Sujet: Under new lights [Tomi] Sam 3 Juin 2017 - 17:41
Under new lights
A l'hôpital, une gentille infirmière lui avait fait quelques listes d'endroits à aller visiter à Jacksonville, mais aussi de sorties à faire si elle voulait se trouver des amis, "ou autres", avait-elle précisé avec un petit clin d'oeil. Leigh avait perdu la feuille aussitôt qu'elle l'avait "rangée" dans un tiroir chez elle avec toute la paperasse inutile. Elle ne jetait rien, on lui avait bien fait comprendre que certains papiers en apparence totalement inutiles avaient une valeur incroyable. Elle ne comprenait toujours pas le principe d'une fiche de paye, mais elle les avait sagement mises de côté quand le médecin qui la suivait à l'hôpital le lui avait demandé, lui promettant de dépêcher un aide soignant pour l'aider à faire sa déclaration d'impôts quand le moment viendrait.
Mais il était difficile d'oublier certains hauts lieux de la culture Jacksonienne, tant leurs noms revenaient fréquemment sur les lèvres de tous. Elle avait vite compris que l'"Underground" ne faisait pas référence aux Enfers mais à un lieu de divertissement. De ce qu'en disaient ses camarades, elle s'était un moment demandé s'il ne s'agissait pas d'une maison de tolérance ou d'un clandé quelconque. Mais malgré les nombreuses allusions à la consommation abusive d'alcool et aux relations charnelles qui se seraient passées là-bas, aucun tabou ne semblait entourer cet établissement. Beaucoup de jeunes étudiants s'y rendaient apparemment simplement pour danser, s'amuser innocemment et faire de nouvelles rencontres ou y retrouver leurs amis.
Elle hésita un long moment à faire preuve d'autant de sociabilité. Elle risquait déjà de commettre un impair chaque fois qu'elle adressait la parole à un camarade, et restait majoritairement dans son coin en classe, trop préoccupée par les découvertes qu'elle avait faites sur l'Institut, ses protégés, son amant qu'elle ne parvenait pas à retrouver, et ce monde auquel elle peinait à s'acclimater. Mais on ne s'habitue pas à interagir avec une culture inconnue en évitant de fréquenter ses membres. Elle se demanda un instant si les femmes des premiers colons, enlevées par les sauvages autochtones jaloux de garder leurs terres, avaient réagi comme elle, plongées dans un univers qui n'était pas le leur, et les déroutait par son manque de civilité.
Un samedi soir, alors qu'elle relisait distraitement un ouvrage traitant de la mode des "années d'avant-guerre" pour un projet dont elle lisait à grand peine les e-mails, tous intitulés "Re: Photoshoot Titanic de septembre", l'ennui eut raison de sa prudence et son sérieux universitaire. Elle referma le livre sur une illustration de jabot pour costume de soirée masculin, et ouvrit sa propre armoire. Que pouvaient bien porter les gens quand ils allaient à l'Underground ? Elle avait saisi qu'ils faisaient particulièrement attention à leur tenue et à leur coiffure, bijoux, maquillage le cas échéant. Elle hésita un moment entre la "ceinture dorsale médicale" que lui avait offert le docteur grâce à un papier qu'elle était allée remettre à la pharmacie, et les véritables corsets qu'elle s'était confectionnés très vite en découvrant que l'accessoire n'avait qu'une efficacité modérée comparée aux baleines d'acier qu'elle avait portées toute sa vie. On lui avait promis qu'une fois qu'elle aurait musclé son dos convenablement, elle n'aurait plus besoin de rien porter, mais elle en doutait franchement. Elle jeta par-dessus une chemise longue au col agrémenté d'une discrète dentelle, puis enfila une longue robe au col en V, resserrée à la taille par un élastique (bénie soit cette matière) et dont la jupe lui parvenait aux chevilles. Le tissu était blanc, produisait des reflets qui rappelaient ceux du satin, et était décoré de fleurs bleues qui semblaient avoir été peintes ou imprimées sur les fibres fines avec des couleurs proches de l'aquarelle. Elle se para d'un tour de cou simple, un ruban blanc cousu d'une perle en son milieu, et enfila un chapeau tressé dans ce qui ressemblait mais n'était pas de la paille, au bord court, abaissé, et rétréci à l'arrière, un ruban bleu agrémentant le tour de tête. Elle alla jauger son reflet dans le miroir en se demandant à quoi elle pouvait ressembler, vue à travers les yeux des contemporains. Elle dut considérer qu'elle ne paraissait pas trop étrange, puisque malgré un soupir, elle alla saisir sa veste et son sac, et sortit de l'appartement en fermant la porte à clé derrière elle.
