entouré de gens appréciant ce qu’il faisait, était une sensation qu’il avait oubliée, niché habituellement en hauteur, hors de la foule. Cette immersion lui fit un bien fou malgré les douleurs et l’entraina à se déchainer sur ses morceaux, laissant son corps se lâcher finalement comme auparavant. Un sourire accroché à son visage, surprenant plusieurs des employés qui passaient à côté de lui, le sorcier se devait tout de même de rester attentif. La salle VIP fermée, de nombreux surhumains devaient se trouver dans la foule, mélangés aux autres. Et il en reconnaissait quelques visages, des habitués qui ne lâcheraient pas leur soirée à cause d’un souci technique. L’alcool coulant cependant à flot, des dérapages pouvaient arriver, voilà pourquoi Tomi gardait prudemment son téléphone à côté de lui, pour converser avec l’équipe, des fêtards surnaturels ne tenant pas en place. Pourtant, tout semblait bien se passer. Ou pas. L’écran de son iPhone s’illumina.


Jo' a écrit:
Y a de la graviT ce soir ?

Tomi a écrit:
Non pourquoi ?

Jo' a écrit:
Regarde vers 3h

Tomi a écrit:
Repérée.


Tomi se servit des indications données pour observer le dérapage. Une tête blonde chevauchait les autres crânes, en effet, comme si le sorcier lui avait perdre sa gravité. Fronçant les sourcils devant ce phénomène, il la vit disparaitre soudainement dans la foule, où un léger périmètre se fit l’espace de quelques secondes. Tomi vit sa main entourée d’une aura plus forte soudainement, brillant et s’estompant, en rythme avec les vas-et-viens lancinant d’une douleur.


Jo' a écrit:
Je la sors ?

Tomi a écrit:
Je m’en occupe, appelle Billy pour me remplacer aux platines. Et dis à Stef de balancer de la fumée.

Jo' a écrit:
Ok


Rejoint comme prévu par l’un des DJ de l’Underground, Tomi quitta la scène, sagement accompagné par la fumée qui estompait son aura brillant. Habitué à tracer un chemin dans cette foule où les bousculades étaient choses normales, il demanda quelques indications à nouveau par sms pour retrouver la blonde. Quelques secondes plus tard, il finit par la retrouver, s’éloignant sagement mais douloureusement. Malgré l’habitude cette fois, Tomi eut beau pousser sa voix pour l’interpeller, rien n’y faisait. Finalement, il attrapa son avant-bras avec attention pour qu’elle tourne la tête vers lui. Son autre main lui présenta son badge, preuve de son appartenance à la hiérarchie de la boite et lui fit signe de la suivre sur quelques mètres. Juste le temps de rejoindre la porte qui donnait au carré VIP, sur leur droite. L’ouvrant, il lui fit signe de rentrer, bloquant avec son bras quelques mutants habituels qui pensaient y avoir droit et qui voulaient y rentrer.


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[HRP : désolée du temps de réponse, mais je suis enfin de retour sur le forum ! Under new lights [Tomi] 951556661 ]
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MessageSujet: Re: Under new lights [Tomi] Under new lights [Tomi] EmptyDim 18 Juin 2017 - 17:56



 
Under new lights



Elle sentit une main sur son bras et elle se retourna vivement, ses yeux fusant vers le haut pour rencontrer le visage de son agresseur. Est-ce que quelqu'un avait remarqué que sa chute n'avait rien eu de naturel ? Un démon pouvait très bien traîner dans les parages et être ravi de tomber sur une victime isolée qui ne maîtrisait pas ses pouvoirs. Alors qu'elle allait montrer les dents, histoire de lui faire comprendre qu'elle ne se laisserait pas vaincre sans dommage, il lui brandit une carte sous le nez. Elle reconnut le logo de la boîte de nuit au bout d'une seconde ou deux à la fixer en fronçant les sourcils, perturbée par l'action. Il devait faire partie du personnel, et pourtant, elle pouvait sentir qu'il s'agissait d'un être surnaturel. Elle lui jeta un regard méfiant, mais le suivit sur les quelques mètres qu'il lui fit signe de parcourir, et après une brève hésitation et la réalisation qu'elle n'avait pas vraiment le choix, elle se glissa dans la pièce pendant qu'il en protégeait l'accès et refoulait les nombreux candidats à la suivre à l'intérieur.

Under new lights [Tomi] Tumblr_nno66ydBmw1ti5m8io5_r1_400
(Crédit : Lin-manuel.tumblr.com)

La salle était plongée dans la pénombre, mais de ce qu'elle pouvait voir, elle ressemblait à une sorte de salon privé sur le modèle de la pièce principale, à une échelle réduite, et avec peut-être un peu plus de confort et une décoration plus élaborée. Du matériel technologique était étalé un peu partout, comme si on avait tenté de démonter toutes les grosses boîtes qui envoyaient du son et de modifier les branchements à l'arrière, et qu'on avait abandonné en cours de route. L'ensemble donnait un peu l'impression d'un champ de ruines récentes, dans ce moment de flottement juste après l'écroulement où tout le monde est encore réfugié derrière un obstacle, sous le choc, et n'ose pas darder un oeil à l'extérieur pour visualiser l'étendue des dégâts.

Elle se retourna vers l'homme qui l'avait poussée jusqu'à ce lieu, assez vivement pour faire voltiger quelques mèches. Elle hésita une fraction de seconde à prétendre qu'elle ne savait pas ce qu'il lui voulait, mais impossible qu'il l'ait abordée pour une autre raison que son vol plané. Elle recula de quelques foulées imprécises, sa cheville foulée n'aidant pas. Elle commençait à sérieusement regretter sa témérité d'être venue ici ce soir.

"Qu'est-ce que vous me voulez ? Je n'ai rien fait de mal. ... Personne n'a eu l'air de s'émouvoir, en tous cas."


Maintenant qu'elle y réfléchissait à toute vitesse, elle n'avait pas grand-chose à dire pour sa défense. Elle avait perdu le contrôle de ses capacités en plein lieu public. Elle aurait tout à fait dû s'attendre à se faire jeter dehors... Une attitude bravache, même s'il était évident qu'elle était causée par sa peur, n'arrangerait rien. Elle se força à se calmer légèrement et regarda à nouveau autour d'elle.

"... Je m'excuse, je ne voulais pas vous causer de soucis. A quoi sert cette salle, habituellement ?"


Le changement de sujet, sans transition, ne risquait pas de lui changer de beaucoup les idées, mais la question la titillait depuis qu'elle était entrée. Elle se mit à faire le tour de la pièce en esquivant les objets et les câbles posés à terre. Quelques lumières clignotaient piteusement.

"Est-ce que tout ça est cassé ?"


Elle aurait bien aimé aider à réparer pour se faire pardonner son intervention involontaire de toute à l'heure, mais elle ne connaissait strictement rien à cette technologie. Elle était plus douée pour la broderie que pour le bricolage, ç'avait toujours été ainsi et ça le resterait probablement.





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MessageSujet: Re: Under new lights [Tomi] Under new lights [Tomi] EmptyMar 20 Juin 2017 - 16:03


UNDER NEW LIGHTS
feat Leigh
« Pas ce soir les gars. »

« Ouuuh, cette pièce c’est pour les VIP des VIP ce soir hein. » annonça l’un des habitués qui se crût drôle, profitant de la réputation de Tomi parmi certaines clientes de l’Underground. Alors que le blond entamait la marche derrière la demoiselle, il s’arrêta devant le garçon. Si la partie VIP était ouverte, celui-ci en aurait mangé le sol par ce genre de bêtises énoncées. Comme s’il s’amusait avec des fillettes ayant l’âge de ses élèves. Du calme Tomi, on rentre sagement et on referme la porte derrière soi. Ce qu’il fit en lâchant un soupir avant de daigner s’intéresser davantage à la demoiselle. Sorti du nuage de fumée, le responsable continuait de luire par à-coups de manière visible bien que toujours faible. Mais ça lui sortait de la tête. Prêt à prendre le visage du professeur engueulant son élève -bien qu’il n’eût jamais vu son minois à l’institut- l’absence de la foule lui permit de déceler une étrange façon de s’habiller pour quelqu’un de son âge. L’obscurité était entrecoupée par quelques spots de sortie de secours et la blancheur de la tenue en ressortait sans étonnement. C’en était anachronique. Ou en tout cas, pour la population à laquelle était habitué l’Underground. Finalement, ce fut le ton soucieux et se faisant innocent de la cliente qui finit par planter le regard de Tomi dans le sien, lui faisant hausser un sourcil. Elle pourrait presque passer par ses paroles pour une demoiselle insolente mais ça n’allait pas avec l’image qu’elle offrait à quiconque l’observait. Ni avec sa manière de parler. Mais il garda cette mauvaise habitude de croiser les bras en offrant un regard peu complice mais plutôt avec un ton réprobateur. Sans avoir le besoin d’ajouter quoi-que-ce-soit, des excuses jaillir allant cette fois-ci avec la blonde. Puis une question. Puis une seconde question. Rien de bien étrange, juste de la curiosité. Laissant à la demoiselle le temps de faire son inspection, le sorcier préféra commencer cette conversation avec quelques lumières, ce qui l’entraina à travers la salle et à remonter un fusible. La salle entière fut agréablement illuminée d’une lumière normale et loin des folies de la salle voisine.