Il ne lui fallut que quelques minutes de marche pour parvenir à destination. Ses vêtements étaient bien plus légers que ceux auxquels elle était habituée, permettaient plus de mouvement, et elle avait l'habitude de longues promenades de plusieurs heures le long du St. Johns pour se divertir et s'entretenir, activité que ses camarades avaient été horrifiés d'entendre louer. Elle qui avait espérer pouvoir bénéficier de leur compagnie avait vite déchanté. Mais après tout, c'était à elle de faire un pas dans leur direction... Elle entra à l'adresse indiquée, paya la taxe nécessaire pour lui autoriser l'entrée, et confia chapeau, sac et veste au portier. Elle pénétra ensuite dans l'antre que ses amis de l'université lui avaient tant vantée.
Cela ne ressemblait à rien de ce à quoi elle aurait pu s'attendre, ou se préparer pour. La musique était incroyablement forte, et les rythmes résonnaient dans sa poitrine qu'elle sentait vibrer. La pièce était remplie à craquer de toutes sortes de jeunes gens plus ou moins dévêtus et échevelés occupés à danser (ou plutôt s'agiter sans une once d'organisation qu'elle puisse déceler) ou à discuter, debout ou assis sur les quelques sièges ou au bar. Sur la scène, un musicien unique était occupé à manipuler une machine imposante qui lui arrivait à la taille. Comment pouvait-il produire autant de bruit avec quelque chose qui ne ressemblait même pas à un instrument ? Elle se fit bousculer plus d'une fois alors qu'elle avançait lentement, comme hypnotisée, vers le centre de la salle. Ce qui l'impressionnait le plus étaient les lumières. Des flashs de toutes les couleurs se produisaient à intervalles plus ou moins irréguliers, des colonnes de lumière s'allumaient puis s'éteignaient, certaines se déplaçaient même sur scène et dans la salle sans que la foule n'y prête attention, faisait parfois briller les décorations des murs et du plafond. Elle avançait toujours et ne s'était pas rendu compte que ses pieds avaient quitté le sol. Sur une note, alors que la musique atteignait son paroxysme, les lumières s'allumèrent toutes en même temps pendant un instant. Fascinée par leur puissance, elle se retourna pour en apercevoir la provenance, mais ce fut comme si elle avait directement fixé le soleil. Elle ferma immédiatement les yeux et leva un bras devant son visage, désorientée par l'intensité de la sensation. Ce n'est que lorsque ses pieds heurtèrent le sol qu'elle réalisa qu'ils n'avaient pas été en contact avec depuis plusieurs minutes. L'une de ses chevilles se déroba, et sous peine de la tordre violemment, elle dût plier la jambe et accepter de choir au sol de tout son long. Sonnée, elle n'eut pas le temps de comprendre ce qui s'était passé que, déjà, le regard de ses voisins se tournait vers elle. Elle s'empressa de se redresser, époussetant sa robe salie par la poussière laissée par toutes les chaussures qui avaient frappé la piste de danse depuis le début de la soirée, et fit signe de la main qu'elle allait bien. Ce qui n'était pas vrai. Elle s'était cogné un coude qui lui envoyait des signaux de douleur vengeurs, et sa cheville n'avait pas pu échapper à une partie du choc. Elle chercha des yeux un endroit calme où elle puisse reprendre son souffle, et comme tous ceux qui avaient recherché la même chose auparavant, tenta de se diriger vers la périphérie de la large salle de réception sans être bousculée.