« Cette salle sert aux clients qui ont des pouvoirs habituellement. Comme toi. » dit-il en essayant d’abandonner son ton digne de son poste à l’institut Parker. Finalement, cette petite n’avait fait que se laisser aller un peu trop ? L’idée que cela puisse être à cause de la musique pouvait amuser le blond qui restait tout de même le visage impassible.

« Tout n’est pas cassé. Il y a simplement quelque chose qui cloche et qui détraque tous les appareils. Faute d’avoir trouvé, les gens comme toi devront se mélanger ce soir et jusqu’à je ne sais quand avec les humains normaux. » Réponses offertes à la jeune curieuse, il finit par décroiser les bras.

« Tu ne connais pas l’Underground on dirait ? Ou ce que ce batiment représente pour des anormaux si tu ne connais pas cette pièce. Tu es quoi ? Une mutante ? Une sorcière ? » demanda-t-il avant de se diriger vers elle.

« Dans tous les cas, montrer son pouvoir au milieu de cette foule était inconscient. Tu sembles ne pas avoir fait exprès mais il faudra faire preuve d'un peu plus de self-control lors de tes prochains passages ici, sauf si tu viens dans cette salle spécifique. »

Il prononçait tout cela sur un ton calme. Pas accusateur. Sans reproche. De manière... Posée. Pas question de faire peur à une nouvelle cliente ni même à une personne qui n'avait pas forcément fait de mal.

« Bon, ça, ça me soule...» se dit-il à lui même dans un soupir et dans sa langue maternelle qui était le français, avant de s'adresser à nouveau à la demoiselle en américain.

« Assis-toi et dis moi où est-ce que tu as mal. » s’impatienta Tomi qui ne cessait de voir son corps briller. Il devrait s’y faire mais pour l’instant, c’était compliqué. « Tu as un prénom ? »


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MessageSujet: Re: Under new lights [Tomi] Under new lights [Tomi] EmptyVen 30 Juin 2017 - 1:15



 
Under new lights



Il alla activer un mécanisme qu'elle n'identifia pas, mais qui devait être un de ces fameux interrupteurs, et la salle s'éclaira soudain comme en plein jour. Surprise, elle dut cligner des yeux plusieurs fois avant que ses pupilles mises à mal par la soudaine luminosité ambiante ne se rétractent à une taille appropriée. Dans cette clarté, on ne percevait presque plus l'aura de lumière qui avait pulsé autour de l'homme du cabaret lorsqu'ils se trouvaient encore plongés dans l'ombre. Pourtant, si on se donnait la peine de faire attention, on pouvait encore la repérer. Etait-il une sorte d'ange, lui aussi ? Elle n'avait jamais vu ça, mais elle s'était rarement promenée à l'Institut Parker de nuit, et le phénomène aurait très bien pu lui échapper. Ou peut-être était-ce simplement un effet technologique, comme ces flashs étourdissants et magnifiques qui ressemblaient à des éclairs de couleur, dans l'autre salle. Les contemporains avaient d'étranges habitudes en matière de choix esthétiques et cosmétiques.
Elle se rendit alors compte que malgré son intention d'explorer les lieux, c'était lui qu'elle était en train de fixer. Devant son air mi-agacé, mi-amusé, et ses bras croisés de mentor faussement en colère mais réellement indulgent, elle détourna les yeux, un peu vexée d'être si ouvertement considérée comme une pupille. Après tout, elle avait beau ne pas connaître grand-chose du monde surnaturel de Jacksonville et d'ailleurs, les chances qu'elle soit plus vieille que lui, techniquement, étaient plutôt en sa faveur.
Elle leva les yeux pour chercher la pièce fautive comme si elle avait la moindre chance de deviner par instinct de laquelle il s'agissait, mais les ramena vers son interlocuteur lorsqu'il reprit la parole, le trouvant à présent bras décroisés.