Tomi S. Astier
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Sujet: Re: Under new lights [Tomi] Ven 16 Juin 2017 - 14:53
[HRP : désolée du temps de réponse, mais je suis enfin de retour sur le forum ! ]
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Sujet: Re: Under new lights [Tomi] Dim 18 Juin 2017 - 17:56
Under new lights
Elle sentit une main sur son bras et elle se retourna vivement, ses yeux fusant vers le haut pour rencontrer le visage de son agresseur. Est-ce que quelqu'un avait remarqué que sa chute n'avait rien eu de naturel ? Un démon pouvait très bien traîner dans les parages et être ravi de tomber sur une victime isolée qui ne maîtrisait pas ses pouvoirs. Alors qu'elle allait montrer les dents, histoire de lui faire comprendre qu'elle ne se laisserait pas vaincre sans dommage, il lui brandit une carte sous le nez. Elle reconnut le logo de la boîte de nuit au bout d'une seconde ou deux à la fixer en fronçant les sourcils, perturbée par l'action. Il devait faire partie du personnel, et pourtant, elle pouvait sentir qu'il s'agissait d'un être surnaturel. Elle lui jeta un regard méfiant, mais le suivit sur les quelques mètres qu'il lui fit signe de parcourir, et après une brève hésitation et la réalisation qu'elle n'avait pas vraiment le choix, elle se glissa dans la pièce pendant qu'il en protégeait l'accès et refoulait les nombreux candidats à la suivre à l'intérieur.
(Crédit : Lin-manuel.tumblr.com)
La salle était plongée dans la pénombre, mais de ce qu'elle pouvait voir, elle ressemblait à une sorte de salon privé sur le modèle de la pièce principale, à une échelle réduite, et avec peut-être un peu plus de confort et une décoration plus élaborée. Du matériel technologique était étalé un peu partout, comme si on avait tenté de démonter toutes les grosses boîtes qui envoyaient du son et de modifier les branchements à l'arrière, et qu'on avait abandonné en cours de route. L'ensemble donnait un peu l'impression d'un champ de ruines récentes, dans ce moment de flottement juste après l'écroulement où tout le monde est encore réfugié derrière un obstacle, sous le choc, et n'ose pas darder un oeil à l'extérieur pour visualiser l'étendue des dégâts.
Elle se retourna vers l'homme qui l'avait poussée jusqu'à ce lieu, assez vivement pour faire voltiger quelques mèches. Elle hésita une fraction de seconde à prétendre qu'elle ne savait pas ce qu'il lui voulait, mais impossible qu'il l'ait abordée pour une autre raison que son vol plané. Elle recula de quelques foulées imprécises, sa cheville foulée n'aidant pas. Elle commençait à sérieusement regretter sa témérité d'être venue ici ce soir. "Qu'est-ce que vous me voulez ? Je n'ai rien fait de mal. ... Personne n'a eu l'air de s'émouvoir, en tous cas."
Maintenant qu'elle y réfléchissait à toute vitesse, elle n'avait pas grand-chose à dire pour sa défense. Elle avait perdu le contrôle de ses capacités en plein lieu public. Elle aurait tout à fait dû s'attendre à se faire jeter dehors... Une attitude bravache, même s'il était évident qu'elle était causée par sa peur, n'arrangerait rien. Elle se força à se calmer légèrement et regarda à nouveau autour d'elle. "... Je m'excuse, je ne voulais pas vous causer de soucis. A quoi sert cette salle, habituellement ?"
Le changement de sujet, sans transition, ne risquait pas de lui changer de beaucoup les idées, mais la question la titillait depuis qu'elle était entrée. Elle se mit à faire le tour de la pièce en esquivant les objets et les câbles posés à terre. Quelques lumières clignotaient piteusement. "Est-ce que tout ça est cassé ?"
Elle aurait bien aimé aider à réparer pour se faire pardonner son intervention involontaire de toute à l'heure, mais elle ne connaissait strictement rien à cette technologie. Elle était plus douée pour la broderie que pour le bricolage, ç'avait toujours été ainsi et ça le resterait probablement.