"Non !", s'écria-t-elle, vexée qu'on la prenne, cette fois encore, pour une sorcière, même si elle avait entendu ce mot plusieurs fois à l'Institut et se demandait s'il avait conservé le même sens et les mêmes connotations. "Rien de tout ça. Je suis ce que vous appelez une whitelighter, je crois."

Les démons étaient-ils interdits d'entrée à l'Underground ?
Elle fit un pas en arrière lorsqu'il approcha, sans montrer de panique ou même de peur, mais dans une attitude qui envoyait un message sans équivoque à celui à qui elle était adressée : "je ne te fais pas confiance, je ne t'autorise pas à t'approcher." Le mouvement ressemblait à un pas de danse, au maintien gracieux mais droit qu'elle avait pris et à la précision avec laquelle son pied était venu se poser pile derrière l'autre. Sa mère avait toujours été dépitée que sa fille refuse catégoriquement de danser ou même d'apprendre. Le plus beau jour de sa vie avait probablement été lorsque l'époux qu'elle lui avait si bien choisi avait fini, après des années de vie de couple pourtant stériles, à l'amener au bal le jour de la fête nationale et à la faire virevolter et rire comme si elle ne s'apercevait pas qu'on la regardait.

Le blâme qu'elle reçut d'un ton neutre la ramena à la réalité. Elle détourna la tête. Elle savait bien qu'elle avait commis une erreur, mais comment pouvait-elle promettre que cela n'arrive plus, alors qu'elle ne savait même pas quels pouvoirs elle avait et ce qui pouvait les déclencher ? D'un autre côté, était-il prudent d'avouer à cet homme qu'elle ne maîtrisait pas ses dons ? Oh, au pire, il la mettrait dehors. Elle avait survécu sans l'Underground pendant des mois, ça ne changerait pas grand-chose pour elle, se dit-elle en évitant de penser à la beauté des lumières bleutées.

"Je ne savais pas que c'était possible. Je ferai attention... Si ça peut vous rassurer."


A l'interjection qu'il prononça dans une langue inconnue, mais dont elle aurait pu jurer qu'elle avait déjà entendu les sonorités, elle sentit qu'il était peu probable qu'on la laisse remettre les pieds ici avant d'être certain qu'elle avait progressé dans sa quête en tant qu'ange gardien. Il avait l'air plutôt énervé, mais lui demanda tout de même d'approcher. Vaguement inquiète, elle préféra obtempérer pour ne pas aggraver son cas. Y avait-il une punition particulière pour ce genre d'écart de conduite ? Cela semblait logique. Elle avait enfreint le règlement. Un peu perplexe, elle s'assit prudemment en face de lui sur ce qu'elle ne savait pas être une baffle, mais qui lui paraissait plutôt solide, et elle lui indiqua les parties les plus douloureuses de son corps : coude, cheville, et hanche, tous du côté gauche. Au moins s'était-elle épargné le genou. Elle avait un très mauvais souvenir d'avoir assisté à un replacement de rotule artisanal le jour où le menuisier s'était blessé à l'extrémité de la rue principale du village, à quelques mètres de ses fenêtres.

"Tu as un nom ?"

"... Bien sûr que j'ai un nom, je croyais que plus personne ne pratiquait l'esclavage ? Je m'appelle Leigh Greensleaves. Et vous ?"







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MessageSujet: Re: Under new lights [Tomi] Under new lights [Tomi] EmptyDim 9 Juil 2017 - 21:36


UNDER NEW LIGHTS
feat Leigh
Ainsi donc, Tomi faisait à une Whitelighter. Il n’en connaissait que peu, pour ne pas dire qu’il ne connaissait que le pauvre bougre qui servait d’infirmier à l’institut répondant au prénom d’Omaël. A son grand damne, il n’avait pas eu le temps de se documenter plus que ça sur cette race. La chance semblait lui sourire ce soir, du moins s’il arrivait à tirer quelque chose de la méfiante. Méfiante dont il eut tout de même une réponse obéissante en s’asseyant près de lui. Sur un baffle. Il s’en fichait. Ce genre de matériel était plutôt solide et la demoiselle semblait être un poids plume vu la silhouette que lui dessinait la robe. Il ne put s’empêcher malgré l’insolence de ses paroles à en rire. En fait, connaissant la période d’où provenait Omael et en observant une énième fois la tenue assez atypique de la dénommée Leigh, était-il réellement question d’arrogance ? D’un côté, lui-même avait posé cette question d’une manière peu chaleureuse, un retour de baton était envisageable et normal donc.