Tomi S. Astier
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Sujet: Re: Under new lights [Tomi] Mar 20 Juin 2017 - 16:03
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Sujet: Re: Under new lights [Tomi] Ven 30 Juin 2017 - 1:15
Under new lights
Il alla activer un mécanisme qu'elle n'identifia pas, mais qui devait être un de ces fameux interrupteurs, et la salle s'éclaira soudain comme en plein jour. Surprise, elle dut cligner des yeux plusieurs fois avant que ses pupilles mises à mal par la soudaine luminosité ambiante ne se rétractent à une taille appropriée. Dans cette clarté, on ne percevait presque plus l'aura de lumière qui avait pulsé autour de l'homme du cabaret lorsqu'ils se trouvaient encore plongés dans l'ombre. Pourtant, si on se donnait la peine de faire attention, on pouvait encore la repérer. Etait-il une sorte d'ange, lui aussi ? Elle n'avait jamais vu ça, mais elle s'était rarement promenée à l'Institut Parker de nuit, et le phénomène aurait très bien pu lui échapper. Ou peut-être était-ce simplement un effet technologique, comme ces flashs étourdissants et magnifiques qui ressemblaient à des éclairs de couleur, dans l'autre salle. Les contemporains avaient d'étranges habitudes en matière de choix esthétiques et cosmétiques. Elle se rendit alors compte que malgré son intention d'explorer les lieux, c'était lui qu'elle était en train de fixer. Devant son air mi-agacé, mi-amusé, et ses bras croisés de mentor faussement en colère mais réellement indulgent, elle détourna les yeux, un peu vexée d'être si ouvertement considérée comme une pupille. Après tout, elle avait beau ne pas connaître grand-chose du monde surnaturel de Jacksonville et d'ailleurs, les chances qu'elle soit plus vieille que lui, techniquement, étaient plutôt en sa faveur. Elle leva les yeux pour chercher la pièce fautive comme si elle avait la moindre chance de deviner par instinct de laquelle il s'agissait, mais les ramena vers son interlocuteur lorsqu'il reprit la parole, le trouvant à présent bras décroisés.
"Non !", s'écria-t-elle, vexée qu'on la prenne, cette fois encore, pour une sorcière, même si elle avait entendu ce mot plusieurs fois à l'Institut et se demandait s'il avait conservé le même sens et les mêmes connotations. "Rien de tout ça. Je suis ce que vous appelez une whitelighter, je crois."
Les démons étaient-ils interdits d'entrée à l'Underground ? Elle fit un pas en arrière lorsqu'il approcha, sans montrer de panique ou même de peur, mais dans une attitude qui envoyait un message sans équivoque à celui à qui elle était adressée : "je ne te fais pas confiance, je ne t'autorise pas à t'approcher." Le mouvement ressemblait à un pas de danse, au maintien gracieux mais droit qu'elle avait pris et à la précision avec laquelle son pied était venu se poser pile derrière l'autre. Sa mère avait toujours été dépitée que sa fille refuse catégoriquement de danser ou même d'apprendre. Le plus beau jour de sa vie avait probablement été lorsque l'époux qu'elle lui avait si bien choisi avait fini, après des années de vie de couple pourtant stériles, à l'amener au bal le jour de la fête nationale et à la faire virevolter et rire comme si elle ne s'apercevait pas qu'on la regardait.
Le blâme qu'elle reçut d'un ton neutre la ramena à la réalité. Elle détourna la tête. Elle savait bien qu'elle avait commis une erreur, mais comment pouvait-elle promettre que cela n'arrive plus, alors qu'elle ne savait même pas quels pouvoirs elle avait et ce qui pouvait les déclencher ? D'un autre côté, était-il prudent d'avouer à cet homme qu'elle ne maîtrisait pas ses dons ? Oh, au pire, il la mettrait dehors. Elle avait survécu sans l'Underground pendant des mois, ça ne changerait pas grand-chose pour elle, se dit-elle en évitant de penser à la beauté des lumières bleutées. "Je ne savais pas que c'était possible. Je ferai attention... Si ça peut vous rassurer."
A l'interjection qu'il prononça dans une langue inconnue, mais dont elle aurait pu jurer qu'elle avait déjà entendu les sonorités, elle sentit qu'il était peu probable qu'on la laisse remettre les pieds ici avant d'être certain qu'elle avait progressé dans sa quête en tant qu'ange gardien. Il avait l'air plutôt énervé, mais lui demanda tout de même d'approcher. Vaguement inquiète, elle préféra obtempérer pour ne pas aggraver son cas. Y avait-il une punition particulière pour ce genre d'écart de conduite ? Cela semblait logique. Elle avait enfreint le règlement. Un peu perplexe, elle s'assit prudemment en face de lui sur ce qu'elle ne savait pas être une baffle, mais qui lui paraissait plutôt solide, et elle lui indiqua les parties les plus douloureuses de son corps : coude, cheville, et hanche, tous du côté gauche. Au moins s'était-elle épargné le genou. Elle avait un très mauvais souvenir d'avoir assisté à un replacement de rotule artisanal le jour où le menuisier s'était blessé à l'extrémité de la rue principale du village, à quelques mètres de ses fenêtres.