« Tomi Hicks. Sache que les lois humaines voudraient que la pratique de l’esclavage soit interdite mais de nombreuses personnes continuent malgré tout. » préféra-t-il prévenir en observant les zones données précédemment. Il finit par relever son regard bleuté sur le sien avant d’ajouter « Bienvenue au XXIème siècle. » avec un air à la fois amusé et dépité qu’à cette époque, ère ou les droits de l’Homme prônent la pseudo liberté de chacun, il existe encore des pirates et autres personnes esclavageant. Après, chaque pays avait sa propre vision et ses propres lois, mais Tomi n’était ni professeur d’histoire ni le guide de cette whitelighter ici. Il préféra donc s’en arrêter là pour se mettre ensuite à chercher une formule de soin. Ça n’était pas son domaine de prédilection, étant plutôt du genre à avoir beaucoup de sorts offensifs en réserve, mais soit. Après avoir cherché quelques secondes une dernière rime, Tomi reprit la parole dans sa langue maternelle en laissant sa main gauche effleurer tour à tour les parties endolories de Leigh. Une sorte d’échange d’onde se faisait, de la main du professeur aux blessures, et des blessures sur la totalité du corps de Tomi. Bientôt, un des flux annula l’autre jusqu’à offrir une peau neuve et sans marque à la gardienne. Aussitôt, son propre aura s’estompa aussitôt, soulageant le sorcier qui commençait sérieusement à en avoir marre de cette lumière constante l’entourant.

« Et voilà le travail. » dit-il en reprenant une certaine distance, celle que semblait vouloir conserver la jeune femme au départ de cette rencontre. Son devoir était terminé ici donc. Il avait repéré et récupéré l’anomalie visée de la soirée et l’avait soigné. Non sans avoir recueilli quelques renseignements. Mais la curiosité poussait le blond à rester et à laisser aux employés la gestion de la soirée. Surtout qu’il ne pouvait s’empêcher de comparer la jeune fille qu’il avait devant lui à l’infirmier de l’institut. Sur leur époque dans un premier lieu, puis sur leur mémoire.

« Par curiosité, Leigh Greensleaves est ta réelle identité ? Tu n’es que la seconde whitelighter que je croise. Et le premier n’a aucun souvenir de son passé. D’où ma question qui peut te paraître… Etrange. » préféra-t-il s’expliquer en écrivant un sms à l’attention de son remplaçant, lui demandant de ne le prévenir qu’en cas de nouvelle utilisation de pouvoir dans la salle à côté. Rangeant son téléphone dans sa poche, il finit par ajouter :

« Du coup, tu viens de quelle époque ? Enfin, je m’excuse d’avance mais je dois avouer être intrigué par ta race. Si tu souhaites partir, je ne te retiendrai pas. Je te demanderai juste de faire attention à ne pas te laisser aller. Cependant, si tu restes, sache que tu auras accès à toute la carte gratuitement en échange de notre conversation. »

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MessageSujet: Re: Under new lights [Tomi] Under new lights [Tomi] EmptyVen 14 Juil 2017 - 18:13



Under new lights



"Bienvenue au XXIe siècle."

Elle prit un air songeur avant de répondre :

"Votre époque est intéressante."


Elle était toujours en train de réfléchir aux différences non seulement entre ce que les gens pensaient et faisaient, mais aussi à l'écart entre l'image qu'ils avaient de leur culture et ce qu'elle était réellement, quand Tomi tendit les mains pour effleurer ses jambes. Elle se tendit, incertaine. Les tabous semblaient avoir franchement reculé depuis son époque, les inconnus se faisaient une accolade pour se saluer, les amoureux n'hésitaient pas à s'embrasser en pleine rue devant le regard des passants, et il était tout à fait normal d'attraper le bras d'un ami, même de sexe opposé, pour lui désigner quelque chose dans une vitrine ou à l'autre bout d'une avenue, sans même parler de la notion inexistante de chaperon. Mais malgré cela, il lui semblait que poser les mains sur les jambes d'une demoiselle, pour un homme qui se trouvait seul dans une salle avec elle, dépassait les limites de la convenance.
Cependant, elle s'aperçut rapidement qu'il récitait une litanie, et qu'il restreignait son toucher aux zones qu'elle avait meurtries en tombant. Au départ, elle ne ressentit rien de spécial, et puis tout à coup la douleur se mit à refluer et en quelques secondes, les éraflures se refermèrent et elle se retrouva comme neuve, alors que Tomi cessait de luire.
Si elle avait été debout, elle aurait probablement fait plusieurs mètres en marche arrière. Etant donné qu'elle se trouvait assise sur une baffle, la manoeuvre fut un peu plus compliquée, mais elle réussit à mettre l'énorme enceinte d'un noir mat, et qui lui semblait assez volumineuse et massive pour constituer une bonne protection, entre elle et Tomi.

"Qu'est-ce que vous venez de faire ?! Qu'est-ce que c'était ?!"


A ses yeux, c'était exactement le genre de chose qui ressemblait étrangement soit à un miracle, mais elle doutait de se trouver face à un saint, soit à de la sorcellerie, et elle préférait s'en tenir éloignée autant que possible. Ce n'était pas parce qu'on avait été condamnée à mort alors que tout le monde était persuadé qu'on était lié au diable par un pacte démoniaque qu'on appréciait de croiser des personnes qui tiraient leurs pouvoirs de la puissance de l'Enfer.
Elle répondit néanmoins avec méfiance au reste des interrogations de l'employé de la boîte de nuit.

"Bien sûr, que c'est mon vrai nom. Pourquoi en aurais-je changé ? Je ne sais pas ce qui est arrivé à la personne que vous connaissez, mais je me souviens très bien de mon passé."


Elle le regarda pianoter avec aisance sur son téléphone, et se demanda s'il lui serait un jour possible de s'en servir avec autant de célérité, ou s'il fallait être né avec un de ces appareils entre les doigts pour cela.

"Je suis née en mille-huit-cent-vingt-huit, et je ne vends ni ma conversation, ni les quelques informations que je connais sur ma nature, inutile d'essayer de marchander en me tentant avec des breuvages. Pourquoi êtes-vous si curieux d'en savoir plus au sujet des whitelighters ?"






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Tomi S. Astier
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MessageSujet: Re: Under new lights [Tomi] Under new lights [Tomi] EmptyMar 25 Juil 2017 - 2:41


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Tomi s’était arrêté de compter les soupirs qu’il retenait face à la nature très réservée de Leigh. Certes, il était loin d’être habitué à avoir beaucoup de gamins de l’institut dans sa poche, étant vu, et se comportant, comme un professeur sévère qui prenait peut-être trop au sérieux ses cours. Mais aucun ne semblait vouloir lui échapper soudainement comme s’il se trouvait être le visage même de la peste. Un whitelighter qui fuyait quelqu’un qui venait de la soigner ? En plus d’être quelque chose d’illogique car le soin étant vu comme une chose positive -aussi bien face à la disparition de douleur que par la nature bienveillante du geste et du pouvoir-, ça l’était tout aussi bien parce que c’était un pouvoir qu’elle-même était censée maîtriser, en temps que gardienne. A moins qu’elle soit encore ignorante de ses propres capacités. Rien qu’à cette idée, pour éviter de faire le professeur dans un endroit ou il n’avait pas à l’être, l’envie d’appeler haut et fort Omaël pour qu’il se rapplique le démangeait. Mais il avait presque peur désormais de se prendre, avec son collègue infirmier, diverses choses dans la tête suite à une apparition inexpliquée peut-être aux yeux de la blonde. L’idée le fit sourire discrètement. Mais il ne resta pas longtemps. Il était méfiant envers lui-même de base, se disant que chacun de ses propos et geste seraient alors interprétés d’une bien étrange manière par cette cliente. Comme si, quoi qu’il dise ou fasse, Leigh le retournerait contre lui en utilisant ça comme une excuse pour se renfermer toujours un peu plus, pour se méfier toujours plus.

Il restait donc à sa place, aventurant juste ses coudes sur le baffle pour y prendre appui, rejoignant ses mains dessus. Lèvres pincées, il se mit à réfléchir à ses mots. Il ne fallait pas brusquer mademoiselle. Sa curiosité gagnait bien trop sur la possibilité de s’énerver et il espérait -en second lieu- avoir des renseignements à offrir à l’infirmier. Chacun se trouvait dans les bonnes grâces de l’autre.