"Tu as un nom ?"
"... Bien sûr que j'ai un nom, je croyais que plus personne ne pratiquait l'esclavage ? Je m'appelle Leigh Greensleaves. Et vous ?"
Spoiler:
PARDON POUR CE DELAI DE REPONSE ABSOLUMENT INDIGNE j'étais en panne sèche d'inspiration mais ça devrait aller maintenant j'espère !
Tomi S. Astier
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Sujet: Re: Under new lights [Tomi] Dim 9 Juil 2017 - 21:36
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Sujet: Re: Under new lights [Tomi] Ven 14 Juil 2017 - 18:13
Under new lights
"Bienvenue au XXIe siècle."
Elle prit un air songeur avant de répondre : "Votre époque est intéressante."
Elle était toujours en train de réfléchir aux différences non seulement entre ce que les gens pensaient et faisaient, mais aussi à l'écart entre l'image qu'ils avaient de leur culture et ce qu'elle était réellement, quand Tomi tendit les mains pour effleurer ses jambes. Elle se tendit, incertaine. Les tabous semblaient avoir franchement reculé depuis son époque, les inconnus se faisaient une accolade pour se saluer, les amoureux n'hésitaient pas à s'embrasser en pleine rue devant le regard des passants, et il était tout à fait normal d'attraper le bras d'un ami, même de sexe opposé, pour lui désigner quelque chose dans une vitrine ou à l'autre bout d'une avenue, sans même parler de la notion inexistante de chaperon. Mais malgré cela, il lui semblait que poser les mains sur les jambes d'une demoiselle, pour un homme qui se trouvait seul dans une salle avec elle, dépassait les limites de la convenance. Cependant, elle s'aperçut rapidement qu'il récitait une litanie, et qu'il restreignait son toucher aux zones qu'elle avait meurtries en tombant. Au départ, elle ne ressentit rien de spécial, et puis tout à coup la douleur se mit à refluer et en quelques secondes, les éraflures se refermèrent et elle se retrouva comme neuve, alors que Tomi cessait de luire. Si elle avait été debout, elle aurait probablement fait plusieurs mètres en marche arrière. Etant donné qu'elle se trouvait assise sur une baffle, la manoeuvre fut un peu plus compliquée, mais elle réussit à mettre l'énorme enceinte d'un noir mat, et qui lui semblait assez volumineuse et massive pour constituer une bonne protection, entre elle et Tomi. "Qu'est-ce que vous venez de faire ?! Qu'est-ce que c'était ?!"
A ses yeux, c'était exactement le genre de chose qui ressemblait étrangement soit à un miracle, mais elle doutait de se trouver face à un saint, soit à de la sorcellerie, et elle préférait s'en tenir éloignée autant que possible. Ce n'était pas parce qu'on avait été condamnée à mort alors que tout le monde était persuadé qu'on était lié au diable par un pacte démoniaque qu'on appréciait de croiser des personnes qui tiraient leurs pouvoirs de la puissance de l'Enfer. Elle répondit néanmoins avec méfiance au reste des interrogations de l'employé de la boîte de nuit. "Bien sûr, que c'est mon vrai nom. Pourquoi en aurais-je changé ? Je ne sais pas ce qui est arrivé à la personne que vous connaissez, mais je me souviens très bien de mon passé."
Elle le regarda pianoter avec aisance sur son téléphone, et se demanda s'il lui serait un jour possible de s'en servir avec autant de célérité, ou s'il fallait être né avec un de ces appareils entre les doigts pour cela. "Je suis née en mille-huit-cent-vingt-huit, et je ne vends ni ma conversation, ni les quelques informations que je connais sur ma nature, inutile d'essayer de marchander en me tentant avec des breuvages. Pourquoi êtes-vous si curieux d'en savoir plus au sujet des whitelighters ?"
Tomi S. Astier
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Sujet: Re: Under new lights [Tomi] Mar 25 Juil 2017 - 2:41