« Je m’excuse si ma proposition t’a semblé indélicate. A notre siècle, et surtout aux Etats-Unis… » il s’arrêta et rigola doucement, l’ambiance changeait tellement de son pays natal et de son pays où il avait passé sa jeunesse. « … je n’ai pas à … Prendre des pincettes avec les femmes. Et ce genre de proposition est assez bien accueillie d’habitude. Mais soit. J’espère que tu ne m’en voudras pas d’en profiter à titre personnel. »

Excuses prononcées, il ressortit son téléphone et s’amusa à passer commande par cet intermédiaire avant d’à nouveau relâcher l’appareil mais sur le caisson, attendant une quelconque réponse. Il profitait de ces temps morts pour réfléchir à ses paroles. Pour peser chacun de ses mots. Répondre pour les pouvoirs à la fin. Pour ne pas l’effrayer. L’idée de présenter sa nature de sorciers pour une personne provenant du XIXème siècle serait certainement peu facile à avaler sans une réaction démesurée pensa-t-il.

« Pour répondre à tes questions, comme je t’ai dit, j’ai un ami whitelighter qui ne connait pas sa propre identité. On lui a… Ou il s’est, je ne sais pas les détails… trouvé son propre nom. Et j’essaye tout simplement d’en apprendre plus sur votre race pour l’aider dans son… Apprentissage. Ma curiosité n’est que de la bienveillance destinée à cet homme et en aucun de la malveillance pour toi ou pour tes confrères et consœurs. »

Quoi dire, quoi dire… Les doigts de Tomi se mirent à pianoter machinalement pendant que sa seconde main se releva pour accueillir son menton en son creux, les yeux rivés sur la demoiselle. L’heure de la réponse pouvait potentiellement mettre fin à cette conversation arrivait. Sauf s’il répondait sans énumérer sa race.

« Et pour ce que je t’ai fait tout à l’heure… Je t’ai soigné. Tout simplement. Honnêtement, cela m’étonne que ça te fasse aussi peur. Si tu es une whitelighter, tu es censée savoir le faire aussi. Sauf si tu es encore dans l’apprentissage de tes pouvoirs comme celui que je connais. » Il prit une pause en entendant la porte, au loin derrière eux, s’ouvrir, laissant entrer un brun qui attendit que le DJ se retourne.

« Balance. »

Une première bouteille fut envoyée dans les airs, rattrapée aisément par le blond. En plastique, transparente. Elle fut déposée sur le caisson sagement par le sorcier qui se retourna pour réceptionner l’autre. Plus lourde avec sa couleur verte transparente et au matériel plus solide et coupant. Lancée avec un soupçon de maladresse, Tomi devina la possible casse et s’arma aussitôt de son pouvoir pour ralentir le mouvement de la bière qui frôla le sol quelques secondes avant d’être récupérée pour rejoindre sa consœur sagement, Vu les secousses, mieux valait attendre que la pression redescende un tantinet. Offrant un clin d’œil à l’employé qui repartit aussitôt, le sorcier se retourna quelques secondes tout en priant que Leigh n’ait pas vu l’étrange planage de la canette de verre.

« Je t’ai pris de l’eau au cas ou. » préféra-t-il préciser dans un haussement d’épaule, montrant clairement son détachement si elle venait encore à refuser ce geste amical. Observant la dite bouteille, son regard bleuté finit par se planter sur sa propre boisson. Au diable la pression, il l’amoindrirait au cas ou avec son pouvoir. Un peu plus un peu moins. Leigh n’était plus censée rester longtemps ici. A moins que…

« Tu as dit ne pas vendre ta conversation… Et l’avoir sans rien au retour est possible ou nos adieux se rapprochent-ils donc ? »

Il se moquait un peu, certes. C’était par un certain cynisme qu’il faisait attention à son langage et par défi aussi peut-être. Un sourire gravé sur son visage pendant qu’il observait la blonde, Tomi s’empara de sa cannette avant de la décapsuler sur le rebord de la caisse noire contre laquelle il s’était appuyé précédemment. Dans un geste maladroit finalement, lui valant une coupure avec la capsule métallique et un micro sursaut de surprise en vue de la pointe de douleur ayant parcouru le côté de son index. Partie d’où commençait à se dessiner une fine ligne rouge qu’il mit aussitôt dans sa bouche dans un réflexe et sans vraiment y accorder de l’importance. La bière n’avait pas débordée, c’était le principal.

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